Dernières actualités avec #canicules


La Presse
6 days ago
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Météo… et théories du complot !
Canicules, incendies, inondations meurtrières… Les évènements météorologiques extrêmes se multiplient cet été encore, ici comme ailleurs. Des politiciens rationnels et responsables nous rappellent qu'il faut réduire davantage les émissions de gaz à effet de serre. Pendant ce temps, aux États-Unis, il y en a qui… traduisent en projets de loi leur obsession pour les traînées blanches tracées dans le ciel par les avions, ainsi que les inquiétudes à l'égard de la géo-ingénierie dans le domaine du climat. PHOTO JEFF AMY, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS La représentante Marjorie Taylor Greene La plus récente initiative du genre est celle de Marjorie Taylor Greene, membre de la Chambre des représentants du Congrès américain à Washington. Début juillet, elle a dit vouloir présenter un projet de loi qui va interdire « l'injection, la libération ou la dispersion de produits chimiques ou de substances dans l'atmosphère dans le but exprès de modifier la météo, la température, le climat ou l'intensité de la lumière solaire ». L'élue, une alliée de Donald Trump qui représente un des districts de l'État de Géorgie, est une habituée des controverses. Elle avait notamment laissé entendre l'automne dernier, en pleine saison des ouragans, que le gouvernement contrôlait la météo1. À l'époque, elle avait été ridiculisée. Cette fois, elle n'est pas seule à mener ce nouveau combat. Des politiciens républicains au sein de plusieurs États ont déjà pris les devants. L'élue républicaine a d'ailleurs promis que son projet de loi serait similaire à celui qui a été adopté en Floride un peu plus tôt cette année. Selon cette législation, dès le 1er octobre prochain, les aéroports publics devront rapporter « la présence de tout aéronef équipé de pièces, composants ou dispositifs utilisés pour l'émission, l'injection, la libération ou la dispersion intentionnelle de contaminants atmosphériques, dans le but d'influencer la température, la météo, le climat ou l'intensité de la lumière solaire ». Les contrevenants s'exposent à des amendes salées et à une peine pouvant aller jusqu'à cinq ans de prison. La politicienne floridienne à l'origine de cette loi, Ileana Garcia, aurait dit en mars dernier que plusieurs sénateurs de l'État sont « régulièrement » informés « d'inquiétudes et des plaintes concernant ces traînées de condensation, également appelées 'chemtrails' ». Que nous révèlent ces initiatives contagieuses chez nos voisins ? « C'est plus une question d'ordre sociologique, répond Frédéric Fabry, professeur de sciences océaniques et atmosphériques à l'Université McGill. Les gens se rendent bien compte que la météo n'est plus comme avant. On cherche une explication. Et si on n'aime pas l'explication des changements climatiques, il faut en trouver une autre. » Or, c'est une évidence, les élus républicains sont plus que jamais dans le déni au sujet de l'impact des changements climatiques. Sans compter que diverses théories du complot et d'autres délires en tous genres ont la cote au sein de l'administration Trump. Ça va des doutes au sujet des vaccins, alimentés par Robert F. Kennedy fils, à l'évocation d'un génocide blanc en Afrique du Sud2. Le cocktail est explosif. « Les Donald Trump de ce monde ont libéré la parole des gens qui se gardaient une petite gêne avant. Y compris des gens qui proposaient des choses complètement farfelues comme ce genre de projet de loi. Et là, tout est permis », explique l'expert en hydroclimatologie Philippe Gachon, au sujet de l'initiative de Marjorie Taylor Greene. Ce professeur de l'Université du Québec à Montréal (UQAM) avait, il y a deux ans, participé à un débat sur les changements climatiques avec des complotistes. Il dit constater que « la désinformation dans le domaine du climat augmente partout à travers le monde ». « Et ça a à voir, évidemment, avec la montée des réseaux sociaux et l'absence de contrôle de l'information sur ces réseaux », ajoute-t-il. La désinformation qui s'y propage