
Économie: le peuple n'aura pas le dernier mot sur l'accord avec l'Inde
–
Le peuple suisse n'aura pas le dernier mot sur l'accord avec l'Inde
À l'issue du délai référendaire, personne n'a contesté ce traité de libre-échange. Les Verts préfèrent concentrer leurs forces sur le Mercosur.
Florent Quiquerez
Une vue de Mumbai, la ville la plus peuplée de l'Inde.
AFP
Abonnez-vous dès maintenant et profitez de la fonction de lecture audio. S'abonnerSe connecter BotTalk
En bref : L'accord de libre-échange avec l'Inde devrait entrer en vigueur cet automne déjà.
Le traité supprimera 95% des droits de douane sur les exportations industrielles suisses.
Les Verts ne l'ont pas contesté, mais menacent de lancer un référendum contre l'accord avec le Mercosur.
Son impact environnemental inquiète en effet davantage que celui de l'accord avec l'Inde.
L'événement est majeur pour l'économie, mais il est passé inaperçu. L'accord de libre-échange avec l'Inde va pouvoir entrer en vigueur. Le délai pour le dépôt d'un référendum a expiré le 30 juin et personne n'a décidé de le saisir. Pour le conseiller fédéral Guy Parmelin, c'est un succès, après 16 ans de négociations.
À terme, 95% des droits de douane sur les exportations de produits industriels suisse seront supprimés. Le potentiel d'économie? 166 millions par an. «Un accord de libre-échange avec le pays le plus peuplé du monde arrive au bon moment», réagit EconomieSuisse, qui rappelle les «actuelles tensions géopolitiques et incertitudes en matière de politique commerciale». Allusion aux taxes de Donald Trump.
Le Mercosur est un autre accord «géant»
Mais la faîtière ajoute une dimension politique à l'affaire. L'absence de référendum montrerait «que l'opinion publique reconnaît l'importance de l'accord». L'allusion porte cette fois-ci sur la politique intérieure. Car un autre traité de libre-échange est sur toutes les lèvres: le Mercosur (Brésil, Argentine, Paraguay et Uruguay). La Suisse vient de conclure les négociations.
Lisa Mazzone, présidente des Verts.
J-P GUINNARD
Le contenu du paquet doit encore être publié, mais Les Verts menacent déjà de le torpiller dans les urnes. «En pleine canicule, le Conseil fédéral signe un accord au détriment du climat et de la forêt amazonienne, réagissait sa présidente Lisa Mazzone, juste après sa conclusion. Les Verts examineront les détails de l'accord, mais sont prêts pour le référendum.» Des déclarations à prendre au sérieux. En 2021, les opposants à l'accord avec l'Indonésie avaient convaincu 48,3% des votants.
L'importance de la forêt amazonienne
Face à ces velléités, Guy Parmelin rétorque que des avancées majeures ont été obtenues avec le Mercosur. «Le chapitre sur la durabilité couvre la protection du climat, la lutte contre la déforestation, un engagement pour la reforestation, des mesures strictes pour les droits des travailleurs et la participation des peuples autochtones. Un panel d'experts indépendant a aussi été créé pour surveiller l'application de l'accord. Ce sont autant de points réclamés par le camp rose-vert.»
Guy Parmelin, ministre de l'Économie.
Foto: Nicole Philipp
Pour Olivier Feller (PLR/VD) l'équation est simple. «Quand on parle de libre-échange, il y a deux écueils. Le premier est lié aux droits humains et à l'environnement. Avec cette question: est-ce que cela vaut la peine d'importer sur de longues distances des marchandises, qui ne sont pas produites selon nos normes. Le second est lié à l'agriculture et à tout ce que cela implique dans l'alimentation. Or, avec l'Inde, ces deux écueils ont été surmontés avec des garanties.»
