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Des centaines de logements HLM sont vendus chaque année et tout le monde peut y prétendre
Des centaines de logements HLM sont vendus chaque année et tout le monde peut y prétendre

Le Figaro

time6 days ago

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Des centaines de logements HLM sont vendus chaque année et tout le monde peut y prétendre

Si ces ventes visent en priorité les locataires du parc social, ces maisons et appartements peuvent aussi être achetés par le grand public. Le prix est généralement inférieur de 20% à celui du marché mais la bonne affaire n'est pas garantie. Des tarifs globalement inférieurs de 20% au prix du marché, des logements pas trop anciens (mais vieux de 10 ans au minimum) et la garantie de ne pas récupérer une passoire thermique (seuls les logements classés au moins E pour le DPE sont autorisés à la vente)... Voici quelques-uns des avantages des logements sociaux proposés à la vente. Et ce que l'on ne sait pas forcément, c'est que tout le monde peut se porter candidat, sans condition de ressources. « Pour tous les logements sociaux proposés à la vente, il y a toujours une priorité pour le locataire occupant qui se voit proposer une décote spécifique, rappelle Amina Mekkid, directrice adjointe au service commercial du bailleur social Clésence. Il peut aussi voir si sa famille directe souhaite le reprendre. Sinon, le logement est ensuite accessible en priorité aux locataires des différents bailleurs sociaux du département. Et ensuite, il est proposé à l'ensemble des acheteurs. » Rien que pour Clésence, filiale d'Action Logement présente dans les Hauts-de-France, les objectifs de ventes annuelles sont désormais de 220 logements par an. Ce bailleur social en vendait plutôt une centaine par an jusque-là. Pas moins de 1315 logements doivent être mis en vente dans la région au cours de l'année 2025. À Marle, en périphérie de Laon, cette maison de ville de 113 m² est affichée à 65.000 euros. Crédit Photo : Clésence Du côté de Soissons, un 3-pièces de 75 m² est affiché à 105.000 euros dans cette résidence. Crédit Photo : Clésence Parcours résidentiel Comment s'explique cette accélération ? « La vente sociale est une solution concrète pour fluidifier les parcours résidentiels et dynamiser nos territoires. Chacun doit pouvoir accéder à la propriété dans des conditions sécurisées. » souligne David Larbodie, directeur général de Clésence. Et en ces temps difficiles pour le logement, ces ventes permettent aussi d'améliorer la trésorerie. Selon les statistiques du bailleur, l'an dernier les trois quarts des ventes de l'an passé se sont conclues avec les locataires occupant le logement. Cela laisse tout de même un quart du marché aux «externes», que ce soit des locataires sociaux du département ou des acheteurs non sociaux. Évidemment, la transaction n'a pas forcément que des avantages: ces logements qui n'ont pas été repris par les locataires ne sont pas forcément les mieux entretenus du parc. Et restent la plupart du temps situés dans des quartiers à forte proportion de logements sociaux. Mais les bailleurs précisent que cela reste des lieux «attractifs», puisque ces logements doivent faire le plein de locataire. Une chose en sûre: même sans la décote spécifique accordée aux locataires du parc social, les prix restent assez doux: compter entre 75.000 euros pour un 3-pièces et près de 130.000 euros pour un pavillon, dans le cas de Clésence. Car pour tous ceux qui ne seraient pas attirés par la perspective de rachat d'un appartement en HLM, il faut bien voir qu'il y a dans le parc à vendre une petite proportion de maisons (de l'ordre de 10%) ainsi que des terrains à bâtir (quelques exemples à retrouver ici).

