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La Presse
17 hours ago
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Le rêve américain de l'éolien en mer s'efface
L'aventure américaine de l'éolien en mer appartient déjà au passé chez Marmen et chez Technostrobe. Pour la première, cela signifie le débranchement d'un important projet d'usine de fabrication à Albany, tandis que la seconde vient de fermer définitivement ses portes dans cette ville qui est la capitale de l'État de New York. Que s'est-il passé pour que ces deux entreprises québécoises changent de stratégie ? Chez Marmen, c'est la poussée inflationniste des coûts de construction et de fabrication depuis l'arrivée de la COVID-19, alors que c'est le dédain de l'administration Trump à l'endroit du secteur éolien qui est à l'origine du repli de Technostrobe. « Notre industrie est fortement touchée par les décisions de l'administration américaine, lâche le président de la PME, Francis Lacombe, en entrevue téléphonique. C'est ce qui est la source du ralentissement plutôt que la question des droits de douane. » PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, ARCHIVES LA PRESSE Francis Lacombe, président de Technostrobe Dès son retour à la Maison-Blanche, le président américain, Donald Trump, ne s'est pas gêné pour signer des décrets marquant la fin du financement fédéral pour ces projets d'énergie renouvelable ainsi que pour bloquer la délivrance de permis. Marmen dit avoir pris sa décision avant l'élection du magnat de l'immobilier, en novembre dernier. Néanmoins, le président du fabricant haute précision de pièces d'acier de toutes tailles établi à Trois-Rivières ne s'en cache pas : le secteur est actuellement à plat. Il y a quatre ans, le marché [de l'éolien en haute mer] semblait en explosion, et là, il implose. C'est exactement l'inverse qui arrive. Patrick Pellerin, président de Marmen « On y croyait » C'est en 2021 que Marmen annonçait ses couleurs. Dans le cadre d'un partenariat avec Welcon, elle prévoyait la construction d'un complexe sur un terrain de 85 acres – l'équivalent d'environ 65 terrains de football américain – du port d'Albany. À l'époque, le chantier était estimé à plus de 300 millions. IMAGE FOURNIE PAR MARMEN L'usine qui était projetée par Marmen sur les terrains du port d'Albany L'objectif : construire des tours de moulins à vent, soit des structures qui mesurent souvent plus de 250 mètres de hauteur, pour Equinor, un géant norvégien qui devait piloter l'aménagement d'un parc au large des côtes de l'État de New York – le premier du genre dans cette région. Les choses ne se sont pas passées comme prévu. « Partout dans le monde, les coûts de construction ont explosé et la COVID-19 a ralenti les choses, affirme M. Pellerin. Avec des coûts plus élevés, la production devenait moins compétitive. On a fini par retirer nos billes. L'ingénierie pour les bâtiments était complétée et tous les permis avaient été obtenus. Cela nous a coûté de l'argent. On y croyait. » Le projet d'Equinor Le géant norvégien avait été retenu par l'État de New York en 2021 pour aménager, en deux phases, un projet éolien en haute mer visant à fournir de l'électricité à la ville de New York. Avec ses 54 moulins à vent, le premier volet, situé à moins de 50 kilomètres au sud-est de Long Island, doit alimenter l'équivalent de 500 000 foyers new-yorkais à compter de 2027. En avril dernier, Washington avait annoncé l'arrêt de la construction du projet, avant de revenir sur sa décision le mois suivant. Les problèmes rencontrés par Equinor avec ce projet se sont soldés par une charge de dépréciation de 955 millions US au deuxième trimestre en raison de perspectives beaucoup moins encourageantes pour l'éolien en haute mer dans le marché américain. Case départ à Albany Si les choses ne se sont pas passées comme prévu au sud de la frontière, Marmen peut quand même se consoler de ce côté-ci de cette dernière. L'an dernier, elle a pu relancer la construction de tours d'éoliennes à son usine de Matane, notamment. Le portrait est différent pour le port d'Albany. Après cinq années de travaux pour préparer le terrain et plus de 170 millions US, on doit retourner à la table à dessin. Un appel de propositions visant à trouver une nouvelle vocation au site vient de se conclure. « Le projet de Marmen n'ira pas de l'avant, confirme la porte-parole du port d'Albany, Penny Vavura, dans un courriel. Au printemps, nous avons décidé d'envisager d'autres solutions pour le site. » PHOTO TIRÉE DU SITE WEB DE WM. J. KELLER CONSTRUCTION CORP Le port d'Albany cherche une nouvelle vocation au terrain industriel qui devait accueillir l'usine