
Les primates mâles ne sont pas les alpha dominants que l'on imagine
Une étude parue lundi bouleverse nos idées reçues sur les relations entre sexes opposés chez nos lointains cousins: les mâles ne dominent pas forcément les femelles.
Publié aujourd'hui à 15h21
Un groupe d'experts a rassemblé pendant cinq ans des données issues de 121 espèces de primates (image d'illustration).
AFP/JOHN MACDOUGALL
Une étude publiée lundi bat en brèche l'idée d'une dominance des mâles largement répandue chez les primates , dressant un tableau bien plus nuancé des relations entre sexes opposés chez nos cousins singes et lémuriens.
«Pendant longtemps, on a eu une vision complètement binaire de la question: on pensait qu'une espèce était soit dominée par les mâles, soit par les femelles, et que c'était un trait fixe. Assez récemment, cette idée a été remise en question par des études qui ont montré que c'était beaucoup plus compliqué que ça», explique à l'AFP la primatologue Elise Huchard, première autrice de l'étude publiée dans « Proceedings of the National Academy of Sciences » (PNAS).
«On commence juste à se poser la question des facteurs qui influencent cette flexibilité», comme la démographie du groupe ou le ratio mâle/femelle, note la chercheuse du CNRS, qui travaille à l'Université de Montpellier. Mâles et femelles n'hésitent pas à se confronter
Avec des collègues français et allemands, cette spécialiste des babouins chacma a fouillé la littérature scientifique à la recherche d'interactions susceptibles de révéler un rapport hiérarchique chez les primates: agression, menace ou comportement ritualisé de domination-soumission, comme lorsqu'un individu s'écarte spontanément du chemin d'un second.
Un «travail de fourmi» de cinq ans qui leur a permis de rassembler des données issues de 253 populations représentant 121 espèces (lémuriens, singes, tarsiers, loris…). Et de découvrir que les confrontations entre individus de sexes opposés sont bien plus fréquentes qu'imaginé: en moyenne, plus de la moitié de ce type d'interactions au sein d'un groupe impliquent une femelle et un mâle.
Une dominance stricte des mâles (+ de 90% des affrontements remportés), comme chez les babouins ou les chimpanzés, n'a été observée que dans 17% des cas. Et dans 13%, ce sont les femelles qui occupent le haut de la hiérarchie, par exemple chez les lémuriens.
Mais chez la grande majorité des espèces, les confrontations peuvent être gagnées par les femelles comme par les mâles. Force physique et contrôle sur la reproduction
Dans les cas où elle est marquée, la dominance des mâles s'observe surtout chez les espèces où ceux-ci disposent d'une nette supériorité physique, parce qu'ils sont plus gros, ou leurs canines plus imposantes. Ou encore chez les espèces terrestres, où la femelle peut moins facilement fuir ou se cacher que celles vivant dans les arbres.
Les femelles ont en revanche tendance à dominer dans les sociétés où elles exercent un fort contrôle sur la reproduction.
Les femelles babouins, par exemple, sont dotées d'une tumescence qui grossit pendant l'ovulation. Lors de cette période de quelques jours, le mâle «garde» la femelle, la suivant à la trace pour s'assurer qu'aucun autre concurrent ne viendra s'accoupler avec elle.
Chez les bonobos, ce gonflement des tissus «n'est pas fiable», explique Elise Huchard. «Les mâles ne savent jamais quand elles ovulent ou pas. Du coup, elles peuvent s'accoupler avec qui elles veulent et quand elles veulent beaucoup plus facilement». Ce qui leur procure d'autant plus de pouvoir sur les mâles.
