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Dans certains secteurs, « il n'y aura plus personne pour travailler »

Dans certains secteurs, « il n'y aura plus personne pour travailler »

La Presse5 days ago
« Le chiffre de 106 000, c'est vraiment le minimum pour répondre aux besoins des entreprises dans toutes les régions du Québec », indique Véronique Proulx, présidente-directrice générale de la FCCQ.
Dans certains secteurs, « il n'y aura plus personne pour travailler »
Le Québec devra accueillir 106 000 nouveaux travailleurs immigrants chaque année d'ici 2029 pour répondre aux besoins du marché du travail, affirme la Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ).
Ce chiffre est tiré d'une note transmise à La Presse, qui présente les grandes lignes du mémoire que la FCCQ soumettra à Québec, en prévision des consultations pluriannuelles sur la planification de l'immigration 2026-2029.
Selon les données du ministère de l'Emploi, 1,4 million de postes devront être pourvus d'ici 2033, notamment en raison des départs à la retraite, de la création de nouveaux emplois et d'un nombre insuffisant de jeunes arrivant sur le marché du travail.
En répartissant ces besoins sur une base annuelle, et après avoir tenu compte des gains de productivité et d'une hausse du taux d'activité, la FCCQ estime qu'il faudra au moins 106 000 nouveaux travailleurs immigrants chaque année, permanents et temporaires.
La proposition de la FCCQ, qui regroupe 120 chambres de commerce représentant plus de 40 000 entreprises, s'éloigne nettement des cibles évoquées par le gouvernement Legault.
Dans son cahier de consultation, Québec propose un maximum de 45 000 nouveaux résidents permanents par an, accompagné d'une réduction importante de l'immigration temporaire.
Pour Véronique Proulx, présidente-directrice générale de la FCCQ, l'écart est préoccupant.
« Les scénarios présentés nous apparaissent catastrophiques, et bien en dessous des besoins du marché du travail, déclare-t-elle. Le chiffre de 106 000, c'est vraiment le minimum pour répondre aux besoins des entreprises dans toutes les régions du Québec. »
PHOTO SARAH MONGEAU-BIRKETT, LA PRESSE
Véronique Proulx, présidente de la Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ)
« Le scénario optimiste du gouvernement, c'est 45 000 permanents et zéro temporaire. Nous, ce qu'on leur dit, c'est 67 000 permanents, plus 39 000 temporaires, en plus de ceux qui sont déjà au Québec », précise Mme Proulx.
Selon les estimations de la FCCQ, 445 000 immigrants temporaires occupent actuellement un poste au Québec.
À défaut d'un rehaussement des seuils, la FCCQ prévoit des conséquences économiques graves.
« S'ils vont de l'avant avec leur scénario optimiste, ou pire, le pessimiste, ce sont des entreprises qui vont fermer. Il n'y a plus personne pour travailler dans ces entreprises-là, dans le secteur public, dans le secteur des services. C'est un non-sens. Il y a une inadéquation complète et totale entre les besoins du marché du travail, des entreprises, et les scénarios qui sont présentés. »
Les limites du recours à la technologie
Certains avancent que la technologie pourrait compenser ce manque de main-d'œuvre. La FCCQ estime toutefois que cela ne sera pas suffisant.
« Bien sûr qu'il faut continuer à investir, qu'il faut accélérer l'intégration de nouvelles technologies, assure la PDG. Mais quand on parle de la coupe, de la découpe, il n'y a pas de robot qui est capable de le faire aussi bien que des humains. La technologie n'existe pas. »
Elle donne l'exemple de Meloche, une entreprise de l'aérospatiale située sur la Rive-Sud de Montréal, qui a automatisé une partie de sa production, mais qui dépend encore largement de travailleurs étrangers temporaires spécialisés.
« On a un retard, c'est connu, c'est documenté, dit-elle. Mais il n'en demeure pas moins qu'on manque cruellement de main-d'œuvre. Et de compétences, ici au Québec. »
La FCCQ admet que l'accueil d'un plus grand nombre d'immigrants posera des défis d'intégration. Mais elle insiste : le gouvernement doit partir des besoins économiques et adapter ses services en conséquence.
Mme Proulx affirme que plusieurs entreprises sont prêtes à collaborer pour accroître la capacité d'accueil. « Elles mettent déjà la main à la pâte au niveau de la construction de logements, dit-elle. Elles sont prêtes à faire partie de la solution, mais on ne leur parle pas, on ne s'assoit pas avec elles. »
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