de Marmen. Marmen, qui fabrique aussi des tours d'éoliennes terrestres au Dakota du Sud, n'avait pas annoncé sa décision publiquement. C'est tout le processus mis de l'avant par le port américain qui a mis la lumière sur la tournure des évènements. Retrait américain À environ 20 kilomètres au nord-est du port, Technostrobe, qui se spécialise entre autres dans l'assemblage d'équipements de balise pour les éoliennes en mer, vient de faire ses boîtes. Son usine américaine a cessé ses activités il y a environ trois semaines, quelques années seulement après son démarrage. Vingt-cinq personnes ont perdu leur emploi – environ 20 en décembre dernier, et le reste il y a trois semaines. Dans le contexte actuel, impossible de justifier une usine de 1500 mètres carrés au sud de la frontière, se désole le président de la PME établie à Coteau-du-Lac, près de Salaberry-de-Valleyfield. Évidemment, c'est une décision qui découle de l'absence de confirmation de nouveaux projets éoliens en mer sur la côte est des États-Unis. Les activités d'Albany ont été transférées à Montréal. Cette année et le début de 2026, c'est le creux de la vague pour nous. Francis Lacombe, président de Technostrobe À la différence des éoliennes terrestres, les moulins à vent en mer sont des obstacles pour les avions et les bateaux. Ils nécessitent toute une série d'équipement de balisage, lumineux et sonore, comme des détecteurs de visibilité, des crieurs de brouillard et des lumières d'aide à la sécurité. C'est un créneau dans lequel Technostrobe se spécialise et qui était synonyme de croissance aux États-Unis, jusqu'à l'an dernier. L'entreprise conçoit aussi et fabrique des systèmes d'éclairage pour des moulins à vent terrestres ainsi que pour des infrastructures de radiodiffusion et de télécommunications. À l'instar de Marmen, Technostrobe se console tant bien que mal avec le marché québécois, où elle compte une usine. Celle située aux Pays-Bas est aussi « très active », affirme M. Lacombe. « On espère que les annonces d'Hydro-Québec, celles en Ontario pour 5000 autres mégawatts d'énergie et d'autres dans les Maritimes pour davantage de puissance puissent ramener un niveau d'activités que l'on ne voit pas actuellement. »


Le Figaro
7 days ago
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Equinor déprécie de 955 millions de dollars un grand projet éolien au large de New York
Le géant norvégien de l'énergie Equinor a annoncé mercredi qu'il dépréciait de 955 millions de dollars un grand projet éolien au large de New York, Empire Wind, un temps bloqué par l'administration Trump en début d'année. Le ministre américain de l'Intérieur Doug Burgum avait annoncé à la mi-avril avoir ordonné l'arrêt «immédiat» et jusqu'à nouvel examen des travaux de construction de la première phase d'Empire Wind, un ensemble de 54 turbines susceptibles d'alimenter 500.000 foyers à Brooklyn. Il affirmait que ses prédécesseurs de l'administration Biden n'avaient pas effectué «d'analyse suffisante» sur le projet d'un coût évalué à 2,5 milliards de dollars. Le ministre norvégien des Finances, l'ex-chef de l'Otan Jens Stoltenberg, avait notamment soulevé la question avec Kevin Hasset, le principal conseiller économique de Donald Trump, lors d'une visite officielle aux États-Unis. Les autorités américaines étaient finalement revenues en mai sur leur décision de bloquer le projet. «Nous continuons de faire progresser notre portefeuille dans les énergies renouvelables, et le projet Empire Wind 1 est de nouveau en phase d'exécution», a déclaré mercredi le directeur général d'Equinor, Anders Opedal, cité dans un communiqué. Mais il a aussi fait état d'une dépréciation de 955 millions de dollars «due à des changements réglementaires» affectant les synergies des futurs projets éoliens en mer et à «une exposition accrue aux droits de douane». Publicité Sur ce montant, 763 millions concernent le projet Empire Wind 1 et le terminal de South Brooklyn Marine, le reste étant lié au bail d'Empire Wind 2, la deuxième phase du projet. Cette dépréciation a pesé sur les résultats du deuxième trimestre: le groupe a accusé une baisse de 29% de son bénéfice net sur un an, à 1,3 milliard de dollars. Indicateur préféré d'Equinor, le résultat d'exploitation ajusté, qui gomme certains éléments exceptionnels, ressort à 6,5 milliards de dollars contre près de 7,5 milliards à la même période de l'an dernier. Les performances ont aussi été affectées par le recul du prix du pétrole qui n'a pas suffi à compenser la hausse des prix du gaz naturel et l'augmentation de la production d'hydrocarbures, qui frôle les 2,1 millions de barils équivalent-pétrole par jour.