Expo, apéro, dodo : à Beauvais, la petite ville qui se métamorphose
Expo, apéro, dodo : à Beauvais, la petite ville qui se métamorphose

Le Figaro

time11-07-2025

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Expo, apéro, dodo : à Beauvais, la petite ville qui se métamorphose

GUIDE - Aux confins de la Picardie et des Hauts-de-France, la capitale de l'Oise écrit un nouveau chapitre de son histoire. Le quartier de la cathédrale est en pleine renaissance patrimoniale. C'est une nouvelle ère qui s'ouvre à Beauvais, la préfecture de l'Oise, à une heure et demie au nord de Paris. En plein centre-ville, le quartier épiscopal bénéficie d'un effet boost grâce à d'importants travaux de rénovation. Tous les yeux sont tournés vers la cathédrale Saint-Pierre. Ce chef-d'œuvre de l'art gothique, qui fête ses 800 ans cette année, fait l'objet d'un vaste chantier de restauration. Une programmation exceptionnelle accompagne cet octo-centenaire, notamment des « Nuits cathédrales », dont la prochaine se déroulera le 20 septembre autour de thématiques qui mettront en lumière l'histoire incroyable de ce monument : happenings culturels, spectacles, concerts, narrations artistiques… L'occasion de (re)découvrir la singularité de cet édifice, dont la hauteur des voûtes du chœur – 48,50 m, un record mondial pour ce type d'architecture – semble défier les lois de la gravité. L'effet est sublimé par les hautes fenêtres et les magnifiques vitraux qui font entrer une lumière multicolore et changeante. La cathédrale possède également un beau carillon du XIVe siècle, considéré comme l'un des plus anciens encore en fonctionnement, et une monumentale horloge astronomique du XIXe siècle, dotée de 52 cadrans. Et puis, contrastant avec la verticalité de la cathédrale située juste à côté, le bâtiment moderniste du Quadrilatère, dédié à l'art contemporain, a rouvert ses portes en avril après deux ans d'une ambitieuse réhabilitation. L'horloge astronomique. JB-Carillet À lire aussi Cathédrale de Beauvais: une restauration tant attendue Publicité Cet écrin pour la création, les arts et le patrimoine s'affirme désormais comme un lieu phare de la scène culturelle régionale. Le premier niveau accueille des expositions temporaires ainsi qu'une terrasse avec vue imprenable sur la cathédrale. Au sous-sol, on accède à la crypte archéologique, qui abrite d'exceptionnels vestiges gallo-romains (jusqu'alors non visibles du public), et on s'immerge dans les deux mille ans d'histoire de la ville grâce aux animations mises en place par le Centre d'interprétation et de l'architecture et du patrimoine (Ciap). Beauvais en majesté cet été ! Carte de Beauvais. Le Figaro Le Quadrilatère. 22, rue Saint-Pierre. Entrée gratuite. ; Visites 1. Mudo – Musée de l'Oise Situé juste à côté de la cathédrale, le Mudo a bénéficié d'une cure de jouvence qui lui a redonné tout son lustre. Aménagé dans l'ancien palais des évêques-comtes de Beauvais, un remarquable bâtiment d'architecture Renaissance et gothique, ce Musée des beaux-arts a rouvert ses portes le 22 mars dernier. La scénographie, renouvelée, offre une véritable immersion dans les courants artistiques des XIXe et XXe siècles à travers des peintures, des sculptures et des objets d'art. Parmi les œuvres maîtresses au premier étage, la gigantesque toile (45 m2 !) inachevée de Thomas Couture L'Enrôlement des volontaires de 1792, ainsi que trois Corot et un Sisley. Au deuxième étage, consacré au XXe siècle, deux magnifiques salles à manger complètes Art nouveau, reconstituées, font forte impression. La visite se termine dans les combles, où une spectaculaire charpente en chêne de 14 mètres de hauteur s'offre au regard. 