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La Civic Type R quitte la piste après avoir marqué toute une génération

La Civic Type R quitte la piste après avoir marqué toute une génération

24 Heures20 hours ago
Compacte, 329 chevaux, boîte manuelle… Honda tire le rideau sur la voiture dont vous êtes le héros. Ses fidèles lui rendent hommage Publié aujourd'hui à 21h52
Des dizaines de propriétaires ont afflué samedi 14 juin 2025, sur le vaste parking du centre Honda Suisse à Vernier (GE). À l'instar de Bruno, venu de Genève au volant d'un modèle racheté en 2018. À l'arrière-plan, celle de Jean-Philippe, venu du canton de Fribourg.
MAGALI GIRARDIN
En bref:
Comment se dire adieu? Vingt-huit ans après son irruption sur les autoroutes surélevées de Tokyo, la Civic Type R tire sa révérence. Annoncé par une « Ultimate Edition » en blanc spectral – quarante exemplaires, dont huit pour la Suisse, tous réservés – l'arrêt des prises de commande tombera l'an prochain.
Du moins en Europe. L'aventure continue aux États-Unis, où cette cinq portes compacte «hatchback», amenant (chut!) 329 chevaux sur le seul train avant, continue de s'attirer une cohorte de fidèles. En dépit – non, plutôt, à cause – de sa boîte manuelle.
Aussi démesuré qu'immature, son aileron semble sortir du film «Fast and Furious». «Châssis affûté, puissance au rendez-vous, facilité de préparation à la course – la Type R, c'est la culture du Tōge, ces courses de côtes clandestines dans les montagnes du Japon», rappelle Emre Agan, sommité du modèle officiant chez Honda Genève. R comme moto
Les versions plus sages de la onzième génération d'une citadine lancée en plein choc pétrolier, en 1973, continueront d'être proposées en Suisse. Ce qui n'a pas empêché les fans de sa déclinaison très spéciale d'affluer, un samedi de juin, sur l'immense tarmac de Honda Suisse à Vernier (GE). Pour un ultime hommage.
Répondant à l'appel depuis la fin des années 90, la Civic la plus héroïque du rassemblement est conduite au quotidien par le spécialiste du modèle officiant pour Honda à Genève. Une version EK4 proche de la Type R de l'époque, «un modèle alors réservé au Japon».
MAGALI GIRARDIN
Ils se préparent à basculer dans la marginalité, en ces temps d'électricité triomphante. Après tout, les Mitsubishi Lancer Evo, Subaru WRX Sti, Renault Megane RS et autres Ford Focus RS ont déjà disparu . La Type R emportera avec elle une certaine culture de la voiture sportive populaire. Mêlant l'imaginaire des courses clandestines nocturnes et de la conduite sur piste – à la limite, toujours.
À ce stade, vous trouverez des contenus externes supplémentaires. Si vous acceptez que des cookies soient placés par des fournisseurs externes et que des données personnelles soient ainsi transmises à ces derniers, vous devez autoriser tous les cookies et afficher directement le contenu externe.
«L'opposé des Audi surpuissantes, ces RS3 ou RS4 qui poussent super fort mais dont le poids vous entraîne vers le rail dans les épingles d'un col – ici, vous faites corps avec une voiture qui pèse 30o kilos de moins», lâche Jean-Philippe, tout juste arrivé des montagnes fribourgeoises avec un modèle tatoué comme pour une compétition WRC. «C'est ce qui se rapproche le plus de la conduite moto», souffle ce mécano de profession, ancien de la secte Evo. Circuit, boulot, dodo
«Une moto, mais avec un coffre à hayon qui avale la poussette du petit dernier», lance Bruno, garé juste à côté. Chauffeur-livreur le jour, ce dernier endosse, le soir venu, un costume Type R noir et blanc, griffé par le préparateur Mugen . Il a racheté sa Civic en 2018, avec 40 000 kilomètres au compteur.
Cette Type R de chasse a longtemps été l'arme secrète des jeunes employés face des croiseurs d'autobahn atteignant vite avec la stratosphère des 100 000 francs.
Oubliez les motifs des sièges tissus. Un simple coup d'œil au levier de vitesse et déjà l'envie de se mettre au volant.
MAGALI GIRARDIN