«Il faudra voir les détails de l'accord avec Mercosur, mais si les mêmes garanties ont été obtenues, je ne vois pas pourquoi Les Verts devraient lancer un référendum. À moins qu'ils ne le fassent par pure stratégie politique.» Il serait en effet plus facile de polémiquer «sur le bœuf aux hormones ou la forêt amazonienne» que d'attirer l'attention sur l'Inde, qui – comme pays «non aligné et démocratique» à quelque chose de «sympathique».
Une analyse que ne partage pas le vice-président des Verts, Nicolas Walder (GE). «L'accord avec l'Inde n'a que peu à voir avec celui du Mercosur. Le premier n'est pas parfait, mais on peut vivre avec. Même si nous regrettons qu'il n'y ait pas de critère de durabilité dans les investissements prévus, nous saluons la volonté d'investir pour développer l'économie indienne et non pas uniquement d'exploiter ses ressources.»
Et d'insister: «Pour le Mercosur, l'impact potentiel en termes de biodiversité et d'environnement est d'une tout autre ampleur, notamment en raison de l'agriculture. Ce secteur n'est pas directement concerné par l'accord avec l'Inde, qui ne cherche pas à exporter à tout prix dans ce domaine. La logique dans les pays du Mercosur est tout autre. C'est précisément cette hausse des exportations agricoles, en particulier la viande, qui met en danger la forêt amazonienne et tout ce qu'elle représente en termes d'environnement et de biodiversité.»
L'accord doit désormais passer devant le parlement. On saura courant 2026 si le peuple aura le dernier mot.
Newsletter
«Dernières nouvelles»
Vous voulez rester au top de l'info? «24 heures» vous propose deux rendez-vous par jour, pour ne rien rater de ce qui se passe dans votre Canton, en Suisse ou dans le monde.
Autres newsletters
Se connecter
Florent Quiquerez est journaliste à la rubrique Suisse depuis 2015. Spécialisé en politique, il couvre avant tout l'actualité fédérale. Auparavant, il a travaillé comme correspondant parlementaire pour les Radios Régionales Romandes. Plus d'infos
Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.
Hashtags

Essayez nos fonctionnalités IA
Découvrez ce que Daily8 IA peut faire pour vous :
Commentaires
Aucun commentaire pour le moment...
Articles connexes


24 Heures
2 days ago
- 24 Heures
Comment l'Inde mise sur une peinture spéciale pour résister aux températures invivables?
Le pays traverse chaque été avec des températures de plus de 40 degrés. Des ONG développent le recours aux peintures réflectives pour les toits des bidonvilles. Reportage. Emmanuel Derville - Correspondant à New Delhi Publié aujourd'hui à 10h00 La chaleur extrême, qui frappe l'Inde désormais chaque année, est un véritable défi pour les habitants des bidonvilles. Ici, à Mumbai (Bombay). Getty Images En bref: C'est une maisonnette de briques, plantée dans une ruelle, coincée entre deux bâtisses de même facture, mais plus haute. Ranil, une mère de famille d'une trentaine d'années, s'entasse là avec ses deux fils et son mari. L'unique pièce du logis de 18 m² peine à contenir le mobilier: un grand lit, une table de machine à coudre, un frigidaire, un évier. Avec quatre occupants, le logement situé dans le bidonville de J J Colony, dans l'ouest de New Delhi , devrait être un four en ce mois de juillet. Il fait 32 degrés dehors, même si la mousson a fait chuter le thermomètre de dix degrés. Sitôt à l'intérieur, la fraîcheur de l'air saisit le visiteur. Il n'y a pourtant pas de climatisation. Seul un ventilateur vrombit au plafond. Ranil se souvient de l'époque où la canicule étouffait son existence. Les températures franchissent les 40 degrés dès le mois de mai dans la capitale indienne avec des pointes à 45. «On ne pouvait pas fermer l'œil de la nuit avant qu'il fasse moins chaud vers 3 ou 4 h du matin. C'était impossible de travailler. J'arrivais à peine à faire un