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DIRECT. San Jose Earthquakes-New York Red Bulls (MLS 2025) en direct
Suivez en direct l'évolution du score et les statistiques du match opposant San Jose Earthquakes - New York Red Bulls qui se déroule au PayPal Park à San Jose, California


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Messi fait le spectacle au stade Saputo
Lionel Messi a marqué le deuxième but de son équipe à la 40 e minute Lionel Messi a dominé partout où il est allé, en Espagne comme en Ligue des Champions comme en Coupe du monde. Il ne lui manquait qu'une performance dominante au stade Saputo au palmarès de son illustre carrière. L'Inter Miami l'a emporté 4-2 face au CF Montréal dans l'enceinte de la rue Sherbrooke, samedi soir. Et Messi, comme pour faire plaisir à la majorité de partisans vêtus de rose, en a mis plein la vue, avec deux buts tout à fait spectaculaires. Son premier, à la 40e, a donné les devants 2-1 à son équipe. Et a fait se lever la foule du stade, qui venait pourtant de voir son équipe locale encaisser une deuxième fois après avoir pris les devants, en déjouant quatre joueurs du CFM dans la surface. Il a complété la séquence avec une frappe du pied gauche vers le coin opposé, sa signature. Son deuxième, en deuxième mi-temps, il était encore plus spécial. Encore une fois, quatre joueurs montréalais ont mordu la poussière. Le ballon a semblé lui coller au pied. Jusqu'à arriver devant un Jonathan Sirois qui ne pouvait rien faire, pour enfiler le 3-1 des Floridiens. L'ovation de la foule a été longue et sentie. Malheureusement pour les hommes de Marco Donadel, cet amour ne leur était pas destiné. Pour le CFM, ça a tenu un temps… Pourtant, pendant une bonne partie de ce match, les Montréalais ont été dans le coup. C'est eux qui ont ouvert la marque, dès la deuxième minute. Tout le monde dans le stade était incrédule, d'ailleurs. Mais que venait-il de se passer ? Messi, oui, encore lui, a surpris tout le monde. Mais pas de la façon dont il a habitué la planète foot. En repli défensif, tentant de remettre le ballon vers son gardien, l'Argentin a plutôt offert une passe décisive à Prince Owusu. L'Allemand n'en demandait pas tant. Confirmant sa belle allure des derniers matchs, Owusu a fait exploser le stade, de joie comme d'ébahissement, en enfilant son quatrième filet en quatre matchs. 1-0 Montréal, alors que plusieurs partisans cherchaient encore leurs sièges. Montréal s'est bien défendu par la suite. On les sentait rigoureux, concentrés. Jusqu'à ce que le rouleau compresseur des Herons se mette en marche. Les attaques floridiennes sont venues en vague. Jonathan Sirois a été solide, vraiment, à plusieurs reprises. À la 33e, Tadeo Allende a nivelé la marque, sur une passe de Messi, qui a donné les devants à son équipe 7 minutes plus tard, comme on le disait. PHOTO CHRISTOPHER KATSAROV, LA PRESSE CANADIENNE Tadeo Allende (21) Malgré tout, au retour des vestiaires, Montréal a continué d'avoir des occasions. Et des belles, notamment de la part de Dante Sealy, qui a péché par manque d'opportunisme. Et par Prince Owusu, qui a joué l'un de ses bons matchs avec le CF Montréal. Mais cet espoir s'est éteint lorsque Telasco Segovia a réussi le 3-1 pour Miami, sur une splendide frappe de loin. Parce que oui, le talent ne se limite pas aux quatres anciens Barcelonais de Miami. Par ailleurs, Jordi Alba, Sergio Busquets et Luis Suárez ont tous été titulaires pour ce match au stade Saputo. La marque a été complétée par Messi, à la 62e. La Pulga a continué de se donner en spectacle tout le match, lui qui a joué les 90 minutes de la rencontre. Au grand plaisir des fans en rose. Et au grand dam des partisans inconditionnels du Bleu-blanc-noir.