peut pousser des législateurs « à proposer des choses qui ne sont pas basées sur des données probantes ». Les avions polluent, bien sûr. Mais ce que la science nous dit, au sujet des traînées blanches, c'est qu'il s'agit tout simplement d'air chaud et humide qui se condense rapidement quand il entre en contact avec l'air froid et humide. « Ce sont les mêmes traînées que lorsque vous expirez de l'air chaud et humide dans de l'air froid et humide en hiver ou que vous voyez les traînées de combustion de votre moteur », dit Frédéric Fabry. Philippe Gachon précise que cette théorie du complot, comme d'autres, « utilise hors propos certaines connaissances scientifiques pour les détourner de leur véritable finalité ». Ces traînées blanches ont par exemple un effet réel sur ce que le chercheur décrit comme « le bilan radiatif ». C'est-à-dire qu'à très haute altitude, elles auront un effet réfléchissant qui fera diminuer la quantité d'énergie solaire qui touchera le sol. Dans le même ordre d'idées, Frédéric Fabry explique qu'il est vrai de dire qu'on tente parfois d'intervenir sur la météo. Un exemple : les initiatives d'ensemencement des nuages. « C'est quelque chose qu'on fait depuis plusieurs décennies, soit pour dissiper des nuages, soit pour augmenter un peu la pluie localement, soit pour essayer de faire disparaître de la grêle », dit-il. Ce qui est faux, cependant, c'est ce qu'on a pu lire récemment sur les réseaux sociaux à ce sujet. Certains (dont un ancien conseiller à la sécurité de Donald Trump, Michael Flynn) ont fait un lien entre une opération d'ensemencement des nuages au début du mois de juillet au Texas et les inondations meurtrières qui se sont produites dans le centre de l'État3. Cette théorie-là ne tient pas la route non plus, affirment les scientifiques. Notamment parce que l'ensemencement des nuages a eu lieu deux jours avant le drame et qu'« on parle de pluies qui ont été assez intenses pour faire monter un petit fleuve de huit mètres », et non pas de petites précipitations qui peuvent être déclenchées par une telle opération, dit Frédéric Fabry. En s'enfonçant encore davantage dans l'ère du doute, nos voisins nous offrent un rappel utile : ce n'est pas en confiant notre destin aux conspirationnistes qu'on va améliorer notre sort. 1. Lisez le texte « C'est parce que les océans sont trop chauds, Madame Taylor Greene » 2. Lisez le texte du Washington Post « Under Trump, the government mobilizes in response to fringe theories » 3. Lisez le texte du Washington Post « He seeded clouds over Texas. Then came the conspiracy theories. » Qu'en pensez-vous ? Participez au dialogue


Le Parisien
6 days ago
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En Seine-Maritime, coup de chaux sur le pont de Brotonne
L'augmentation de la fréquence des canicules frappe de plein fouet les routes et les infrastructures notamment les ponts vulnérables aux hausses de température. En Seine-Maritime, les plus de 5 800 km de voies et 900 ouvrages d'art sont sous une étroite surveillance notamment les 1 300 m du pont de Brotonne à Rives-en-Seine qui permet de franchir la Seine. Depuis le vendredi 11 juillet, sa chaussée est toute blanche. Elle a été traitée avec du lait de chaux pour une expérimentation afin de ralentir la dilatation des métaux et garantir la stabilité, la durabilité et limiter les coûts d'entretien. Le lait de chaux est un mélange d'eau et de chaux éteinte « inerte pour l'environnement », explique Franck Invernizzi, directeur des routes du Département de Seine-Maritime. Il a déjà fait ses preuves depuis deux ou trois ans sur certaines portions de routes pour protéger le bitume. « Il s'épand alors avec un ratio de 20 g par m2. Il lutte contre le ressuage : quand il fait chaud, le bitume fond et les cailloux remontent à la surface et sont arrachés. Donc, la bande de roulement se désagrège plus vite et la tenue de route pour les automobilistes est moindre. Le lait de chaux rend la composition chimique plus solide. Le deuxième effet est que, comme il est blanc, la route absorbe moins la chaleur de -10 °C. Cela améliore encore plus la solidité du bitume. » Fort