1, rue du Musée. Entrée gratuite. Tél. : 03 44 10 40 50. Publicité 2. Manufacture nationale de la tapisserie L'art du tissage qui a valu à Beauvais la fondation en 1664 de la Manufacture royale de tapisserie par Colbert, ministre de Louis XIV, a perduré. Aujourd'hui, il est possible d'admirer les impressionnants métiers à tisser et le travail des liciers dans cette manufacture nationale, installée dans d'anciens abattoirs municipaux du XIXe siècle et rattachée au Mobilier national, à l'occasion de visites guidées d'une heure organisées par l'office du tourisme et lors des Journées du patrimoine. Une vingtaine de liciers y travaillent toujours. L'exécution d'une tapisserie est un travail de longue haleine pouvant durer cinq ans, voire plus. Une découverte fascinante d'un savoir-faire pluriséculaire. Manufacture nationale de la tapisserie. JB-Carillet 24, rue Henri-Brispot. Entrée : 5 €. Réservation obligatoire auprès de l'office du tourisme. Tél. : 03 44 15 30 30. Où dormir ? 3. Chez Hortense À 5 minutes du centre, cette maison de maître en brique a été entièrement rénovée dans un esprit contemporain. On oublie vite qu'elle est au bord d'une route passante (en journée). Passé la porte, on s'immerge dans un univers qui respire le calme et l'harmonie. Les trois chambres, à l'étage, sont baignées de lumière. Parquet, moulures, cheminée, utilisation judicieuse de notes de couleur, salles de bains de style néoindustriel avec douches à l'italienne et mobilier de qualité, la décoration s'appuie sur des valeurs sûres. Coup de cœur pour la chambre Marine, qui donne sur un grand jardin avec pelouse à l'arrière. Accueil souriant d'Olivia et Jean-Charles, un couple d'anciens Parisiens tombés sous le charme de la ville. Chez Hortense. JB-Carillet Publicité À partir de 104 € la chambre double. 26, rue d'Amiens. Tél. : 06 12 12 54 80. 4. Le Rhino Rayé Entièrement retapée, cette grande maison bourgeoise en brique de 1870 ne manque ni de caractère, ni de charme : beaux volumes, baies vitrées, parquet, salle de bains avec équipement dernier cri. Les petits plus : la localisation, dans une rue calme à quelques pas de la cathédrale, et un jardin clos sur l'arrière. Les trois chambres ont chacune une signature décorative personnalisée. Dans la première, nommée Arnaud, c'est la thématique du vélo qui domine ; la Jeanne se distingue par son ambiance scandinave ; quant à la Henri, lookée en noir et blanc et agrémentée d'une tubulure métallique au-dessus du lit, elle évoque un ancien atelier industriel. Tout pour plaire, jusqu'à l'accueil aux petits oignons de Dorothée. À partir de 100 € la chambre double. 6, rue Jules-Michelet. Tél. : 06 75 83 44 66. À lire aussi À Beauvais, le confinement du personnel dans un Ehpad a tourné au fiasco À table ! 5. Senso En plein cœur de Beauvais, le Senso compte parmi les valeurs sûres de la ville. Attablé dans la salle à la déco claire et épurée, aménagée dans un esprit « cave à manger », on se régale d'une cuisine de saison, à la présentation soignée, réalisée par le chef Allan Castellote. Les asperges et poireaux en vinaigrette sauce gribiche, les ravioles de Romans ainsi que le dessert tout chocolat sont un sans-faute. Plats 20-30 €, menus 26-65 €. Du mar. au sam. soir. 25, rue d'Agincourt. Tél. : 03 64 19 69 06. 6. La Gargouille Cette table gourmande bénéficie d'un emplacement idéal, juste en face de la cathédrale. L'intérieur, épuré, est rehaussé de murs habillés de bois blond, d'ardoise et de brique, et l'on voit la brigade s'activer dans la cuisine ouverte. Parmi les plats à découvrir, le carré de porc arrosé d'un jus aux épices, et le lieu jaune rôti aux herbes. En dessert, la déclinaison de chocolat au lait tient toutes ses promesses. Plats 32-45 €, menus 35-85 €. Du lun. au vend. soir. 75, rue Saint-Pierre. Tél. : 03 44 45 06 52. 