Sauf que la Type R a elle aussi rompu avec les promesses de ses premières versions, affichées moins de 35 000 francs. Les dernières dépassent la barre des 60 000. La faute à une sophistication croissante – amortisseurs adaptatifs, différentiel à glissement limité… La faute à une concurrence disparue, à commencer par une Megane RS, longtemps grande rivale sur le circuit du Nürburgring. Victime des règles CO2
Reste les occasions – souvent disponibles autour de 30 000 francs, pour qui ose. De toute façon, ce seront bientôt les seules Type R disponibles. Mais pourquoi arrêter la course?
Genève, le 14 juin 2025, lors du rassemblement des aficionados de la Honda Civic Type R.
MAGALI GIRARDIN
«Notre gamme s'adapte à la législation européenne», écrit pudiquement Honda. Traduction: difficile de garder un modèle émettant près de 200 g de CO₂ par kilomètre, dont chaque vente devra être compensée par la livraison d'un trop grand nombre d'électriques. Et puis, impossible d'hybrider une sportive qui se veut encore populaire, sans finir de faire exploser son tarif.
«La suite? On attend le retour de la Prelude – en hybride – au début de l'année prochaine, elle conservera un ADN sportif», esquisse Benjamin Rolandez, chef de Honda Automobiles Genève. Sans savoir encore si une version Type R suivra. Dans tous les cas, ce sera sans pédale d'embrayage.
La Type R renvoie à la culture du Tōge, les courses de côtes clandestines, dans les montagnes du Japon central.
MAGALI GIRARDIN
Son nom commence par A. Mais tout le monde devrait l'appeler M. R. «À l'époque des premiers modèles, le truc c'était ce légendaire moteur VTEC, avec son «kick» qui se déclenchait à partir de à 5500 tours/minute et pouvait monter jusqu'à 8500 tours… une sensation moto très typée course!», rappelle Emre Agan, vendeur chez Honda Genève et grand prêtre de la Type R.
1997 : Merveille d'horlogerie nipponne, ce système d'ouverture variable des soupapes, piloté électroniquement, en fonction du régime moteur – VTEC en anglais – permet de tirer des puissances inégalées de moteurs quatre cylindres 1,6 ou 2,0 litres. Il faisait déjà la légende des Honda sportives – dont l'éternelle NSX – avant que la petite Civic ne soit honorée d'une version Type R en 1997. Avec 185 ch sous le capot. Mais à peine une tonne à tirer.
2001 : «Ce modèle était alors réservé au Japon», poursuit celui qui conduit toujours une version EK4, proche de la Type R nippone de l'époque – une rareté. La Type R européenne débarque en 2001, à l'occasion de la refonte de la Civic.
2015 : Révolution, avec l'adjonction d'un turbo venant civiliser le moteur 2,0 litres VTEC. Pour respecter les normes d'émissions. Fini la conduite à la cravache. L'induction forcée offre plus de couple à bas régime. Et permet de franchir le cap des 300 chevaux. Le véhicule est doté d'un freinage Brembo et d'un différentiel à glissement limité pour dompter la puissance envoyée sur les roues avant.
2017 : Nouvelle évolution, avec le lancement sur le marché américain. Encore plus affûtée – avec des amortisseurs adaptatifs – la Type R voit son prix se diriger vers les 45 000 francs, ce qui restait bien en dessous d'une Audi S3.
2023 : Alors que l'offre de sportives populaires se réduit à peau de chagrin, la dernière version se voit dotée de toutes les sophistications. Dans la liste, une fonction RevMatch transformant en héros même ceux qui n'étaient jamais parvenus à rétrograder en «talon pointe» avant un virage, façon rallye. Mais la taille, et le prix, n'ont plus rien à voir avec le modèle de 1997.
Exemplaire numéroté de l'une des rares Civic EK4, proches de la Type R, importée en Europe avant 2001. La voiture devient le porte-étendard du 2,0 VTEC, légendaire quatre cylindres dont Honda tirait des puissances inégalées.
MAGALI GIRARDIN
Un secteur automobile en plein bouleversement
Pierre-Alexandre Sallier est journaliste à la rubrique Économie depuis 2014. Auparavant il a travaillé pour Le Temps , ainsi que pour le quotidien La Tribune , à Paris. Plus d'infos
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À Genève, le nombre de restaurants fermés pour cause d'hygiène a bondi
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24 Heures

