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Économie: le peuple n'aura pas le dernier mot sur l'accord avec l'Inde
Économie: le peuple n'aura pas le dernier mot sur l'accord avec l'Inde

24 Heures

time14-07-2025

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Économie: le peuple n'aura pas le dernier mot sur l'accord avec l'Inde

Exportations suisses – Le peuple suisse n'aura pas le dernier mot sur l'accord avec l'Inde À l'issue du délai référendaire, personne n'a contesté ce traité de libre-échange. Les Verts préfèrent concentrer leurs forces sur le Mercosur. Florent Quiquerez Une vue de Mumbai, la ville la plus peuplée de l'Inde. AFP Abonnez-vous dès maintenant et profitez de la fonction de lecture audio. S'abonnerSe connecter BotTalk En bref : L'accord de libre-échange avec l'Inde devrait entrer en vigueur cet automne déjà. Le traité supprimera 95% des droits de douane sur les exportations industrielles suisses. Les Verts ne l'ont pas contesté, mais menacent de lancer un référendum contre l'accord avec le Mercosur. Son impact environnemental inquiète en effet davantage que celui de l'accord avec l'Inde. L'événement est majeur pour l'économie, mais il est passé inaperçu. L'accord de libre-échange avec l'Inde va pouvoir entrer en vigueur. Le délai pour le dépôt d'un référendum a expiré le 30 juin et personne n'a décidé de le saisir. Pour le conseiller fédéral Guy Parmelin, c'est un succès, après 16 ans de négociations. À terme, 95% des droits de douane sur les exportations de produits industriels suisse seront supprimés. Le potentiel d'économie? 166 millions par an. «Un accord de libre-échange avec le pays le plus peuplé du monde arrive au bon moment», réagit EconomieSuisse, qui rappelle les «actuelles tensions géopolitiques et incertitudes en matière de politique commerciale». Allusion aux taxes de Donald Trump. Le Mercosur est un autre accord «géant» Mais la faîtière ajoute une dimension politique à l'affaire. L'absence de référendum montrerait «que l'opinion publique reconnaît l'importance de l'accord». L'allusion porte cette fois-ci sur la politique intérieure. Car un autre traité de libre-échange est sur toutes les lèvres: le Mercosur (Brésil, Argentine, Paraguay et Uruguay). La Suisse vient de conclure les négociations. Lisa Mazzone, présidente des Verts. J-P GUINNARD Le contenu du paquet doit encore être publié, mais Les Verts menacent déjà de le torpiller dans les urnes. «En pleine canicule, le Conseil fédéral signe un accord au détriment du climat et de la forêt amazonienne, réagissait sa présidente Lisa Mazzone, juste après sa conclusion. Les Verts examineront les détails de l'accord, mais sont prêts pour le référendum.» Des déclarations à prendre au sérieux. En 2021, les opposants à l'accord avec l'Indonésie avaient convaincu 48,3% des votants. L'importance de la forêt amazonienne Face à ces velléités, Guy Parmelin rétorque que des avancées majeures ont été obtenues avec le Mercosur. «Le chapitre sur la durabilité couvre la protection du climat, la lutte contre la déforestation, un engagement pour la reforestation, des mesures strictes pour les droits des travailleurs et la participation des peuples autochtones. Un panel d'experts indépendant a aussi été créé pour surveiller l'application de l'accord. Ce sont autant de points réclamés par le camp rose-vert.» Guy Parmelin, ministre de l'Économie. Foto: Nicole Philipp Pour Olivier Feller (PLR/VD) l'équation est simple. «Quand on parle de libre-échange, il y a deux écueils. Le premier est lié aux droits humains et à l'environnement. Avec cette question: est-ce que cela vaut la peine d'importer sur de longues distances des marchandises, qui ne sont pas produites selon nos normes. Le second est lié à l'agriculture et à tout ce que cela implique dans l'alimentation. Or, avec l'Inde, ces deux écueils ont été surmontés avec des garanties.» «Il faudra voir les détails de l'accord avec Mercosur, mais si les mêmes garanties ont été obtenues, je ne vois pas pourquoi Les Verts devraient lancer un référendum. À moins qu'ils ne le fassent par pure stratégie politique.» Il serait en effet plus facile de polémiquer «sur le bœuf aux hormones ou la forêt amazonienne» que d'attirer l'attention sur l'Inde, qui – comme pays «non aligné et démocratique» à quelque chose de «sympathique». Une analyse que ne partage pas le vice-président des Verts, Nicolas Walder (GE). «L'accord avec l'Inde n'a que peu à voir avec celui du Mercosur. Le premier n'est pas parfait, mais on peut vivre avec. Même si nous regrettons qu'il n'y ait pas de critère de durabilité dans les investissements prévus, nous saluons la volonté d'investir pour développer l'économie indienne et non pas uniquement d'exploiter ses ressources.» Et d'insister: «Pour le Mercosur, l'impact potentiel en termes de biodiversité et d'environnement est d'une tout autre ampleur, notamment en raison de l'agriculture. Ce secteur n'est pas directement concerné par l'accord avec l'Inde, qui ne cherche pas à exporter à tout prix dans ce domaine. La logique dans les pays du Mercosur est tout autre. C'est précisément cette hausse des exportations agricoles, en particulier la viande, qui met en danger la forêt amazonienne et tout ce qu'elle représente en termes d'environnement et de biodiversité.» L'accord doit désormais passer devant le parlement. On saura courant 2026 si le peuple aura le dernier mot. Newsletter «Dernières nouvelles» Vous voulez rester au top de l'info? «24 heures» vous propose deux rendez-vous par jour, pour ne rien rater de ce qui se passe dans votre Canton, en Suisse ou dans le monde. Autres newsletters Se connecter Florent Quiquerez est journaliste à la rubrique Suisse depuis 2015. Spécialisé en politique, il couvre avant tout l'actualité fédérale. Auparavant, il a travaillé comme correspondant parlementaire pour les Radios Régionales Romandes. Plus d'infos Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.

