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Une proxénète fait vivre l'enfer à une jeune femme

Une proxénète fait vivre l'enfer à une jeune femme

La Pressea day ago
Audrey Brousseau a plaidé coupable jeudi à une accusation de proxénétisme au palais de justice de Montréal.
Une femme de 19 ans recrutée par une jeune proxénète a vécu l'enfer pendant des mois aux mains de ses deux bourreaux. Violentée, menacée et agressée, la victime a même dû subir une « fouille » extrêmement dégradante, sous les rires de la proxénète.
Ce qu'il faut savoir
Une femme de 23 ans, Audrey Brousseau, a plaidé coupable à une accusation de proxénétisme.
Le procès de son complice allégué, Kobaili Baudin Kokou, doit s'ouvrir en septembre prochain.
La victime de 19 ans était forcée de se prostituer tous les jours et a subi plusieurs sévices.
À sa troisième tentative, Audrey Brousseau a finalement plaidé coupable jeudi, au palais de justice de Montréal, à une accusation de proxénétisme. La femme de 23 ans avait déjà reconnu sa culpabilité l'an dernier. Mais elle a dû reprendre le processus en raison de la retraite de la juge. Puis, le 2 juillet dernier, elle a causé la surprise en rejetant la trame factuelle.
Son coaccusé, Kobaili Baudin Kokou, a assisté à l'audience, même si son dossier avait déjà procédé le matin. L'homme de 22 ans fait face à plusieurs chefs d'accusation, dont proxénétisme, agression sexuelle et voies de fait. Son procès est prévu en septembre prochain. Il est présumé innocent.
Au début de l'été 2022, Sandra* renoue avec Audrey Brousseau, une vieille connaissance. Très vite, celle-ci propose à Sandra de se prostituer pour faire « beaucoup d'argent ». Elle la présente à Kobaili Baudin Kokou, alias « Tyson ». Un homme « gentil » qui traite les femmes « comme des reines », selon Audrey Brousseau.
PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE
Le procès de Kobaili Baudin Kokou, 22 ans, alias « Tyson », pour proxénétisme et agression sexuelle, doit s'ouvrir en septembre prochain au palais de justice de Montréal.
Tout s'enchaîne ensuite : la proxénète photographie Sandra, publie des annonces en ligne et s'occupe des clients. Quant à Kobaili Baudin Kokou, il fixe les prix, gère les problèmes avec les clients et empoche une bonne partie des profits, selon la trame factuelle admise par Audrey Brousseau.
« Lorsque [Sandra] s'endort, Brousseau lui donne des claques, la pousse et lui crie après pour qu'elle retourne travailler. Lorsque Kokou était présent, il lui disait également de ne pas dormir afin de faire de l'argent », indique l'exposé conjoint des faits.
Sandra doit satisfaire des « clients » toute la semaine : de deux à quatre du lundi au mercredi et de sept à huit les autres jours. Elle est « fatiguée et découragée », mais se sent obligée de continuer. Quand elle demande une journée de congé, Kobaili Baudin Kokou se fâche, « car elle ne [fait] pas assez d'argent ».
Une fois, Kobaili Baudin Kokou soupçonne Sandra de lui mentir, lorsqu'elle retourne à la voiture, parce qu'un client n'avait pas d'argent. Selon les faits admis par sa complice, Kobaili Baudin Kokou procède à une « fouille » dégradante : il déshabille Sandra et insère ses doigts dans son vagin pour vérifier la présence de sperme.
Audrey Brousseau assiste à la scène en riant.
Agressée avec une bouteille de vin
Selon les faits présentés en cour, Kobaili Baudin Kokou était « fréquemment violent envers [Sandra] et aussi envers Audrey Brousseau. Il les poussait au sol et les mordait ».
Une attaque décrite dans l'exposé conjoint des faits est d'une violence inouïe : Kobaili Baudin Kokou étrangle Sandra, puis tente d'enfoncer une bouteille de vin dans ses parties intimes. C'est Audrey Brousseau qui lui demande d'arrêter.
Le cauchemar de Sandra se termine quelques semaines plus tard, après que Kobaili Baudin Kokou l'a saisie par les cheveux, couteau à la main. Elle réussit alors à appeler le 911.
Pendant une audience, début juillet, l'avocat de la défense, Me Serge Lamontagne, a déclaré que sa cliente était « un peu victime » elle aussi, bien qu'elle ait « participé aux infractions ».
L'audience pour déterminer sa peine a été fixée après la tenue du procès de son complice allégué. Elle demeure en liberté d'ici là.
Me Antonio Parapuf a représenté le ministère public.
* Prénom fictif, pour protéger son anonymat
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Moi, je suis en prolongation de permis de travail ouvert », explique-t-elle. Depuis l'automne 2024, deux programmes d'immigration ont été suspendus. Le Programme de l'expérience québécoise (PEQ) est gelé jusqu'au 30 novembre 2025, autant pour les diplômés que pour les travailleurs étrangers temporaires. De son côté, le Programme de sélection des travailleurs qualifiés (PSTQ) a repris le 1er juillet, devenant ainsi la seule porte d'entrée vers la résidence permanente à court terme. Sabrina De Trilles est propriétaire, bien intégrée, mais vit une forme d'angoisse permanente : « C'est toujours des frais, des frais, des frais. Et cette épée de Damoclès au-dessus de la tête. » Une confiance minée Chez Xylo Carbone, à Saint-Tite, le directeur de l'innovation, Simon Lavoie, ne cache pas sa frustration. « Sans exiger de diplôme, on avait, tous les ans, 20 % à 30 % de notre main-d'œuvre qui changeait, pour toutes sortes de raisons. Il n'y en avait pas une en particulier. » PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, LA PRESSE Nixcel Tolomia, Freddie Felicen et Lunel De Leon ont été recrutés aux Philippines par l'entreprise Xylo Carbone de Saint-Tite. Aujourd'hui, avec six travailleurs philippins, la situation s'est stabilisée. « Ils lèvent la main pour des