time9 hours ago

  • 24 Heures

À Genève, le nombre de restaurants fermés pour cause d'hygiène a bondi

L'administration a interdit à 19 enseignes gérant des denrées alimentaires à Genève d'utiliser temporairement leurs locaux, après des contrôles. Les chiffres augmentent aussi dans le Canton de Vaud. Publié aujourd'hui à 08h07 En 2024, les inspecteurs se sont rendus dans plus de 2400 établissements publics, dont plus de la moitié étaient des restaurants. Dans un cas sur cinq, l'autocontrôle (analyse des risques à l'interne) n'était pas suffisant. TAMEDIA AG Restaurants, tea-rooms, boulangeries, boucheries… Si la grande majorité des établissements publics à Genève sont irréprochables en termes d'hygiène, le canton compte toutefois quelques très mauvais élèves. Le nombre de mesures sévères a augmenté: en 2024, 19 commerces et restaurants ont été fermés par le Service de la consommation et des affaires vétérinaires (SCAV) après des manquements. Un chiffre au plus haut depuis cinq ans. En 2023, six établissements avaient dû rester portes closes à la suite d'un contrôle des inspecteurs du SCAV . Cette année, c'est le triple, malgré un nombre moins élevé de vérifications sur le terrain (3569). Le nombre de formations imposées aux restaurateurs, en autocontrôle et en hygiène, n'ont jamais été aussi nombreuses depuis cinq ans également, avec 107 cours exigés en 2024. Les sanctions plus légère, elles, ont en revanche diminué et le taux de manquement général est stable. Rappelons que les contrôles sont effectués régulièrement, mais peuvent aussi faire suite à des plaintes (non-anonymes) de clients. Il y a en a eu 120 l'an passé, qui ont mené à l'ouverture 86 investigations et, parfois, à des sanctions. Viande crue sans protection De quelles infractions parle-t-on? La loi ne permet pas de consulter les ordonnances pénales rendues par le Service du chimiste cantonal, responsable des contrôles, car celles-ci permettent d'identifier les restaurants. Mais les causes des sanctions sont multiples – et généralement cumulées – pour conduire à une fermeture de cuisine ou de laboratoires de production. Cette mesure extrême n'est prononcée que lorsque la sécurité du client est menacée. En 2024, les inspecteurs se sont rendus dans plus de 2400 établissements publics à Genève, dont plus de la moitié étaient des restaurants. Dans un cas sur cinq, l'autocontrôle (analyse des risques à l'interne) n'était pas suffisant. Le SCAV a également constaté des manquements en termes d'hygiène et d'étiquetage, de conservation et de stockage des produits cuits (avec des taux de recontamination par des micro-organismes trop élevés) ou encore une maîtrise inadéquate des températures, dans la chaîne du froid ou du chaud. «Les produits déjà cuits, comme le riz préparé à l'avance, présentent plus de risques de contamination que les produits frais», relève Patrick Edder, chimiste cantonal. Des images que la «Tribune de Genève» a pu consulter montrent, par exemple, de la viande crue stockée à même la grille d'un réfrigérateur, sans protection. Viennent ensuite le manque d'entretien, notamment sur des appareils et équipements de cuisine. Mais les inspecteurs constatent aussi des «pratiques trompeuses sur les appellations des produits». Le manquement peut être isolé, voire fortuit, ou répétitif dans les cas les plus graves. Réduire le délai entre les contrôles En Suisse, ces contrôles usuels sont fixés par une ordonnance fédérale et ont lieu tous les deux ans. Mais s'il y a infraction, cette fréquence augmente. En général, cela concerne environ 30% des établissements contrôlés. L'amende, accompagnée d'émoluments, est adaptée en fonction de la gravité des faits mais peut monter jusqu'à plusieurs milliers de francs. Certains établissements peinent effectivement à se mettre en conformité. Le SCAV peut imposer une formation obligatoire, mais aussi leur interdire l'utilisation de locaux ou encore la conservation de certains produits cuits plus de 24h. Dans certains cas, il peut également restreindre la carte des mets, si elle est trop longue ou contient des ingrédients à risque. «En effet, quand on propose une multitude de plats, dont certains sont rarement commandés, il est plus compliqué de gérer les stocks», relève Patrick Edder. Surtout quand certains sont composés de produits sensibles, comme de la viande ou du poisson destinés à être consommés crus.» Si ces mesures ne suffisent pas, le cas peut être dénoncé au Ministère