Le Figaro
18-07-2025
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Le géant pétrolier britannique BP poursuit son recentrage sur le pétrole et le gaz
Réservé aux abonnés DÉCRYPTAGE - Le groupe annonce la cession de ses parcs éoliens terrestres aux États-Unis à LS POwer. Il mène un vaste programme de 20 milliards de dollars de cessions d'actifs. BP s'est lancé dans un large processus de ventes d'activités, visant toujours une enveloppe totale de cessions de 20 milliards de dollars pour « simplifier et recentrer ses activités ». Les renouvelables sont aux premières loges. Le groupe pétrolier britannique vient d'annoncer la cession de ses actifs dans l'éolien terrestre aux États-Unis (BP Wind Energy) à LS Power, un fonds d'investissement nord-américain spécialisé dans les infrastructures énergétiques. Le montant de la transaction n'a pas été communiqué. L'opération prend un tour politique, alors que Donald Trump est entré en guerre contre les éoliennes - essentiellement celles en mer - depuis le début de son mandat. Mais il ne faut pas surestimer l'influence du locataire de la Maison-Blanche dans les décisions stratégiques de BP. Au début de la décennie, le PDG d'alors, Bernard Looney, avait mis l'accent sur le développement de la compagnie dans les renouvelables, misant à la fois sur l'éolien et les fermes solaires. Rapidement…


La Presse
09-07-2025
- La Presse
Des « changements profonds » en infrastructures seront requis
Éoliennes à Saint-Isidore-de-Laprairie, en Montérégie. L'augmentation de la production d'électricité serait principalement le fait de l'éolien, écrivent les auteurs du rapport de l'Institut de l'énergie Trottier obtenu par La Presse. Le Canada devra au minimum doubler sa production d'électricité pour respecter sa promesse d'atteindre la carboneutralité d'ici 2050, révèle un rapport de l'Institut de l'énergie Trottier obtenu par La Presse. L'électrification massive de l'économie nécessitera des changements majeurs et rapides dans les infrastructures du pays, notamment en matière de transport, de réseau électrique, de réfection de bâtiments et de captation du carbone. La demande en électricité sera si forte « qu'on ne pourra pas économiser ça en diminuant notre consommation. Il faut commencer à bâtir dès maintenant [de la nouvelle production électrique] », dit en entrevue Simon Langlois-Bertrand, cosignataire avec Normand Mousseau de ce rapport sur les infrastructures. Il a été rendu public ce mercredi. Dans la modélisation réalisée par les chercheurs, la consommation annuelle d'énergie de sources fossiles devra diminuer de 85 % et la production électrique augmenter de 95 %, si le Canada désire atteindre son objectif. L'augmentation de la production d'électricité serait principalement le fait de l'éolien, une source d'énergie particulièrement bien adaptée au climat canadien, parce qu'il vente plus durant l'hiver lorsque la demande en énergie atteint des sommets. PHOTO ALAIN ROBERGE, ARCHIVES LA PRESSE Le chercheur Normand Mousseau, directeur scientifique de l'Institut de l'énergie Trottier L'énergie provenant du nucléaire augmenterait également, propulsée par l'Ontario qui a misé sur ce mode de production d'énergie. Le Canada devra aussi investir massivement pour développer des systèmes de stockage de l'énergie qui permettent de conserver l'énergie produite pour les périodes de forte demande. La difficile question du transport lourd Les transports devront être électrifiés pour atteindre une économie carboneutre en 2050, selon le rapport. Or, certains secteurs sont plus compliqués que d'autres à décarboner. Pour le transport des individus, c'est relativement facile, notamment avec l'obligation imposée par Ottawa que tous les véhicules