quarts de travail supplémentaires. Ils veulent travailler. » L'entreprise fabrique du biocarbone à partir de résidus forestiers, une solution plus verte destinée à remplacer le charbon dans les procédés industriels. PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, LA PRESSE Simon Lavoie, directeur de l'innovation chez Xylo Carbone, à Saint-Tite Nous, si on avait le choix entre les tarifs imposés par l'administration Trump et la possibilité de perdre nos immigrants, on aimerait mieux les tarifs. Je vais jusque-là pour montrer l'importance que ces gens-là ont pour nous. Simon Lavoie, directeur de l'innovation chez Xylo Carbone, à Saint-Tite « Dans la paperasse » À Saint-Adelphe, Julie Lavoie est responsable des ressources humaines chez Structure Robko, spécialisée dans la conception et la fabrication de structures d'acier pour le secteur de la construction. PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, LA PRESSE Julie Lavoie travaille aux ressources humaines chez Structure Robko, à Saint-Adelphe. Depuis des mois, elle consacre ses journées aux démarches d'immigration. Frank Nkama, son employé camerounais, retournera dans son pays en juillet pour voir sa petite fille de cinq mois, qu'il n'a jamais vue. Son visa et son permis de travail arrivent à échéance. « Je suis dans la paperasse, sans exagérer, depuis au moins trois mois, dit Julie Lavoie. 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La police frappe (à pied)
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Les policiers ont frappé simultanément le bar Oméga et le Cinéma Saint-Hubert. Les policiers ont mené une importante opération dans la soirée du 15 juillet, pour tenter d'ouvrir une brèche dans l'écosystème criminel de la rue. L'opération s'est soldée par une arrestation et plusieurs perquisitions au bar Oméga et au Cinéma Saint-Hubert. Mardi soir, à la brunante. Des voitures de police se positionnent près de la Plaza, sans gyrophares. Des policiers quittent à pied le poste de quartier (PDQ) 35 – qui ne se trouve qu'à une cinquantaine de mètres de là – et s'installent aux intersections. Quatre agents entrent dans un véhicule banalisé. PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE Une trentaine de policiers ont participé à l'opération. Sur le coup de 21 h 30, la douzaine de voitures de police ouvre moteurs et gyrophares et bloque les rues Saint-Hubert et Saint-André ; une trentaine d'agents en uniforme et en civil sortent des véhicules et pénètrent dans le bar et le cinéma. PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE Les policiers ont saisi des documents lors des perquisitions. Les enquêteurs fouillent les commerces de fond en comble, jusqu'aux poches de billard. On requiert même les services d'un chien pisteur ; en entrant dans le bar, il se met immédiatement à japper. PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE Un homme a été arrêté au cours de l'opération. Bilan : une arrestation pour trafic de stupéfiants et de nombreux documents recueillis. Objectif : lancer un message. PHOTO PATRICK SANFAÇON, LA PRESSE Le commandant Stéphane Forest, chef du poste de quartier 35 On envoie un signal très clair, autant aux revendeurs qu'aux citoyens, qu'on ne tolère pas la vente de stupéfiants dans notre quartier. Le commandant Stéphane Forest, chef du PDQ 35 « J'espère qu'ils vont les faire fermer, c'était dégueu, ce qui s'y passait », lance Goldie, une voisine curieuse quant au déploiement policier devant chez elle. PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE Un suspect a longuement été interrogé par les policiers. « [Les policiers] nous avaient dit d'attendre, que quelque chose s'en venait », raconte pour sa part Max, qui possède aussi un commerce à proximité. « On est très contents. » À 50 mètres du poste Mais comment la sécurité a-t-elle pu se détériorer à un jet de pierre du PDQ ? La proximité avec le poste avait provoqué une incompréhension de la part des voisins. « Ça fait cinq ans que ça dure. Ça fait cinq ans qu'on dénonce, ça fait cinq ans qu'on collabore. Des fois, ils viennent cinq fois par jour dans la rue. Ils sont à côté ! », a expliqué Guillaume, un des voisins, avant l'opération. « Le fait que le poste soit à proximité, je ne vois pas le lien. Nos policiers sont en patrouille 24 heures sur 24, leur point d'attache est ici, mais c'est tout », dit le commandant Stéphane Forest. « Complexe et multifactoriel » Malgré le boum de l'opération, qualifiée de « succès » par le commandant Stéphane Forest, l'approche du PDQ se veut plurielle. « C'est complexe et multifactoriel : on parle d'itinérance, de toxicomanie, de santé mentale », énumère le policier, qui explique que ces problèmes sont interreliés. Avec son modèle d'équipe mixte, le SPVM « a le coffre à outils de la police ET le coffre à outils de la santé ». Le PDQ a mis en place un Module d'action par projet, une équipe particulière qui permet non seulement de libérer des agents pour des problèmes spécifiques, mais aussi de faire le pont avec des organismes communautaires. Aux critiques des gens qui voudraient une réponse plus policière, le commandant Stéphane Forest répond plutôt qu'il faut distinguer le sentiment d'insécurité des citoyens de la criminalité réelle. « Quand on a un sentiment d'insécurité, on adopte des comportements qui vont en cohérence avec ça », comme regarder autour de chez soi pour des condoms souillés ou être méfiant du comportement de sans-abri. « On est davantage dans la perception », plaide-t-il, malgré les témoignages, les photos et les vidéos des voisins. Le commandant promet de les rencontrer de nouveau prochainement.

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