costume par jour», raconte cette couturière. Une peinture anticanicule qui se développe Il y a deux ans, une ONG indienne, Mahila Housing Trust ( MHT ), lui a proposé de repeindre son toit avec un revêtement blanc antichaleur. Cette peinture dite SRI (solar reflective index) est conçue pour renvoyer le rayonnement solaire au lieu de l'absorber. MHT prend en charge 80% des coûts, le reste est à la charge du bénéficiaire. «On a vu la différence en un mois. Je dors mieux. Désormais, je peux terminer deux costumes par jour», explique Ranil. La peinture anticanicule fait son chemin depuis une petite dizaine d'années en Inde. En Suisse aussi, des entreprises ont commencé à en vendre. Pendant la canicule de l'an dernier, l'aéroport de Genève a fait repeindre le toit du satellite 20 avec cet enduit. Mahila Housing Trust s'y est mise dès 2016. «La ville d'Ahmedabad, dans l'ouest du pays, préparait un plan contre la canicule et ils ont fait appel à nous pour qu'on repeigne les toits des quartiers pauvres. Trois mille maisons ont été couvertes en 2017, puis on est passé à 15'000 en 2019», explique Bhavna Maheriya, l'ingénieure en charge du projet. Qui poursuit: «La ville de Jodhpur a repris cette initiative en 2023. Nous en avons fait bénéficier 110 maisons d'un bidonville.» MHT est également intervenue sur plus de 200 habitations pauvres à New Delhi. Plusieurs études ont confirmé l'efficacité de la peinture anticanicule. Le Centre pour les renouvelables et les économies d'énergie (KAPE), un organisme rattaché au Ministère grec de l'nvironnement, a testé son efficacité dans un rapport paru en 2017. Les chercheurs ont appliqué une couche de peinture sur le toit d'une école à Athènes en juillet 2015 et constaté une baisse de la température intérieure de 1 à 2% dans les dix jours. L'école étant équipée de ventilateurs, la consommation électrique a diminué de 30%. La peinture a toutefois rendu le bâtiment plus difficile à chauffer en hiver. Des bidonvilles qui vivent mieux Une autre étude, parue il y a deux ans et réalisée sur une usine textile du Bangladesh par l'Université de Griffith, basée en Australie, a constaté un recul de deux degrés dans le bâtiment, mais pas que. «Le pouvoir réfléchissant des toits peints en blanc permet de réduire la température aux alentours et de minimiser les îlots de chaleur urbains», précisent les auteurs. À New Delhi, l'ONG écologique Chintan a fait repeindre 1000 habitations dans deux quartiers pauvres, il y a deux ans. Elle a constaté, dans un rapport sorti en mai, que le revêtement anticanicule avait réduit les variations de températures dans les logements dans une fourchette de quatre degrés contre six degrés pour ceux dont le toit n'avait pas été traité. «On est intervenu sur des maisons d'un seul étage. La température intérieure avait baissé de deux degrés», indique la directrice de Chintan, Bharati Chaturvedi. En Europe, les professionnels du secteur avertissent que cette peinture fonctionne mieux sur des bâtiments d'un étage comme les supermarchés ou les entrepôts. Sinon, la baisse de température se fait plutôt sentir au niveau supérieur. Une peinture encore chère pour les bidonvilles Chintan s'est aussi aperçue, après avoir inspecté 200 toitures traitées il y a deux ans, que la peinture s'était écaillée pour la totalité d'entre elles. «Il faut appliquer une couche tous les ans avant l'été», estime Bharati Chaturvedi. Le rapport de Chintan met en cause l'humidité, mais aussi le fait que beaucoup de foyers utilisent leur toit comme un espace de stockage, par manque de place, voire y installent leurs toilettes. Les allées et venues abîment le revêtement plus vite. La qualité compte aussi. Kiran, une femme de 30 ans, qui a refait son toit grâce à MHT en 2023 à J J Colony, en a fait l'expérience. «La température a baissé très vite et les