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La Presse
17-07-2025
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Retour d'exil : mode d'emploi
Deux jeunes réfugiés syriens prenant la pose devant la voiture familiale, chargée d'effets personnels, lors de leur trajet de retour entre le camp Jordan-Emirati, en Jordanie, et Deraa, dans le sud de la Syrie, le 3 juin Pendant une décennie, la Syrie a battu des records en étant le théâtre de la plus grande crise de migration forcée au monde. Au sommet de l'exode forcé, 60 % de la population de 22 millions de personnes avait fui son domicile. Aujourd'hui, le pays est en voie de faire l'histoire de nouveau, mais pour le mouvement inverse. Depuis la chute de Bachar al-Assad en décembre 2024, plus de 2,1 millions de Syriens ont décidé de rentrer chez eux, selon les plus récents chiffres du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR). PHOTO LOUAI BESHARA, ARCHIVES AGENCE FRANCE-PRESSE Portrait défiguré de l'ancien président syrien Bachar al-Assad, à Damas Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, qui avait déclenché le retour de 6 millions de personnes en Europe, on a rarement vu une telle vague inversée. Parmi ceux qui sont rentrés en Syrie, 600 000 étaient réfugiés dans les pays voisins – Liban, Turquie, Irak et Jordanie –, où plus de 5 millions de Syriens se trouvent toujours. L'autre 1,5 million faisait partie des 7 millions de déplacés à l'intérieur du pays. C'est donc près de 10 % de la population syrienne qui a rebroussé chemin vers la maison en sept mois. PHOTO FELIPE DANA, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS Femmes marchant dans un quartier fortement endommagé par des frappes aériennes à Idlib, en Syrie, en mars 2020 Et s'il faut se fier à un récent sondage du HCR, ce n'est que le début. Sur quelque 3500 Syriens réfugiés et déplacés interrogés, un quart espèrent rentrer d'ici la fin de l'année et une autre tranche de 25 % d'ici cinq ans. Et ce, malgré les circonstances ardues. Les infrastructures du pays ont été largement détruites par les bombardements de l'armée syrienne et de la Russie ainsi que par le conflit civil qui s'est étiré sur plus de 12 ans. Près de 90 % de la population vit toujours sous le seuil de la pauvreté et fait face à une économie dévastée par la guerre et les sanctions. Les combats et les tensions sectaires, eux, se poursuivent dans certaines parties du pays, notamment dans le sud, où des affrontements entre des Bédouins, des membres de la minorité druze et l'armée syrienne ont fait plus de 350 morts depuis le début de la semaine. Et c'est sans mentionner les bombardements mercredi sur Damas de l'armée israélienne, qui dit se porter à la rescousse des Druzes. Désolé, votre navigateur ne supporte pas les videos Video Player is loading. 0:38 Lecture Skip Backward Skip Forward Désactiver le son Current Time 0:00 / Duration 0:00 Loaded : 0% 0:00 Stream Type LIVE Seek to live, currently behind live LIVE Remaining Time - 0:00 Picture-in-Picture Plein écran This is a modal window. Beginning of dialog window. Escape will cancel and close the window. Text Color White Black Red Green Blue Yellow Magenta Cyan Opacity Opaque Semi-Transparent Text Background Color Black White Red Green Blue Yellow Magenta Cyan Opacity Opaque Semi-Transparent Transparent Caption Area Background Color Black White Red Green Blue Yellow Magenta Cyan Opacity Transparent Semi-Transparent Opaque Font Size 50% 75% 100% 125% 150% 175% 200% 300% 400% Text Edge Style None Raised Depressed Uniform Drop shadow Font Family Proportional Sans-Serif Monospace Sans-Serif Proportional Serif Monospace Serif Casual Script Small Caps Reset Done Close Modal Dialog End of dialog window. Chef de bureau du HCR à Montréal, déployé en Syrie de la fin