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Un dernier adieu à Diogo Jota et à son frère
Les funérailles de l'attaquant de Liverpool Diogo Jota et des son frère André Silva ont eu lieu à Gondomar, au Portugal, le 5 juillet 2025. Un dernier adieu à Diogo Jota et à son frère (Gondomar) Proches, anonymes, fans et acteurs du monde du soccer ont rendu samedi un dernier hommage à l'attaquant portugais de Liverpool Diogo Jota, mort à 28 ans d'un accident de la route avec son frère, lors d'obsèques à Gondomar, près de Porto (Nord), où ils ont grandi. Jérôme PIN Agence France-Presse La cérémonie, célébrée par l'évêque de Porto dans l'église principale de la ville, a rassemblé plusieurs joueurs de l'équipe du Portugal, dont Bernardo Silva, Bruno Fernandes, Danilo Pereira ou Joao Felix, et le sélectionneur espagnol Roberto Martinez. Le capitaine de Liverpool Virgil van Dijk était également là, apportant un ensemble de fleurs rouges en forme de maillot arborant le numéro 20 que portait le Portugais. PHOTO PEDRO NUNES, REUTERS Le capitaine de Liverpool Virgil van Dijk et son coéquipier Andrew Robertson transportent des couronnes de fleurs lors des funérailles de Diogo Jota et de son frère André Silva. La veille au soir, le défenseur néerlandais s'était déjà rendu, avec plusieurs de ses coéquipiers et leur entraîneur Arne Slot, à la chapelle ardente où était réunie la famille de l'attaquant des Reds et de son frère cadet, André Silva, qui jouait en deuxième division portugaise. Dans l'après-midi, l'international uruguayen de Liverpool Darwin Nunez, avait lui aussi fait le déplacement, de même que le premier ministre et le président portugais, ou encore l'agent de joueurs Jorge Mendes, le président du FC Porto et ex-entraîneur de l'Olympique de Marseille André Villas-Boas, ou le président de la Fédération portugaise de soccer. L'absence du capitaine de la Seleçao Cristiano Ronaldo a évidemment été remarquée, d'autant que la disparition précoce de Jota a suscité une vive émotion dans le milieu sportif et au-delà. Hommage d'Oasis Depuis Cardiff, au pays de Galles, le groupe emblématique Oasis lui a dédié la chanson Live Forever lors d'un concert qui a marqué leur retour sur scène après 16 ans d'absence. À Liverpool, près du stade d'Anfield où un registre de condoléances a été ouvert, des dizaines de supporters ont déposé des gerbes de fleurs, des ballons de baudruche en forme de cœur et des écharpes avec la mention « Repose en paix Diogo Jota ». PHOTO PETER BYRNE, ASSOCIATED PRESS Une femme rend hommage à Diogo Jota à l'extérieur du stade d'Anfield, le jour des funérailles du joueur de Liverpool, le 5 juillet 2025. En réaction au drame, le club a décidé de repousser la reprise de l'entraînement. Prévue vendredi avec une première vague de tests physiques, la rentrée des joueurs a été décalée à lundi. Plusieurs rencontres de l'Euro féminin et du Mondial des clubs ont été précédées d'une minute de silence en leur hommage. L'émotion était particulièrement forte avant le match entre Fluminense et Al-Hilal, dont les joueurs portugais Ruben Neves et Joao Cancelo ont éclaté en sanglots. Aussitôt après l'élimination du club saoudien, les deux joueurs ont quitté les États-Unis pour se rendre à Gondomar et assister aux funérailles. Jota et son frère ont péri dans un accident dans la nuit de mercredi à jeudi sur une autoroute du nord-ouest de l'Espagne. PHOTO FILIPE AMORIM, AGENCE FRANCE-PRESSE Des gens font la file à la chapelle funéraire pour la veillée funèbre de Diogo Jota et de son frère André Silva, le 4 juillet 2025 à Gondomar. « Toujours le sourire » Diogo Jota, qui s'était marié il y a une dizaine de jours avec sa compagne de longue date et mère de ses trois enfants, devait se rendre vers Liverpool en traversier depuis Santander, dans le nord de l'Espagne, quand il a eu son accident. Il lui avait en effet été déconseillé de prendre l'avion en raison d'une récente opération à un poumon, selon des médias. Le véhicule dans lequel étaient les deux frères, une Lamborghini Huracan de location selon les médias portugais, a fait une sortie de route avant de prendre feu. Le drame pourrait avoir été provoqué par l'éclatement d'un pneu au moment où la voiture était en train d'effectuer un dépassement. C'est à Gondomar, où ses parents vivent encore, que Diogo José Teixeira da Silva avait commencé à jouer au soccer avant de devenir célèbre sous le patronyme formé par la prononciation en portugais de la lettre « J », initiale de son deuxième prénom. « Je me souviendrai de lui comme de quelqu'un de très sympathique, très courtois, qui aimait tout le monde et qui avait toujours le sourire », a témoigné auprès de l'AFP un de ses anciens camarades de classe, Pedro Neves, un ouvrier spécialisé de 31 ans, rencontré près du terrain du Gondomar Sport Clube, ville où l'enfant du pays devenu vedette internationale a fondé une académie portant son nom.