public, voire à la Police du commerce et de lutte contre le travail au noir (PCTN). Comment expliquer ces manquements? Le Covid et la pénurie de personnel qu'il a engendré a-t-il laissé des traces? La situation est à a priori revenue à la normale, estime le SCAV. Il s'agirait plutôt de négligences ou de méconnaissances persistantes du personnel. Vu l'augmentation des manquements constatée en 2023, la Société des cafetiers, restaurateurs et hôteliers de Genève (SCRHG) a mis en place une nouvelle formation en ligne l'an passé. «On fait le maximum» Contactée, celle-ci ne remet pas en cause ces contrôles. Elle indique même qu'en tant que faîtière, elle fait le maximum pour que les professionnels soient incollables en matière d'hygiène. «Il existe des formations en ligne depuis l'an passé, précise Laurent Terlinchamp, président de la SCRHG. Nous avons même mis sur pied une équipe qui se rend dans les établissements pour donner des explications au personnel.» Mais lorsqu'on parle de véritable saleté, la faîtière se montre intransigeante. «La restauration est un vrai métier, et les professionnels sont des artisans. Qu'il y ait un problème administratif, c'est une chose, poursuit Laurent Terlinchamp. Quand on parle de nourriture avariée, il n'y a pas d'excuse, c'est inacceptable.» Ailleurs en Suisse romande Dans le canton de Vaud, qui compte 14 000 établissements publics, une augmentation des sanctions lourdes pour manquements à l'hygiène est aussi constatée. L'Office de la consommation a prononcé 62 interdictions d'utilisation de locaux, équipements ou procédés en 2024, contre 46 l'année précédente. Dans cette région, on reconnaît que la pandémie de Covid a tout de même eu un impact sur le fonctionnement des restaurants. «Les chefs sont parfois encore seuls à la production, ce qui leur laisse moins de temps pour le reste, indique Gilles Meystre, président de GastroVaud . Ce sont les inspecteurs du chimiste cantonal qui forment le personnel des établissements publics. S'il y a des lacunes chez nos membres, ce service doit adapter les formations.» Dans le canton de Neuchâtel aussi, les chiffres ont grimpé l'an passé. Quelque 22% des restaurants contrôlés par les services compétents présentaient des non-conformités. De 37 infractions lors des contrôles, on est passé à 65. Quelque 433 kilos de produits alimentaires ont ainsi été retirés de la vente. Du côté de Fribourg, l'Inpectorat des denrées alimentaires et objets usuels a effectué 1524 inspections dans les plus de 4000 établissements alimentaires du canton. Ici aussi, la prévention reste de mise: le taux d'inspections non conformes (70 %) est comparable à celui constaté en 2023. Les intoxications collectives mieux référencées Depuis 2022, à la suite de la mise en place d'un groupe de travail entre le Service du médecin cantonal et du SCAV, un formulaire d'annonce des intoxications alimentaires collectives été créé. Celles-ci surviennent lorsqu'au moins deux personnes sont intoxiquées après l'ingestion d'un même aliment (ou boisson). En cause principalement, les bactéries, virus, parasites ou toxines. En 2022, deux cas avaient été répertoriés. En 2024, neuf occurrences ont été répertoriées. Quatre se sont produites après un repas dans un restaurant, dont des cantines d'entreprise. Dans l'une des situations, 16 personnes ont été malades en même temps. Une intoxication collective s'est déroulée dans une école (avec 39 malades), une autre dans un centre de loisir (21). L'aliment responsable de l'intoxication a été identifié dans seulement deux cas, l'un étant du thon cru mariné servi dans un restaurant d'entreprise, l'autre du lait cru vendu dans une entreprise de produits laitiers. Une intoxication de six personnes a également eu lieu via une denrée alimentaire vendue dans un kiosque/stand, contaminée au Campylobacter jejuni, souvent transmis via la volaille. A chaque occurence répertoriée, les inspecteurs du SCAV mènent une enquête pour identifier les agents pathogènes, exigent des mesures d'hygiène si nécessaire, ou effectuent des rappels de produits. Des normes d'hygiène pas toujours respectées Newsletter «La semaine vaudoise» Retrouvez l'essentiel de l'actualité du canton de Vaud, chaque vendredi dans votre boîte mail. Autres newsletters Chloé Dethurens est journaliste au sein de la rubrique genevoise depuis 2019. Elle écrit pour la Tribune de Genève depuis 2007. Plus d'infos Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.

