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6 days ago
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Syrie: Combats à l'entrée de Soueida, Damas envoie une «force spéciale»
Des affrontements opposent druzes et combattants tribaux. Après avoir retiré ses troupes, Damas promet l'envoi d'une «force spéciale». Publié aujourd'hui à 22h54 Mis à jour il y a 2 minutes Des combattants tribaux et bédouins traversent le village d'al-Mazraa en Syrie le 18 juillet 2025. AFP Des affrontements opposent vendredi soir des combattants tribaux à des groupes druzes à l'entrée de Soueida, dans le sud de la Syrie où les combats ont déjà fait des centaines de morts et des dizaines de milliers de déplacés ces derniers jours. La présidence syrienne a affirmé vendredi soir travailler à l'envoi d'une «force spéciale» dans la zone, d'où elle avait retirée ses soldats la veille sous la pression d'Israël. L'ONU a appelé à arrêter «l'effusion de sang» après les affrontements dans cette région à majorité druze qui ont éclaté dimanche soir et fait 638 morts selon un dernier bilan de l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). «Fosse commune» «Ce n'est plus un hôpital, c'est une fosse commune», a déclaré à un correspondant de l'AFP Rouba, membre du personnel de l'hôpital gouvernemental de Soueida qui ne veut pas donner son nom de famille. L'établissement, le seul encore fonctionnel dans cette ville, a accueilli «plus de 400 corps depuis lundi matin», parmi lesquels «des femmes, des enfants et des personnes âgées», a déclaré à l'AFP le médecin Omar Obeid. Ces violences fragilisent encore plus le pouvoir du président intérimaire, Ahmad al-Chareh, qui a renversé, à la tête d'une coalition de groupes rebelles islamistes le président Bachar al-Assad en décembre, dans un pays meurtri par près de 14 ans de guerre civile. Dans un communiqué vendredi soir, la présidence a exhorté «toutes les parties à faire preuve de retenue et à privilégier la raison», tout en affirmant travailler «à l'envoi d'une force spéciale pour mettre fin aux affrontements». Cessez-le-feu violé Le pouvoir syrien, disant vouloir rétablir l'ordre, avait déjà déployé ses forces mardi à Soueida, jusque-là contrôlée par des combattants druzes. L'OSDH, des témoins et des groupes druzes ont toutefois accusé les forces syriennes d'avoir combattu au côté des bédouins et d'avoir commis des exactions. Les forces gouvernementales s'étaient retirées jeudi de la ville, après des menaces et des bombardements d'Israël qui a dit vouloir protéger la minorité druze, M. Chareh affirmant sa volonté d'éviter une «guerre ouverte» avec Israël. Un cessez-le-feu a été conclu entre les parties syriennes mais la présidence a accusé jeudi soir les combattants druzes de l'avoir violé. Vendredi matin, des combattants de tribus arabes sunnites, qui ont afflué de différentes régions syriennes pour prêter main forte aux bédouins, s'étaient massés autour de Soueida, selon des correspondants de l'AFP sur place. Et vendredi soir quelque 200 de ces combattants ont été vus par l'AFP échangeant des tirs d'armes automatiques à l'entrée ouest de la ville avec les groupes druzes positionnés à l'intérieur. L'OSDH a confirmé des combats dans ce secteur, ajoutant que «des bombardements visaient des quartiers de la ville». Appels au calme Un chef tribal, Anas Al-Enad, a affirmé au correspondant de l'AFP près du village druze de Walgha être venu avec ses hommes de la région de Hama (centre) «en réponse aux appels à l'aide des bédouins». Le correspondant de l'AFP a vu des maisons, des commerces et des voitures brûlés à Walgha, désormais sous contrôle des forces tribales et des bédouins. Selon l'OSDH, «les combattants tribaux sont encouragés et soutenus par les autorités syriennes qui ne peuvent plus se déployer à Soueida en raison des menaces d'Israël». Le haut-commissaire de l'ONU aux droits humains, Volker Türk, a demandé que «l'effusion de sang» cesse, soulignant que la protection de toutes les personnes devait être «la priorité absolue». «Des enquêtes indépendantes, rapides et transparentes doivent être menées sur toutes les violations, et les responsables doivent être amenés à rendre des comptes», a-t-il ajouté dans un communiqué. Près de 80'000 personnes ont été déplacées en raison des violences, s'est alarmée l'Organisation internationale pour les migrations (OIM). Dans la ville même, privée d'eau et d'électricité et où les communications sont coupées, «la situation est catastrophique. Il n'y a même plus de lait pour nourrissons», a déclaré à l'AFP le rédacteur en chef du site local Suwayda 24, Rayan Maarouf. Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) s'est dit «profondément préoccupé par la détérioration rapide de la situation humanitaire» dans la région. «Les gens manquent de tout. Les hôpitaux ont de plus en plus de mal à soigner les blessés et les malades», a déclaré Stephan Sakalian, chef de la délégation du CICR en Syrie. Mercredi, Israël avait bombardé plusieurs cibles au coeur de Damas dont le QG de l'armée, faisant trois morts selon les autorités. Les Etats-Unis, alliés d'Israël et affichant leur soutien au nouveau dirigeant syrien malgré son passé jihadiste, ont affirmé jeudi n'avoir apporté aucun soutien aux frappes israéliennes en Syrie. Le président russe, Vladimir Poutine, a exprimé vendredi, lors d'une conversation téléphonique avec son homologue turc, sa «profonde préoccupation» face aux violences en Syrie. Recep Tayyip Erdogan y a vu de son côté «une menace pour l'ensemble de la région». Les combats avaient commencé dimanche entre groupes druzes et tribus bédouines locales, aux relations tendues depuis des décennies. Présente principalement à Soueida, la communauté druze de Syrie comptait avant la guerre civile quelque 700'000 personnes. Cette minorité ésotérique issue d'une branche de l'islam est aussi implantée au Liban et en Israël. Newsletter «Dernières nouvelles» Vous voulez rester au top de l'info? «24 heures» vous propose deux rendez-vous par jour, pour ne rien rater de ce qui se passe dans votre Canton, en Suisse ou dans le monde. Autres newsletters AFP Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.


La Presse
17-07-2025
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Chareh retire ses troupes de Soueida qui compte ses morts
Beginning of dialog window. Escape will cancel and close the window. Chareh retire ses troupes de Soueida qui compte ses morts (Soueida) La ville à majorité druze de Soueida dans le sud de la Syrie compte ses morts jeudi après le retrait des troupes gouvernementales, décidé par le président intérimaire Ahmad al-Chareh pour éviter une « guerre ouverte » avec Israël selon lui. Shadi AL-DUBAISI, avec Acil TABBARA à Damas Agence France-Presse Israël avait menacé d'intensifier ses frappes si le pouvoir syrien ne quittait pas cette province du sud de la Syrie où des affrontements ont fait plus de 500 morts depuis dimanche. Les habitants de Soueida ont découvert une ville sinistrée. Un correspondant de l'AFP a compté 15 cadavres gisant dans le centre de la ville, sans pouvoir indiquer s'il s'agissait de combattants ou de civils. « C'est comme si la ville sortait d'une catastrophe naturelle ou d'une inondation », déclare à l'AFP Hanadi Obeid, un médecin de 39 ans. « J'ai vu trois cadavres dans la rue, dont celui d'une femme âgée ». Devant l'hôpital principal dont la morgue est saturée, des familles cherchent leurs proches, dans un climat de colère et de peur, selon le photographe de l'AFP. Les violences viennent ébranler encore plus le pouvoir d'Ahmad al-Chareh qui a renversé, à la tête d'une coalition de groupes rebelles islamistes sunnites, l'ex-président Bachar al-Assad en décembre, dans un pays meurtri par près de 14 ans de guerre civile. PHOTO SHADI AL-DUBAISI, AGENCE FRANCE-PRESSE Un homme observe les corps de victimes des affrontements violents qui ont eu lieu à Soueida. Jeudi matin, les forces gouvernementales s'étaient retirées de toute la province à majorité druze, ont indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) et des témoins à