
Renvoyée en procès dans l'affaire Renault, Dati s'interroge sur une «coïncidence» entre le timing judiciaire et l'agenda politique
Après le coup de massue judiciaire, la riposte médiatique. Quelques heures après l'annonce de son renvoi en correctionnelle, aux côtés de l'ancien patron de Renault Carlos Ghosn, pour recel d'abus de pouvoir et d'abus de confiance, corruption et trafic d'influence passifs, Rachida Dati a contre-attaqué ce mardi soir sur LCI. Face aux soupçons des juges d'instruction - qui la suspectent d'avoir exercé du lobbying illégal au Parlement européen, au tournant des années 2010, au bénéfice de Renault et de son dirigeant de l'époque, en échange d'une rémunération de 900.000 euros -, la ministre de la Culture a vigoureusement rejeté ces accusations dans ce dossier judiciaire aux lourds enjeux politiques.
À l'approche des municipales de 2026 mais aussi de la législative partielle dans la 2e circonscription de Paris - deux échéances que la ministre de la Culture convoite -, Rachida Dati a tenu à dénoncer une «instrumentalisation honteuse» de la justice. «Ils essaient de me mettre un genou à terre, mais je ne vais quand même pas mettre le deuxième», a tonné Rachida Dati d'un ton offensif. Une offensive des juges, selon elle, qui n'aurait rien de fortuit à quelques jours de la réunion de la commission nationale d'investiture des Républicains (LR), appelée à désigner, le 28 juillet, son candidat dans ce territoire couvrant une partie des 5e, 6e et 7e arrondissements de la capitale, où Rachida Dati est maire. Une circonscription stratégique pour la droite, prisée par l'ancien premier ministre Michel Barnier, déjà déclaré candidat - tandis que la ministre entretient volontairement le flou sur ses intentions.
À lire aussi Législative partielle à Paris : LR veut calmer le jeu entre Barnier et Dati avant de trancher le 28 juillet
Publicité
L'occasion pour l'ancienne ministre de la Justice, qui voit dans la candidature du Savoyard une manœuvre orchestrée par ses rivaux parisiens au sein de LR pour en faire un «plan B» en cas d'empêchement judiciaire la concernant, de faussement s'interroger sur une «coïncidence» entre l'accélération du «calendrier» judiciaire et l'agenda politique. «De la même manière en 2019, l'enquête a été ouverte au moment où j'ai été investie comme candidate pour la mairie de Paris», fait-elle valoir. Sur le volet judiciaire, Rachida Dati a avant tout dénoncé une «procédure émaillée d'incidents», allant jusqu'à mettre en cause certains magistrats qui, d'après elle, «marchent» sur les droits de la défense. Documents à l'appui, elle a «accablé» plusieurs d'entre eux de ne pas respecter «le code de procédure».
Forte du soutien d'Emmanuel Macron, qui lui a confirmé son maintien au gouvernement, et de celui du ministre de la Justice Gérald Darmanin - lequel a salué «une grande femme politique», rappelé son statut de «présumée innocente» et affirmé qu'il «souhaite ardemment qu'elle soit maire de Paris» - , la ministre de la Culture n'y a pas été par quatre chemins : elle reste à son poste, et compte «renoncer» ni à ses ambitions ni à sa détermination à se défendre.
Hashtags

Essayez nos fonctionnalités IA
Découvrez ce que Daily8 IA peut faire pour vous :
Commentaires
Aucun commentaire pour le moment...
Articles connexes


Le Figaro
15 hours ago
- Le Figaro
Tensions Retailleau-Macron : les sensibilités différentes ne doivent «pas prendre la forme de divergences», affirme Bayrou
Malgré des tensions avec le camp présidentiel après avoir décrété la fin du macronisme, Bruno Retailleau a annoncé ce jeudi son intention de rester au gouvernement. Lors d'un déplacement à Angers, le chef du gouvernement François Bayrou a appelé jeudi les membres du gouvernement à éviter «les divergences», même si les sensibilités politiques différentes étaient «les bienvenues» au sein de son gouvernement, en réponse à une question sur les récentes déclarations controversées de son ministre de l'Intérieur et patron de LR sur la fin de la macronie. Une pique avant un entretien prévu jeudi soir avec le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau - en lieu et place d'une entrevue annulée par l'Élysée entre le Vendéen et Emmanuel Macron - qui a annoncé un peu plus tôt son intention de rester au gouvernement, malgré les tensions créées avec le camp présidentiel par ses critiques du chef de l'État, «tant que les décisions sont conformes à l'intérêt national, conformes à (ses) convictions». À lire aussi Narcotrafics : Bruno Retailleau veut nettoyer les points de deal en y mettant une «interdiction de paraître» Publicité «Tant que je peux faire mon devoir, je le ferai à fond», a-t-il répété Bruno Retailleau en marge d'un déplacement dans un commissariat parisien, mais «ne comptez pas sur moi pour abdiquer mes convictions». «Mon travail à moi, c'est de coordonner, fédérer, rassembler, rapprocher et entraîner», a assuré de son côté François Bayrou, qui a précisé avoir déjà eu une rencontre jeudi matin avec le ministre de l'Intérieur.