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24 Heures

time20 hours ago

  • 24 Heures

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En dépit – non, plutôt, à cause – de sa boîte manuelle. Aussi démesuré qu'immature, son aileron semble sortir du film «Fast and Furious». «Châssis affûté, puissance au rendez-vous, facilité de préparation à la course – la Type R, c'est la culture du Tōge, ces courses de côtes clandestines dans les montagnes du Japon», rappelle Emre Agan, sommité du modèle officiant chez Honda Genève. R comme moto Les versions plus sages de la onzième génération d'une citadine lancée en plein choc pétrolier, en 1973, continueront d'être proposées en Suisse. Ce qui n'a pas empêché les fans de sa déclinaison très spéciale d'affluer, un samedi de juin, sur l'immense tarmac de Honda Suisse à Vernier (GE). Pour un ultime hommage. Répondant à l'appel depuis la fin des années 90, la Civic la plus héroïque du rassemblement est conduite au quotidien par le spécialiste du modèle officiant pour Honda à Genève. Une version EK4 proche de la Type R de l'époque, «un modèle alors réservé au Japon». MAGALI GIRARDIN Ils se préparent à basculer dans la marginalité, en ces temps d'électricité triomphante. Après tout, les Mitsubishi Lancer Evo, Subaru WRX Sti, Renault Megane RS et autres Ford Focus RS ont déjà disparu . La Type R emportera avec elle une certaine culture de la voiture sportive populaire. Mêlant l'imaginaire des courses clandestines nocturnes et de la conduite sur piste – à la limite, toujours. À ce stade, vous trouverez des contenus externes supplémentaires. Si vous acceptez que des cookies soient placés par des fournisseurs externes et que des données personnelles soient ainsi transmises à ces derniers, vous devez autoriser tous les cookies et afficher directement le contenu externe. «L'opposé des Audi surpuissantes, ces RS3 ou RS4 qui poussent super fort mais dont le poids vous entraîne vers le rail dans les épingles d'un col – ici, vous faites corps avec une voiture qui pèse 30o kilos de moins», lâche Jean-Philippe, tout juste arrivé des montagnes fribourgeoises avec un modèle tatoué comme pour une compétition WRC. «C'est ce qui se rapproche le plus de la conduite moto», souffle ce mécano de profession, ancien de la secte Evo. Circuit, boulot, dodo «Une moto, mais avec un coffre à hayon qui avale la poussette du petit dernier», lance Bruno, garé juste à côté. Chauffeur-livreur le jour, ce dernier endosse, le soir venu, un costume Type R noir et blanc, griffé par le préparateur Mugen . Il a racheté sa Civic en 2018, avec 40 000 kilomètres au compteur. Cette Type R de chasse a longtemps été l'arme secrète des jeunes employés face des croiseurs d'autobahn atteignant vite avec la stratosphère des 100 000 francs. Oubliez les motifs des sièges tissus. Un simple coup d'œil au levier de vitesse et déjà l'envie de se mettre au volant. MAGALI GIRARDIN Sauf que la Type R a elle aussi rompu avec les promesses de ses premières versions, affichées moins de 35 000 francs. Les dernières dépassent la barre des 60 000. La faute à une sophistication croissante – amortisseurs adaptatifs, différentiel à glissement limité… La faute à une concurrence disparue, à commencer par une Megane RS, longtemps grande rivale sur le circuit du Nürburgring. Victime des règles CO2 Reste les occasions – souvent disponibles autour de 30 000 francs, pour qui ose. De toute façon, ce seront bientôt les seules Type R disponibles. Mais pourquoi arrêter la course? Genève, le 14 juin 2025, lors du rassemblement des aficionados de la Honda Civic Type R. MAGALI GIRARDIN «Notre gamme s'adapte à la législation européenne», écrit pudiquement Honda. Traduction: difficile de garder un modèle émettant près de 200 g de CO₂ par kilomètre, dont chaque vente devra être compensée par la livraison d'un trop grand nombre d'électriques. Et puis, impossible d'hybrider une sportive qui se veut encore populaire, sans finir de faire exploser son tarif. «La suite? On attend le retour de la Prelude – en hybride – au début de l'année prochaine, elle conservera un ADN sportif», esquisse Benjamin Rolandez, chef de Honda Automobiles Genève. Sans savoir encore si une version Type R suivra. Dans tous les cas, ce sera sans pédale d'embrayage. La Type R renvoie à la culture du Tōge, les courses de côtes clandestines, dans les montagnes du Japon central. MAGALI GIRARDIN Son nom commence par A. Mais tout le monde devrait l'appeler M. R. «À l'époque des premiers modèles, le truc c'était ce légendaire moteur VTEC, avec son «kick» qui se déclenchait à partir de à 5500 tours/minute et pouvait monter jusqu'à 8500 tours… une sensation moto très typée course!», rappelle Emre Agan, vendeur chez Honda Genève et grand prêtre de la Type R. 1997 : Merveille d'horlogerie nipponne, ce système d'ouverture variable des soupapes, piloté électroniquement, en fonction du régime moteur – VTEC en anglais – permet de tirer des puissances inégalées de moteurs quatre cylindres 1,6 ou 2,0 litres. Il faisait déjà la légende des Honda sportives – dont l'éternelle NSX – avant que la petite Civic ne soit honorée d'une version Type R en 1997. Avec 185 ch sous le capot. Mais à peine une tonne à tirer. 2001 : «Ce modèle était alors réservé au Japon», poursuit celui qui conduit toujours une version EK4, proche de la Type R nippone de l'époque – une rareté. La Type R européenne débarque en 2001, à l'occasion de la refonte de la Civic. 2015 : Révolution, avec l'adjonction d'un turbo venant civiliser le moteur 2,0 litres VTEC. Pour respecter les normes d'émissions. Fini la conduite à la cravache. L'induction forcée offre plus de couple à bas régime. Et permet de franchir le cap des 300 chevaux. Le véhicule est doté d'un freinage Brembo et d'un différentiel à glissement limité pour dompter la puissance envoyée sur les roues avant. 2017 : Nouvelle évolution, avec le lancement sur le marché américain. Encore plus affûtée – avec des amortisseurs adaptatifs – la Type R voit son prix se diriger vers les 45 000 francs, ce qui restait bien en dessous d'une Audi S3. 2023 : Alors que l'offre de sportives populaires se réduit à peau de chagrin, la dernière version se voit dotée de toutes les sophistications. Dans la liste, une fonction RevMatch transformant en héros même ceux qui n'étaient jamais parvenus à rétrograder en «talon pointe» avant un virage, façon rallye. Mais la taille, et le prix, n'ont plus rien à voir avec le modèle de 1997. Exemplaire numéroté de l'une des rares Civic EK4, proches de la Type R, importée en Europe avant 2001. La voiture devient le porte-étendard du 2,0 VTEC, légendaire quatre cylindres dont Honda tirait des puissances inégalées. MAGALI GIRARDIN Un secteur automobile en plein bouleversement Pierre-Alexandre Sallier est journaliste à la rubrique Économie depuis 2014. Auparavant il a travaillé pour Le Temps , ainsi que pour le quotidien La Tribune , à Paris. Plus d'infos Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.