l'AFP. Des membres des forces gouvernementales ont affirmé à un correspondant de l'AFP posté aux abords de la province qu'ils avaient reçu l'ordre de se retirer peu avant minuit et avaient achevé leur redéploiement à l'aube. Dans un discours télévisé pendant la nuit, Ahmad al-Chareh avait annoncé le transfert « à des groupes locaux » et des dignitaires religieux druzes de la responsabilité du maintien de la sécurité à Soueida. « Nous avons donné la priorité à l'intérêt des Syriens plutôt qu'au chaos et à la destruction », a déclaré M. al-Chareh, disant avoir voulu éviter « une guerre ouverte » avec Israël dont il a condamné l'intervention. PHOTO GHAITH ALSAYED, ASSOCIATED PRESS Une aile d'un bâtiment du quartier général de l'armée syrienne, contigu au ministère de la Défense, a été détruite par des frappes israéliennes, mercredi. Quelques heures plus tôt, Israël avait bombardé plusieurs cibles au cœur de Damas. Une aile d'un bâtiment du quartier général de l'armée syrienne, contigu au ministère de la Défense, a été détruite par ces frappes, qui ont fait trois morts selon les autorités. Israël a mené d'autres frappes aux abords du palais présidentiel et dans les environs de Damas. Le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou a dit jeudi que le cessez-le-feu avait été obtenu « par la force », après ces frappes. Médiation américaine Les premiers affrontements avaient éclaté dimanche entre tribus bédouines sunnites et combattants druzes, aux relations tendues depuis des décennies. Le gouvernement syrien est alors intervenu avec l'objectif affiché de rétablir l'ordre et a déployé ses forces mardi à Soueida, jusque-là contrôlée par des combattants druzes. L'OSDH, des témoins et des groupes druzes l'ont toutefois accusé de combattre les druzes et fait état de nombreuses exactions. M. Chareh a souligné que « l'intervention efficace de la médiation américaine, arabe et turque, a sauvé la région d'un sort inconnu ». Les États-Unis, alliés d'Israël et qui affichent leur soutien au nouveau dirigeant syrien malgré son passé djihadiste, avaient annoncé mercredi soir qu'un accord avait été conclu pour rétablir le calme en Syrie. La porte-parole du département d'État, Tammy Bruce, avait auparavant appelé le gouvernement syrien à quitter la zone de conflit afin d'apaiser les tensions avec Israël. « Exécutions sommaires » Selon l'OSDH, les violences ont fait plus de 500 morts, dont 83 personnes « exécutées sommairement par des membres des ministères de la Défense et de l'Intérieur ». PHOTO OMAR HAJ KADOUR, ARCHIVES AGENCE FRANCE-PRESSE Le président intérimaire syrien, Ahmad al-Chareh Dans son discours, le président intérimaire a promis de faire « rendre des comptes » aux auteurs d'exactions contre « notre peuple druze, qui est sous la protection et la responsabilité de l'État ». Il avait fait la même promesse après le massacre de centaines de membres de la communauté alaouite, dont est issu Bachar al-Assad, début mars sur le littoral syrien. Mais une commission d'enquête sur ces massacres n'a jamais rendu ses conclusions. La communauté druze de Syrie comptait avant la guerre civile quelque 700 000 personnes, présentes principalement à Soueida. Cette minorité ésotérique issue d'une branche de l'islam est aussi implantée au Liban et en Israël. Sur la ligne de cessez-le-feu qui sépare Israël et la Syrie, à Majdal Shams, des dizaines de personnes se sont massées jeudi pour chercher du regard, derrière une barrière barbelée, des proches qui pourraient tenter d'entrer en Israël comme ce fut le cas la veille. « Hier, à cause de la situation dramatique en Syrie, avec les meurtres, les massacres et les scènes de violence, beaucoup de gens se sont dirigés vers la frontière », raconte Qamar Abou Saleh, une habitante du bourg druze de Majdal Shams, dans la partie du Golan annexée par Israël. « Ils ont ouvert la barrière et sont entrés, et des personnes venues de Syrie ont également commencé à passer ici ». « C'était comme un rêve, on n'y croyait pas », relate cette éducatrice de 36 ans.