de ce succès, Franck Invernizzi lance donc une nouvelle expérimentation en partenariat avec le Centre d'études et d'expertise sur les risques, l'environnement, la mobilité et l'aménagement (Cerema) pendant tout l'été : « Nous allons essayer de démontrer que le lait de chaux va diminuer la dilatation des aciers précontraints dans le béton pour éviter qu'il s'effrite. » « Avec la chaleur, le métal s'étire donc exerce des pressions. Un pont de 100 m peut s'allonger de 12 mm si la température augmente de + 10 °C, détaille Franck Invernizzi. Et comme, les normes de conception de l'époque (l'inauguration du pont de Brotonne a eu lieu le 9 juillet 1977, NDLR) , encore en vigueur n'ont pas tenu compte des grosses vagues de chaleur, plus fréquentes, nous voulons vérifier que le mélange, avec son effet gradient thermique protège le pont. Alors, au-delà de la bande de roulement, et comme nous connaissons les endroits qui souffrent, cela peut avoir également un bénéfice sur la structure dont l'entretien coûte 2 millions d'euros par an. » La facture pour les 11 000 m2 de traitement s'est élevée à 18 000 euros TTC, « ce qui est relativement peu cher pour prévenir d'éventuels problèmes, estime encore directeur des routes du Département de Seine-Maritime. Un traitement dure une semaine même avec des précipitations. Nous pourrons y recourir à chaque pic de chaleur. Avec nos capteurs sur place, nos observations visuelles régulières et nos deux antennes montées sur les pylônes centraux reliées à des satellites, nous allons analyser les effets tout l'été. Le pont de Brotonne est sous surveillance 24 heures/24. Après, nous adapterons », conclut Franck Invernizzi.


Le Figaro
13-07-2025
- Business
- Le Figaro
«L'impact potentiel des chaleurs estivales extrêmes pourrait doubler d'ici 2030» : quelles conséquences pour l'économie ? Les réponses d'Allianz Trade
Réservé aux abonnés Il faut s'habituer à vivre avec des canicules de plus en plus fréquentes. Mais leurs conséquences négatives sur l'économie, qui seront bien réelles, peuvent heureusement être atténuées. «Canicules, sécheresses et incendies de forêts s'érigent en nouvelle norme, ce qui a des incidences économiques considérables », avertit Ludovic Subran, directeur des investissements d'Allianz Trade, filiale de l'assureur allemand du même nom. Un jour de canicule = une demi-journée de grève Selon le spécialiste, «une journée de chaleur extrême (au-dessus de 32 °C) équivaut à une demi-journée de grève». Au-delà de cette température, la capacité physique de travail dégringole de 40% et à partir de 38 °C, la chute est de l'ordre des deux tiers. Pour cette raison, le nombre d'heures potentiellement travaillées pourrait reculer de 2,2% au niveau mondial. Le PIB de 2025 risque d'en prendre pour son grade : selon Allianz Trade, les dernières vagues de chaleur pourraient cette année coûter 1,4 point de croissance à l'économie de l'Espagne, et jusqu'à 0,3 point en France, mais seulement 0,1 point en Allemagne, soit globalement 0,5 point pour l'Union européenne. Sans oublier le reste du monde : 1 point pour la Chine et 0,6 point pour les…


24 Heures
12-07-2025
- Science
- 24 Heures
Pourquoi certains supportent les grosses chaleurs et d'autres non
Les canicules rendent certaines personnes amorphes, alors que d'autres jubilent. Le corps a plusieurs moyens de gérer sa température, mais chaque organisme agit différemment. Publié aujourd'hui à 14h27 Les fortes chaleurs? Véronique Pilloud en redemande! La Vaudoise est de celles qui frissonnent quand le mercure n'explose pas. CHANTAL DERVEY En bref: Bien que nous soyons habitués aux changements de saison et de température, l'expérience d'une canicule peut être insupportable à certaines personnes. Alors que d'autres n'y voient rien à redire. Deux Vaudoises nous racontent dans quel camp elles se situent (ci-dessous) . Mais Pourquoi de telles différences? Le système vasculaire «L'organisme a à disposition différents moyens pour gérer sa température, dont le système vasculaire cutané, explique le Dr Mathieu Saubade, médecin du sport au CHUV et à Unisanté, à Lausanne. Ce système est composé