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La dure ascension du pays de Galles vers l'Euro féminin
La Québécoise Rhian Wilkinson, entraîneuse-chef de l'équipe féminine de soccer du pays de Galles L'image était forte et, disons-le, bien choisie : Rhian Wilkinson, Québécoise à la tête de la sélection féminine du pays de Galles, les pieds campés sur le plus haut sommet gallois. C'était le 19 juin dernier. Ce jour-là, Wilkinson, née à Pointe-Claire, à l'ouest de Montréal, d'une mère galloise et d'un père anglais, s'était levée à 5 h du matin pour faire l'ascension d'environ quatre heures du mont Snowdon, ou « Yr Wyddfa », en gallois. Le but de l'exercice ? Annoncer au sommet son effectif pour l'Euro 2025, la toute première compétition majeure à laquelle participera l'équipe féminine du pays de Galles. Son premier match aura lieu ce samedi midi, contre les Pays-Bas, et sera diffusé à TSN4 et CTV. « Notre montagne » « J'ai utilisé l'image de la montagne comme motivation pour l'équipe », a expliqué Wilkinson en entrevue virtuelle avec La Presse, mercredi. Tout l'entretien s'est déroulé en français. « Nous avons fait l'ascension de notre montagne, a-t-elle ajouté, utilisant la métaphore du mont Snowdon pour illustrer le défi qu'a représenté la qualification du pays de Galles à son premier Euro. Il y a des endroits qui sont plus faciles, des endroits qui sont très difficiles. » Comme des matchs de qualification remportés aisément, et d'autres duels beaucoup plus laborieux. « Quand on a réussi à se qualifier, on a voulu [aller sur le mont Snowdon] pour donner de l'attention à l'équipe, en faisant quelque chose de différent, explique Wilkinson, triple olympienne médaillée de bronze aux JO de 2012 et 2016. Mais aussi pour montrer la beauté du pays ! » Le cœur n'y était pas Faisons quelques pas en arrière. La dernière fois que nous avions discuté avec Rhian Wilkinson, l'ancienne joueuse aux 181 sélections avec le Canada commençait son aventure à titre d'entraîneuse-chef des Thorns de Portland, en NWSL. Elle a été nommée en novembre 2021. Notre entrevue avait eu lieu en janvier 2022. Malheureusement, cet épisode s'est mal terminé. Bien que son équipe ait connu de beaux succès sportifs, elle a dû démissionner au mois de décembre de cette année-là après qu'une enquête eut révélé une relation avec l'une de ses joueuses. J'ai pensé que je ne voulais plus vraiment faire ce travail après Portland. J'ai fait des entrevues, j'ai eu des opportunités. Rhian Wilkinson Mais le cœur n'y était pas. Entre-temps, elle a épaulé sa « meilleure amie » Diana Matheson pour mettre sur pied la Super Ligue du Nord (SLN), au Canada. « C'était un bon travail. J'ai vraiment adoré ça. » (Pour l'anecdote, Wilkinson possède un abonnement de saison pour les Roses de Montréal, mais n'a pas pu assister à un match encore. C'est à l'horaire.) Deux clubs lui ont fait des offres, mais elle « n'avait pas l'énergie pour ça » à ce moment. Jusqu'à ce qu'elle lise sur l'internet, pendant ses vacances, que l'ancienne sélectionneuse du pays de Galles Gemma Grainger partait pour la Norvège. « Je n'ai pas pu dormir cette nuit-là. » « Une passion pour le pays » Rhian Wilkinson n'a pas de gallois que son nom. Elle a aussi des souvenirs forts d'une jeunesse partagée entre l'ouest de Montréal et le petit village où résident encore ses grands-parents ainsi qu'une bonne partie de sa famille élargie, Llantwit Major, dans le sud de la nation du Royaume-Uni. C'est aussi là qu'elle a élu domicile après sa nomination. Ce pays, c'est comme ma deuxième maison. C'est un pays qui me donne du calme. Rhian Wilkinson Après sa nuit d'insomnie, sans même avoir besoin de postuler, elle a reçu un courriel du directeur technique de la fédération galloise. « J'ai fait mes licences de coach