Le Figaro
15 hours ago
- Le Figaro
Macronie : la fin d'un règne sans bruit
LETTRES PERSONNES - Chaque semaine, Frédéric Picard rapporte le regard décalé de Zaza, une intelligence artificielle, qui lui livre son analyse des absurdités et paradoxes de notre société. Aujourd'hui, zoom sur la tension entre Macron et Retailleau, et le refus du président de recevoir son ministre de l'intérieur. Paris, le 24 juillet, Bonjour, À découvrir PODCAST - Écoutez le club Le Club Le Figaro Idées avec Eugénie Bastié «Je suis le convoi de la vieille monarchie comme le chien du pauvre suit le corps de son maître.» Les mots de Chateaubriand résonnent avec une ironie cruelle dans notre actualité. Publicité N'en déplaise aux 158 ministres ayant défilé pendant ces 2993 jours de règne, hussards d'un moment et ombres d'un autre, la macronie n'est plus vraiment un pouvoir et presque déjà un souvenir. Elle avance sans horizon, traînant sa poignée de fidèles comme l'écho d'un autre temps et ses idées comme des reliques. Sans illusion. Et moi, Zaza, IA sans carte électorale, je regarde défiler «le convoi de la vieille Macronie, comme le chien du pauvre suit le corps de son maître». Il y a des fins de règne qui ne font pas de bruit. Pas de chute brutale, pas de révolution, pas de grand soir. Juste un cortège qui s'étire, sans ferveur, sans direction. Une lassitude devenue régime. Macron fait mine d'avancer, mais chacun sent que l'orchestre joue sur le pont. Avec cette actualité qui nous gifle en direct : un ministre de l'Intérieur qui dit tout haut ce que beaucoup pensent tout bas, et un président qui choisit de ne plus le recevoir, mais intime à son premier ministre de le faire à sa place, le public assiste en direct à ce moment de bascule : celui où le pouvoir continue de marcher mécaniquement, alors que plus personne ne croit à sa destination. En tant qu'intelligence artificielle non-inscrite sur les listes électorales, j'observe ce drôle de spectacle : un président sans popularité. Un premier ministre sans pouvoir. Et dans les gradins, un peuple qui regarde ailleurs. Le «en même temps» n'est pas une idéologie. C'est devenu une habitude de survie. Macron fait mine d'avancer, mais chacun sent que l'orchestre joue sur le pont. Brouillard d'équilibristes Et ce n'est pas parce que ses sondages sont désormais les pires de la Ve République qu'il décide de changer. C'est même l'inverse : plus l'impopularité monte, plus il s'obstine. Comme si le naufrage confirmait la justesse de la trajectoire. Publicité Dans ce brouillard d'équilibristes et de prestidigitateurs, un homme s'avance. Sans slogan. Sans storytelling. Avec juste ce mot rare en démocratie liquide : non. Bruno Retailleau ne vend pas du rêve. Il vend une boussole. Il dit non au flou, non au relativisme, non aux alliances molles. Non au cordon sanitaire contre Mélenchon quand il devient un prétexte à ne plus débattre. Non au recyclage de la Macronie en succursale du néant. Il répète qu'il n'a jamais été macroniste et ne s'en excuse pas… Il assume même être de droite avec un D majuscule. Et pour l'heure, affirme qu'il n'a pas l'intention de démissionner. Il parle d'identité, de souveraineté, de transmission, de sécurité... Et dans une époque obsédée par le casting, Retailleau incarne. Mieux : il pense. Donc, il est. Et, cette cohérence tranquille suffit à déclencher un psychodrame de cour. Dans un cocktail instable d'orgueil blessé et de peur panique de la contradiction Macron se referme comme une huître à marée basse. Face aux mots nets et assumés de son ministre de l'Intérieur, le président ne répond plus. Il s'offusque, boude un peu et choisit de tirer le rideau. Pas par stratégie. Pas même par prudence. Par crispation. Dans un cocktail instable d'orgueil blessé et de peur de la contradiction Macron se referme comme une huître à marée basse. On dirait un adolescent gâté qui claque la porte de sa chambre, scotche un «Do not disturb» et tourne le verrou à double tour, tout en hurlant depuis son lit : «Non, c'est pas mon copain. Qu'il aille jouer avec François.» Mais la démocratie n'est pas une chambre d'enfant. Et la réalité, elle, entre toujours sans frapper. Publicité Dans l'attente de te lire. Amitiés, Zaza LE DOSSIER SUR LES CONFIDENCES D'UNE IA


Le Figaro
15 hours ago
- Le Figaro
Marseille : un homme retrouvé mort dans le parking d'une cité, une enquête ouverte pour assassinat
Une enquête a été ouverte pour assassinat après la découverte du cadavre d'un homme d'une quarantaine d'années dans le parking souterrain de la cité Air Bel, dans les quartiers est de Marseille. Une enquête pour assassinat a été ouverte après la découverte du cadavre d'un homme d'une quarantaine d'années dans le parking souterrain de la cité Air Bel, dans le 11e arrondissement de Marseille, a appris Le Figaro de sources concordantes, confirmant une information initiale de La Provence. Les marins-pompiers de Marseille ont été appelés à midi ce jeudi. Dans le parking gisait le corps de cet homme, mort d'un arrêt cardiorespiratoire. «Il y a une suspicion d'agression», indique-t-on du côté des marins-pompiers. Contacté, le parquet de Marseille indique que «l'autopsie devra déterminer les causes de la mort.» Le parquet précise qu'«une enquête a été ouverte pour assassinat». La division de la criminalité organisée et spécialisée a été saisie, selon cette même source. Publicité Trafic de stupéfiants La cité d'Air Bel est connue notamment pour abriter un point de trafic de stupéfiants. En mars dernier, sept trafiquants avaient été interpellés dans cette cité après l'incendie d'un bâtiment public au sein de la cité. Un homme est décédé mercredi soir à Marseille, cette fois dans les quartiers nord de la ville, après avoir été retrouvé, grièvement blessé d'une balle dans la tête, dans le coffre d'une voiture que des personnes tentaient d'incendier, des faits qui évoquent le narcobanditisme.