de vaisseaux sanguins situés dans le derme, sous la peau. Lorsqu'il fait chaud, ces derniers se dilatent, ce qui augmente le flux sanguin cutané et favorise la dissipation de la chaleur vers l'extérieur. À l'inverse, en hiver, les vaisseaux se contractent, empêchant celle-ci de s'échapper. Cette capacité de vascularisation est différente d'une personne à une autre.» Autrement dit, celles et ceux qui deviennent vite rouges lorsqu'il fait chaud ont un système vasculaire cutané réactif. Contrairement aux personnes qui gardent une peau blanche, même en plein soleil. Les glandes sudoripares «Un autre système de thermorégulation est la transpiration, poursuit le spécialiste. Tout le monde possède plus ou moins la même quantité de glandes sudoripares, mais elles ne fonctionnent pas de la même façon d'un individu à un autre. Certaines personnes transpirent beaucoup. Cela fait chuter leur température par évaporation de la sueur, alors que d'autres moins. Elles parviennent donc moins bien à évacuer la chaleur et la supportent mal.» Le cerveau et le mental Une autre composante essentielle de la thermorégulation, qui varie énormément d'un individu à un autre, est le ressenti. Mathieu Saubade précise: «L'hypothalamus, situé dans le cerveau, est le principal thermostat de l'organisme. Chaque personne a un seuil de tolérance neuroendocrinien différent. La génétique l'explique en partie, mais aussi nos expériences de gestion du chaud ou du froid. Une personne qui aura été traumatisée un jour de grand froid aura plus de difficulté à gérer les frimas que quelqu'un qui n'a pas vécu ce type d'expérience. Le mental est très puissant, et celles et ceux qui ont l'habitude de se soumettre à des efforts ou à des températures extrêmes supportent mieux la canicule ou les hivers rigoureux.» Résister à la canicule, ça s'entraîne! Avec des étés de plus en plus torrides, les personnes qui ne supportent pas la chaleur ne doivent pas pour autant se résoudre à souffrir. «Il est possible d'entraîner l'organisme à mieux gérer les températures. Les sportifs sont d'ailleurs en général plus efficaces dans leur thermorégulation car ils ont l'habitude de transpirer. Faire des saunas régulièrement, ainsi que des bains froids entraîne le système cardiovasculaire et les glandes sudoripares à bien travailler», explique Mathieu Saubade. Pour entraîner le mental, rien de tel que de s'entourer de personnes de confiance déjà habituées à ces pratiques, et y aller progressivement rend l'expérience ludique et plus aisée. «L'an dernier, j'ai passé mes vacances réfugiée à la cave» La Chablaisienne Céline Rochat supporte mal les températures caniculaires de l'été. À la maison, elle multiplie les stratégies pour garder un maximum de fraîcheur. CHANTAL DERVEY Comme beaucoup de gens, Céline Rochat est une adepte de l'application de MétéoSuisse. Mais la quadragénaire n'est pas à l'affût des jours ensoleillés. Ce sont plutôt les baisses de température qu'elle guette, voire la pluie. «Je fuis la chaleur. Dès qu'il fait beau et chaud, je me sens amorphe. J'ai mal à la tête et la nausée. Je deviens irritable et j'évite de mettre le nez dehors. L'été dernier, j'ai passé mes vacances à la cave à faire des puzzles en regardant les Jeux olympiques!» Pour échapper aux grandes chaleurs, cette habitante du Chablais essaie de s'évader en forêt ou en altitude quand elle le peut. Elle admet ne pas être très dynamique pendant la belle saison: «Je ne trouve pas l'énergie pour faire des activités. J'ai l'impression que plus les années passent, moins je supporte le chaud. Lors de notre séjour en Corse en famille, à la fin du mois de juin, nous avons passé les heures les plus chaudes de la journée à traquer les lieux climatisés! Lorsque nous choisissons une résidence de vacances, la présence d'air conditionné est indispensable.» Dans sa maison, les ventilateurs tournent sans arrêt, que ce soit au salon ou dans sa chambre à coucher. Céline Rochat retrouve le sourire et l'énergie en hiver. «J'aime m'emmitoufler et je n'ai jamais peur d'avoir froid. La pluie ne me dérange pas non plus.» «Les soirs d'été, je me couvre, sinon j'ai