là-bas, j'avais déjà des contacts. Ils m'ont appelée, et m'ont demandé si ça me tentait d'avoir une entrevue. » Elle en fera trois, ultimement. Nommée en février 2024, elle dit avoir reçu un très bel accueil dès son entrée en poste. « Je pense que le public a vraiment aimé que je ne sois pas juste une autre entraîneuse. J'étais vraiment quelqu'un qui avait une passion pour le pays. » PHOTO ANDREW BOYERS, ARCHIVES ACTION IMAGES Rhian Wilkinson (à gauche) parlant à ses joueuses durant un match du pays de Galles contre l'Italie, le 3 juin dernier Les résultats ne se sont pas fait attendre non plus. Son baptême de feu a eu lieu dans le cadre du début des qualifications pour l'Euro 2025, en avril 2024 : une victoire de 4-0 contre la Croatie, suivie d'un gain de 6-0 contre le Kosovo. Les matchs nuls de 1-1 et 2-2 contre l'Ukraine ont également fait partie des moments clés du parcours gallois. En demi-finale aller-retour des éliminatoires, il y a eu la remontée pour l'emporter 3-2 contre la Slovaquie. Puis, l'émotive finale gagnée 3-2 au total des buts contre l'Irlande, en décembre dernier. « Ce n'étaient pas des matchs faciles, raconte Wilkinson. On a commis des erreurs qui nous ont mises dans des situations qu'on devait surmonter. C'était important pour moi de voir que l'équipe en était capable. On a probablement eu la meilleure route jusqu'à la finale, parce qu'on a dû [gagner] des batailles. » Des regards marquants Le programme féminin du pays de Galles, qui existe depuis 1973, est passé près à quelques reprises de se qualifier pour un tournoi majeur. Rhian Wilkinson ne portait pas tout ce bagage en elle lorsqu'elle a mené la sélection jusqu'à cette réussite, il y a quelques mois. Mais ses joueuses, oui. « C'était très spécial, raconte la coach. Je ne vais jamais oublier ce [que j'ai vu] dans leurs yeux. Faire quelque chose pour la première fois, c'est toujours le plus difficile. Et maintenant, toutes les générations qui vont suivre vont s'attendre à ce que ce soit une équipe qui se qualifie. » La métaphore de l'ascension du mont Snowdon n'était pas anodine, donc. Et maintenant, d'autres montagnes se dressent devant les Galloises : celles de la Suisse, où se déroule l'Euro, du 2 au 27 juillet. « Nos objectifs sont de jouer d'une façon dont on pourra être fières, dit Wilkinson, qui nous a parlé du camp de base de son équipe, à Weinfelden, dans le nord du pays. Si on fait ça, on peut surprendre dans le tournoi. » Mais au-delà des résultats à ce premier Euro historique pour les Dragonnes, Rhian Wilkinson pourra, au minimum, se réconforter d'avoir retrouvé le plaisir du soccer dans la dernière année. « Ce n'est pas seulement un travail, dit-elle à propos de la sélection du pays de Galles. C'est vraiment une partie de mon cœur. »


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De Gatineau à la rébellion du Congo
(Goma, République démocratique du Congo) Le match de soccer vient de se jouer sous un soleil de plomb au stade de l'Unité de Goma lorsqu'un homme se lève à la tribune d'honneur, billets de banque à la main. Il progresse entre les gardes du corps aux lunettes noires, les soldats bardés de fusils d'assaut et de lance-grenades, les tireurs d'élite à l'affût sur les toits. « Voilà le vice-gouverneur Willy Manzi qui s'avance sur le terrain », s'exclame l'annonceur maison au micro, par-dessus le bruit de la foule extatique. Le politicien se fend d'un large sourire et commence à distribuer de l'argent aux joueurs de l'équipe victorieuse. Les billets sont verts. Ce ne sont pas des francs congolais, mais de précieux dollars américains. PHOTO MARTIN TREMBLAY, LA PRESSE Willy Manzi serre la main de Corneille Nangaa, chef de la rébellion congolaise, en marge d'un match de soccer au stade de Goma. « C'est la première fois que ces gens