vendus à partir de 2035 soient électriques. C'est une autre histoire pour le transport lourd. Trois options se dessinent : les camions à hydrogène, les camions électriques et les camions caténaires, soit des camions branchés à des fils électriques en continu. Toutes ces technologies nécessitent d'importantes infrastructures, comme des stations de recharge, des stations-service d'hydrogène ou des fils électriques au-dessus des autoroutes. PHOTO ALEX KRAUS, ARCHIVES BLOOMBERGE Camion caténaire électrique sur la Bundesautobahn 5, dans le sud de l'Allemagne Afin de ne pas multiplier les infrastructures, « il est essentiel que le Canada identifie rapidement la voie qu'il veut pousser », peut-on lire dans le rapport. Mais le secteur des transports ne sera pas le seul touché. En matière de logement, « il y a urgence d'appliquer un code de bâtiment carboneutre », dit Simon Langlois-Bertrand, recommandant que des mesures soient prises pour que les nouvelles constructions ou les bâtiments rénovés soient chauffés uniquement à l'électricité. Le réseau électrique devra toutefois être plus robuste pour répondre à la demande en période de pointe hivernale. Là aussi, les investissements seront importants. Impensable sans la captation du carbone Comme certains secteurs sont très difficiles à décarboner – l'agriculture, par exemple –, la captation du carbone sera donc une composante nécessaire à une économie carboneutre, révèle le rapport. Même en réduisant au maximum les émissions de tous les secteurs, il serait impossible d'atteindre la cible. « Ce qu'on ne peut absolument pas éliminer, il va falloir qu'on le remplace par de la captation », dit Simon Langlois-Bertrand. Dans le modèle décrit dans le rapport, pas moins de 160 mégatonnes de CO 2 devront être captées chaque année en 2050 pour espérer atteindre une économie carboneutre. À titre de comparaison, environ 170 mégatonnes de pétrole issu des sables bitumineux ont été produites en 2023. PHOTO OLIVIER PONTBRIAND, ARCHIVES LA PRESSE Exploitation de sables bitumineux, à Fort McMurray, en Alberta La technologie de la captation du carbone est encore en développement et stagne depuis quelques années, estime Simon Langlois-Bertrand. Elle permettrait toutefois de compenser les émissions de carbone de certains secteurs. Le chercheur émet cependant une mise en garde : la captation du carbone ne doit pas justifier un développement de l'industrie pétrolière, mais uniquement compenser les émissions de certains secteurs bien précis. « Le piège du débat actuel, c'est qu'il est un peu capté, sans mauvais jeu de mots, par l'industrie pétrolière », dit-il. Les signataires du rapport appellent le Canada à adopter un rôle de leader dans le développement de cette technologie, que le pays pourrait exporter par la suite. Transition équitable De manière générale, estiment les chercheurs, le passage vers une économie carboneutre permettra à la société canadienne d'économiser de l'argent, parce que les dépenses en énergies fossiles que le pays évitera sont plus importantes que les investissements nécessaires pour l'électrification. Mais ceux qui ne peuvent changer leurs comportements, soit parce qu'ils n'en ont pas les moyens ou parce qu'ils consomment déjà peu d'énergies fossiles, risquent d'être perdants. « Or, sans équité, on risque de voir les oppositions se lever, malgré l'avantage net global de la transition », note le rapport. « On le présente souvent comme une question de choix individuels, mais c'est plus complexe que ça », dit Simon Langlois-Bertrand en entrevue. Par exemple, en matière de transport, l'expert appelle à bonifier les transports en commun, mais également à revoir l'aménagement des villes pour favoriser les déplacements à pied.

