Dernières actualités avec #Druzes


Le Figaro
5 hours ago
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Violences sectaires, bombardements israéliens... En Syrie, le nouveau pouvoir déjà confronté au risque d'implosion
Réservé aux abonnés RÉCIT - Le gouvernement d'Ahmed al-Charaa, qui tente de maintenir un fragile équilibre sécuritaire, est plus que jamais affaibli. Des centaines de morts, une population traumatisée, et une capitale bombardée par un État voisin : en quelques jours, les rivalités entre druzes et Bédouins dans le sud de la Syrie ont donné lieu à un bain de sang… Et affaibli encore le gouvernement d'Ahmed al-Charaa, qui tente depuis son accession à la tête de l'État d'éviter que le pays ne sombre dans le chaos généralisé. Tout a commencé par l'enlèvement d'un vendeur de légumes de la communauté druze (un groupe ésotérique issu de la branche ismaélienne du chiisme, majoritaire dans la région de Soueïda) par des Bédouins, sunnites. S'en sont suivis des affrontements intercommunautaires entre les deux rivaux, aux griefs anciens. Lorsque les forces armées gouvernementales - elles aussi majoritairement sunnites - sont entrées dans Soueïda dans le but affiché de pacifier la situation, elles auraient combattu selon de nombreux témoins aux côtés des Bédouins, se rendant elles-mêmes coupables d'exactions. L'influent cheikh druze Hikmat al-Hijri…


Le Figaro
10 hours ago
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Fiasco des troupes syriennes face aux Druzes soutenus par Israël : tout comprendre au conflit qui a enflammé Soueïda
Réservé aux abonnés ENTRETIEN - «Aveu de faiblesse pour Al-Charaa», tensions historiques, raison de l'intervention d'Israël... Cédric Labrousse, spécialiste des questions syriennes, explique au Figaro les dessous de cet affrontement. Cédric Labrousse est doctorant à l'École des hautes études en sciences sociales (EHESS) et étudie les dynamiques des groupes armés et politiques en Syrie. LE FIGARO.- Depuis dimanche, des combats ont agité la région du djebel druze . Le président syrien Ahmed Al-Charaa a annoncé, hier, le retrait des troupes gouvernementales et le transfert de la sécurité locale aux Druzes. Est-ce un aveu d'échec ? Cédric LABROUSSE.- C'est son premier aveu de faiblesse depuis son arrivée au pouvoir en décembre. Les pressions israéliennes, via la campagne de frappes aériennes, associée à un réalignement américain sur Israël l'y ont obligé. Les États-Unis avaient d'abord condamné les actions israéliennes, mais hier soir le département d'État américain a demandé le départ des troupes gouvernementales de Soueïda (la région druze du sud de la Syrie, NDLR). La convergence de ces pressions, ainsi que l'échec partiel de ses troupes, a obligé le président syrien à admettre que les factions druzes reprennent le…


Le Parisien
17 hours ago
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Qui sont les Druzes, minorité au cœur d'un conflit sanglant au sud de la Syrie ?