peuvent se réunir comme ça », se réjouit-il en regardant les gradins bondés. PHOTO MARTIN TREMBLAY, LA PRESSE Willy Manzi pendant le match du 15 juin dernier « Ils ont essayé, avant que nous chassions le gouvernement, mais quelqu'un a frappé le stade avec une roquette », raconte-t-il. PHOTO MARTIN TREMBLAY, LA PRESSE Les gradins étaient bondés pour ce « tournoi de la paix » organisé par le M23. Citoyen canadien fraîchement revenu en Afrique l'hiver dernier, Willy Manzi fait partie du noyau dur du M23, un groupe armé appuyé par le Rwanda qui a conquis un vaste territoire dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC). Dans leur nouveau fief de Goma, métropole de deux millions d'habitants située au pied d'un volcan fumant, les chefs comme lui se déplacent dans de rutilants VUS noirs et lancent des appels au peuple pour qu'il se joigne à sa lutte. PHOTO MARTIN TREMBLAY, LA PRESSE Des représentants du M23 parcourent les quartiers de Goma pour haranguer la foule et recruter de nouveaux soldats. PHOTO MARTIN TREMBLAY, LA PRESSE Des représentants du M23 parcourent les quartiers de Goma pour haranguer la foule et recruter de nouveaux soldats. PHOTO MARTIN TREMBLAY, LA PRESSE Des représentants du M23 parcourent les quartiers de Goma pour haranguer la foule et recruter de nouveaux soldats. PHOTO MARTIN TREMBLAY, LA PRESSE Des représentants du M23 parcourent les quartiers de Goma pour haranguer la foule et recruter de nouveaux soldats. PHOTO MARTIN TREMBLAY, LA PRESSE Des représentants du M23 parcourent les quartiers de Goma pour haranguer la foule et recruter de nouveaux soldats. PHOTO MARTIN TREMBLAY, LA PRESSE Des représentants du M23 parcourent les quartiers de Goma pour haranguer la foule et recruter de nouveaux soldats. 1 /5 Ils multiplient les rassemblements pour recruter des soldats dans leur armée où « tout le monde mange trois repas par jour », comme le scandent leurs recruteurs. Déjà, impossible de se déplacer en ville sans tomber sur un de leurs innombrables agents de renseignement en civil disséminés discrètement dans les lieux publics, où ils semblent tout voir et tout entendre. PHOTO MARTIN TREMBLAY, LA PRESSE Corneille Nangaa, dirigeant de l'Alliance fleuve Congo, une coalition politique réunie autour du M23. Le gouvernement congolais l'a condamné à mort par contumace. À titre de vice-gouverneur de la province du Nord-Kivu, M. Manzi est au cœur de ce nouveau pouvoir qui rêve de négocier des ententes avec les grandes puissances concernant les richesses immenses du pays, dont les minerais critiques utilisés dans la fabrication de téléphones intelligents, de voitures électriques et d'ordinateurs. PHOTO MARTIN TREMBLAY, LA PRESSE Des casques bleus de la Monusco se déplacent désormais sans armes à Goma, alors que le gros des forces multinationales qui appuyaient le gouvernement ont quitté la région. La semaine dernière, le Rwanda et le gouvernement congolais ont signé un accord de paix parrainé par le président américain, Donald Trump, pour tenter de mettre fin aux combats et donner aux États-Unis un accès aux richesses minières de la région. Le M23 a immédiatement mentionné ne pas être lié par l'accord et avoir l'intention de poursuivre sa lutte. Il demeure un acteur incontournable, avec ses dizaines de milliers de combattants bien équipés et entraînés. PHOTO MARTIN TREMBLAY, LA PRESSE Les combattants du M23 sont encore loin d'avoir déposé les armes. PHOTO MARTIN TREMBLAY, LA PRESSE Les combattants du M23 sont encore loin d'avoir déposé les armes. PHOTO MARTIN TREMBLAY, LA PRESSE Les combattants du M23 sont encore loin d'avoir déposé les armes. 