de février à la fin d'avril, Joey Hanna a été aux premières loges de ce grand mouvement de retour qui, selon lui, devrait s'accélérer pendant l'été. « Pour le moment, le HCR ne recommande pas le retour des Syriens. Pour plusieurs raisons. Notamment, la situation sécuritaire est très inégale à travers le pays. Par contre, si des Syriens viennent vers nous et nous disent : 'Je fais le choix libre et éclairé de rentrer en Syrie', le HCR facilite les retours ou, du moins, soutient les Syriens dans leur retour », explique M. Hanna. PHOTO LEO CORREA, ASSOCIATED PRESS Des Druzes de Syrie et d'Israël manifestent à la frontière israélo-syrienne, à Majdal Chams, dans le plateau du Golan contrôlé par Israël, mercredi. Comment ? En offrant du transport à la frontière, des petites allocations de retour de quelques centaines de dollars et en dirigeant ceux qui rentrent vers un des 105 centres communautaires mis sur pied par le HCR pour les aider à reprendre le fil de leur vie là où il a été abruptement coupé. Le HCR aide aussi les Syriens à rafistoler leurs logis, souvent retrouvé en mauvais état. « C'est symbolique. On peut aider à changer une serrure, à remplacer une fenêtre ou à réparer un toit qui coule, pas à refaire une fondation », dit M. Hanna. PHOTO MAHMOUD HASSANO, ARCHIVES REUTERS Paysage de dévastation à Alep, en Syrie, en juin dernier Une aide bien modeste qui reflète les moyens tronqués de l'agence onusienne depuis les coupes draconiennes de l'administration Trump dans l'aide humanitaire, imitées par certains pays européens. En Syrie, le HCR a dû remercier 30 % de ses employés depuis le début de l'année. Mais il n'y a pas que de mauvaises nouvelles, dit Joey Hanna. Et c'est bien ce qui différencie la Syrie en ces temps glauques sur la scène internationale. Les craintes sont nombreuses, mais elles rivalisent avec l'espoir. Les États-Unis viennent tout juste d'annoncer qu'ils lèveront les sanctions qui asphyxiaient le pays, une décision qui a été émulée par la plupart des pays occidentaux. « La levée des sanctions devrait avoir des effets bénéfiques pour la population dans au moins trois domaines. D'abord, sur le secteur énergétique. En ce moment, les Syriens doivent vivre avec une moyenne de quatre heures d'électricité par jour. Puis, des investissements vont pouvoir entrer dans le pays, notamment pour réparer les infrastructures détruites. Et finalement, la Syrie va pouvoir réintégrer le système bancaire mondial », note Joey Hanna, tout en remarquant que ces changements n'auront pas lieu du jour au lendemain. Alors pourquoi autant de Syriens rentrent-ils dès maintenant ? Et c'est là qu'une bonne nouvelle en cache parfois une moins bonne. Le choix n'est pas toujours complètement volontaire. Le Liban, qui vit lui aussi une crise économique, met notamment de la pression pour inciter les Syriens à lever le camp. PHOTO ABDELAZIZ BOUMZAR, ARCHIVES REUTERS De jeunes réfugiés syriens courent dans un campement informel à Bar Elias, au Liban, en décembre 2024. « Il reste vraiment beaucoup de travail à faire pour accueillir les gens dans la dignité. La situation sécuritaire du pays doit s'améliorer. Il faut mettre fin aux arrestations arbitraires [par le nouveau gouvernement]. Il faut déminer le pays. Et il faut investir dans les infrastructures d'eau et d'éducation », note Nour Shawaf, conseillère en politiques humanitaires chez Oxfam au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. PHOTO MARTIN TREMBLAY, ARCHIVES LA PRESSE Célébrations à Damas à la suite de la chute du régime de Bachar al-Assad, en décembre 2024 Comme Joey Hanna, malgré tous ces bémols, Mme Shawaf ne peut néanmoins s'empêcher de voir le bout du tunnel en Syrie. Un optimisme qui devrait inciter les pays donateurs, comme le Canada, à redoubler d'ardeur.