Les entreprises suisses retiennent leur souffle face à la menace des tarifs américains
Les entreprises suisses retiennent leur souffle face à la menace des tarifs américains

24 Heures

time09-07-2025

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Les entreprises suisses retiennent leur souffle face à la menace des tarifs américains

Le pays sera-t-il fixé ce mercredi sur les pénalités visant ses produits? Les entreprises veulent croire que «Berne évitera le pire». Publié aujourd'hui à 13h42 Les ministres helvétiques Karin Keller-Sutter (g.) et Guy Parmelin (d., de dos) lors d'une réunion de négociation sur les droits de douane avec le secrétaire américain au Trésor, Scott Bessent (au centre), à l'Hôtel Intercontinental de Genève, le 9 mai. AFP En bref: Tous les milieux d'affaires sont suspendus à une possible confirmation dans la journée, par la Maison-Blanche, des surtaxes douanières frappant les produits helvétiques. Le 2 avril dernier – jour de «Liberation Day» dans la communication de Donald Trump – l'administration américaine avait brandi la menace d'un «reciprocical tariff» de 31% sur les cargaisons helvétiques expédiées vers ses côtes. Avant de tout geler – ou presque, seule une surtaxe de 10% étant retenue – jusqu'à la date butoir du 9 juillet. Afin de permettre aux tractations de s'engager avec Berne comme avec de dizaines d'autres chancelleries. Mardi, sur son réseau Truth Social, le président américain a indiqué qu'il dévoilerait le sort réservé à «au moins sept pays» ce mercredi matin – donc dans l'après-midi, heure européenne – avec «une autre série de pays annoncée dans l'après-midi». Urgence pour Parmelin Pour accentuer la pression, le président américain a rendu publiques, lundi, quatorze lettres envoyées à des chefs d'État essentiellement asiatiques afin de leur annoncer le montant de la surtaxe qui touchera leurs produits dès le 1er août – 25% pour le Japon et la Corée du Sud, et jusqu'à 40% pour le Laos. Depuis le week-end dernier, les chefs d'entreprise sont suspendus aux petites phrases remontant des responsables politiques et des marchés financiers, sur les résultats des négociations menées par les ministres des Finances et de l'Économie Karin Keller-Sutter et Guy Parmelin. Ce dernier, qui devait lancer le sommet des Nations Unies sur l'intelligence artificielle à Genève mardi matin, s'était fait excuser en dernière minute, un diplomate évoquant une «urgence imprévue». La semaine dernière, le Conseil fédéral estimait que les négociations dans ce domaine n'étaient pas loin d'aboutir. Un peu plus tard dans la journée de mardi, Albert Rösti, en déplacement au Moléson, indiquait à l'agence ATS que le Conseil fédéral avait «bon espoir» que la Suisse et les États-Unis parviennent à «une bonne conclusion ou du moins à un premier pas». Et qu'il ne manquait plus que l'accord de «Trump lui-même». Top là, 10%? Les milieux financiers rongent également leur frein, toute fermeture partielle du débouché américain venant directement plomber la valeur des actions de nombre de grands groupes helvétiques. Depuis plus de deux ans, l'Amérique a remplacé l'Allemagne comme premier partenaire commercial du pays – désormais destination du cinquième des exportations helvétiques. «La Suisse semble en passe d'éviter le pire, le consensus ( ndlr: régnant parmi une majorité de financiers ) anticipe une issue favorable qui permettrait d'échapper aux 31% de droits de douane annoncés par le président Trump», décrit ce mercredi matin Julien Descombes, responsable de gestion de portefeuilles chez CA Indosuez (Switzerland), à Genève. Si le Conseil fédéral vise une suppression de toute surtaxe additionnelle, «le maintien du taux de 10%, en vigueur durant les négociations, semble plus réaliste», ajoute ce dernier, qui parle d'un «moindre mal pour les exportateurs suisses». Pharma épargnée? Au-delà de cette surtaxe forfaitaire à laquelle n'échappe aucun fournisseur des États-Unis, toutes les interrogations entourent le sort qui sera réservé aux produits pharmaceutiques. Et pour cause. La filière pharmaceutique encaisse, à elle seule, la moitié des recettes générées par les entreprises suisses aux États-Unis. Mardi, Donald Trump a indiqué que son administration allait «annoncer quelque chose très bientôt» sur les médicaments importés, qui seraient taxés «à un taux très élevé, genre 200%», «dans environ un an, un an et demi». À ce stade, vous trouverez des contenus externes supplémentaires. Si vous acceptez que des cookies soient placés par des fournisseurs externes et que des données personnelles soient ainsi transmises à ces derniers, vous devez autoriser tous les cookies et afficher directement le contenu externe. Sauf que l'agence d'information financière Bloomberg croyait savoir à la veille du week-end, après avoir eu accès à un «draft» de l'accord commercial prévu entre Berne et Washington, que «ce pays recevrait un traitement préférentiel pour éviter les taxes douanières sur ses exports pharma». Un compte à rebours pour la Suisse Newsletter «Dernières nouvelles» Vous voulez rester au top de l'info? «24 heures» vous propose deux rendez-vous par jour, pour ne rien rater de ce qui se passe dans votre Canton, en Suisse ou dans le monde. Autres newsletters Pierre-Alexandre Sallier est journaliste à la rubrique Économie depuis 2014. Auparavant il a travaillé pour Le Temps , ainsi que pour le quotidien La Tribune , à Paris. Plus d'infos Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.

