
« J'ai mis toutes mes tripes » : diminuée, Gretchen Walsh a décroché son premier titre mondial individuel en grand bassin
Elle ne savait pas encore que sa grande soeur, Alex (23 ans), serait la première dauphine de Summer McIntosh une heure plus tard, quand la Canadienne remporterait son second titre mondial à Singapour sur le 200m 4 nages. Mais Gretchen Walsh était consciente de l'exploit qu'elle-même venait de réaliser en étant sacrée championne du monde du 100 m papillon en 54''73.
À 22 ans, l'Américaine connaît la musique de cette épreuve, l'enfant de Nashville avait même amélioré le record du monde le 3 mai dernier (54''60), devenant la première femme sous les 55 secondes, performance réitérée lors des Championnats US (54''76). Mais elle se souvenait aussi que l'été dernier, alors favorite pour l'or olympique à Paris, elle l'avait abandonné à sa compatriote Torri Huske pour 4 minuscules centièmes perdus dans les derniers mètres.
« Cette course m'a demandé beaucoup de courage »
Gretchen Walsh
« Cette course m'a demandé beaucoup de courage. J'ai mis toutes mes tripes, je l'ai fait pour l'équipe, pour mon pays. Je suis fière et très heureuse du résultat », réagissait-elle en sortant de l'eau, avant de se parer du drapeau américain. Et pas seulement parce qu'il s'agit de son premier titre mondial individuel en grand bassin, après sa razzia de sept médailles d'or et onze records du monde lors des Mondiaux petit bain de décembre dernier à Budapest. Non, la jeune femme est l'une des dix athlètes (sur 47) de l'équipe des États-Unis qui ont souffert de gastro-entérite lors du stage terminal à Phuket (Thaïlande).
Torri Huske a déclaré forfait pour ce 100 m papillon et privilégié le relais 4x100m dimanche (2e), dont Gretchen Walsh a été sortie en vue de sa finale. « Je voulais en être, mais mon corps ne me l'a pas permis », regrettait-elle hier. Il reste encore trois courses individuelles à son programme avec le 50 m papillon, les 50 m et 100 m nage libre, ainsi, sans doute, qu'un autre relais.
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Depuis plusieurs années, Maxime Grousset utilise le yoga comme préparation mentale. Le champion du monde sur 50 m papillon explique en quoi cette pratique l'a aidé à bien rebondir après sa déception des JO et à canaliser ses émotions pour être performant. Quand on voit Maxime Grousset, on ne l'imagine pas spontanément dans la salle de danse de l'Insep en train de faire du yoga et de vivre une introspection constructive. Si les préjugés ont encore la vie dure, le sprinteur n'en a cure. Il va même plus loin, en estimant que ses cours de yoga lui servent de préparation mentale. Comment est-ce possible ? Tout simplement parce que ce n'est pas seulement du yoga... Il l'a bien compris. En 2018, le Néo-Calédonien s'est rendu pour la première fois dans l'atelier « Yoga et Performance » d'Armelle Cornillon, danseuse et chorégraphe, et il a vite compris l'intérêt de ces deux séances hebdomadaires d'une heure. Sensibilisé par sa mère, coach de fitness, Pilates et danse, Grousset y a vu un triple objectif : travail de sa souplesse, prévention pour ses épaules fragiles et préparation mentale. « On discute beaucoup de ce qui va et de ce qui ne va pas, de ce qu'on voudrait améliorer, et comment le faire, explique le double champion du monde. C'est une approche complètement différente de la natation, ça me recentre sur moi-même, sur mes émotions, sur des frustrations que j'arrive à comprendre. C'est un plus, ça éveille ma curiosité, des choses que je ressens. » Maxime Grousset médaillé d'or pour la première fois sur 50 m papillon aux Mondiaux Partir du corps pour aider la tête Comme souvent avec les sportifs et leur staff, ça commence par le « bon vieux » saint Thomas et son « je crois ce que je vois ». Traduction : il faut des résultats concrets et rapides. On est loin des préceptes vaseux. Pour Grousset, c'est d'abord parti du physique avant de remonter au cerveau. Comment réduire ses problèmes d'épaule ? À ses rendez-vous chez sa kiné, il a ajouté du yoga. « À cette époque, Maxime n'avait pas la même posture physique, donc pas la même posture ni mentale ni émotionnelle, se souvient la spécialiste. Il avait le sternum un peu rentré, comme ont souvent les nageurs, et un problème de respiration et de diaphragme. On a replacé les omoplates, la tête de l'humérus de nouveau dans l'axe vertical, et il ne fait plus de tendinites. Ça lui a fait du bien. Il a tout de suite accroché. » « On abat les croyances. Sinon tu ne peux pas être dans le présent » Armelle Cornillon, professeure de yoga de Maxime Grousset Comme le corps ne va pas sans la tête, Grousset a aussi travaillé la gestion des émotions. Assis face à face sur le tapis avec sa prof, les fesses ancrées sur sa brique de yoga, la colonne vertébrale droite, il a échangé, parlé, s'est ouvert. « On abat les croyances, complète l'intervenante à l'Insep, qui a accompagné de nombreux champions dans diverses disciplines. Sinon tu ne peux pas être dans le présent, être ici et maintenant. » Le sprinteur a trouvé refuge dans cette bulle où il travaille autant sa souplesse musculaire que spirituelle, avec des postures à tenir et des phrases à bannir comme « je dois », ou le « ou pas » ajouté au « il faut que ». Des mots, des images, des mouvements. Maxime Grousset parle de « routines », de « visualisation », de « laisser-aller », de « piocher certaines énergies », « d'aller chercher du plaisir dans des petites choses ». Lui, c'est souvent les copains, faire la course avec ses potes dans l'eau, ou cuisiner un plat qui lui rappelle son île, la Nouvelle-Calédonie. Dans ce processus où on ne perçoit plus les émotions et la sensibilité comme ennemies, Armelle Cornillon raconte toujours à ses élèves l'histoire du homard qui doit changer de carapace pour survivre. Après les JO, Maxime Grousset a changé de carapace pour grandir. « J'ai su rebondir » : comment Maxime Grousset a réagi après des JO décevants


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