Les Druzes forment une communauté religieuse issue d'une branche ésotérique de l'islam chiite, née au XIe siècle. Leur foi, syncrétique, mêle des éléments de chiisme, de philosophie grecque, de mysticisme et de réincarnation. C'est un courant très fermé : les conversions ne sont pas autorisées, et seuls les initiés ont accès aux textes religieux. Le mariage en dehors de la communauté est fortement découragé, et contrairement à la plupart des écoles juridiques de l'islam, les Druzes interdisent la polygamie et le divorce. Même si la foi druze a émergé de l'islam et en partage certaines croyances, de nombreux Druzes ne se considèrent pas comme musulmans. La religion druze ne reconnaît pas les cinq piliers de l'islam et, selon plusieurs chercheurs, elle « diverge substantiellement de l'islam, tant sunnite que chiite ». Son statut, religion indépendante ou branche de l'islam, reste un sujet de débat. Historiquement, les relations avec les musulmans ont été marquées par de fortes persécutions : massacres, destructions de lieux saints et conversions forcées dès le XIe siècle. On comptait environ 700 000 Druzes en Syrie avant la guerre civile, répartis principalement dans le Jabal Druze, à la frontière sud-ouest du pays, près de la Jordanie, mais aussi dans le Golan, où ils sont plus de 20 000. D'autres communautés importantes vivent au Liban, avec près de 250 000 membres, et en Israël , avec près de 130 000 membres. Dans l'État hébreu, les hommes Druzes sont soumis à la conscription militaire obligatoire et servent dans l'armée depuis 1956. Depuis dimanche, la ville de Soueïda, à majorité druze, est le théâtre de violences meurtrières. Les affrontements sont le résultat de l'intensification d'un conflit qui a débuté lorsque des membres d'une tribu bédouine ont assailli un marchand de légumes druze le 11 juillet. Les affrontements se poursuivaient mercredi dans la cité, jusque-là tenue par des combattants druzes locaux, où les forces gouvernementales et leurs alliés se sont déployés mardi avec une volonté d'y étendre leur autorité. L'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) faisait état de plus de 300 morts mercredi : 69 combattants druzes et 40 civils druzes ont été tués, « 27 d'entre eux exécutés sommairement » par des membres des forces gouvernementales. En parallèle, 165 membres des forces gouvernementales, 18 combattants bédouins, ainsi que 10 membres des forces de sécurité ont été tués dans des frappes israéliennes, selon l'OSDH. Face aux massacres, Israël a mené des frappes aériennes pour le deuxième jour consécutif sur la ville de Soueïda. Mercredi, le ministre israélien de la Défense Israël Katz a exigé du pouvoir syrien qu'il « laisse tranquilles » les Druzes de Soueïda, et a prévenu : « Israël n'abandonnera pas les Druzes en Syrie et imposera la politique de démilitarisation » dans le sud du pays. Un responsable militaire israélien a confirmé le déploiement de troupes à sa frontière avec la Syrie : « L'une des divisions (…) opérant actuellement à Gaza (…) se prépare à être déployée à notre frontière nord avec la Syrie », a-t-il déclaré. Face aux accusations, la présidence syrienne a affirmé mercredi son « engagement total à enquêter sur tous les incidents concernés et à punir tous ceux qui y sont impliqués. » Un nouveau cessez-le-feu a été annoncé mercredi à Soueïda, où de nouveaux heurts ont eu lieu après le déploiement des forces gouvernementales. Un précédent cessez-le-feu, mardi, n'avait pas tenu. Toutefois, les dirigeants druzes sont divisés sur l'accord de cessez-le-feu. Hikmat al-Hijri, chef spirituel druze à Soueïda a rejeté l'annonce du gouvernement syrien dans un communiqué : « Nous affirmons la poursuite du combat jusqu'à ce que l'ensemble du territoire du gouvernorat de Soueïda soit libéré ». Pour Bertrand Besancenot, ancien ambassadeur de France au Qatar et en Arabie saoudite, Benyamin Netanyahou veut « profiter de la friction » entre la communauté bédouine et druze à Soueïda pour imposer une reconnaissance de la puissance d'Israël. Pour ce spécialiste du Moyen-Orient, le Premier ministre israélien veut également convaincre les Druzes, jusqu'à présent fidèles à la Syrie , qu'il n'y a « pas d'avenir pour eux » dans le pays. Si Israël s'est autoproclamé le protecteur des Druzes dans la région, prêt à intervenir militairement pour les protéger, c'est aussi, selon lui, pour éviter un pouvoir militaire syrien fort dans la région qui pourrait être une menace pour Israël. Pour Bertrand Besancenot, cela explique également son attaque ce mercredi sur le ministère de la Défense syrien à Damas. Benyamin Netanyahou chercherait enfin à faciliter l'annexion du plateau du Golan, région stratégique où vivent de nombreux Druzes, explique l'ancien ambassadeur. Depuis la guerre des Six Jours en 1967, Israël occupe une partie du Golan, y compris des zones auparavant placées sous contrôle onusien, et cherche à renforcer sa mainmise depuis l'effondrement de l'État syrien.