Le Conseil fédéral attend toujours des nouvelles de Donald Trump
Le Conseil fédéral attend toujours des nouvelles de Donald Trump

24 Heures

time08-07-2025

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Le Conseil fédéral attend toujours des nouvelles de Donald Trump

Le gouvernement suisse n'a encore pas reçu de lettre du président américain indiquant sa décision quant aux droits de douane américains. Publié aujourd'hui à 11h03 La décision des États-Unis devrait arriver plus tard, d'après le conseiller fédéral Albert Rösti, ici avec son collègue en charge de l'Économie Guy Parmelin (photo d'archive). KEYSTONE/Martial Trezzini Mardi matin, la Suisse était toujours dans le flou sur les droits de douane américains. Le président Donald Trump n'a pas encore envoyé de lettre indiquant sa décision. Le Conseil fédéral est aussi dans l'expectative. «Je suis conscient de l'attente autour des résultats ou d'une lettre venue des États-Unis», a dit mardi le conseiller fédéral Albert Rösti en marge d'une sortie avec les médias. Il part du principe que des nouvelles seront communiquées plus tard. «Mais je ne sais pas.» Les marchés et l'économie sont dans l'attente. Donald Trump a annoncé lundi de nouveaux droits de douane pour 14 pays, et repoussé leur entrée en vigueur au 1er août. La Suisse n'est pas encore concernée. La semaine dernière, le Conseil fédéral estimait que les négociations dans ce domaine n'étaient pas loin d'aboutir. À lire aussi sur les droits de douane et la Suisse Newsletter «Dernières nouvelles» Vous voulez rester au top de l'info? «24 heures» vous propose deux rendez-vous par jour, pour ne rien rater de ce qui se passe dans votre Canton, en Suisse ou dans le monde. Autres newsletters ATS Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.

