
Pourquoi certains supportent les grosses chaleurs et d'autres non
Les fortes chaleurs? Véronique Pilloud en redemande! La Vaudoise est de celles qui frissonnent quand le mercure n'explose pas.
CHANTAL DERVEY
En bref:
Bien que nous soyons habitués aux changements de saison et de température, l'expérience d'une canicule peut être insupportable à certaines personnes. Alors que d'autres n'y voient rien à redire. Deux Vaudoises nous racontent dans quel camp elles se situent (ci-dessous) . Mais Pourquoi de telles différences? Le système vasculaire
«L'organisme a à disposition différents moyens pour gérer sa température, dont le système vasculaire cutané, explique le Dr Mathieu Saubade, médecin du sport au CHUV et à Unisanté, à Lausanne. Ce système est composé de vaisseaux sanguins situés dans le derme, sous la peau. Lorsqu'il fait chaud, ces derniers se dilatent, ce qui augmente le flux sanguin cutané et favorise la dissipation de la chaleur vers l'extérieur. À l'inverse, en hiver, les vaisseaux se contractent, empêchant celle-ci de s'échapper. Cette capacité de vascularisation est différente d'une personne à une autre.»
Autrement dit, celles et ceux qui deviennent vite rouges lorsqu'il fait chaud ont un système vasculaire cutané réactif. Contrairement aux personnes qui gardent une peau blanche, même en plein soleil. Les glandes sudoripares
«Un autre système de thermorégulation est la transpiration, poursuit le spécialiste. Tout le monde possède plus ou moins la même quantité de glandes sudoripares, mais elles ne fonctionnent pas de la même façon d'un individu à un autre. Certaines personnes transpirent beaucoup. Cela fait chuter leur température par évaporation de la sueur, alors que d'autres moins. Elles parviennent donc moins bien à évacuer la chaleur et la supportent mal.» Le cerveau et le mental
Une autre composante essentielle de la thermorégulation, qui varie énormément d'un individu à un autre, est le ressenti. Mathieu Saubade précise: «L'hypothalamus, situé dans le cerveau, est le principal thermostat de l'organisme. Chaque personne a un seuil de tolérance neuroendocrinien différent. La génétique l'explique en partie, mais aussi nos expériences de gestion du chaud ou du froid. Une personne qui aura été traumatisée un jour de grand froid aura plus de difficulté à gérer les frimas que quelqu'un qui n'a pas vécu ce type d'expérience. Le mental est très puissant, et celles et ceux qui ont l'habitude de se soumettre à des efforts ou à des températures extrêmes supportent mieux la canicule ou les hivers rigoureux.» Résister à la canicule, ça s'entraîne!
Avec des étés de plus en plus torrides, les personnes qui ne supportent pas la chaleur ne doivent pas pour autant se résoudre à souffrir. «Il est possible d'entraîner l'organisme à mieux gérer les températures. Les sportifs sont d'ailleurs en général plus efficaces dans leur thermorégulation car ils ont l'habitude de transpirer. Faire des saunas régulièrement, ainsi que des bains froids entraîne le système cardiovasculaire et les glandes sudoripares à bien travailler», explique Mathieu Saubade. Pour entraîner le mental, rien de tel que de s'entourer de personnes de confiance déjà habituées à ces pratiques, et y aller progressivement rend l'expérience ludique et plus aisée. «L'an dernier, j'ai passé mes vacances réfugiée à la cave»
La Chablaisienne Céline Rochat supporte mal les températures caniculaires de l'été. À la maison, elle multiplie les stratégies pour garder un maximum de fraîcheur.
CHANTAL DERVEY
Comme beaucoup de gens, Céline Rochat est une adepte de l'application de MétéoSuisse. Mais la quadragénaire n'est pas à l'affût des jours ensoleillés. Ce sont plutôt les baisses de température qu'elle guette, voire la pluie. «Je fuis la chaleur. Dès qu'il fait beau et chaud, je me sens amorphe. J'ai mal à la tête et la nausée. Je deviens irritable et j'évite de mettre le nez dehors. L'été dernier, j'ai passé mes vacances à la cave à faire des puzzles en regardant les Jeux olympiques!»
Pour échapper aux grandes chaleurs, cette habitante du Chablais essaie de s'évader en forêt ou en altitude quand elle le peut. Elle admet ne pas être très dynamique pendant la belle saison: «Je ne trouve pas l'énergie pour faire des activités. J'ai l'impression que plus les années passent, moins je supporte le chaud. Lors de notre séjour en Corse en famille, à la fin du mois de juin, nous avons passé les heures les plus chaudes de la journée à traquer les lieux climatisés! Lorsque nous choisissons une résidence de vacances, la présence d'air conditionné est indispensable.» Dans sa maison, les ventilateurs tournent sans arrêt, que ce soit au salon ou dans sa chambre à coucher.
Céline Rochat retrouve le sourire et l'énergie en hiver. «J'aime m'emmitoufler et je n'ai jamais peur d'avoir froid. La pluie ne me dérange pas non plus.» «Les soirs d'été, je me couvre, sinon j'ai froid»
Même en période de canicule, Véronique Pilloud sort la petite laine à la nuit tombée.
CHANTAL DERVEY
Véronique Pilloud est une des rares personnes à ne pas craindre la canicule. Rencontrée par une journée ensoleillée sur sa terrasse à Grandvaux, elle ne semblait pas pâtir de la chaleur. «Je suis une grande frileuse. Ces jours-ci, je trouve qu'il fait bon. Habituellement, les soirs d'été, je me couvre pour ne pas avoir froid. Les seules soirées où je ne suis pas obligée de faire cela, c'est lors de la canicule.»
La quinquagénaire frissonne à la moindre baisse de température. «De mai à octobre, je porte un foulard ou une étole. Le ski est terrible pour moi, car je dois prévoir suffisamment de couches pour ne pas être frigorifiée. En vacances, si on part se balader puis on enchaîne avec un souper au restaurant, j'anticipe en mettant des chaussures fermées et prenant une petite laine.»
Même chez elle, Véronique Pilloud grelotte. «La nuit, je place deux bouillottes dans le lit et malgré cela j'ai froid! Parfois, je n'arrive pas à dormir tellement je suis gelée.» Si elle le pouvait, elle partirait rendre visite à sa sœur qui vit à Singapour tous les hivers. «C'est très humide là-bas, mais cela ne me dérange pas. Je suis tellement contente d'avoir enfin chaud!» Pendant les nuits de canicule, début juillet, alors que le mercure ne chutait que de quelques petits degrés, Véronique Pilloud a pu dormir sur ses deux oreilles avec un drap pour seule couverture.
À propos de la canicule
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