logo
Municipales : la loi Paris, Lyon, Marseille adoptée au forceps

Municipales : la loi Paris, Lyon, Marseille adoptée au forceps

Le Parisien10-07-2025
La première fois que Sylvain Maillard, député de Paris, a parlé à Emmanuel Macron de son projet de
réformer le scrutin municipal à Paris, Lyon et Marseille
, le chef de l'État lui a dit de foncer. De renverser la table, quitte à en finir avec l'élection des maires d'arrondissements. Maillard n'est pas allé jusque-là. Il a trop conscience de l'attachement des Parisiens à cet ancrage local. Ses prétentions étaient moins importantes. Elles ont tout de même mis le feu au Parlement pendant plusieurs mois.
Les députés ont, ce vendredi 10 juillet, veille de la fermeture estivale du Palais-Bourbon, finalement adopté la proposition de loi venant réformer le scrutin municipal dans les trois plus grandes villes de France. Largement, par 112 voix contre 28. Un texte qui propose dans ces trois villes d'instaurer deux scrutins, l'un pour élire les conseillers d'arrondissement ou de secteur, l'autre pour élire ceux du conseil municipal, sur une circonscription unique.
Actuellement, rappelons-le, les électeurs de Paris, Lyon et Marseille votent dans chaque arrondissement ou secteur pour une liste de conseillers. Les élus arrivant en haut de ces listes siègent au conseil d'arrondissement et au conseil municipal. La proposition de loi abaisse, par ailleurs, de 50 % à 25 % la prime majoritaire accordée à la liste arrivée en tête, en dérogation à toutes les autres villes de France.
Le suspense était tout relatif à l'Assemblée nationale. La seule crainte des défenseurs du texte, ce jeudi, portait sur la mobilisation des députés. Elle n'a pas fait défaut. La réforme, chose rarissime dans cette législature, était soutenue par le Rassemblement national et les Insoumis. Combattu ardemment par une
large majorité des socialistes et des écologistes
.
« Les débats, globalement, ont été médiocres », reconnaît bien volontiers l'un de ses principaux soutiens. En séance, il ne s'agissait plus d'améliorer ou d'amender le texte. Simplement de le soutenir ou de s'y opposer.
Cette bataille parlementaire laisse augurer du rapport de force qui se jouera lors des prochaines élections municipales. D'un côté, des élus Parisiens macronistes,
Sylvain Maillard
et David Amiel en tête, promettent de rapprocher le mode de scrutin à celui du droit commun dans les trois métropoles.
Les voilà alliés de la droite à l'Assemblée nationale
. Et tout particulièrement de
Rachida Dati
.
De l'autre, des socialistes et des écologistes actuellement installés à la mairie de Paris. Dans cette réforme, ils ne voient qu'un tripatouillage électoral, à moins d'un an du scrutin, pour les desservir.
Anne Hidalgo, la maire sortante de la capitale, a pris la parole sur Instagram, juste après le vote de la proposition de loi. L'élue accuse le gouvernement de « mettre fin à un système démocratique qui, à Paris, a fait ses preuves ». Dénonçant un « coup politique de très bas niveau qui porte atteinte aux mairies d'arrondissement » et « abîme la démocratie ».
François Bayrou
avait indiqué ne pas envisager faire passer cette réforme sans trouver d'accord entre les deux chambres. Il n'a finalement pas tenu parole, juge le Sénat.
La droite sénatoriale reste vent debout
contre cette réforme.
Depuis que François Bayrou a pris possession de Matignon,
jamais un texte n'avait été adopté sans l'aval de la chambre haute
. « On a pris énormément de textes du Sénat. Il faut aussi rappeler au Sénat que cela doit fonctionner dans les deux sens », défend un député EPR favorable à la réforme.
Cette cassure entre la majorité sénatoriale et le gouvernement, accusé de « passage en force » par le chef des sénateurs LR
Mathieu Darnaud
, devrait laisser des traces.
Le vote de cette réforme, à l'inverse, devrait satisfaire
Rachida Dati
. « Je gagnerai avec ou sans la réforme », s'était-elle vantée devant Sylvain Maillard lors d'une discussion en février 2024. Mais celle qui voyait d'un très bon œil cette proposition de loi, avait obtenu de
Laurent Wauquiez
et de ses troupes un vote favorable au texte. « Je ne sais pas si elle peut gagner grâce à cette réforme. Sans, cela aurait été très compliqué », relève un élu parisien.
Une seule étape peut encore empêcher la réforme de voir le jour :
la saisine du Conseil constitutionnel
, promise encore ce jeudi matin par les socialistes. Celle-ci pourrait rendre ses conclusions rapidement, peut-être dès la fin du mois de juillet, puisque l'encadrement des comptes de campagne débutera le 1er septembre.
Plusieurs points seront à surveiller, notamment le cas de Lyon et des trois scrutins concomitants créés par la réforme ou encore les primes majoritaires différenciées entre les métropoles et les arrondissements. Ensuite, la campagne pourra débuter.
Orange background

Essayez nos fonctionnalités IA

Découvrez ce que Daily8 IA peut faire pour vous :

Commentaires

Aucun commentaire pour le moment...