La Presse
15-07-2025
- Politics
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Israël bombarde les forces gouvernementales dans une ville druze
Des membres des forces de sécurité syriennes se tiennent ensemble après l'entrée des troupes syriennes dans la ville majoritairement druze de Soueïda, le 15 juillet 2025. (Damas) L'aviation israélienne a bombardé mardi les forces gouvernementales syriennes à Soueïda après leur entrée dans cette ville à majorité druze du sud de la Syrie où Israël dit défendre cette communauté. Maher AL MOUNES Agence France-Presse Les forces gouvernementales étaient entrées dans la ville dans la matinée, affirmant vouloir restaurer la stabilité après deux jours d'affrontements entre combattants druzes et bédouins ayant fait une centaine de morts. Leur entrée a déclenché des affrontements avec des combattants druzes, et l'agence officielle syrienne SANA a fait état ensuite de bombardements aériens israéliens sur cette ville tenue par les forces druzes. Ces violences illustrent les défis auxquels fait face le pouvoir intérimaire d'Ahmad al-Chareh depuis qu'il a renversé avec une coalition de groupes rebelles sunnites le président Bachar al-Assad en décembre, dans un pays meurtri par près de 14 ans de guerre civile. « L'armée israélienne a commencé il y a peu à attaquer des véhicules militaires des forces du régime syrien à Soueïda », a annoncé un communiqué militaire israélien. PHOTO KARAM AL-MASRI, REUTERS De la fumée s'élève tandis que les forces de sécurité syriennes sont assises à l'arrière d'un camion à Soueïda, le 15 juillet 2025. « Nous agissons pour empêcher le régime syrien de leur nuire [aux Druzes] et pour garantir la démilitarisation de la zone adjacente à notre frontière avec la Syrie », ont déclaré dans un communiqué commun le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, et le ministre de la Défense, Israel Katz. La province de Soueïda abrite la plus importante communauté druze du pays, une minorité ésotérique issue de l'islam qui comptait quelque 700 000 membres en Syrie avant la guerre civile, et est aussi implantée au Liban et en Israël. « Coup de feu » Les autorités syriennes avaient annoncé mardi matin un « cessez-le-feu total » après deux jours de combats meurtriers. La situation semblait cependant confuse sur place. « On entend toujours des coups de feu. L'un de mes amis dans l'ouest de la ville m'a dit que des inconnus sont entrés dans sa maison, ont chassé les membres de sa famille après avoir confisqué leurs téléphones portables et ont mis le feu à la maison », a indiqué un habitant de Soueïda dans le centre-ville, qui a requis l'anonymat. La Syrie, techniquement en guerre avec Israël, n'a pas fait dans l'immédiat de commentaire sur les frappes. « Nous annonçons un cessez-le-feu total, après un accord avec les notables de la ville », a annoncé le ministre syrien de la Défense, Mourhaf Abou Qasra, sur son compte X. Les affrontements de mardi ont eu lieu au milieu d'appels contradictoires des chefs religieux druzes, la plupart demandant aux combattants locaux de remettre leurs armes, mais l'un d'eux leur demandant de combattre. Les autorités avaient proclamé plus tôt un couvre-feu dans la ville et appelé ses habitants « à rester chez eux et l'informer de tous les mouvements des groupes hors la loi », en référence aux groupes druzes armés. Les affrontements avaient éclaté dimanche entre des combattants druzes et des tribus bédouines, aux relations tendues depuis des décennies. PHOTO SHADI AL-DUBAISI, AGENCE FRANCE-PRESSE Des volutes de fumée se dégagent lors d'affrontements dans la ville de Soueïda, à majorité druze, le 15 juillet 2025. Les forces gouvernementales étaient intervenues, affirmant vouloir pacifier la région, mais ont pris part aux combats contre les factions druzes aux côtés des bédouins, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), des témoins et des groupes druzes. Selon l'OSDH, les affrontements ont fait 99 morts, parmi lesquels 60 Druzes, pour la plupart des combattants, mais également deux femmes et deux enfants, 18 Bédouins, 14 membres de forces de sécurité et sept hommes armés non identifiés. Le ministère de la Défense a fait état de 18 morts dans les rangs des forces armées. Lundi, Israël avait annoncé avoir frappé dans cette région plusieurs chars des forces gouvernementales et ajouté qu'il ne permettrait pas de présence militaire dans le sud de la Syrie. « Avertissement clair » Les forces gouvernementales avaient dépêché lundi d'importants renforts dans la région et avaient pris le contrôle de plusieurs localités druzes aux abords de Soueïda, selon un correspondant de l'AFP. Les tensions couvaient depuis des heurts interconfessionnels en avril entre combattants druzes et forces de sécurité dans les zones druzes proches de Damas et à Soueïda, qui avaient fait plus de 100 morts. Après la chute de Bachar al-Assad, les violences meurtrières contre la communauté alaouite – dont est issu Assad – puis contre les Druzes, ainsi qu'un attentat contre une église à Damas en juin, ont ébranlé la confiance dans la capacité du nouveau pouvoir à protéger les minorités.