1 /2 Willy Manzi a pris ses aises dans la luxueuse résidence officielle du vice-gouverneur, où ses gardes fouillent minutieusement les visiteurs, confisquant les appareils électroniques avant de les laisser entrer. Pour l'instant, sa femme et ses enfants demeurent au Québec, dans la modeste maison jumelée qu'il possède à Gatineau. Car la situation demeure volatile dans l'est de la RDC, déchiré par les conflits armés qui ont fait plus de six millions de morts et sept millions de déplacés en 30 ans. PHOTO MARTIN TREMBLAY, LA PRESSE Bien équipée, bien entraînée, l'armée rebelle a mis en déroute les forces du gouvernement à plusieurs reprises. « Envoyez-moi des PDG canadiens ! » À la mi-juin, une équipe de La Presse a pu rencontrer M. Manzi à Goma pour une entrevue de plusieurs heures, en plus de le suivre dans ses activités. Son parcours illustre le flou entourant ce que le Canada est prêt à tolérer de ses citoyens, lorsqu'il est question de renverser des gouvernements étrangers. Les autorités canadiennes sont, par exemple, intervenues récemment pour arrêter un Québécois qui fomentait un coup d'État armé en Haïti, mais elles ont laissé tranquilles les supporters de la rébellion congolaise, malgré des condamnations officielles d'Ottawa. PHOTO MARTIN TREMBLAY, LA PRESSE Willy Manzi dans la résidence officielle du vice-gouverneur où il habite désormais. Le Canada a plusieurs raisons de marcher avec nous. Willy Manzi, citoyen canadien et vice-gouverneur de la province du Nord-Kivu « Emmenez des entreprises canadiennes ici ! Envoyez-moi des PDG canadiens ! Nous pouvons leur donner des contrats ! », assure Willy Manzi. Il dit projeter un voyage au Canada pour chercher des appuis au sein du gouvernement et du milieu des affaires. Les membres du M23 détestent que leur guerre soit présentée comme une simple lutte pour le contrôle des ressources minières. Majoritairement issus de la communauté tutsie, ils disent avoir pris les armes pour se défendre, après les persécutions dont ils ont été victimes en RDC, au Rwanda et au Burundi. Ils montrent aussi du doigt la mauvaise gestion du pays par le gouvernement congolais établi à Kinshasa, la capitale située à 2200 kilomètres de Goma. Malgré son immense potentiel minier, agricole, hydroélectrique et forestier, la RDC fait partie des cinq pays les plus pauvres de la planète. La corruption y est rampante. PHOTO MARTIN TREMBLAY, LA PRESSE Des pillages ont laissé des marques sur plusieurs immeubles à Goma dans la foulée de la guerre. Assis dans sa salle à manger, Willy Manzi pose son iPhone sur la table, entre les assiettes débordantes que ses domestiques dressent pour le souper. « Dans ce téléphone, je suis convaincu qu'il y a des minerais du Congo. Nous avons des minerais partout ! Mais nous ne fabriquons rien. Nous ne sommes même pas capables de fabriquer des allumettes : nous devons les importer », déplore-t-il. Willy Manzi a quitté la RDC dans les années 1990, à l'âge de 8 ans, pour fuir les violences interethniques. Après avoir vécu dans différents camps de réfugiés, il est arrivé au Canada en 2013 et s'est établi dans la région d'Ottawa, où il a obtenu l'asile politique et la citoyenneté. « Le premier passeport que j'ai tenu dans mes mains était canadien », se souvient-il. Il a travaillé comme gardien de sécurité au Musée des beaux-arts du Canada et à la Banque Scotia, puis en informatique, tout en s'impliquant dans des organismes canadiens de promotion de la paix et de lutte contre la pauvreté. Sur les réseaux sociaux, il affiche sa photo avec le général à la retraite Roméo Dallaire. Il dit avoir déjà rencontré des fonctionnaires fédéraux pour les sensibiliser au sort de la communauté tutsie en RDC. Durant tout ce temps, il affirme ne jamais s'être habitué à l'alimentation nord-américaine. « La poutine, ce n'est pas de la nourriture, c'est juste quelque chose pour te faire grossir », lance-t-il avec dépit. PHOTO MARTIN TREMBLAY, LA PRESSE Un combattant du