Guy Parmelin supplie les Suisses de boire plus de vin
Guy Parmelin supplie les Suisses de boire plus de vin

24 Heures

time07-07-2025

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Guy Parmelin supplie les Suisses de boire plus de vin

Accueil | Gastronomie | Les vins | Dans le cadre des déboires de la filière viticole, le gouvernement souhaite que les Suisses consomment plus de vin. Cela n'a pas échappé au journal «Le Monde». Publié aujourd'hui à 17h09 Guy Parmelin: «On ne peut pas forcer les gens à boire s'ils ne veulent pas boire, même si j'aimerais bien qu'ils boivent plus.» Tamedia En Suisse, la consommation de vin est en chute libre. Le conseiller fédéral Guy Parmelin a dit il y a quelques jours son inquiétude au parlement: «Je souhaiterais que les Suisses boivent davantage.» Cette phrase n'a pas échappé au quotidien français «Le Monde»: «Alors que le gouvernement promeut, comme il se doit, la santé publique, le ministre de l'Économie et de l'Agriculture s'émeut des déboires de la filière viticole.» Quand un ministre supplie ses concitoyens de lever le coude. À ce stade, vous trouverez des contenus externes supplémentaires. Si vous acceptez que des cookies soient placés par des fournisseurs externes et que des données personnelles soient ainsi transmises à ces derniers, vous devez autoriser tous les cookies et afficher directement le contenu externe. Dans son article publié lundi, le quotidien français relève que «la Suisse n'échappe pas à la tendance globale». La consommation mondiale de vin a diminué de 3,3% l'an passé, pour atteindre 214 millions d'hectolitres, son niveau le plus bas depuis 1961. Le vin suisse en recul Selon l'Office fédéral de l'agriculture à Berne, la consommation de vin en Suisse a reculé de 8% en 2024, et même de 16% pour les vins helvétiques. La part de marché du vin suisse a perdu près de 4 points en une seule année, passant de 38,9% à 35,5%. Et la tendance devrait se poursuivre: comme ailleurs en Europe, la consommation de vin s'effondre, particulièrement chez les jeunes. «De quoi cette chute de la consommation vient-elle? s'est interrogé Guy Parmelin devant le parlement. De changements d'habitude, de la crise et de l'inflation? Ce sont ces aspects-là qui doivent nous inquiéter: comment redynamiser la consommation, en priorité des vins suisses? C'est pour cela que le parlement a décidé – et le Conseil fédéral l'a finalement suivi – d'augmenter les moyens pour la promotion des vins. Reste à savoir si ces moyens ont jusqu'ici été correctement ciblés. On ne peut pas forcer les gens à boire s'ils ne veulent pas boire, même si j'aimerais bien qu'ils boivent plus.» «Ce n'est pas en favorisant la promotion de produits étrangers vendus entre 1 fr. 50 et 2 fr. la bouteille que l'on réglera les problèmes de santé publique», commente pour sa part Olivier Mark, président de l'Interprofession des vins vaudois après le récent accord de libre-échange de la Suisse avec le Mercosur. «Le Monde» note encore que le groupe Schenk, le plus grand encaveur de Suisse, a envoyé fin juin un courrier à ses fournisseurs vaudois et genevois, annonçant ne pas pouvoir s'engager sur la prise en charge complète de la récolte 2025 en AOC. «Nous nous réservons la possibilité d'en déclasser une partie en vin de pays et en vin de table et n'offrons aucune garantie sur sa valorisation», écrit le groupe basé à Rolle (VD). Conclusion du journal: «Bien que les stocks d'invendus s'accumulent, on ne parle pas encore en Suisse d'arrachage massif de ceps, comme c'est déjà le cas par exemple dans le Bordelais.» De la consommation de vin Newsletter «Gastronomie & Terroirs» «24 heures» suit depuis toujours l'actualité gastronomique et culinaire. Recevez, chaque vendredi, une sélection d'articles sur la restauration, la cuisine, les produits du terroir et le vin. Autres newsletters Claude Béda est journaliste à la rubrique vaudoise de 24 heures. Licencié en sciences sociales et politiques, passionné par les sujets de société et la vie des gens d'ici, il a couvert plusieurs régions du canton, avant de rejoindre la rédaction lausannoise. Plus d'infos Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.