7. Le Billot Végétariens, passez votre chemin. Un brin brasserie, un peu bistrot, presque bouillon, le Billot est un repaire de carnivores, réputé pour ses plats de viande de qualité cuisinés dans les règles de l'art : picanha de bœuf, filet mignon de porc au whisky, steak à cheval, jambon grillé, servis avec des accompagnements préparés maison. Aux beaux jours, on s'attable dans le jardin à l'arrière, un havre de paix à l'abri des regards. Plats 15-23 €, menus 20-25 €. Du lun. au vend. soir. 6, rue Philippe-de-Dreux. Tél. : 09 67 36 38 42. Expériences 8. La Brosserie française Fondée en 1845 à Beauvais, la Brosserie française a su faire évoluer un savoir-faire pointu. Classée Entreprise du patrimoine vivant, elle emploie aujourd'hui une trentaine de personnes (plus de 450 avant la robotisation) qui fabriquent une gamme variée de brosses à dents et de brosses à cheveux avec des matières premières (plastique recyclé, bois nobles) de haute qualité, labellisées Écocert. L'usine est ouverte à la visite. Une occasion unique de se familiariser avec de drôles de machines, dont la presse à empoiler (opération qui consiste à insérer des filaments dans les trous de la brosse). Au terme de la visite, la boutique nous retient : on craque pour les brosses à cheveux de la gamme Tracia, en olivier ou en bois de rose (une centaine d'euros tout de même) et les brosses à dents Édith, avec manche en coquille Saint-Jacques. 66, rue du Pont-d'Arcole. Visites organisées par l'office du tourisme, 8 €. Tél. : 03 44 15 30 30. ; 9. L'avenue verte London-Paris à vélo Cette véloroute internationale qui relie Paris à la capitale anglaise traverse le département de l'Oise, et notamment Beauvais. On peut louer un vélo pour s'engager sur cet itinéraire balisé et sécurisé jusqu'au village de Saint-Paul, à environ 7 km vers l'ouest. Après avoir quitté les faubourgs de la ville, on traverse un paysage bocager et bucolique qui annonce la Normandie toute proche. Aucune difficulté, le parcours est plat et roulant, en partie ombragé. On pédale jusqu'au jardin du peintre André van Beek, une pépite qui évoque un Giverny en miniature, débordant de couleurs au mois de juin (roses, nénuphars, glycines). Une halte bienvenue avant de rebrousser chemin jusqu'à Beauvais. L'avenue verte London-Paris à vélo. JB-Carillet Location de vélos auprès de BeauVélo, 78, av. de la République (à côté de la gare), 3 € la demi-journée. ; ; À lire aussi À Beauvais, un hôpital en première ligne face à l'épidémie de Covid-19 Excursions Méru, au Musée de la nacre et de la tabletterie Voici l'un des musées les plus insolites de la région. Installé dans une ancienne usine en brique rouge, à Méru, il met à l'honneur un savoir-faire local étonnant, qui a employé des centaines d'ouvriers jusque dans les années 1950 : la tabletterie, autrement dit la fabrication de petits objets du quotidien (dés, boutons, éventails, boules de billard, abaisse-langue…) à partir de matières premières naturelles telles que l'ivoire, l'écaille, l'os, etc. Au bourg de Méru, c'est la nacre, issue de coquillages importés, qui fut utilisée pour fabriquer des boutons, à partir du XIXe siècle. On découvre les ateliers, et les machines, dans leur jus pour certaines, et les différentes étapes de production : découpage, meulage, gravage, perçage… 51, rue Roger-Salengro, Méru (60). Tél. : 03 44 22 61 74. Entrée : 7 €. Gerberoy, le village jardin Impossible de ne pas tomber sous le charme de Gerberoy, à 23 km de Beauvais. Perché sur une butte, ce « Plus beau village de France » donne une impression de voyage dans le temps. Les ruelles pavées et pentues, les belles maisons à colombages, la tour-porte, les ateliers et galeries d'artistes et la profusion de fleurs créent une atmosphère apaisante. Splendides : les jardins Henri-Le- Sidaner, conçus par le peintre postimpressionniste du même nom, et le jardin des Ifs, bel exemple d'art topiaire, avec ses monumentaux ifs taillés (dont l'un en forme d'igloo), tous deux labellisés Jardins remarquables. À noter que le jardin des Ifs abrite également un excellent restaurant-salon de thé.