Le Parisien
17-07-2025
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- Le Parisien
Syrie : le président Chareh transfère aux Druzes le maintien de la sécurité à Soueida
Il a choisi de donner « la priorité à l'intérêt des Syriens plutôt qu'au chaos et à la destruction ». Le président syrien Ahmad al-Chareh a annoncé jeudi le transfert « à des factions locales et des cheikhs » druzes la responsabilité du maintien de la sécurité à Soueida, théâtre d'affrontements communautaires meurtriers depuis dimanche . Les violences entre des tribus bédouines sunnites et des combattants druzes, une minorité ésotérique issue de la branche ismaélienne du chiisme, ont éclaté dimanche après l'enlèvement d'un marchand de légumes druze. Le gouvernement syrien a déployé mardi des forces dans la région dans l'objectif affiché de rétablir l'ordre. Mais Israël, hostile à toute présence militaire syrienne près de sa frontière et disant vouloir protéger la communauté druze, a répliqué en bombardant Damas et d'autres zones du pays . « Nous avons décidé que des factions locales et des cheikhs avisés assumeraient la responsabilité du maintien de la sécurité à Soueida », a dit le président intérimaire syrien dans une allocution télévisée, en évoquant « la nécessité d'éviter de sombrer dans une nouvelle guerre de grande ampleur » après quatre jours de violences. « Nous avions deux options : une guerre ouverte avec l'entité israélienne aux dépens de notre peuple druze, de sa sécurité et de la stabilité de la Syrie et de la région tout entière, ou bien donner aux anciens et aux cheikhs druzes la possibilité de revenir à la raison et de donner la priorité à l'intérêt national », a-t-il expliqué. Les forces gouvernementales syriennes ont commencé à se retirer mercredi de Soueida à la suite d'un accord de cessez-le-feu, après avoir été accusées d'avoir combattu les Druzes aux côtés des tribus bédouines. Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), les affrontements ont fait plus de 350 morts depuis dimanche, dont 27 civils victimes d'« exécutions sommaires » par les forces gouvernementales. Dans son discours, Ahmed al-Chareh a promis de faire « rendre des comptes » aux auteurs d'exactions contre « notre peuple druze, qui est sous la protection et la responsabilité de l'État ». « L'État syrien est intervenu pour mettre fin aux affrontements entre les groupes armés de Soueida et des régions avoisinantes », a-t-il affirmé. Il a accusé Israël d'avoir « eu recours à un ciblage à grande échelle des installations civiles et gouvernementales pour saper ces efforts, ce qui a entraîné une complication significative de la situation et poussé les choses à une escalade à grande échelle, sauf pour l'intervention efficace de la médiation américaine, arabe et turque, qui a sauvé la région d'un sort inconnu ». Ahmed al-Chareh n'a pas précisé quels pays arabes étaient intervenus dans la médiation. Mercredi, le secrétaire d'État américain Marco Rubio avait annoncé « un accord sur des mesures spécifiques qui permettront de mettre fin à cette situation troublante et terrifiante » en Syrie. Israël a mené mercredi des frappes sur le quartier général de l'armée à Damas et sur une « cible militaire » dans la zone du palais présidentiel. Les autorités syriennes ont fait état de trois morts. Des bombardements ont aussi visé près de Damas « les environs de l'aéroport militaire de Mazzé », selon les autorités syriennes. Mercredi, des soldats israéliens déployés sur le plateau du Golan occupé ont tiré des gaz lacrymogènes pour disperser une foule de Druzes massés à la clôture barbelée entre Israël et la Syrie en soutien aux membres de leur communauté à Soueida, a constaté un journaliste de l'AFP. Des dizaines de personnes ont réussi à traverser la frontière dans les deux sens, dans une atmosphère de chaos. La communauté druze de Syrie était, avant la guerre civile, forte de quelque 700 000 personnes, présente principalement à Soueida. Les Druzes sont aussi implantés au Liban et en Israël. Les récentes violences illustrent les défis auxquels fait face le gouvernement d'Ahmed al-Chareh depuis qu'il a renversé, avec une coalition de groupes rebelles islamistes sunnites, le président Bachar al-Assad en décembre.