Ce que Guy Parmelin a vraiment négocié avec le Mercosur, l'UE, les États-Unis et Trump
Ce que Guy Parmelin a vraiment négocié avec le Mercosur, l'UE, les États-Unis et Trump

24 Heures

time04-07-2025

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Ce que Guy Parmelin a vraiment négocié avec le Mercosur, l'UE, les États-Unis et Trump

Le ministre conclut un accord de libre-échange avec quatre pays sud-américains. Il évoque aussi le deal avec Trump et s'exprime sur les Bilatérales. Publié aujourd'hui à 18h59 Guy Parmelin vient de conclure un accord avec le Mercosur, un marché commun qui regroupe le Brésil, l'Argentine, l'Uruguay et le Paraguay. YVAIN GENEVAY En bref: Guy Parmelin, votre plus grand succès, est-ce l'accord avec l'Inde en 2024 ou celui du Mercosur conclu mercredi? Avec l'Inde, c'était exceptionnel. Tout semblait bloqué et, à la dernière minute, nous sommes partis négocier à Mumbai. Une relation de confiance s'est créée dans la nuit. Partir de Davos à 5 h du matin et revenir à Berne le lendemain à 17 h 30 avec un accord: ça marque. Pour le Mercosur, la situation est différente. Les négociations ont été longues et difficiles, avec plusieurs pays impliqués. L'agriculture et la pharma étaient des sujets sensibles. Il fallait réussir avant l'Union européenne. Nous ne pouvions pas nous laisser doubler, alors que ce marché compte 300 millions de consommateurs. Lorsque Johann Schneider-Ammann a signé avec la Chine, il a été encensé par le PLR. Êtes-vous déçu que l'UDC n'ait pas davantage commenté vos succès? Non, il faut distinguer la vie du parti de celle du Conseil fédéral. Je fais mon travail dans l'intérêt du pays. Mon parti a quand même parlé de «voie royale» à propos du libre-échange. Vous resterez sans doute comme le ministre ayant conclu le plus d'accords, avec aussi la Malaisie, la Thaïlande ou encore l'Indonésie. Était-ce votre objectif en reprenant ce Département de l'économie en 2019? À mon arrivée, plusieurs accords étaient bloqués, surtout avec l'Inde. La pandémie, la nouvelle géopolitique mondiale et des discussions internes – notamment avec la secrétaire d'État à l'Économie – m'ont convaincu de relancer la machine. L'accord avec l'Inde a été un déclencheur, en montrant qu'un petit pays peut réussir. Ensuite, tout s'est accéléré. C'est paradoxal, car le milieu agricole, dont vous êtes issu, est craintif vis-à-vis du libre-échange. Je pars du principe que tout ce qui renforce l'économie dans son ensemble profite aussi à l'agriculture. Une économie solide permet de financer les paiements directs aux paysans qui rendent des services à la société. Mais nous restons très prudents dans les négociations. En Suisse, l'autosuffisance alimentaire est de 50%. Protéger ce secteur est une question de sécurité nationale. Avec le Mercosur, les concessions sont minimes. Les vins suisses sont en recul. Les viticulteurs craignent une concurrence accrue des vins du Mercosur. Pouvez-vous les rassurer? Je ne crois pas à une invasion de vins sud-américains. Les quotas restent limités à 50'000 hectolitres et la limitation des droits de douane fera baisser le prix de la bouteille d'environ 70 centimes. Le consommateur suisse qui achète du vin étranger pourrait ainsi préférer un vin du Mercosur à un autre. La difficulté de la production locale, ce n'est pas cette concurrence, mais la baisse de la consommation. Elle a chuté de 8% l'an dernier, soit plus que pour les vins étrangers. Les jeunes boivent moins de vin, c'est un fait. Le secteur doit se réinventer et revoir son marketing. Guy Parmelin a repris le Département de l'économie en 2019. YVAIN GENEVAY Cet accord a été salué par les milieux économiques, mais critiqué par les Verts qui dénoncent un traité au détriment du climat . Que répondez-vous? Ils devraient d'abord lire l'accord. C'est la première fois qu'un chapitre va aussi loin en matière de durabilité. Il couvre la protection du climat, la lutte contre la déforestation, un engagement pour la reforestation, des mesures strictes pour les droits des travailleurs, et la participation des peuples autochtones. Un panel d'experts indépendant a aussi été créé pour surveiller l'application de l'accord. Ses rapports publics pourront faire pression. Ce sont autant de points réclamés par le camp rose-vert. Vous attendez-vous à un référendum? C'est difficile à dire. Si une votation a lieu, nous avons de bons