
Les États-Unis auraient déployé des armes nucléaires au Royaume-Uni, une première depuis 2008
Les États-Unis auraient stationné des armes nucléaires au Royaume-Uni pour la première fois depuis plus de quinze ans, indiquait Bloomberg le 28 juillet, qui s'appuie sur des analystes américains de la défense et des données open source.
Le 16 juillet dernier, un avion transporteur C-17 de l'US Air Force aurait volé avec son transpondeur activé – rendant ainsi son identification et sa localisation publiquement visibles — depuis un dépôt d'armes nucléaires américain à la base aérienne de Kirtland à Albuquerque, au Nouveau-Mexique, vers une base aérienne de la ville britannique de Lakenheath. Cet avion appartient au «Prime Nuclear Airlift Force», une unité spécialisée dans le transport d'armes nucléaires. Quant à la base de Lakenheath, elle a longtemps servi de dépôt pour les armes nucléaires américaines en Europe, jusqu'à leur retrait en 2008.
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Relations tendues entre les États-Unis et la Russie
Les armes supposément déplacées seraient des bombes thermonucléaires B61-12. Il s'agit d'une version modernisée d'un modèle développé au cours la guerre froide. L'information est cependant impossible à vérifier puisque ni Londres ni Washington n'ont réagi. Les deux pays ont depuis longtemps comme politique de ne jamais commenter la localisation des arsenaux nucléaires. «Il y a de fortes indications» que les États-Unis ont «renvoyé» des armes nucléaires au Royaume-Uni, a cependant déclaré Hans Kristensen, directeur du Projet d'information nucléaire de la Fédération des scientifiques américains.
Ces dernières semaines, le président américain Donald Trump a durci son approche envers Poutine, acceptant d'envoyer à l'Ukraine davantage de missiles Patriot de fabrication américaine via des achats européens et menaçant de frapper la Russie de droits de douane secondaires si elle n'acceptait pas un cessez-le-feu dans les 50 jours. En laissant les transpondeurs de vol allumés, les États-Unis souhaitaient sans doute montrer à la Russie qu'ils ne réduisent pas leur capacité nucléaire en Europe, a de son côté avancé auprès de Bloomberg William Alberque, chercheur principal au Pacific Forum basé en Europe. Les responsables de l'OTAN ont refusé de commenter dans l'immédiat.
En 2008, les États-Unis avaient retiré leurs bombes nucléaires de la base britannique de RAF Lakenheath, mettant fin à plus de 50 ans de présence nucléaire sur le sol britannique. Le président démocrate Obama cherchait alors à «réinitialiser [reset, NDLR]» les relations entre Washington et Moscou, se disant partisan d'un monde débarrassé de ses armes nucléaires. Cette décision faisait ainsi partie d'une stratégie de réduction des armes nucléaires tactiques en Europe après la Guerre froide. Le Royaume-Uni possédant déjà sa propre force de dissuasion nucléaire stratégique, le maintien d'armes américaines sur son sol n'était également plus vraiment jugé nécessaire.
Les États-Unis conservent aujourd'hui des bombes B61-12 dans plusieurs pays alliés (Belgique, Allemagne, Italie, Pays-Bas, Turquie). Le retour de ces armes au Royaume-Uni serait ainsi le signe d'un élargissement stratégique de la dissuasion nucléaire américaine. Et la base de Lakenheath reprendrait son rôle de maillon essentiel d'un tel dispositif.
