
Les agents de bord poursuivent leur grève malgré l'intervention d'Ottawa
La Presse Canadienne
Les agents de bord, représentés par le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP), restent sur les piquets de grève pendant la bataille concernant l'ordonnance fédérale qui devait les forcer à revenir au travail.
Le SCFP a déposé un recours devant la Cour fédérale pour s'opposer à l'ordonnance du Conseil canadien des relations industrielles qui exigeait que les quelque 10 000 agents de bord reprennent le travail à 14 heures dimanche.
Cette ordonnance a été rendue après que la ministre fédérale de l'Emploi, Patty Hajdu, a renvoyé les deux parties à l'arbitrage exécutoire, samedi. La ministre a dit intervenir dans le conflit en raison de son impact sur les Canadiens et l'économie.
Dimanche, le SCFP a organisé des manifestations dans les principaux aéroports du pays, notamment à Montréal, Toronto, Calgary et Vancouver, accusant Mme Hajdu de céder aux exigences d'Air Canada.
Air Canada a déclaré dimanche qu'elle repousserait son plan de reprise des vols jusqu'à lundi soir, même si le syndicat a prévenu que les agents de bord resteraient en grève jusqu'à ce qu'une « convention collective équitable et négociée » soit conclue.
La grève a officiellement commencé peu avant 1 heure samedi. Environ 30 minutes plus tard, Air Canada a imposé un lock-out en raison de la grève.
La compagnie aérienne a annoncé l'annulation d'environ 940 vols dimanche en raison du conflit de travail, forçant des milliers de voyageurs à faire des démarches pour sauver leurs plans de voyage.
Ce conflit a suscité des réactions négatives de la part des syndicats à travers le Canada, qui dénoncent la décision du gouvernement libéral d'avoir ordonné aux agents de bord de reprendre le travail.
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Je reviens à l'exemple européen : il y a quelques années, quand mon vol Montréal-Paris assuré par Air France a décollé en retard, j'ai eu droit à une indemnité de 600 $ sur simple présentation d'un formulaire à mon arrivée à l'aéroport Charles de Gaulle. Sur un vol d'Air Canada, même liaison, même retard, j'aurais probablement eu droit à une simple bouteille d'eau. Les autorités européennes considèrent que le passager aérien est un être humain dont le temps a une valeur : elles pénalisent les transporteurs qui gaspillent le temps des passagers avec des indemnités en argent sonnant. Au Canada, c'est tout le contraire. Au Canada, Air Canada est catinée par des gouvernements complaisants depuis toujours. D'un côté, les agents de bord d'Air Canada avaient bien le droit d'exercer leur droit de grève, rien à redire. 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