24 Heures
17-07-2025
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Syrie: Chareh transfère aux druzes le maintien de la sécurité à Soueida
Les affrontements communautaires entre Bédouins et druzes ont fait plus de 350 morts depuis dimanche à Soueida, en Syrie. Publié aujourd'hui à 05h18 Des affrontements entre des tribus bédouines sunnites et des combattants druzes ont éclaté dimanche dans la province de Soueida après l'enlèvement d'un marchand de légumes druze. AFP Le président syrien Ahmad al-Chareh a annoncé jeudi le transfert «à des factions locales et des cheiks» druzes la responsabilité du maintien de la sécurité à Soueida (sud), théâtre de sanglants affrontements communautaires depuis dimanche. «Nous avons donné la priorité à l'intérêt des Syriens plutôt qu'au chaos et à la destruction», a déclaré Ahmad al-Chareh dans une allocution télévisée. «Nous avons décidé que des factions locales et des cheikhs avisés assumeraient la responsabilité du maintien de la sécurité à Soueida», a-t-il dit, en évoquant «la nécessité d'éviter de sombrer dans une nouvelle guerre de grande ampleur» après quatre jours de violences. «Deux options» «Nous avions deux options: une guerre ouverte avec l'entité israélienne aux dépens de notre peuple druze, de sa sécurité et de la stabilité de la Syrie et de la région tout entière, ou bien donner aux anciens et aux cheikhs druzes la possibilité de revenir à la raison et de donner la priorité à l'intérêt national», a-t-il expliqué. Des affrontements entre des tribus bédouines sunnites et des combattants druzes, une minorité ésotérique issue de la branche ismaélienne du chiisme, ont éclaté dimanche dans la province de Soueida après l'enlèvement d'un marchand de légumes druze. «Exécutions sommaires» Les forces gouvernementales syriennes, déployées depuis mardi dans la ville de Soueida, ont commencé à s'en retirer mercredi à la suite d'un accord de cessez-le-feu, après avoir été accusées d'avoir combattu aux côtés des tribus bédouines. Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), une organisation basée au Royaume-Uni et qui s'appuie sur un vaste réseau de sources en Syrie, les affrontements ont fait plus de 350 morts depuis dimanche, dont 27 civils victimes d'«exécutions sommaires par les membres des ministères de la Défense et de l'Intérieur». Dans son discours, Ahmad al-Chareh a promis de faire «rendre des comptes» aux auteurs d'exactions contre «notre peuple druze, qui est sous la protection et la responsabilité de l'État». «L'État syrien est intervenu pour mettre fin aux affrontements entre les groupes armés de Soueida et des régions avoisinantes», a affirmé le président intérimaire. Israël pointé du doigt Il a accusé Israël, qui a bombardé la Syrie en affirmant agir en soutien des druzes, d'avoir «eu recours à un ciblage à grande échelle des installations civiles et gouvernementales pour saper ces efforts, ce qui a entraîné une complication significative de la situation et poussé les choses à une escalade à grande échelle, sauf pour l'intervention efficace de la médiation américaine, arabe et turque, qui a sauvé la région d'un sort inconnu». Ahmad al-Chareh n'a pas précisé quels pays arabes étaient intervenus dans la médiation. Mercredi, le secrétaire d'État américain Marco Rubio avait annoncé «un accord sur des mesures spécifiques qui permettront de mettre fin à cette situation troublante et terrifiante» en Syrie. En lire plus sur la Syrie Newsletter «Dernières nouvelles» Vous voulez rester au top de l'info? «24 heures» vous propose deux rendez-vous par jour, pour ne rien rater de ce qui se passe dans votre Canton, en Suisse ou dans le monde. Autres newsletters AFP Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.