Le Coq Sportif repris par le consortium piloté par Dan Mamane
Le Coq Sportif repris par le consortium piloté par Dan Mamane

24 Heures

timea day ago

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Le Coq Sportif repris par le consortium piloté par Dan Mamane

L'entrepreneur franco-suisse a annoncé vendredi la reprise de l'équipementier français. La marque était en redressement judiciaire depuis novembre. Publié aujourd'hui à 16h52 L'offre de reprise de la marque française Le Coq Sportif est «portée par un consortium d'entrepreneurs expérimentés mené par Dan Mamane». AFP L'entrepreneur Dan Mamane fait savoir vendredi qu'il reprend l'équipementier français Le Coq Sportif , suite à la décision en sa faveur du Tribunal des activités économiques de Paris. L'offre de reprise de la marque hexagonale Le Coq Sportif est «portée par un consortium d'entrepreneurs expérimentés mené par Dan Mamane, avec le soutien du fonds Mirabaud Patrimoine Vivant et de partenaires industriels de premier plan», selon le communiqué reçu par AWP. Le nouveau propriétaire vise «un objectif de chiffre d'affaires de 300 millions d'euros à l'horizon 2030 et un retour à une rentabilité soutenue». Le Coq Sportif, propriété depuis vingt ans de la société de participations romande Airesis, est en redressement judiciaire depuis novembre dernier. Davantage sur Le Coq Sportif Newsletter «Dernières nouvelles» Vous voulez rester au top de l'info? «24 heures» vous propose deux rendez-vous par jour, pour ne rien rater de ce qui se passe dans votre Canton, en Suisse ou dans le monde. Autres newsletters ATS Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.

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