Dernières actualités avec #Bougival


Le Parisien
4 hours ago
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Nouvelle-Calédonie : pourquoi l'accord signé est « historique », même si « tout reste à faire »
La photo symbolique a été postée vers 7h30 du matin. On y voit le député loyaliste Nicolas Metzdorf checker du poing le député indépendantiste Emmanuel Tjibaou. L' avenir de la Nouvelle-Calédonie s'est ainsi noué au lever du jour, samedi 12 juillet, dans une salle épuisée d'un hôtel sans âme de Bougival (Yvelines). À 17 000 km de Nouméa, c'est là que les représentants politiques de l'archipel et de l'État ont écrit un nouvel épisode de cette histoire tourmentée, plus d' un an après les violences insurrectionnelles de mai 2024 qui ont mis l'économie à terre sur le Caillou. Sous les yeux du ministre des Outre-mer, Manuel Valls , accompagné de conseillers de l'exécutif, les forces politiques calédoniennes ont toutes signé un accord « historique » , salué par Emmanuel Macron , qui a reçu les acteurs de cette folle nuit de tractations samedi en fin de journée à l'Élysée. C'est sous son impulsion que le dialogue avait repris depuis une semaine et demie, après l'échec d'une séquence de négociations au mois de mai. Au terme d'une ultime nuit tendue, au cours de laquelle la négociation a failli capoter, les rédacteurs ont acté la création d'un « État de la Nouvelle-Calédonie » inscrit dans la Constitution, selon une organisation institutionnelle « sui generis » (« de son propre genre »). Autrement dit : une trouvaille juridique et sémantique inédite, suffisamment floue et originale pour que chacun des camps y trouve son compte. D'un côté, elle donne aux indépendantistes plus d'autonomie, mais maintient, de l'autre, le lien avec la France chère aux loyalistes. Le Caillou pourra donc être reconnu par la communauté internationale sans bénéficier automatiquement d'un siège à l'ONU. Intitulé le « pari de la confiance », ce projet de 13 pages crée également une nationalité calédonienne, les habitants répondant aux critères de citoyenneté bénéficiant de la double nationalité française et calédonienne. Il offre aussi la possibilité au Congrès de Nouvelle-Calédonie de demander quand il le veut, à la majorité des trois cinquièmes, un transfert des compétences régaliennes suivantes : la défense, la monnaie, la sécurité et l'ordre public, la justice et le contrôle de légalité, qui demeurent, pour l'heure, dans le giron de l'État. Dans un autre point clé, l'accord ouvre le corps électoral local aux résidents de Nouvelle-Calédonie depuis au moins dix ans à partir des élections provinciales de 2031. C'est précisément le projet de « dégel » de ce corps électoral qui avait mis le feu aux poudres et déclenché les violences des soutiens des indépendantistes. Il s'accompagne d'un futur « pacte de refondation économique et financière » qui prévoit un « plan stratégique » pour le nickel, et une trajectoire pour la « relance et la diversification économique », sans aucun chiffrage. S'il offre un horizon de sortie à la grave crise qui touche l'archipel, cet accord doit encore passer de multiples étapes risquées. Le texte prévoit d'abord l'adoption cet automne d'une loi organique reportant les élections provinciales à juin 2026, avant un projet de loi constitutionnelle, modifiant le titre XIII de la Constitution, qui devra être adopté par le Parlement réuni en Congrès. Les Calédoniens seront ensuite appelés à se prononcer sur l'accord lors d'un référendum, prévu en février 2026. Ses signataires ont désormais la lourde charge de le faire adopter par leurs « bases », chauffées à blanc. Une gageure, d'autant plus qu'une bonne partie de la population, usée par des années d'affrontement de la classe politique calédonienne, exprime de plus en plus son rejet, tous bords confondus. « Là, on se fait déchirer à Nouméa », soufflait l'une des parties, après la conclusion de l'accord. « Avec un accord politique, tout reste à faire », convenait un Manuel Valls aux yeux tirés, dans son bureau de la rue Oudinot, samedi à la mi-journée. « Maintenant, il faut le défendre. Aux délégations calédoniennes de convaincre, avec conviction. On connaît les risques, poursuit le ministre, qui veut rester « confiant », mais aussi « prudent », car la Nouvelle-Calédonie peut nous réserver de bonnes et de mauvaises surprises… »


Le Parisien
9 hours ago
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Nouvelle-Calédonie : Emmanuel Macron salue un accord « historique » et fait « le pari de la confiance »