La Presse
15-07-2025
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Israël bombarde les forces gouvernementales dans une ville druze
Des membres des forces de sécurité syriennes se tiennent ensemble après l'entrée des troupes syriennes dans la ville majoritairement druze de Soueïda, le 15 juillet 2025. (Damas) L'aviation israélienne a bombardé mardi les forces gouvernementales syriennes à Soueïda après leur entrée dans cette ville à majorité druze du sud de la Syrie où Israël dit défendre cette communauté. Maher AL MOUNES Agence France-Presse Les forces gouvernementales étaient entrées dans la ville dans la matinée, affirmant vouloir restaurer la stabilité après deux jours d'affrontements entre combattants druzes et bédouins ayant fait une centaine de morts. Leur entrée a déclenché des affrontements avec des combattants druzes, et l'agence officielle syrienne SANA a fait état ensuite de bombardements aériens israéliens sur cette ville tenue par les forces druzes. Ces violences illustrent les défis auxquels fait face le pouvoir intérimaire d'Ahmad al-Chareh depuis qu'il a renversé avec une coalition de groupes rebelles sunnites le président Bachar al-Assad en décembre, dans un pays meurtri par près de 14 ans de guerre civile. « L'armée israélienne a commencé il y a peu à attaquer des véhicules militaires des forces du régime syrien à Soueïda », a annoncé un communiqué militaire israélien. PHOTO KARAM AL-MASRI, REUTERS De la fumée s'élève tandis que les forces de sécurité syriennes sont assises à l'arrière d'un camion à Soueïda, le 15 juillet 2025. « Nous agissons pour empêcher le régime syrien de leur nuire [aux Druzes] et pour garantir la démilitarisation de la zone adjacente à notre frontière avec la Syrie », ont déclaré dans un communiqué commun le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, et le ministre de la Défense, Israel Katz. La province de Soueïda abrite la plus importante communauté druze du pays, une minorité ésotérique issue de l'islam qui comptait quelque 700 000 membres en Syrie avant la guerre civile, et est aussi implantée au Liban et en Israël. « Coup de feu » Les autorités syriennes avaient annoncé mardi matin un « cessez-le-feu total » après deux jours de combats meurtriers. La situation semblait cependant confuse sur place. « On entend toujours des coups de feu. L'un de mes amis dans l'ouest de la ville m'a dit que des inconnus sont entrés dans sa maison, ont chassé les membres de sa famille après avoir confisqué leurs téléphones portables et ont mis le feu à la maison », a indiqué un habitant de Soueïda dans le centre-ville, qui a requis l'anonymat. La Syrie, techniquement en guerre avec Israël, n'a pas fait dans l'immédiat de commentaire sur les frappes. « Nous annonçons un cessez-le-feu total, après un accord avec les notables de la ville », a annoncé le ministre syrien de la Défense, Mourhaf Abou Qasra, sur son compte X. Les affrontements de mardi ont eu lieu au milieu d'appels contradictoires des chefs religieux druzes, la plupart demandant aux combattants locaux de remettre leurs armes, mais l'un d'eux leur demandant de combattre. Les autorités avaient proclamé plus tôt un couvre-feu dans la ville et appelé ses habitants « à rester chez eux et l'informer de tous les mouvements des groupes hors la loi », en référence aux groupes druzes armés. Les affrontements avaient éclaté dimanche entre des combattants druzes et des tribus bédouines, aux relations tendues depuis des décennies. PHOTO SHADI AL-DUBAISI, AGENCE FRANCE-PRESSE Des volutes de fumée se dégagent lors d'affrontements dans la ville de Soueïda, à majorité druze, le 15 juillet 2025. Les forces gouvernementales étaient intervenues, affirmant vouloir pacifier la région, mais ont pris part aux combats contre les factions druzes aux côtés des bédouins, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), des témoins et des groupes druzes. Selon l'OSDH, les affrontements ont fait 99 morts, parmi lesquels 60 Druzes, pour la plupart des combattants, mais également deux femmes et deux enfants, 18 Bédouins, 14 membres de forces de sécurité et sept hommes armés non identifiés. Le ministère de la Défense a fait état de 18 morts dans les rangs des forces armées. Lundi, Israël avait annoncé avoir frappé dans cette région plusieurs chars des forces gouvernementales et ajouté qu'il ne permettrait pas de présence militaire dans le sud de la Syrie. « Avertissement clair » Les forces gouvernementales avaient dépêché lundi d'importants renforts dans la région et avaient pris le contrôle de plusieurs localités druzes aux abords de Soueïda, selon un correspondant de l'AFP. Les tensions couvaient depuis des heurts interconfessionnels en avril entre combattants druzes et forces de sécurité dans les zones druzes proches de Damas et à Soueïda, qui avaient fait plus de 100 morts. Après la chute de Bachar al-Assad, les violences meurtrières contre la communauté alaouite – dont est issu Assad – puis contre les Druzes, ainsi qu'un attentat contre une église à Damas en juin, ont ébranlé la confiance dans la capacité du nouveau pouvoir à protéger les minorités.