La dominance des femelles est aussi plus fréquente dans les cas où existe une féroce compétition entre elles, notamment quand «le mâle prodigue des soins» aux petits. «Le monopoliser devient alors un enjeu», détaille la chercheuse. Dans ces sociétés, les femelles sont souvent solitaires ou n'acceptent que la présence d'un mâle à leurs côtés. Avec pour conséquence une monogamie très liée à la dominance des femelles. Semblables aux humains
Peut-on extrapoler ces résultats aux humains? Nos origines évolutives (différences physiques entre les sexes, flexibilité des systèmes d'accouplement…) «ne sont pas forcément très déterministes» en ce qui concerne les relations hommes-femmes, estime Elise Huchard. Ce qui nous placerait plutôt dans la catégorie des primates sans dominance stricte d'un sexe sur l'autre.
«Ces résultats corroborent assez bien ce qu'on sait des relations entre hommes et femmes chez les chasseurs-cueilleurs, qui sont plus égalitaires que dans les sociétés d'agriculteurs qui sont apparues ultérieurement», juge-t-elle, soulignant l'importance d'un regard interdisciplinaire sur le sujet.
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AFP
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En congé, avec moins de stress et plus de temps: et si la période estivale était idéale pour se faire tatouer la peau? Réponses de spécialistes. Publié aujourd'hui à 13h04 L'eau salée, le chlore, la transpiration et le soleil peuvent endommager un tatouage. Getty Images En bref: L'été, les vacances, le temps libre et les looks plus légers, semblent propices aux décisions impulsives... comme celle de se faire tatouer. Pourtant, entre exposition au soleil, baignades et transpiration, cette saison est-elle vraiment compatible avec le soin et la cicatrisation d'un tatouage? Le point avec Lena, professionnelle aguerrie du dermographe chez Rockin Rolls à Lausanne. Est-ce que vous remarquez une augmentation des demandes de tatouages pendant l'été? Lena: Non, justement. Beaucoup de gens hésitent à se faire tatouer en été. Ils tiennent à bronzer, se baigner au lac, à la mer ou à la piscine. Résultat: on observe généralement une baisse de fréquentation durant cette période. L'été est donc souvent plus calme pour les tatoueurs, une saison qu'on redoute un peu. On essaie d'anticiper en proposant des petits motifs, qui cicatrisent vite, ou en s'arrangeant avec des clients prêts à mettre leur été en pause deux à quatre semaines. Honnêtement, sacrifier quelques jours pour un tatouage qui reste à vie, ce n'est pas un si grand compromis. Mais je comprends que tout le monde ne soit pas prêt à ça. Cela dit, l'été ne devrait pas être un frein absolu. Il y a même certains avantages à se faire tatouer à cette période. C'est surtout dans les zones touristiques qu'on observe un pic de demandes, parfois sur un coup de tête, en sortie de soirée ou de vacances. En Suisse par exemple, c'est plutôt l'inverse. Avez-vous déjà eu des cas de clients ayant eu des soucis après un tatouage estival? Personnellement, non. Je n'ai pas eu de retours négatifs de mes clients sur des tattoos réalisés en été. 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À ce stade, vous trouverez des contenus externes supplémentaires. Si vous acceptez que des cookies soient placés par des fournisseurs externes et que des données personnelles soient ainsi transmises à ces derniers, vous devez autoriser tous les cookies et afficher directement le contenu externe. Et quels sont les risques spécifiques liés à un tatouage à cette période de l'année? Les principaux risques concernent l'exposition au soleil et la baignade. Un tattoo récent est fragile: un coup de soleil ou une irritation peuvent sérieusement affecter le résultat, voire provoquer une infection. La transpiration est un autre facteur à surveiller. Si elle n'est pas nettoyée régulièrement, l'acidité peut irriter la peau et perturber la cicatrisation. Il faut donc être particulièrement vigilant. Concrètement, quelles précautions doit-on absolument prendre? Pendant les deux premières semaines, il faut absolument éviter l'exposition directe