Indépendantistes et non-indépendantistes de Nouvelle-Calédonie ont trouvé un accord dans la nuit de vendredi à ce samedi. Si le parcours du texte rédigé à Bougival, dans les Yvelines, doit encore passer par différentes approbations, il acte la création d'une sorte d'« État intégré à la France », selon les mots d'un loyaliste (non-indépendantiste). Le chef de l'État qualifie cette signature d'« historique ». Dans un message notamment mis en ligne sur X, Emmanuel Macron, ajoute qu'un « État de Nouvelle-Calédonie dans la République : c'est le pari de la confiance ». « L'heure est désormais au respect, à la stabilité et à l'addition des bonnes volontés pour bâtir un avenir partagé », conclut celui qui recevra les différentes parties à 18 heures ce samedi. Le texte dispose que cet État de Nouvelle-Calédonie aura une loi fondamentale et pourra modifier les signes identitaires du pays (nom, drapeau, hymne, devise), inclure un code de la citoyenneté, ainsi qu'une charte des valeurs calédoniennes. Une nationalité est également mise en place. Elle sera acquise sous certaines conditions. Les bénéficiaires seront français et calédoniens. Renoncer à la nationalité française entraînerait la renonciation à la nationalité calédonienne. La Nouvelle-Calédonie exercera une compétence pleine en matière de relations internationales, dans ses champs de compétences, sauf défense et sécurité. Elle conduira ses actions diplomatiques « dans le respect de ses engagements internationaux et des intérêts de la France », précise le texte. Le Premier ministre, François Bayrou, a exprimé sa « fierté d'un accord à hauteur d'Histoire ». « Honneur aux courageux négociateurs, merci à Monsieur Valls », le ministre des Outre-mer, ajoute, sur X également, le chef du gouvernement. Il acte, en utilisant des majuscules, la création d'un « État de Nouvelle-Calédonie au sein de l'ensemble national, inscrit dans la Constitution ». Dans une réaction transmise à l'AFP (Agence France presse), Manuel Valls salue, lui, « le choix du courage et de la responsabilité ». Il se félicite d'un « engagement majeur, fruit d'un long travail de négociations » pour tenter de tracer un avenir institutionnel au territoire français du Pacifique. Dans un communiqué, les Loyalistes et le Rassemblement-LR se félicitent d'« un accord historique » en mesure « d'instaurer une nouvelle ère de stabilité ». Ils mettent en avant le fait que l'accord permettra « la réouverture du corps électoral à de nombreux Calédoniens ». Un des points de l'accord stipule que le corps électoral local sera ouvert aux résidents en Nouvelle-Calédonie depuis au moins dix ans à partir des élections provinciales de 2031, alors que la réforme du corps électoral avait été à l'origine des émeutes de mai 2024, qui ont fait 14 morts. « Un statut dans la France. Avec des Calédoniens qui restent Français. Plus aucun référendum en vue si ce n'est celui qui sera organisé pour valider cet accord. Une ouverture du corps électoral », a ainsi synthétisé le député non indépendantiste Nicolas Metzdorf. La présidente de l'Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, a salué un moment où « chacun a su se hisser à la hauteur de l'Histoire, renouer le dialogue et aboutir à un accord historique ». Elle estime que « l'espoir renaît pour la Nouvelle-Calédonie ». Jean-Luc Mélenchon, leader de la France insoumise, a, lui, adressé une mise en garde. « Il sera essentiel d'analyser les conséquences sur le statut constitutionnel de la France et de ses principes profondément bouleversés par ces dispositions. »


Le Figaro
14 hours ago
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Nouvelle-Calédonie : pas d'indépendance, double nationalité... ce que contient l'accord «historique» signé ce samedi
Indépendantistes et non-indépendantistes ont signé ce samedi 12 juillet, après dix jours de négociations, un accord sur l'avenir institutionnel l'île, un an après de violentes émeutes. Le texte acte notamment un «État de la Nouvelle-Calédonie» inscrit dans la Constitution de la République française. C'est à Bougival, dans les Yvelines, à plus de 16.700 kilomètres de Nouméa, qu'indépendantistes et non-indépendantistes ont signé un accord «historique» sur l'avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie. «Chaque camp, indépendantiste et non indépendantiste, a dû faire des concessions réciproques afin de parvenir à cet accord», s'est félicité sur Facebook Georges Naturel, sénateur Les Républicains de l'île. Le Figaro fait le point sur le contenu du texte, qui devra être voté par les habitants de l'île, par un référendum. Parce qu'il touche à la Constitution de la République française, le Parlement devra d'abord être réuni en Congrès pour le valider. Publicité Pas d'indépendance