arguments. Il ne faut pas oublier que si l'accord échoue, des emplois risquent d'être perdus, notamment dans l'industrie des machines, avec des délocalisations. Car l'accord entre l'UE et le Mercosur permettra aux entreprises européennes d'exporter sans droits de douane. Ce n'est pas une menace, mais un constat. En 2021, le scrutin sur l'Indonésie a failli échouer, notamment à cause de l'huile de palme. Pour le Mercosur, vos adversaires brandiront le bœuf aux hormones et la déforestation. Comment convaincre? Le chapitre sur la déforestation est clairement un progrès. Pour la viande, on ne sera pas envahis par du bœuf aux hormones. Les Sud-Américains connaissent les goûts des consommateurs suisses et privilégient le bœuf naturel. L'accord encourage aussi une production sans stimulateurs de croissance. Si du bœuf aux hormones est présent dans le contingent de 3000 tonnes, il devra être clairement étiqueté comme tel. Si l'accord avec le Mercosur est conclu, le deal avec les États-Unis sur les droits de douane semble piétiner. Que se passe-t-il? Les États-Unis sont un peu submergés, avec une septantaine de pays en négociations. Ils ont déjà conclu la première étape avec la Grande-Bretagne et la Chine. Pour la Suisse, cela devrait venir rapidement. Début mai, vous indiquiez qu'un accord préliminaire serait conclu dans les deux semaines . Deux mois plus tard, rien. Avez-vous été trop optimiste? Nous pensions que ça irait plus vite. Ce n'est pas le cas. Nous ne sommes pas les seuls à le constater. Le négociateur en chef de l'UE a lui-même dû retourner à Washington. De notre côté, on nous a dit que c'était presque fini. D'ailleurs aucun membre du Conseil fédéral n'a dû intervenir pour l'instant. Le report de la hausse des droits de douane à 31% court jusqu'au 9 juillet. Faut-il s'inquiéter? Théoriquement, cette hausse pourrait avoir lieu, mais en pratique, je ne le pense pas. Rien n'est écrit, mais plusieurs signaux indiquent que les États-Unis considèrent nos négociations de bonne foi. Une prolongation du délai est possible. Notre priorité est d'obtenir rapidement un texte clair sur notre statut pour lever l'incertitude, qui est nuisible pour nos entreprises. Guy Parmelin est également directement impliqué dans l'accord avec les États-Unis sur les droits de douane. YVAIN GENEVAY Notre premier partenaire commercial reste toutefois l'Union européenne. Quel est votre avis sur le paquet d'accords avec l'UE? Depuis 2021, le Conseil fédéral insiste pour stabiliser nos relations avec l'UE. Le paquet actuel a impliqué six des sept départements et nécessité environ 200 rounds de négociations. Le message est clair: ce paquet est bénéfique pour la Suisse. Nous attendons la fin de la consultation. En 2021, c'est vous qui annonciez à Bruxelles la fin des négociations autour de l'accord-cadre. Aujourd'hui vous parlez au nom du Conseil fédéral sur le nouveau paquet. Mais vous, Guy Parmelin, pensez-vous que ce nouveau traité est bon? Que ce soit ce paquet avec l'UE ou les accords de libre-échange, il s'agit de la politique collégiale du Conseil fédéral, pas d'un de ses membres. Vous avez joué un rôle pour ramener les partenaires sociaux dans l'accord. Estimez-vous avoir fait votre devoir, ou comptez-vous vous engager dans les débats parlementaires ou lors de la votation? Une fois que le Conseil fédéral aura préparé son message, il le transmettra au parlement. En tant que chef du Département de l'économie, je suis responsable notamment du dossier sur la protection des travailleurs. Je représenterai ces aspects, tout comme mon collègue Albert Rösti le fera pour l'électricité. Tout est structuré. Jeudi, votre parti, l'UDC, saluait l'accord avec le Mercosur tout en critiquant le futur paquet avec l'UE. Que lui dites-vous? Que les deux sont importants? La politique du Conseil fédéral n'est pas celle des partis. Il arrive qu'un parti s'oppose à la position de l'un de ses membres au gouvernement. C'est normal dans notre système politique. Sur le dossier européen, le Conseil fédéral a pris une décision. Et il s'agit de la mettre en œuvre. Plus sur Guy Parmelin, le Mercosur et le libre-échange Newsletter «Dernières nouvelles» Vous voulez rester au top de l'info? «24 heures» vous propose deux rendez-vous par jour, pour ne rien rater de ce qui se passe dans votre Canton, en Suisse ou dans le monde. 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