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Ce rapport gouvernemental pointe notamment de «graves restrictions» à la liberté d'expression en France ainsi qu'une recrudescence des actes antisémites. Les États-Unis déplorent la «détérioration» des droits humains dans de nombreux pays en Europe visant notamment les restrictions à la liberté d'expression, selon un rapport annuel très attendu du département d'État rendu public mardi. En Allemagne, au Royaume-Uni ou en France, le département d'État souligne que «la situation des droits humains s'est détériorée au cours de l'année» passée, selon ce rapport sur les droits humains dans le monde en 2024 qui est censé refléter les nouvelles priorités de politique étrangère du président américain Donald Trump. S'agissant de la France, le rapport cible notamment «des informations crédibles faisant état de restrictions graves à la liberté d'expression». Il y dénonce également une recrudescence des actes d'antisémitisme. Au Royaume-Uni, Washington s'inquiète d'une nouvelle loi sur la sécurité en ligne, qui doit servir à mieux protéger les enfants et avait suscité les vives critiques du réseau social X d'Elon Musk. Interrogée à ce sujet, la porte-parole du département d'État américain, Tammy Bruce, s'est refusée à citer des pays en particulier, mais, a-t-elle relevé, «la censure gouvernementale est intolérable dans une société libre». Publicité «Les gouvernements continuent de recourir à la censure, à la surveillance arbitraire ou illégale et à des lois restrictives contre les voix qui leur déplaisent, souvent pour des raisons politiques ou religieuses», a-t-elle dénoncé. Le vice-président américain JD Vance avait consterné les Allemands et, plus généralement, les Européens, lors d'un discours à Munich en février dans lequel il avait affirmé que la liberté d'expression «reculait» en Europe, et épousé les vues des partis comme l'AfD, récemment classé «extrémiste de droite» par les renseignements intérieurs allemands. Modifications de l'administration Trump Brossant un tableau de la situation des droits humains dans le monde, pays par pays, le rapport annuel du département d'État, qui heurte bien souvent nombre de gouvernements, est généralement publié au printemps. Mandaté par le Congrès américain, il est considéré par les experts comme faisant référence. Mais il a été en partie rédigé sous la précédente administration du démocrate Joe Biden, amenant le département d'État à l'amender et le restructurer afin d'y intégrer les priorités de l'administration Trump, par exemple contre les politiques favorisant les programmes de diversité ou encore l'avortement. «Les rapports de cette année ont été simplifiés afin d'être plus utiles et accessibles sur le terrain et par les partenaires, et afin de mieux répondre au mandat législatif sous-jacent et de s'aligner sur les décrets de l'administration», peut-on y lire. Des élus de l'opposition démocrate, ainsi que des ONG, se sont inquiétés que le rapport ne dresse pas un tableau sincère des violations des droits humains dans le monde. «Les mesures prises par l'administration Trump pour édulcorer et politiser ces rapports compromettent leur objectif même et nuisent à la crédibilité du département d'État lui-même», a fustigé la semaine dernière le sénateur démocrate Chris Van Hollen, selon un communiqué. L'Afrique du Sud et le Brésil visés Ainsi, s'agissant du Salvador, proche allié de l'administration Trump, le département d'État assure n'avoir «pas d'informations crédibles faisant état d'abus significatifs des droits humains». Le Salvador est notamment pris à partie par nombre d'ONG pour sa guerre sans merci contre les «maras», les gangs qui terrorisaient la population, ainsi que le Centre de confinement du terrorisme (Cecot). Les États-Unis avaient expulsé vers le Salvador plus tôt cette année des centaines de Vénézuéliens, détenus dans cette prison de haute sécurité et qui y ont fait part d'abus. À l'inverse, le gouvernement américain tire à boulets rouges sur deux pays avec qui il entretient des relations très tendues, l'Afrique du Sud et le Brésil. «La situation des droits humains en Afrique du Sud s'est considérablement détériorée au cours de l'année», relève Washington, qui estime que Pretoria «a franchi une étape très inquiétante vers l'expropriation des Afrikaners et de nouvelles violations des droits des minorités raciales dans le pays». Le président américain a dénoncé avec virulence cette récente loi qui vise à faciliter la redistribution des terres, héritée de l'apartheid, l'ex-régime de la minorité blanche. Publicité Quant au Brésil, le département d'État y dénonce le fait que les tribunaux «ont pris des mesures excessives et disproportionnées pour porter atteinte à la liberté d'expression (...) et au débat démocratique en restreignant l'accès aux contenus en ligne jugés 'nuisibles à la démocratie'», selon le rapport. Le juge de la Cour suprême brésilienne, Alexandre de Moraes, est visé par de multiples sanctions américaines.


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