enfants étaient devenus beaucoup plus calmes. On dormait mieux. On travaillait mieux. Hélas, ça n'a duré qu'un mois. D'après MHT, la peinture utilisée était périmée.» Kiran et son mari n'ont pas les moyens d'acheter un nouveau pot. «Elle coûte deux à trois fois plus cher qu'une peinture conventionnelle», pointe Bhavna Maheriya. MHT paie le pot de 5 litres 1800 roupies (17 francs) et il en faut jusqu'à deux par toiture alors que les logements ne dépassent guère les 40 m2. Bharati Chaturvedi estime que l'État doit intervenir pour développer l'usage de la peinture anticanicule: «C'est un produit de niche et les magasins n'en ont pas toujours en stock. Les entreprises doivent aussi travailler avec les instituts de recherche publics pour mettre au point des produits low cost.» Car en Inde, les vagues de chaleur extrême sont devenues un enjeu de santé publique. De plus en plus de grandes villes préparent des mesures avant la saison chaude pour aider la population à s'adapter. «Il y a vingt ans, les gens dormaient sur le toit en été, se souvient-elle. Ce n'est plus possible aujourd'hui. Les pouvoirs publics vont devoir réfléchir à élargir la protection sociale à des mesures d'aide contre la canicule.» Plus d'articles sur l'Inde Newsletter «Dernières nouvelles» Vous voulez rester au top de l'info? «24 heures» vous propose deux rendez-vous par jour, pour ne rien rater de ce qui se passe dans votre Canton, en Suisse ou dans le monde. Autres newsletters Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.


24 Heures
2 days ago
- 24 Heures
Êtes-vous dans la moyenne suisse du bonheur? Passez le test
Le sentiment de bonheur est en baisse. Les couples sans enfants et les retraités se sentent le plus épanouis. Les statistiques ont-elles raison? Passez le test. Publié aujourd'hui à 06h51 En bref: La Suisse bénéficie d'un niveau de vie parmi les plus élevés au monde. Ce confort matériel rend-il ses habitants heureux? Comment perçoivent-ils leur bien-être au quotidien et quels sont les profils les plus épanouis? Notre calculateur tente de répondre à ces questions, permet d'évaluer son niveau de satisfaction et de le comparer à celui du reste de la population. Wie hoch ist Ihre Zufriedenheit in Bezug auf das jetzige Leben? Cette moyenne est le résultat de la dernière enquête de satisfaction menée par la Confédération. Les couples sans enfants sont les plus heureux Étonnamment, le sexe n'a pas vraiment d'importance. Les femmes ne sont que légèrement plus satisfaites que les hommes. En revanche, l'âge est déterminant. À l'âge adulte, l'indice de bonheur augmente. C'est à partir de 65 ans, c'est-à-dire à l'âge de la retraite, que les Suisses sont les plus heureux. Le niveau d'éducation joue aussi un rôle essentiel. En général, plus le niveau d'éducation est élevé, et généralement le revenu qui l'accompagne, plus la satisfaction est importante. On observe aussi des différences significatives entre propriétaires et locataires. Par ailleurs, la composition du ménage joue un rôle crucial. Les couples sans enfants se déclarent plus satisfaits de leur vie que ceux qui en ont ou que les personnes vivant seules. Notre vie de famille et nos relations avec les autres ont un impact majeur sur notre bien-être général. Selon les derniers chiffres de l'Office fédéral de la statistique , le niveau moyen de satisfaction dans la population suisse s'élevait à 7,8 en 2023. Pourtant, il n'y a pas si longtemps, elle dépassait encore 8,2. Les habitants de notre pays sont donc de plus en plus malheureux, et cela pour de multiples raisons. Par exemple, le moral des employés suisses continue de diminuer. Selon un sondage annuel réalisé par le cabinet de conseil Gallup, près de 70% d'entre eux se disaient confiants dans leur vie personnelle avant la pandémie, alors qu'aujourd'hui, moins de la moitié partage