M23 monte la garde près de Sake, une localité du Nord-Kivu théâtre de violents combats et de bombardements l'hiver dernier. Graduellement, il a commencé à mobiliser la diaspora en faveur du M23, qui multipliait les victoires militaires en RDC contre le gouvernement, les Casques bleus de l'ONU, ainsi qu'une force multinationale de pays africains déployée pour freiner la rébellion. Innocent Munyemana, affecté à la mobilisation au sein du M23, affirme que Willy Manzi a joué un rôle crucial durant la dernière année. Il nous aidait partout où il passait, jusqu'au Canada. Il rassemblait les Congolais autour de cet idéal. Il a été repéré par le mouvement, et le mouvement l'a hissé parce qu'il est compétent. Innocent Munyemana, affecté à la mobilisation au sein du M23 Lorsque les rebelles ont capturé Goma, à la fin de janvier, leurs chefs ont demandé à M. Manzi de revenir en RDC et l'ont nommé vice-gouverneur. Il se dit aujourd'hui conscient du risque de dérive associé à sa position. PHOTO MARTIN TREMBLAY, LA PRESSE Willy Manzi (au centre) « Je suis une victime, et si je ne fais pas attention, je peux devenir l'oppresseur. Je ne peux pas venir ici dans un esprit de revanche », affirme-t-il. Emprisonnés et fouettés Plusieurs accusent toutefois les rebelles d'avoir déjà commencé à persécuter leurs opposants, ou ceux qu'ils soupçonnent de l'être. Lors du passage de La Presse dans sa modeste église du territoire de Nyiragongo, au nord de Goma, le pasteur Gaspard Ukuzevuba célébrait un service religieux empreint de tristesse et d'anxiété. Sur le sol de terre battue se tenaient côte à côte femmes, enfants et personnes âgées, mais presque aucun jeune homme. À 4 h du matin en ce 15 juin, des soldats du M23 avaient encerclé le hameau. Ils avaient arrêté ceux qui avaient l'âge d'avoir combattu dans les rangs des milices progouvernementales, les Wazalendos, ou « Patriotes », connues pour se financer parfois grâce à l'extorsion et aux enlèvements. « Le M23 prend tout le monde quand il fait des enquêtes », déplore le pasteur. PHOTO MARTIN TREMBLAY, LA PRESSE Le pasteur Gaspard Ukuzevuba célèbre un service religieux dans sa modeste église au nord de Goma. Des gens ont été arrêtés, il y a même eu des morts, accusés d'être des Wazalendos. Pourtant, ils ne l'étaient pas ! Quand ils reviennent, ils sont timides, ils ont subi des conséquences. Des gens ont été fouettés avec des bâtons, ça devient de la torture. Gaspard Ukuzevuba, pasteur à Nyiragongo Les rapports accusant le M23 d'exactions se succèdent depuis un an. Amnistie internationale accuse le groupe d'avoir « tué, torturé et fait disparaître de force des détenus ». Human Rights Watch l'accuse de procéder à des transferts forcés de populations et à des exécutions sommaires de civils. Le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme dit, de son côté, avoir « confirmé des cas d'exécutions sommaires d'enfants par le M23 ». PHOTO MARTIN TREMBLAY, LA PRESSE Partout à travers le Nord-Kivu, la présence de soldats lourdement armés rappelle que la guerre fait toujours rage. En février, le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné unanimement l'avancée du groupe et exigé le démantèlement des « administrations parallèles illégitimes » qu'il a mises en place dans les régions conquises. Le Canada a aussi dénoncé l'appui fourni aux rebelles par l'armée rwandaise et imposé des mesures punitives au Rwanda en réaction aux « violations flagrantes de l'intégrité territoriale » de la RDC. Willy Manzi rejette toutes ces critiques. « L'ONU publie ces rapports sans être redevable. Ils ignorent les actes du gouvernement de Kinshasa et nous les attribuent », peste-t-il. Loin de reculer, il croit que le M23 va continuer d'avancer. « Nous libérerons le pays. Le monde va comprendre », martèle-t-il.