
Lennart Monterlos disparu en Iran, ce que l'on sait du jeune Français qui réalisait un voyage à vélo
Interrogé ce lundi 7 juillet au micro de RTL, le ministre délégué aux Français de l'étranger, Laurent Saint-Martin, n'avait pas plus d'informations à transmettre que celles du Quai d'Orsay dimanche soir, qui avait évoqué cette « disparition inquiétante ». Le ministre a affirmé que la France continuait « à entretenir le lien permanent avec la famille et avec les autorités iraniennes ». Et de rappeler que si « la protection consulaire est de droit pour tous les Français dans un pays étranger », les autorités françaises déconseillaient « très fortement » de se rendre en Iran « précisément pour ne pas se retrouver en risque ».
Pour Lennart Monterlos, ce voyage en Iran ne devait être qu'une étape parmi d'autres. Ce jeune Franco-allemand de 18 ans, originaire de Besançon, était en effet en plein « voyage à vélo ». L'objectif : rejoindre Tokyo depuis le Doubs, en traversant « 35 pays » et en parcourant « 35 000 km », soit « 400 jours de périple ».
Sur la campagne de financement participatif lancée en amont de son départ, ce passionné de cyclisme, d'escalade et de lecture expliquait vouloir « sortir de [sa] zone de confort » afin de « prendre conscience de la réalité du monde ». Mais il souhaitait également « démontrer la viabilité d'un mode de vie écologique » par son voyage à vélo, tout en montrant les « résultats du dérèglement climatique et de la pollution dans les différentes régions du monde ».
Interrogé par RTL, un de ses amis du lycée a décrit « quelqu'un de génial », qui « parle à tout le monde » et « a envie de faire des rencontres ». Même récit dans Le Parisien, où Nathan, un autre de ses camarades, évoque « quelqu'un d'extrêmement ouvert, de fondamentalement gentil et sans préjugés ».
Un dernier post Instagram proche d'un site nucléaire bombardé
Lennart Monterlos avait démarré son voyage depuis Besançon à la mi-août 2024. Depuis, il relatait ses aventures sur son blog ou bien son compte Instagram. Les premiers jours n'étaient pas les plus dangereux, entre la Suisse, l'Allemagne, l'Autriche, la Hongrie, la Serbie ou encore la Bulgarie. Le jeune cycliste fait ensuite son entrée en Turquie début octobre, où il passe près de deux mois, avant de faire son premier post en Iran le 24 novembre, à la ville frontalière de Salmas.
Il reste en Iran jusqu'en décembre, où il explique alors, après avoir découvert Téhéran « émerveillé », qu'il allait « faire une pause dans [s]on voyage pour retrouver [s]es proches » pour les fêtes de fin d'année.
Lennart Monterlos retourne finalement en Iran en mai dernier. Dans un post Instagram le 12 juin, soit quatre jours avant ses dernières nouvelles, il explique que son passage dans le pays avait « fait l'objet de vifs débats » avec ses proches, qui l'avaient mis en garde avant de se rendre dans ce « pays dangereux ». Dans cette vidéo, il préférait évacuer les raisons d' « éviter ce pays à tout prix » et estimait exagérée la dangerosité de l'Iran, mettant plutôt en avant la beauté de l'architecture ou de la nature du pays, ou l'accueil chaleureux de la population iranienne. La publication a depuis été supprimée de son compte Instagram, sans que l'on ne sache par qui, ni comment.
Son dernier post Instagram, daté du 15 juin, est quant à lui toujours sur son compte Instagram. Lennart Monterlos y raconte ses aventures dans le désert iranien après avoir quitté le village de Varzaneh. Ce dernier est tout proche de la ville d'Ispahan : une localité désormais bien connue, car elle se situe non loin de l'un des trois sites nucléaires iraniens ciblés par les bombardements israéliens dès le 13 juin, puis par les frappes américaines dans la nuit du 21 au 22 juin 2025.
Selon l'itinéraire publié sur son blog, Lennart Monterlos devait d'ailleurs se rendre à Ispahan durant son voyage, alors que son visa en Iran devait expirer fin juin. Le jeune Français comptait ensuite se rendre en Afghanistan à partir du 25 juin pour la suite de son périple qui devait également le conduire au Pakistan, en Chine, en Thaïlande ou encore à Singapour, jusqu'à sa destination finale : Tokyo.
Des otages français toujours détenus par l'Iran
Si le Quai d'Orsay affirme être en lien avec les autorités iraniennes concernant le cas de Lennart, on ne dispose d'aucune information sur sa disparition, entre une possible arrestation, un accident, ou autre chose.
Mais Laurent Saint-Martin a rappelé ce lundi la politique « délibérée » et « assumée » de « prise d'otages des Occidentaux » par le régime iranien. Cette disparition rappelle le sort de Cécile Kohler et de Jacques Paris, détenus à Téhéran depuis maintenant trois ans « dans des conditions que nous assimilons à de la torture », a souligné le ministre. Cette professeure de lettres et son compagnon ont été arrêtés le 7 mai 2022, au dernier jour d'un voyage touristique en Iran.
Alors que la diplomatie française réclame leur libération, les deux otages Français ont été inculpés la semaine passée pour « espionnage pour le Mossad » (les services secrets israéliens), « complot pour renverser le régime » et « corruption sur terre », trois motifs de peine de mort dans le pays.
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