ce sentiment. De nombreuses personnes sont mécontentes de leur rémunération et de leur temps libre, ce que confirment les statistiques de la Confédération. Beaucoup redoutent une détérioration de la qualité de vie en Suisse La hausse du coût de la vie pose un problème à un nombre grandissant de Suisses, tout comme l'individualisme croissant dans la société. À cela s'ajoute le climat politique international tendu. Selon une étude récente de l'EPF de Zurich, le sentiment de sécurité au sein de la population n'a jamais été aussi faible. La baisse d'enthousiasme chez les jeunes est fortement liée au temps qu'ils passent sur les réseaux sociaux. Des études révèlent que les jeunes âgés de 14 à 29 ans sont moins heureux que les générations qui les ont précédés et souffrent davantage de dépression. Face aux crises mondiales, beaucoup s'inquiètent pour leur avenir. La confiance dans le Conseil fédéral diminue, quel que soit l'âge des citoyens. Près d'une personne sur deux se sent délaissée par le gouvernement. Plus des deux tiers des personnes redoutent une diminution significative de la qualité de vie en Suisse durant les vingt prochaines années. Malgré tout, la population suisse reste parmi les plus heureuses au monde en comparaison avec d'autres pays. Les Finlandais seraient les plus heureux. La proportion de personnes très heureuses, avec une note de 9 ou 10 sur l'échelle, est de loin la plus élevée dans notre pays. La moyenne européenne est de 7,3. Tous les pays voisins, à l'exception de l'Autriche, se situent en dessous. Les Allemands sont particulièrement peu enclins au bonheur. Seules la Lettonie, la Grèce, la Bulgarie et la Turquie affichent un moral encore plus bas. En Suisse, on observe également des différences régionales. En général, les personnes qui vivent dans les campagnes se disent un peu plus enjouées que celles résidant dans les centres-villes densément peuplés. On serait plus heureux en Suisse alémanique qu'en Suisse romande et italienne. D'après les statistiques de la Confédération, les habitants de Suisse centrale sont les plus fortunés du pays. Traduit de l'allemand par Emmanuelle Stevan On se compare un peu au reste de la Suisse? Newsletter «Dernières nouvelles» Vous voulez rester au top de l'info? «24 heures» vous propose deux rendez-vous par jour, pour ne rien rater de ce qui se passe dans votre Canton, en Suisse ou dans le monde. Autres newsletters Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.


24 Heures
2 days ago
- 24 Heures
Commerce: Donald Trump annonce un accord «énorme» avec le Japon
Washington et Tokyo ont conclu ce mercredi un nouvel accord commercial, après des semaines de négociations. Publié aujourd'hui à 06h14 Le président américain Donald Trump à la Maison-Blanche, à Washington, le 22 juillet 2025. AFP Le président américain Donald Trump a annoncé la conclusion d'un accord commercial «énorme» avec le Japon, frappant d'une surtaxe douanière de 15% les produits de l'archipel exportés aux États-Unis et prévoyant selon Tokyo un allègement significatif pour les automobiles nippones. «Nous venons juste de conclure un énorme accord commercial avec le Japon», a indiqué mardi Donald Trump sur sa plateforme Truth Social, le qualifiant de «sans précédent». «Le Japon paiera des droits de douane réciproques de 15% aux États-Unis», a-t-il indiqué, précisant que cet accord avec Tokyo allait entraîner la création de «centaines de milliers d'emplois». Il a aussi mentionné des investissements japonais à hauteur de «550 milliards de dollars» sur le sol américain, sans détail si ce n'est que «90% des bénéfices seraient perçus par les États-Unis». «Une grande réussite» Le Japon, bien qu'allié-clé des États-Unis, est actuellement soumis aux mêmes droits de douane américains de base de 10% que la plupart des nations, ainsi qu'à des surtaxes