Perquisition au siège du RN : «Qu'ils arrêtent de faire les pleureuses», raille Xavier Bertrand
Perquisition au siège du RN : «Qu'ils arrêtent de faire les pleureuses», raille Xavier Bertrand

Le Figaro

time11-07-2025

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Perquisition au siège du RN : «Qu'ils arrêtent de faire les pleureuses», raille Xavier Bertrand

Pour le président des Hauts-de-France, les ennuis judiciaires du parti nationaliste montrent que ses dirigeants «ne sont pas aptes à gouverner le pays». La sulfateuse est de sortie. Invité sur BFMTV, Xavier Bertrand a frontalement attaqué le Rassemblement national (RN) après la perquisition de son siège parisien, mercredi 9 juillet, dans le cadre d'une enquête sur des soupçons de financement illicite. «Cela montre une chose : ses dirigeants ne sont pas aptes à gouverner notre pays, ils ne sont pas dignes de confiance», a cinglé le président du conseil régional des Hauts-de-France, qui assure que «les dirigeants du RN ont un problème avec l'argent public». «Ce n'est pas moi qui le dis, mais la justice», a-t-il souligné, en allusion à la condamnation du parti nationaliste dans l'affaire des «kits de campagne». À lire aussi L'Assemblée nationale, toujours au cœur de la stratégie de Marine Le Pen pour 2027 Publicité «Ils disent impunité zéro... mais pas pour eux» Le républicain a balayé d'un revers de la main les indignations des élus RN qui ont dénoncé un «acharnement» judiciaire. «Quand est-ce qu'ils vont arrêter de jouer les pleureuses ? Jean-Philippe Tanguy [invité de BFMTV la veille, NDLR] était en train de chouiner sur votre plateau. Tout ça c'est un rideau de fumée, c'est se présenter comme des victimes qu'ils ne sont pas», a lancé l'ancien ministre, qui pointe du doigt les contradictions du RN. «Ils disent impunité zéro... mais pas pour eux», a tancé Xavier Bertrand, qui leur reproche également une défense des policiers à géométrie variable. Alors que le parti nationaliste justifie son recours à des emprunts auprès de personnes physiques par le refus des banques françaises et européennes de lui prêter de l'argent, Xavier Bertrand juge cet argument obsolète. «Il n'y a pas qu'eux. La banque dans laquelle j'étais historiquement depuis 40 ans avait refusé également de me faire prêt», a confié l'élu régional, qui fait mine d'interroger : «Et puis, ça les autorisait à détourner des financements publics pour financer des kits de campagne hors de prix ?»

« Ça devient l'URSS ! » : cette note de l'Insee fait dévisser la droite et l'extrême droite
« Ça devient l'URSS ! » : cette note de l'Insee fait dévisser la droite et l'extrême droite

Le HuffPost France

time10-07-2025

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« Ça devient l'URSS ! » : cette note de l'Insee fait dévisser la droite et l'extrême droite