Le Parisien
18 hours ago
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Syrie : le président Chareh transfère aux Druzes le maintien de la sécurité à Soueida
Il a choisi de donner « la priorité à l'intérêt des Syriens plutôt qu'au chaos et à la destruction ». Le président syrien Ahmad al-Chareh a annoncé jeudi le transfert « à des factions locales et des cheikhs » druzes la responsabilité du maintien de la sécurité à Soueida, théâtre d'affrontements communautaires meurtriers depuis dimanche . Les violences entre des tribus bédouines sunnites et des combattants druzes, une minorité ésotérique issue de la branche ismaélienne du chiisme, ont éclaté dimanche après l'enlèvement d'un marchand de légumes druze. Le gouvernement syrien a déployé mardi des forces dans la région dans l'objectif affiché de rétablir l'ordre. Mais Israël, hostile à toute présence militaire syrienne près de sa frontière et disant vouloir protéger la communauté druze, a répliqué en bombardant Damas et d'autres zones du pays . « Nous avons décidé que des factions locales et des cheikhs avisés assumeraient la responsabilité du maintien de la sécurité à Soueida », a dit le président intérimaire syrien dans une allocution télévisée, en évoquant « la nécessité d'éviter de sombrer dans une nouvelle guerre de grande ampleur » après quatre jours de violences. « Nous avions deux options : une guerre ouverte avec l'entité israélienne aux dépens de notre peuple druze, de sa sécurité et de la stabilité de la Syrie et de la région tout entière, ou bien donner aux anciens et aux cheikhs druzes la possibilité de revenir à la raison et de donner la priorité à l'intérêt national », a-t-il expliqué. Les forces gouvernementales syriennes ont commencé à se retirer mercredi de Soueida à la suite d'un accord de cessez-le-feu, après avoir été accusées d'avoir combattu les Druzes aux côtés des tribus bédouines. Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), les affrontements ont fait plus de 350 morts depuis dimanche, dont 27 civils victimes d'« exécutions sommaires » par les forces gouvernementales. Dans son discours, Ahmed al-Chareh a promis de faire « rendre des comptes » aux auteurs d'exactions contre « notre peuple druze, qui est sous la protection et la responsabilité de l'État ». « L'État syrien est intervenu pour mettre fin aux affrontements entre les groupes armés de Soueida et des régions avoisinantes », a-t-il affirmé. Il a accusé Israël d'avoir « eu recours à un ciblage à grande échelle des installations civiles et gouvernementales pour saper ces efforts, ce qui a entraîné une complication significative de la situation et poussé les choses à une escalade à grande échelle, sauf pour l'intervention efficace de la médiation américaine, arabe et turque, qui a sauvé la région d'un sort inconnu ». Ahmed al-Chareh n'a pas précisé quels pays arabes étaient intervenus dans la médiation. Mercredi, le secrétaire d'État américain Marco Rubio avait annoncé « un accord sur des mesures spécifiques qui permettront de mettre fin à cette situation troublante et terrifiante » en Syrie. Israël a mené mercredi des frappes sur le quartier général de l'armée à Damas et sur une « cible militaire » dans la zone du palais présidentiel. Les autorités syriennes ont fait état de trois morts. Des bombardements ont aussi visé près de Damas « les environs de l'aéroport militaire de Mazzé », selon les autorités syriennes. Mercredi, des soldats israéliens déployés sur le plateau du Golan occupé ont tiré des gaz lacrymogènes pour disperser une foule de Druzes massés à la clôture barbelée entre Israël et la Syrie en soutien aux membres de leur communauté à Soueida, a constaté un journaliste de l'AFP. Des dizaines de personnes ont réussi à traverser la frontière dans les deux sens, dans une atmosphère de chaos. La communauté druze de Syrie était, avant la guerre civile, forte de quelque 700 000 personnes, présente principalement à Soueida. Les Druzes sont aussi implantés au Liban et en Israël. Les récentes violences illustrent les défis auxquels fait face le gouvernement d'Ahmed al-Chareh depuis qu'il a renversé, avec une coalition de groupes rebelles islamistes sunnites, le président Bachar al-Assad en décembre.