de 25% sur les voitures et de 50% l'acier et l'aluminium. Et le pays était menacé au 1er août d'un relèvement à 25% des surtaxes généralisées «réciproques». Ces dernières seraient donc ramenées à 15%. «Nous pensons que c'est une grande réussite d'avoir pu obtenir la plus grande réduction (des surtaxes américaines) parmi les pays ayant un excédent commercial avec les États-Unis», s'est félicité mercredi le premier ministre japonais Shigeru Ishiba. L'annonce intervient alors que le négociateur Ryosei Akazawa effectuait son huitième voyage à Washington. «Mission accomplie», s'est-il réjoui sur X. «Nous avons travaillé dur pour garantir ce partenariat mutuellement bénéfique», a abondé le secrétaire américain au Trésor Scott Bessent. Automobile soulagée Selon Donald Trump, Tokyo a accepté d'ouvrir le Japon «au commerce des voitures et des pick-ups, du riz et d'un certain nombre d'autres produits agricoles, et à d'autres choses». Gonfler les importations de riz était ces derniers mois un tabou pour Tokyo, qui assurait défendre les intérêts des agriculteurs locaux. «Nous avons poursuivi les négociations dans le but de parvenir à un accord répondant à l'intérêt national du Japon et des États-Unis» et «rien n'impose des sacrices à nos agriculteurs», a simplement commenté Shigeru Ishiba, assurant que Tokyo n'abaisserait pas ses propres barrières douanières dans l'agriculture. Sur l'automobile, l'enjeu était de taille: l'économie nippone est dépendante du commerce extérieur, et l'automobile représentait l'an dernier presque 30% des exportations du Japon vers les États-Unis. Dans l'archipel, l'industrie automobile représente 8% des emplois, bien au-delà de Toyota, premier constructeur mondial. La Bourse de Tokyo s'envole Or, suite aux surtaxes américaines de 25% imposées depuis avril sur l'automobile, les exportations de voitures japonaises vers les États-Unis ont dégringolé d'un quart sur un an en mai et juin. Selon Shigeru Ishiba, l'accord conclu prévoit que ces surtaxes soient divisées par deux, et s'ajoutent aux droits de douane préexistants de 2,5% pour parvenir à une taxation finale de 15%. Ces informations ont fait s'envoler à la Bourse de Tokyo les titres des constructeurs automobiles: vers 04 h 30 heure suisse, Toyota bondissait de 13,65%, Nissan de 8,97% et Honda de 10,23%, dans un marché tokyoïte gagnant plus de 3%. L'accord intervient peu après des élections sénatoriales qui ont vu la coalition gouvernementale perdre sa majorité à la chambre haute, menaçant la position de Shigeru Ishiba. L'Europe «demain» Washington entend imposer à partir du 1er août de massives surtaxes douanières dites «réciproques», initialement prévues au 1ᵉʳ avril puis suspendues, à nombre de ses partenaires commerciaux, à moins que ces derniers ne concluent d'ici là des accords commerciaux avec les États-Unis. L'administration Trump a indiqué avoir à cette date conclu quatre accords: outre le Japon, le président américain a aussi annoncé mardi en avoir obtenu un avec les Philippines. Les États-Unis se sont par ailleurs déjà entendus avec le Royaume-Uni et le Vietnam. Lors d'une réception avec des élus républicains, Donald Trump a fait savoir mardi que «l'Europe (venait) demain et, le jour suivant, nous en avons d'autres qui viennent». Les États-Unis ont aussi conclu un accord de désescalade avec la Chine, après une montée des tensions commerciales entre les deux premières puissances économiques mondiales dans la foulée de l'annonce des droits de douane «réciproques». En lire plus sur les tarifs douaniers Newsletter «Dernières nouvelles» Vous voulez rester au top de l'info? «24 heures» vous propose deux rendez-vous par jour, pour ne rien rater de ce qui se passe dans votre Canton, en Suisse ou dans le monde. Autres newsletters AFP Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.