POLITQUE - « On est en URSS ou quoi ? » Décidément cette semaine, l'Insee a allumé la machine à réactions. Alors que la gauche accuse Emmanuel Macron d'être responsable du record de pauvreté en France, après la publication d'une enquête de l'institut, le Rassemblement national et des élus de droite, eux, ont jeté leur dévolu sur une autre note statistique consacrée à l'habitat. Dans un contexte de crise du logement, les chiffres s'avèrent particulièrement intéressants d'autant qu'ils portent sur le taux de sous-occupation. L'étude conclut que près de 8 millions de logements, soit un quart des résidences principales, sont largement sous-occupés en France, c'est-à-dire avec au moins trois pièces de plus que « nécessaire ». En l'occurrence il s'agit la plupart de temps de maison individuelle, dont les habitants sont propriétaires des 60 ans et plus et qui ont emménagé il y a plus de 30 ans. Le phénomène est plus prégnant dans les zones rurales, notamment dans les Hauts-de-France et le littoral breton. Côté ménages en activité, ce sont essentiellement les agriculteurs qui habitent des maisons très sous occupées. De potentiels électorats non négligeables pour le RN. Voilà une première tentative d'explication aux cries d'orfraies poussés par Marine Le Pen après la publication d'un article de BFMTV consacré à l'étude. « Non, mais ça devient l'URSS ! », a taclé la cheffe de file de l'extrême droite, avant de s'en prendre à l'étude en elle-même : « Et alors ? ! Vous allez obliger les Français à cohabiter ? ! Vous allez leur imposer d'héberger des gens chez eux ? ! Ça commence à bien faire maintenant ! S'ils ont envie d'avoir deux pièces de plus, c'est leur affaire, ils ont acheté leur maison ou la louent, c'est leur argent ! » Un message relayé sur X par ses troupes, mais aussi son allié UDR, Éric Ciotti. L'analyse vire carrément au complotisme L'Insee qui a effectué un travail de statistique, comme son intitulé l'y engage, à partir des données de recensement, se garde pourtant bien de critique ou de proposition politique. Visiblement, ce sont les formulations choisies par l'institut qui hérissent, en démontre la réaction de David Lisnard qui s'interroge faussement un tweet aux accents « urssistes » : « Qui décide de cette 'nécessité' et de ces 'besoins' ? La Direction Générale du Logement Standard, le Comité Suprême de l'Appartement Nécessaire, en lien avec les comités de surveillance de voisinage ? », se demande le maire de Cannes, estampillé LR libéral. Les deux élus ne sont pas les seuls à soupçonner l'Insee de pousser carrément au soviétisme ou au collectivisme. « Ce concept de 'sous-occupation' d'un logement est un ferment liberticide », accuse même un ancien candidat LR aux législatives, quand d'autres aux accents complotistes assurent que l'Insee, ou les journalistes d'ailleurs, « préparent le terrain » pour de nouvelles taxes ou forcer les propriétaires en question à loger des migrants. « Pour avoir l'idée de mener cette étude… ça naît forcément dans un esprit communist e. On va bientôt nous rationner en chambre », avance même une chroniqueuse des Grandes Gueules sur RMC. Rien que ça. Dès qu'il s'agit de questionner l'habitat individuel, le tropisme soviétique ressurgit. L'ancienne ministre du Logement Emmanuelle Wargon, ne le sait que trop bien. En estimant publiquement, en 2021, que la maison individuelle avec jardin est un non-sens écologique elle avait déclenché un tollé. « L'avenir soviétique de Madame Wargon, non merci ! », avait tonné une certaine… Marine Le Pen. La norme selon l'Insee L'Insee n'a pour le moment pas donné suite aux sollicitations du HuffPost. Mais les outrances de certaines réactions irritent parmi les chercheurs et même les politiques. Le député macroniste Stéphane Vojetta s'agace de voir politiser une étude importante, « notamment pour comprendre si certaines personnes sont contraintes par le système à occuper des biens trop grands par rapport à leurs souhaits, voire à leurs contraintes physiques. Nous savons que c'est notamment le cas dans le parc HLM ». Sylvain Catherine, professeur de finances à la prestigieuse école de Wharton aux États-Unis appelle lui aussi à un peu de bon sens, face à la « grosse confusion » entre des mesures statistiques et le « fait d'en tirer des conclusions normatives totalitaires » : « [la note] de l'INSEE ne contient aucun jugement moral ni de proposition politique ». Même rappel utile de la part de l'historien Hervé Joly, chercheur au CNRS. Il rappelle que l'étude ne comporte « aucun jugement de valeur », même si « on peut quand même s'interroger sur la pertinence du concept ». L'Insee prend lui-même des pincettes dans sa définition de la sous-occupation, il s'agit d'une « norme » du nombre de pièces « théoriquement nécessaire au ménage ». Un outil utilisé d'ailleurs dans d'autres notes et études. Dans cette norme, l'Insee comprend une pièce de séjour pour le ménage ; une pièce pour chaque couple ; une pièce pour chaque personne de 19 ans ou plus ne vivant pas en couple dans le ménage ; pour les personnes de moins de 19 ans, une pièce pour deux personnes si elles ont le même sexe ou ont moins de 7 ans, sinon, une pièce par personne. À cet égard, les pièces à usage exclusivement professionnel ainsi que les personnes séjournant ponctuellement dans le logement ne sont pas prises en compte dans le calcul de cette norme. Tout comme la pièce du café du commerce.

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