Le Figaro
06-07-2025
- Politics
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Tribune cosignée par Retailleau sur l'énergie dans Le Figaro : du «populo-trumpisme», raille Glucksmann
Le ministre de l'Intérieur s'est attiré les foudres d'une partie du gouvernement, après avoir signé, en tant que président des Républicains, une tribune plaidant pour la fin des «subventions publiques» à l'éolien au photovoltaïque. Quatre jours après sa publication sur le site Le Figaro, la tribune cosignée par Bruno Retailleau, en sa qualité de président des Républicains (LR), appelant à «rebâtir un parc nucléaire» mais surtout à stopper les «subventions publiques» à l'éolien et au photovoltaïque, continue de faire des vagues dans la vie politique. Par son initiative, le ministre de l'Intérieur a fait bondir une grande partie de la macronie : du secrétaire général de Renaissance, Gabriel Attal, à la ministre de l'Écologie Agnès Pannier-Runacher - qui a dénoncé une démarche «populiste», «dangereuse» et relevant de la «petite politique» - en passant par premier ministre François Bayrou. Une vive passe d'armes qui a conduit le président de la République à recadrer Bruno Retailleau, lui enjoignant de ne pas «tout caricaturer» et à «sortir des lubies». À découvrir PODCAST - Écoutez le club Le Figaro Politique avec Yves Thréard Désormais, c'est la gauche - qui a fait de l'écologie l'un de ses principaux chevaux de bataille - qui s'empare à son tour de la polémique. Dimanche soir, l'une de ses figures montantes en vue de la prochaine présidentielle est montée au créneau : Raphaël Glucksmann. Alors que l'eurodéputé PS-Place publique laisse de moins en moins planer le doute sur ses ambitions pour le scrutin élyséen - il a présenté il y a deux semaines sa «vision pour la France», véritable préprogramme présidentiel actant la rupture avec Jean-Luc Mélenchon - le voilà qui s'attaque à Bruno Retailleau, qu'il pourrait bien retrouver d'ici quelques mois sur la ligne de départ vers l'Élysée. À lire aussi Entre Raphaël Glucksmann et Jean-Luc Mélenchon, le match qui vient à gauche Publicité Invité dimanche soir de BFMTV, l'essayiste s'en est violemment pris à la position «populo-trumpisme» du Vendéen sur l'énergie, en référence à la politique du président américain dans la lutte contre le réchauffement climatique. En «embrassant la cause» du milliardaire Républicain, a-t-il lancé, l'hôte de la place Beauvau «dit qu'on cesse dans le renouvelable alors que la France souffre de sous-investissements dans le renouvelable par rapport à tous nos partenaires européens». Pour Raphaël Glucksmann, Bruno Retailleau incarne surtout «cette offensive anti-écologique» que «l'on voit partout en Occident», dénonçant «un backlash (contrecoup, NDLR), un retour de bâton anti-écologiste», qu'il juge être une «catastrophe culturelle et politique» face à la crise climatique. Et l'élu strasbourgeois d'étayer son raisonnement par une comparaison entre la France et le pays de l'Oncle Sam : «Aux États-Unis, on peut partir en guerre contre les renouvelables, parce que vous avez du pétrole et du gaz à foison - c'est mauvais pour la planète - mais le programme trumpiste 'drill, drill, drill (forer, forer, forer, NDLR)' ne peut pas marcher en Europe.» L'occasion aussi pour Raphaël Glucksmann de préciser la ligne de son parti sur le sujet : «On veut conforter le rôle du nucléaire, on n'est pas dans un esprit antinucléaire du tout. Mais le nucléaire seul ne suffit pas et donc il faut investir massivement dans les renouvelables.» Une position qui s'inscrit plus largement dans la «révolution énergétique» qu'il appelle de ses vœux, considérant qu'«on ne sortira pas de notre addiction aux énergies fossiles simplement par le nucléaire».