Articles connexes

Droits de douane : l'Union européenne «se résout à la soumission» face aux États-Unis, dénonce François Bayrou
Droits de douane : l'Union européenne «se résout à la soumission» face aux États-Unis, dénonce François Bayrou

Le Figaro

time42 minutes ago

  • Le Figaro

Droits de douane : l'Union européenne «se résout à la soumission» face aux États-Unis, dénonce François Bayrou

«C'est un jour sombre que celui où une alliance de peuples libres, rassemblés pour affirmer leurs valeurs et défendre leurs intérêts, se résout à la soumission», a écrit François Bayrou sur X, ce lundi matin. L'accord commercial obtenu au dernier moment par la Commission européenne ne convainc décidément pas Paris. Ce lundi, le premier ministre a réagi par un message au ton sinistre posté sur le réseau social X à l'annonce faite ce dimanche par Ursula von der Leyen et Donald Trump. «C'est un jour sombre que celui où une alliance de peuples libres, rassemblés pour affirmer leurs valeurs et défendre leurs intérêts, se résout à la soumission», a ainsi écrit François Bayrou. Le premier ministre n'est pas le seul à avoir accueilli froidement l'accord : du côté de Paris, le satisfecit n'est pas de mise. «C'est un accord qui permet d'apporter de la stabilité, mais qui reste déséquilibré», a déploré ce lundi matin sur RTL Marc Ferracci, ministre chargé de l'Industrie et de l'Énergie. «Les États-Unis ont décidé d'imposer par la force une nouvelle loi de la jungle», a ajouté son collègue délégué au Commerce extérieur, Laurent Saint-Martin. «Si les Européens ne se réveillent pas, les difficultés des autres paraîtront toutes relatives face à notre décrochage», a averti, quant à lui, le patron du Quai d'Orsay, Benjamin Haddad. Publicité Plus d'informations à venir...

Le marathon olympique d'Amélie Oudéa-Castéra
Le marathon olympique d'Amélie Oudéa-Castéra

Le Figaro

time3 hours ago

  • Le Figaro

Le marathon olympique d'Amélie Oudéa-Castéra

Le documentaire « Jeux décisifs » retrace le parcours mouvementé de la ministre avant et pendant les JO 2024. Sans concession. Un an quasiment jour pour jour après l'ouverture des JO de Paris, France 3 ravive la flamme. Amélie Oudéa-Castéra, ancienne ministre des Sports et des Jeux olympiques et paralympiques, est au cœur d'un documentaire qui retrace son action. « Jeux décisifs » racontent le pari olympique relevé par l'ancienne tenniswoman et le marathon semé d'embûches qu'elle a couru à partir du 20 mai 2022, date de sa prise de fonction dans le gouvernement d'Élisabeth Borne. « Un choix résultant de la volonté d'Emmanuel Macron de piloter plus fortement le dossier olympique », se souvient-elle. Très vite, grâce aux images d'archives et aux commentaires éclairés de plusieurs observateurs (parmi lesquels les journalistes Patrice Duhamel et Isabelle Lefèvre), le réalisateur Antoine Benneteau replonge dans l'écosystème du sport français, qui doit alors composer avec Amélie Oudéa-Castéra. Ses interventions montrent qu'elle connaît le sujet des JO de Paris dans ses moindres détails : transports, budget, sécurité… « Elle est très déterminée et obsédée par le résultat », explique aujourd'hui Emmanuel Macron face à la caméra. « Elle est très tenace », ajoute le « PR » (président de la République) ainsi que le surnomme celle dont Gérald Darmanin avoue qu'elle est, à ses yeux, la ministre qui « préparait le mieux ses dossiers ». À lire aussi Amélie Oudéa-Castéra : «Avec les JO, la France rayonne et a mis la barre haut» Publicité Relecture de son propre parcours Avec une année de recul, la relecture de son propre parcours par la patronne du mouvement sportif français - son élection à la présidence du CNOSF a eu lieu en juin dernier - donne un relief particulier au documentaire. Avec une sincère volonté de décrypter objectivement les événements, l'ex-ministre des Sports n'élude aucun thème : de la guerre ouverte avec la maire de Paris, Anne Hidalgo, jusqu'à la bourde médiatique du 9 janvier 2024, date de sa nomination par Gabriel Attal comme ministre de l'Éducation. « Un journaliste de Mediapart me suit pas à pas et me harcèle de questions sur mes enfants, se souvient-elle en évoquant l'épisode fatal survenu pendant la visite inaugurale d'un collège des Yvelines. Mon erreur a été de répondre de manière épidermique, comme une maman. » À lire aussi «Passer d'une nation de grands sportifs à une grande nation sportive»: les défis d'Amélie Oudéa-Castéra à la tête du Comité national olympique français Amélie Oudéa-Castéra a tenté de faire front, on s'en souvient, jusqu'à présenter des excuses aux enseignants qu'elle avait maladroitement pointés du doigt. « Je me retrouvais mise en cause humainement, personnellement, familialement, socialement, éthiquement… Tout ça venait exploser ma capacité de ministre ». En février 2024, Emmanuel Macron la débranche de l'Éducation nationale et lui réitère sa confiance sur les JO. Suivront l'épisode Aya Nakamura et le « Djadja » fredonné par la ministre devant la caméra. Aujourd'hui, elle cite Cyrano : « Il ne faut jamais abdiquer l'honneur d'être une cible. » Précisant : « Je l'ai compris un peu tard, mais cela doit porter une certaine vérité. » Dans ce documentaire empreint de sensibilité, Amélie Oudéa-Castéra clôture son propos en se tournant vers l'avenir, après l'appel d'Emmanuel Macron : « On continue. » « On apprend de ses erreurs, conclut-elle. L'Amélie que je suis aujourd'hui pourra être utile à l'avenir. »

