
Tour de France : « Nous essayons de le battre d'une manière sportive », fallait-il attendre Tadej Pogacar ?
Tadej Pogacar
est donc arrivé dans le même temps que ses rivaux au classement général Jonas Vingegaard, Remco Evenepoel ou Ben Healy.
Le Slovène a pourtant
chuté à cinq kilomètres de l'arrivée
. Il lui a fallu quelques secondes pour reprendre ses esprits et l'aide précieuse d'un mécanicien du Tour pour revenir au contact de ses concurrents, à défaut de les prendre en chasse.
Selon le Maillot jaune Ben Healy, l'ordre est venu de Jonas Vingegaard lui-même, ainsi que d'Evenepoel. Il n'était pas question pour eux d'attaquer un coureur tombé involontairement. Le champion d'UAE a en effet tapé la roue de Tobias Johannessen. La faute à un changement de direction vers la droite alors que Kévin Vauquelin tentait une nouvelle offensive.
Cette règle tacite au sein du peloton a toujours existé ou presque. On ne s'attaque pas entre rivaux. « Il serait très mal vu d'y déroger. C'est juste du savoir-vivre, de la politesse et même du bon sens, explique au Parisien l'ancien coureur et vainqueur d'étape sur le Tour Sandy Casar. Ce n'est pas comme si c'était une chute dans une descente où on l'avait poussé à la faute, ou bien un problème dans une bordure parce qu'il était à la limite. Là, c'est un simple incident de course involontaire. Rien n'est écrit mais tout le monde comprend. En plus, la course n'était pas vraiment lancée pour les leaders il n'y avait rien à grappiller, ni victoire au bout. »
Ce dernier point peut tout de même prêter à débat. Pogacar ne manquait-il pas de lucidité juste après
la descente de Pech-David
? La Visma avait encore tenté de l'attaquer, notamment Vingegaard à quelques mètres du sommet de la dernière difficulté du jour. Dans la foulée, le champion du monde avait même dû subir un coup de giclette incompréhensible de son coéquipier Jhonatan Narvaez. Juste avant de tomber sur le bitume, Pogi n'avait alors qu'une main sur le guidon. L'autre servant vraisemblablement à se ravitailler ou à communiquer dans l'oreillette.
Quoi qu'il en soit, et même si la question se pose de savoir si un Kévin Vauquelin,
au statut encore naissant
, aurait bénéficié du même traitement, ce geste de fair-play s'impose, insiste Sandy Casar. Le risque est trop grand, « si on est un peu cynique », d'ouvrir un précédent. « Il suffit de mettre un homme devant un leader de le faire tomber et de laisser les autres faire la course. Non, le cyclisme ce n'est pas ça et heureusement. »
En revanche, le cyclisme, c'est aussi une guerre des nerfs. À base d'
échanges grinçants par médias interposés
. À ce jeu-là, derrière les embrassades et l'autocélébration de la corporation, Matteo Jorgenson y est allé de sa pique à son retour au bus.
« Je pense qu'après beaucoup de commentaires l'autre jour sur, je crois, des accusations de comportement antisportif, ce que je n'ai jamais vu auparavant de sa part…. Je pense qu'au moins maintenant il peut être sûr que nous essayons de le battre d'une manière sportive ».
Une référence directe à l'affaire des bidons, survenue lors de la 7e étape. Le triple vainqueur du Tour s'en était pris frontalement à Jorgenson. Il l'avait accusé de lui être « passé devant dans la zone de ravitaillement comme s'ils étaient les seuls (les Visma) à avoir des bidons. Il faut savoir être patient et respecter tout le monde. »
Cette réponse de l'Américain, principal lieutenant de Vingegaard, a le mérite d'être claire. Toutes les occasions sont bonnes pour maintenir la pression sur le grandissime favori. S'il ne souffre
officiellement d'aucune blessure sérieuse
, seulement de « quelques contusions et écorchures à l'avant-bras gauche et à la hanche », il faudra surveiller sa fraîcheur mentale et son attitude quand la pente va s'élever.
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