Le Figaro
12-07-2025
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Deux responsables syrien et israélien vont se rencontrer à Bakou
En mai, le président américain Trump avait assuré, après avoir rencontré Ahmed al-Charaa, que le dirigeant syrien était disposé à accéder à sa demande d'une normalisation des relations avec Israël, avec qui la Syrie est officiellement en guerre depuis 1948. Deux responsables syrien et israélien vont se rencontrer samedi à Bakou en marge de la visite du président intérimaire syrien, Ahmed al-Charaa, en Azerbaïdjan, a indiqué une source diplomatique à Damas au fait des pourparlers entre les deux pays voisins. En mai, le président américain Donald Trump avait assuré, après avoir rencontré le dirigeant syrien, que celui-ci était disposé à accéder à sa demande d'une normalisation avec Israël, avec qui la Syrie est officiellement en guerre depuis 1948. «Il y aura une réunion entre un responsable syrien et un responsable israélien en marge de la visite de Charaa à Bakou», a déclaré la source diplomatique qui a requis l'anonymat en raison de la sensibilité de la question, précisant que le dirigeant syrien n'assisterait pas à cette réunion. Publicité Les discussions porteront sur «la récente présence militaire israélienne en Syrie», a ajouté cette source en référence aux zones dans lesquelles Israël a déployé ses troupes depuis la chute du président syrien, Bachar al-Assad, en décembre. Accord de sécurité Après la prise de pouvoir d'une coalition de groupes islamistes à Damas en décembre, mettant fin à une guerre dévastatrice de 13 ans, Ahmed al-Charaa a assuré que la Syrie ne souhaitait pas entrer en conflit avec ses voisins. Et début juillet, Damas s'est déclaré prêt à coopérer avec les États-Unis pour revenir à un accord de sécurité avec Israël datant de 1974. Depuis décembre, Israël a mené des centaines de frappes en Syrie et a déployé ses forces dans la zone tampon démilitarisée du Golan, en violation de cet accord, selon l'ONU. Damas n'a pas répliqué et a reconnu avoir mené des pourparlers indirects avec Israël en vue de réduire les tensions avec son voisin. L'émissaire américain pour la Syrie, Tom Barrack, a récemment affirmé que Ahmed al-Charaa lui avait confié vouloir «la paix» à la frontière. Le ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Saar, a affirmé fin juin que son pays était «intéressé» par une normalisation de ses relations avec la Syrie, soulignant toutefois qu'Israël n'avait pas l'intention de restituer la partie du Golan syrien qu'il a conquise en 1967 et annexée en 1981. Les discussions sur la signature par la Syrie d'un accord de paix avec Israël sont «prématurées», avait ensuite affirmé un responsable syrien.


Le Figaro
05-07-2025
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Le Royaume-Uni dit rétablir ses relations diplomatiques avec la Syrie lors d'une visite officielle
Le chef de la diplomatie britannique David Lammy, en visite à Damas pour ce premier déplacement ministériel en 14 ans, s'est engagé pour «bâtir un avenir stable, plus sûr et plus prospère pour tous les Syriens». Le Royaume-Uni a annoncé samedi le rétablissement de ses relations diplomatiques avec la Syrie, lors d'une visite du chef de la diplomatie britannique David Lammy à Damas, premier déplacement ministériel en 14 ans, quelques mois après la chute de Bachar al-Assad. À découvrir PODCAST - Écoutez le club Le Figaro International «Le Royaume-Uni rétablit ses relations diplomatiques car il est dans son intérêt d'aider le nouveau gouvernement à honorer son engagement à bâtir un avenir stable, plus sûr et plus prospère pour tous les Syriens», a déclaré David Lammy, cité dans un communiqué du ministère des Affaires étrangères.