«Nos rues se transforment en circuits de course» : au très chic Cap d'Antibes, des habitants excédés par les rodéos urbains
Sous le ciel bleu du Cap d'Antibes, le vacarme l'emporte parfois sur la douce mélodie des cigales et du ressac. Le soir, entre 22 heures et 2 heures du matin, la péninsule chic serait le théâtre de courses sauvages en voitures de sport et deux-roues trafiqués. Bruit assourdissant, comportements dangereux, stationnements interdits ignorés : pour les habitants excédés, la coupe est pleine. Fin juin, ils ont mis en ligne une pétition intitulée «STOP aux courses illégales au Cap d'Antibes et à Antibes». Celle-ci comptabilisait vendredi quelque 675 signatures.
Dans ce texte adressé au maire, au préfet des Alpes-Maritimes et aux forces de l'ordre, les auteurs décrivent un «fléau qui dure depuis 20 ans». Ils affirment qu'à la nuit tombée, «nos rues résidentielles se transforment en circuits de course sauvages», et que ces pratiques dangereuses ne se limitent plus au Cap mais s'étendent désormais «aux quartiers environnants d'Antibes». Des nuisances qui perturberaient «le sommeil des résidents et des touristes dans toute la commune». Ils soulignent enfin que ces comportements sont «à l'origine de tragiques accidents et de décès chaque année». Surtout, la pétition fustige «l'inaction» présumée des autorités locales. L'absence de contrôle de vitesse est pointée du doigt comme le facteur d'un «sentiment d'impunité».
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Une situation connue et «prise en compte»
Face à ce constat, les signataires proposent une solution : l'installation de «radars automatiques tous les 500 mètres le long du Cap d'Antibes et sur les axes principaux d'Antibes». Des dispositifs jugés «efficaces et éprouvés», censés dissuader les chauffards par la sanction automatique. Ils réclament aussi «l'application stricte du code de la route», des «zones 30 km/h dans les secteurs résidentiels», et «un plan d'action municipal transparent avec calendrier de mise en œuvre pour l'ensemble de la commune».
La mairie, elle, répond avec mesure. Une source proche du maire Jean Leonetti indique que «la situation est prise en compte». «Des patrouilles policières ont été organisées et d'autres le seront», précise-t-elle, tout en relativisant : «Ce problème ne concerne qu'un morceau de rue. Le Cap d'Antibes a, du reste, fait l'objet de nombreux travaux de sécurisation ces dernières années, avec des espaces piétonniers notamment. Il est aujourd'hui possible de faire le tour du Cap à pied. Sept ralentisseurs ont aussi été installés tout autour. En soirée, il y a des patrouilles de police qui passent, mais bien sûr elles ne peuvent pas être là en permanence», développe cette même source. Un autre observateur local estime que la plainte des riverains est «largement exagérée».
Sur les réseaux sociaux locaux, des témoignages enfoncent pourtant le clou. «Chemin des Combes, pareil, c'est invivable», déplore une internaute. Un autre ajoute : «Ils finissent tous au parking de la Garoupe pour boire, fumer, faire la course etc. Malgré l'interdiction de stationner après 22 heures».
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