Le Figaro
18 hours ago
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Syrie : Ahmed al-Charaa transfère le maintien de la sécurité à Soueïda aux Druzes, plus de 350 morts depuis dimanche
LE POINT SUR LA SITUATION - Le président syrien a affirmé vouloir éviter «une guerre ouverte» avec Israël dont il a condamné l'intervention dans le sud du pays, théâtre d'affrontements communautaires qui a fait plus de 350 morts depuis dimanche. Le président syrien Ahmed al-Charaa a annoncé ce jeudi le transfert «à des factions locales et des cheiks» druzes la responsabilité du maintien de la sécurité à Soueïda. Il a également affirmé vouloir éviter «une guerre ouverte» avec Israël dont il a condamné l'intervention dans le conflit. «Nous avons donné la priorité à l'intérêt des Syriens plutôt qu'au chaos et à la destruction», a déclaré celui-ci dans une allocution télévisée. Publicité Le sud du pays est le théâtre d'affrontements communautaires qui ont fait plus de 350 morts depuis dimanche. Le Figaro fait le point sur la situation. Ahmed al-Charaa transfère le maintien de la sécurité à Soueïda aux Druzes Des affrontements entre des tribus bédouines sunnites et des combattants druzes, une minorité ésotérique issue de la branche ismaélienne du chiisme, ont éclaté dimanche dans la province de Soueïda après l'enlèvement d'un marchand de légumes druze. Le gouvernement syrien a déployé ce mardi des forces dans la région dans l'objectif affiché de rétablir l'ordre. Mais Israël, hostile à toute présence militaire syrienne près de sa frontière et disant vouloir protéger la communauté druze, a répliqué en bombardant Damas et d'autres zones du pays. «Nous avons décidé que des factions locales et des cheikhs avisés assumeraient la responsabilité du maintien de la sécurité à Soueïda», a dit Ahmed al-Charaa, le président syrien, en évoquant «la nécessité d'éviter de sombrer dans une nouvelle guerre de grande ampleur» après quatre jours de violences. «Nous avions deux options: une guerre ouverte avec l'entité israélienne aux dépens de notre peuple druze, de sa sécurité et de la stabilité de la Syrie et de la région tout entière, ou bien donner aux anciens et aux cheikhs druzes la possibilité de revenir à la raison et de donner la priorité à l'intérêt national», a-t-il expliqué. À lire aussi En réponse à des affrontements entre druzes et troupes syriennes, Israël bombarde Damas Retrait des troupes syriennes de Soueïda Les forces gouvernementales syriennes ont commencé à se retirer mercredi de Soueïda à la suite d'un accord de cessez-le-feu, après avoir été accusées d'avoir combattu les Druzes aux côtés des tribus bédouines. Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), une organisation basée au Royaume-Uni et qui s'appuie sur un vaste réseau de sources en Syrie, les affrontements ont fait plus de 350 morts depuis dimanche, dont 27 civils victimes d'«exécutions sommaires» par les forces gouvernementales. Publicité Dans son discours, Ahmed al-Charaa a promis de faire «rendre des comptes» aux auteurs d'exactions contre «notre peuple druze, qui est sous la protection et la responsabilité de l'État». «L'État syrien est intervenu pour mettre fin aux affrontements entre les groupes armés de Soueïda et des régions avoisinantes», a-t-il affirmé. Des frappes israéliennes à Damas ont fait trois morts Le président syrien a également accusé Israël d'avoir «eu recours à un ciblage à grande échelle des installations civiles et gouvernementales pour saper ces efforts, ce qui a entraîné une complication significative de la situation et poussé les choses à une escalade à grande échelle, sauf pour l'intervention efficace de la médiation américaine, arabe et turque, qui a sauvé la région d'un sort inconnu». Ahmed al-Charaa n'a pas précisé quels pays arabes étaient intervenus dans la médiation. Mercredi, le secrétaire d'État américain Marco Rubio avait annoncé «un accord sur des mesures spécifiques qui permettront de mettre fin à cette situation troublante et terrifiante» en Syrie. Israël a mené mercredi des frappes sur le quartier général de l'armée à Damas et sur une «cible militaire» dans la zone du palais présidentiel. Les autorités syriennes ont fait état de trois morts. Des bombardements ont aussi visé près de Damas «les environs de l'aéroport militaire de Mazzé», selon les autorités syriennes. D'autres ont ciblé notamment Soueida et l'autoroute Damas-Deraa, d'après l'agence Sana.