pour la Nouvelle-Calédonie Si la Nouvelle-Calédonie va bénéficier d'une modification de son statut, le territoire restera français. Le texte acte en effet un «État de la Nouvelle-Calédonie» inscrit dans la Constitution de la République française, dont l'organisation institutionnelle sera sui generis, et donc inédite. «C'est signé. Un statut dans la France. Avec des Calédoniens qui restent Français. Plus aucun référendum en vue si ce n'est celui qui sera organisé pour valider cet accord. Une ouverture du corps électoral», a déclaré le député non indépendantiste Nicolas Metzdorf dans une réaction transmise à l'AFP. Le député et ses alliés évitent donc un vote sur un «État associé», qui avait été évoqué par Emmanuel Macron début juillet. «Nous avons fait de fortes concessions pour l'éviter et pour projeter définitivement la Nouvelle-Calédonie dans l'avenir et sans date butoir», se félicite Nicolas Metzdorf. Double nationalité calédonienne et française Ce maintien dans la République s'accompagne de la création d'une double nationalité calédonienne et française. Au début des négociations, le député du FLNKS Emmanuel Tjibaou plaidait pour la souveraineté de la Nouvelle-Calédonie. «Le peuple kanak n'a jamais abdiqué sa souveraineté et n'y renoncera jamais», lançait-il, selon des propos rapportés par La1ère. Si l'indépendance n'a pas été atteinte, le futur «État de la Nouvelle-Calédonie» pourra également être reconnu par la communauté internationale, selon les termes de l'accord. Publicité Ouverture du corps électoral provincial L'une des mesures phares de l'accord est l'ouverture du corps électoral pour les élections provinciales. Concrètement, une fois que le texte sera entériné, toutes les personnes nées en Nouvelle-Calédonie ainsi que celles y résidant depuis au moins 15 ans de manière continue pourront voter. Jusque-là, ce corps électoral excluait les résidents arrivés après 1998. La modification des listes électorales, contenue dans le projet de loi constitutionnel de 2024, avait provoqué d'importantes émeutes et enflammé l'archipel. Les indépendantistes accusaient l'État de vouloir «minoriser encore plus le peuple autochtone kanak». «Les Loyalistes et Le Rassemblement se félicitent que ce choix respecte la volonté souveraine exprimée par les Calédoniens à trois reprises, lors des référendums de 2018, 2020 et 2021 de maintenir la Nouvelle-Calédonie au sein de la République française», écrivent dans un communiqué les deux partis politiques. «Une nouvelle page de l'histoire de l'île» «Cet accord censé garantir un statut "pérenne" à la Nouvelle-Calédonie sera soumis au vote des Calédoniens en mars ou avril 2026», indique Les Nouvelles calédoniennes. Les prochaines élections provinciales, quant à elles, pourraient être organisées en mai ou juin 2026, selon le média. «La Nouvelle-Calédonie ouvre aujourd'hui une nouvelle page de son histoire», se félicitent les loyalistes. L'accord est «imparfait et incomplet», note de son côté Georges Naturel, «mais il a au moins le mérite d'exister pour donner à nos compatriotes calédoniens un signal fort de concorde et d'espoir de la part de leurs élus». Publicité «L'espoir renaît pour la Nouvelle-Calédonie. Profonde émotion et confiance sincère pour l'avenir des Calédoniennes et des Calédoniens», écrit enfin la présidente de l'Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet sur X, tandis que le ministre des Outre-Mer Manuel Valls salue «le choix du courage et de la responsabilité».


Le Figaro
16 hours ago
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Nouvelle-Calédonie : indépendantistes et non indépendantistes signent un accord «historique»
Les représentants politiques du territoire calédonien se sont réunis à Bougival, dans les Yvelines, pour trouver un accord. Le détail de ce dernier n'a pas encore été communiqué. Un accord a finalement été trouvé. Ce samedi 12 juillet, les élus indépendantistes et non-indépendantistes de Nouvelle-Calédonie se sont entendus, alors qu'ils étaient réunis depuis dix jours lors du sommet de «la dernière chance» à Bougival dans les Yvelines. «Un accord historique a été signé», ont indiqué dans un communiqué les non-indépendantistes des Loyalistes et du Rassemblement. Pour l'heure, aucun détail de cet accord n'a été formulé. Manuel Valls, ministre des Outre-mer, devrait prochainement préciser son contenu. Le sommet avait été ouvert le 2 juillet dernier par le président de la République Emmanuel Macron à l'Élysée. Ce dernier avait notamment proposé il y a quelques jours - entre autres options - la création d'un «État associé» à la France. Publicité Plus d'informations à venir...