froid» Même en période de canicule, Véronique Pilloud sort la petite laine à la nuit tombée. CHANTAL DERVEY Véronique Pilloud est une des rares personnes à ne pas craindre la canicule. Rencontrée par une journée ensoleillée sur sa terrasse à Grandvaux, elle ne semblait pas pâtir de la chaleur. «Je suis une grande frileuse. Ces jours-ci, je trouve qu'il fait bon. Habituellement, les soirs d'été, je me couvre pour ne pas avoir froid. Les seules soirées où je ne suis pas obligée de faire cela, c'est lors de la canicule.» La quinquagénaire frissonne à la moindre baisse de température. «De mai à octobre, je porte un foulard ou une étole. Le ski est terrible pour moi, car je dois prévoir suffisamment de couches pour ne pas être frigorifiée. En vacances, si on part se balader puis on enchaîne avec un souper au restaurant, j'anticipe en mettant des chaussures fermées et prenant une petite laine.» Même chez elle, Véronique Pilloud grelotte. «La nuit, je place deux bouillottes dans le lit et malgré cela j'ai froid! Parfois, je n'arrive pas à dormir tellement je suis gelée.» Si elle le pouvait, elle partirait rendre visite à sa sœur qui vit à Singapour tous les hivers. «C'est très humide là-bas, mais cela ne me dérange pas. Je suis tellement contente d'avoir enfin chaud!» Pendant les nuits de canicule, début juillet, alors que le mercure ne chutait que de quelques petits degrés, Véronique Pilloud a pu dormir sur ses deux oreilles avec un drap pour seule couverture. À propos de la canicule Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.


24 Heures
11-07-2025
- Politics
- 24 Heures
Le PLR accuse les Verts de vouloir «faire souffrir» les Suisses
Face aux canicules, faut-il bénir ou bannir la climatisation? Les conseillers nationaux valaisans Philippe Nantermod (PLR) et Christophe Clivaz (Vert) s'opposent. Publié aujourd'hui à 06h54 Les conseillers nationaux valaisans Philippe Nantermod (PLR) et Christophe Clivaz (Vert). Anthony Anex-Alessandro Della Valle-Keystone En bref: Le PLR a fait transpirer les Verts en fin de semaine dernière. Dans un communiqué publié vendredi, les libéraux-radicaux accusent les écologistes de militer pour l'interdiction de la climatisation dans plusieurs cantons. Ils citent au passage l'exemple de Genève, où les conditions sont très strictes en matière de «climatiseurs de confort», jusqu'à devoir présenter un certificat médical pour justifier de la nécessité de l'installation. Le PLR voit dans ces restrictions le «symbole d'une bureaucratie déconnectée de la réalité» et une politique volontairement punitive qui met en danger les plus vulnérables. «Fake news», répondent les Verts, tout en déplorant les «solutions court-termistes» de la droite face au réchauffement climatique. Focus sur les arguments des deux camps avec les conseillers nationaux valaisans Philippe Nantermod (PLR) et Christophe Clivaz (Les Verts). Philippe Nantermod: «Planter des arbres, c'est bien, mais c'est aujourd'hui que les gens ont chaud» Les Verts se défendent de prôner une interdiction pure et simple. Vous mentez? Ils n'utilisent pas le mot «interdiction», mais quand vous écoutez les interventions de certains députés au Grand Conseil genevois, qui demandent des comptes sur le nombre d'installations et tentent de les limiter au maximum, cela revient à interdire. Dans les faits, ils tolèrent uniquement la climatisation dans les lieux où c'est moralement acceptable, notamment les hôpitaux. Comme eux, nous prônons d'autres méthodes, y compris naturelles, mais nous pensons qu'elles ne sont pas incompatibles avec la climatisation. Au contraire, elles sont complémentaires. D'ailleurs, tout le monde n'a pas les possibilités financières ou techniques de faire isoler le bâtiment dans lequel il vit. Au passage, je constate que ce sont en général des municipalités de gauche qui s'opposent aux bâtiments hauts, créateurs de zones ombragées, ou qui font des ôdes au béton en plein centre-ville. Vous pensez vraiment que les écologistes cherchent à punir les Suisses? Les Verts adoptent une approche rédemptrice, comme s'il fallait interdire la climatisation pour que les Suisses souffrent