au soleil. Couvrir la zone avec un tissu léger, un bandana, un pansement, selon ce qu'on fait dans la journée. Personnellement, je ne couvre pas toujours mes tattoos, mais je reste à l'ombre, je ne m'expose jamais directement. Une fois cicatrisé, il faut appliquer systématiquement une crème solaire SPF 50, peu importe l'âge du tattoo. C'est essentiel pour le protéger et éviter qu'il se dégrade avec le temps. Quelles zones du corps conseilleriez-vous ou déconseilleriez-vous de tatouer pendant l'été? Il n'y a pas de zones à éviter absolument, mais certaines sont plus faciles à gérer. Par exemple, les zones qu'on expose moins: poitrine, hanches, fesses… On peut les garder couvertes plus facilement. Mais même un bras ou une jambe, ça peut se faire. Il suffit de les recouvrir avec un tissu ou un vêtement léger quand on doit sortir ou s'exposer. L'important, c'est d'anticiper selon ses activités et les vêtements qu'on portera. Y a-t-il des différences de soin post-tatouage selon la saison? 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L'avis du Dr Luigi Polla, dermatologue à Genève Avant toute chose, notons que d'un point de vue dermatologique, les tatouages anciens ne présentent aucun risque particulier en été, mis à part le vieillissement naturel de la peau lié à l'exposition solaire. Avec le temps, la peau perd en tonicité, ce qui rend les contours du tatouage moins nets. «C'est ce qu'on voit chez les personnes âgées qui ont fait un tatouage quand elles étaient jeunes», précise le Dr Polla, fondateur en 1997 du Forever Institut, centre de médecine esthétique établi à Genève, Lausanne et Nyon. En revanche, un tatouage récent nécessite des précautions strictes, surtout face au soleil. «Lorsqu'un tatouage vient d'être fait, il existe un processus inflammatoire local. Si on s'expose au soleil à ce moment-là, notamment avec un phototype méditerranéen ou plus foncé, le risque d'hyperpigmentation autour du tatouage est réel», explique le médecin. Cette hyperpigmentation finit par disparaître avec le temps, mais elle peut altérer l'apparence initiale du dessin. À ce stade, vous trouverez des contenus externes supplémentaires. Si vous acceptez que des cookies soient placés par des fournisseurs externes et que des données personnelles soient ainsi transmises à ces derniers, vous devez autoriser tous les cookies et afficher directement le contenu externe. Pire encore: un coup de soleil sur une zone fraîchement tatouée peut avoir des conséquences bien plus sérieuses. «Il y a alors deux processus inflammatoires qui se superposent. On risque une dispersion accrue des pigments dans la peau, voire une perte de couleur. La qualité du tatouage peut vraiment en pâtir.» «Le meilleur soin, c'est de couvrir» Face à ces risques, la meilleure protection reste la plus simple: «Le meilleur soin, c'est de couvrir. En période estivale, il est donc vivement conseillé de protéger physiquement la zone tatouée, avec des vêtements couvrants», nous indique l'expert. Quant à l'eau de mer, aux piscines et à la transpiration, le problème n'est pas tant une altération des pigments qu'un risque infectieux: «Après un tatouage, un tatoueur recommande généralement d'éviter les bains en mer, en piscine ou même au lac pendant une à deux semaines, le temps que la peau cicatrise.» Bonne nouvelle: les complications post-tatouage semblent avoir diminué. «On observe beaucoup moins de consultations qu'il y a vingt ans. Les produits sont aujourd'hui mieux contrôlés, plus sûrs, et les conditions d'hygiène dans les salons se sont nettement améliorées», souligne le Dr Polla. Pour en savoir plus sur le tatouage: Newsletter «Santé & Bien-être» Conseils, actualités et récits autour de la santé, de la nutrition, de la psychologie, de la forme et du bien-être. Autres newsletters Valentina San Martin est journaliste responsable de la rubrique Beauté au sein du pôle Vibrations. Diplômée en Lettres et Sciences Sociales à l'Université de Lausanne, elle s'intéresse également aux thématiques de société et à la pop culture. Plus d'infos @ValSanMar Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.