Le Parisien
16 hours ago
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« Historique » : indépendantistes et non indépendantistes signent un accord pour la Nouvelle-Calédonie
À 17 000 km de Nouméa, enfermées dans un hôtel de Bougival (Yvelines) depuis plus d'une semaine, les délégations représentants les forces politiques de Nouvelle-Calédonie sont parvenues à faire ce qu'elles n'ont jamais touché du doigt depuis un an . Dans la soirée de vendredi, elles ont signé un nouvel accord « historique » sur l'avenir de l'archipel, ravagé par des violences insurrectionnelles en mai 2024 . L'aboutissement d'un conflit larvé entre les indépendantistes et le gouvernement sur le « dégel du corps électoral » calédonien, dont les indépendantistes ne veulent pas. Depuis, l'économie locale est à terre et l'absence de compromis sur le futur institutionnel du Caillou empêchait le début de la reconstruction. Selon le document d'une dizaine de pages formalisant ce compromis politique, décrit par une source présente pendant les négociations, la Nouvelle-Calédonie passerait sous le statut « sui generis ». Autrement dit, l'archipel deviendrait « un État intégré à la France », interprète une source loyaliste (non-indépendantiste). Une formulation suffisamment floue pour donner « un sacré mal de crâne aux constitutionnalistes » et convenir à l'ensemble des participants. « On laisse aussi la possibilité au congrès calédonien de modifier ce statut dans les années à venir, poursuit la même source. On a été aux confins de l'autonomie. On a été jusqu'à la limite du lagon avant d'atteindre la haute mer. » Les élections provinciales, qui devaient se tenir à la fin de l'année, seraient quant à elles une nouvelle fois reportée en « mai et juin » 2026. Jusqu'au bout, rien n'était acquis tant les positions des indépendantistes et des non-indépendantistes les plus radicaux étaient éloignées. Les acteurs des négociations ne pipaient mot, de peur de voir leurs discussions voler en éclat. « Attention au petit grain de sable dans la dernière ligne droite », s'inquiétait encore une des parties ce vendredi soir. « Dans les derniers 100 m, ça peut finir dans le mur », soufflait un autre. « Les points d'équilibre sont toujours en discussion. Puis, les délégations qui n'ont pas le mandat de leurs instances politiques devront les consulter avant une signature éventuelle des grands principes », expliquait Roch Wamytan, l'ancien chef du FLNKS. En mai 2025, le ministre d'État des Outre-Mer, Manuel Valls , s'était déjà cassé les dents sur l'intransigeance des loyalistes, qui craignaient de voir l'indépendance de l'archipel se matérialiser par le projet mis sur la table par le gouvernement. Mais le ministre avait de tout de même réussi à entamer une première phase de discussion au sein d'une classe politique calédonienne à vif. Le dialogue a repris à Paris à partir du 2 juillet, sous l'impulsion d'Emmanuel Macron, lors d'un sommet organisé à l'Élysée sur l'avenir du Caillou. Il s'est donc poursuivi dans un hôtel de Bougival, au milieu des touristes, pendant plus d'une semaine, où les réunions, les entretiens bilatéraux et les parties de belotes comme de ping-pong se sont enchaînés pendant des jours sous l'œil, entre autres, de Manuel Valls, d'Éric Thiers, conseiller du Premier ministre, et de Patrice Faure, le directeur de cabinet d'Emmanuel Macron (et Haut-commissaire de la République en Nouvelle-Calédonie). « Une chose a été remise au clair, c'est l'alignement de l'exécutif sur le sujet. C'est le ministre qui a mené la danse avec l'appui de l'Élysée, assure un proche de Valls, qui en privé, n'a jamais adopté la même ligne qu'Emmanuel Macron sur la Nouvelle-Calédonie. Il n'y a pas eu de dissonance et ça a permis de traiter le fond. » Cloîtrés, les négociateurs ont peu à peu réussi à mettre leurs désaccords de côté en se montrant « créatifs » et en évitant les mots qui fâchent, dans un établissement habitué à recevoir des séminaires. « Certains ont fait des petites balades ou sont allés au resto parce qu'on n'en pouvait plus de manger à l'hôtel », raconte un participant. Même Manuel Valls a pratiqué le tennis de table. « Il a un petit revers lifté que pas mal de délégations ont pu tâter », s'amuse un proche. Le président du FLNKS, Christian Tein, qui était détenu en métropole avant d'être relâché , n'était pas physiquement dans les négociations mais s'en tenait informé depuis la commune des Yvelines. Ce vendredi soir, c'est d'ailleurs après la validation d'un ultime bureau politique du FLNKS que ce compromis a pu officiellement voir le jour. Trente-sept ans après les accords de Matignon Nouvelle-Calédonie qui avaient permis le rétablissement de la paix civile.