De 7 à 50 hectares : comme le domaine du Paternel est devenu un petit empire à Cassis
De 7 à 50 hectares : comme le domaine du Paternel est devenu un petit empire à Cassis

Le Figaro

time4 hours ago

  • Le Figaro

De 7 à 50 hectares : comme le domaine du Paternel est devenu un petit empire à Cassis

Du port de Cassis aux terrasses de Marseille, rares sont ceux dont les premières ivresses ne sont pas associées de près ou de loin aux cuvées du Paternel. Fondé en 1951 par Catherine, Jeanne et Antoine Santini, fratrie d'origine corse, le domaine fait aujourd'hui partie de la couleur locale, avec des vins que l'on débouche en famille ou en bande, issus de plus de 130 restanques en production et des 50 hectares de vignes en production. Un empire familial qui s'étend des Côtes de Provence à Saint-Cyr-sur-Mer en passant par Bandol, et jusqu'aux terrasses de Cassis, dont on peut admirer le dénivelé depuis une petite maison de pierre, accrochée en surplomb des parcelles – où seuls quelques privilégiés sont invités à grimper au détour de déjeuners en petit comité… À découvrir Découvrez toutes les dates des foires aux vins d'automne 2025 Domaine du Paternel : empire azuréen Accéder au diaporama (2) Aujourd'hui, Victor Santini incarne la quatrième génération à se succéder à la tête du Paternel : «Lorsque mes ancêtres sont arrivés à Cassis depuis leur Corse natale, ils ont trouvé que cela ressemblait à Bonifacio, avec le cap Canaille à gauche et les calanques à droite. Et avec, au centre, la route de la Gineste. Ils ont d'abord ouvert une pharmacie, ont acheté une petite maison de campagne pour le week-end, entourée à l'époque de 7 hectares cultivés en polyculture .» Aussi loin qu'il se souvienne, jamais Victor ne s'est imaginé pouvoir emprunter une autre voie que celle de la vigne. «Je suis attaché à ces paysages, au travail de la terre, à cette vie agricole. Je passe beaucoup de temps dehors, entre le labour, la taille, les vignes, mais je me retrouve aussi parfois en cave ou à faire les livraisons», reconnaît-il en ouvrant un rosé 2014, à l'exubérance grenadine. Un assemblage de grenache et de cinsault resté 10 ans en cave, et dont le potentiel de garde suscite l'enthousiasme de toute la tablée. «Au début, il n'avait pas de nom. Nous avons fini par aller au plus simple et, depuis quelques années, nous l'appelons : le grand rosé !» À lire aussi À Cassis, des vins blancs magnifiques bientôt incontournables en Provence et au-delà Publicité Retrouvez tous les épisodes de notre série sur Cassis, l'appellation la confidentielle de la Provence LES AUTRES ÉPISODES À l'époque de son arrière-grand-père, nul n'aurait pu se douter de l'ampleur que prendrait l'exploitation, dont la gestion sera toujours restée jalousement conservée au sein du giron familial : «Je suis le premier de ma génération à prendre les reines, affirme Victor Santini avec fierté. Ma sœur est encore trop petite, tout comme mes trois cousins… Mais lorsqu'ils seront en âge de choisir, la porte du domaine sera grande ouverte.»

TÉLÉCHARGER L'APPLICATION

Commencez dès maintenant : Téléchargez l'application

Prêt à plonger dans un monde de contenu mondial aux saveurs locales? Téléchargez l'application Daily8 dès aujourd'hui sur votre app store préféré et commencez à explorer.
app-storeplay-store