parce qu'ils sont en partie responsables du réchauffement climatique. Il n'y a qu'en Europe que l'on s'impose ce genre de réflexions. Nous pouvons discuter de ce que la Suisse fait ou pas pour réduire ses émissions de CO2, mais la réalité, c'est qu'aucun modèle ne prévoit une baisse des températures dans le futur. Il faut donc une réponse directe aux canicules. Planter des arbres, c'est bien, mais ils ne poussent pas en trois mois. Or, c'est aujourd'hui que les gens ont chaud. Vos opposants vous reprochent justement une vision court-termiste. C'est objectivement faux de prétendre que la climatisation va aggraver le réchauffement climatique. En Suisse, elle fonctionne grâce à l'hydraulique, au nucléaire et au solaire. Il y a aussi de nouvelles méthodes avec moins de gaz réfrigérants. Alors, oui, ça évacue la chaleur vers l'extérieur et le risque, lorsque tout le monde l'utilise en même temps, c'est d'augmenter la température de 0,5 degré en centre-ville. Mais nous parlons de très courtes périodes durant lesquelles les gens ne s'éternisent pas nécessairement dans les rues. Ça n'a rien à voir avec l'utilisation continue des radiateurs en hiver. Pour autant, est-ce qu'on imaginerait interdire le chauffage lorsqu'il fait froid? Christophe Clivaz: «Nous n'allons pas laisser mourir les gens dans les hôpitaux» Vous avez réagi au communiqué du PLR sur les réseaux sociaux. Qu'est-ce qui vous a fait bondir? La façon de faire me dérange. Le PLR use d'exagérations, voire de mensonges afin de faire passer les Verts pour des ayatollahs. M. Nantermod pointe du doigt l'une de mes interpellations de 2022 alors qu'elle concernait les climatiseurs mobiles et que le mot «interdiction» n'y figure pas. Tout simplement parce que ce n'est pas la volonté des Verts. Ce que nous disons, c'est qu'une généralisation de la climatisation mécanique est une «maladaptation» qui va répondre à un problème, le réchauffement climatique, en l'accentuant. Je regrette qu'il soit devenu si difficile de discuter de manière apaisée et documentée et que certains cherchent à combler le creux de l'été par des attaques déplacées. Qu'est-ce qui est acceptable en matière de climatisation? En plus de la végétalisation, qui offre une climatisation naturelle, il faut utiliser les moyens passifs, par exemple la ventilation et l'isolation, tout en conservant des climatiseurs dans les lieux où il n'y a pas d'autres solutions. Nous n'allons pas laisser mourir les gens dans les hôpitaux ou infliger des salles de classe à 35 degrés aux enfants, c'est évident. Pour le PLR, la climatisation est forcément mécanique, c'est-à-dire que l'on refroidit un endroit en expulsant la chaleur vers l'extérieur. Bien sûr que ça améliore la qualité de vie, mais uniquement de celui qui l'utilise! À l'extérieur, les cyclistes et les piétons doivent en supporter les conséquences. En parlant de climatisation acceptable, il serait bien de la chiffrer. Est-ce que c'est 25 degrés? 28 degrés? Le PLR souligne que les climatiseurs «fonctionnent à l'électricité neutre en CO2» et que le nombre restreint d'installations n'est pas de nature à aggraver les pics de chaleur. Aujourd'hui, c'est vrai, mais demain? C'est justement pour ça que nous refusons une généralisation. Si le nombre de climatiseurs devait augmenter, il faudrait voir à quel point la hausse de consommation d'énergie propre entraînerait un report d'autres secteurs vers les énergies fossiles. Mais je me réjouis de constater que le PLR réaffirme, dans son communiqué, son engagement vers «l'objectif du zéro net». Jusqu'ici, à Berne, j'ai plutôt constaté que la droite avait une posture résignée et que nous travaillions sur des mesures d'adaptations au réchauffement climatique plutôt que sur de véritables objectifs de réduction des émissions. Climatisation Newsletter «La semaine valaisanne» Découvrez l'essentiel de l'actualité du canton du Valais, chaque vendredi dans votre boîte mail. Autres newsletters Romaric Haddou est journaliste à la rubrique Vaud et régions depuis 2016. Il couvre en particulier le domaine de la santé. Plus d'infos Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.