logo
«C'est soviétique» : la présidente du premier bailleur social des Bouches-du-Rhône conteste son éviction devant la justice

«C'est soviétique» : la présidente du premier bailleur social des Bouches-du-Rhône conteste son éviction devant la justice

Le Figaro20 hours ago
À la tête de 13 Habitat, le bailleur social du conseil départemental des Bouches-du-Rhône, jusqu'à des révélations concernant l'attribution d'un logement social à sa mère, Nora Preziosi a contesté devant le tribunal administratif son éviction, estimant être un «fusible».
Elle n'entend pas se laisser faire. Ce mercredi, le bras de fer mené entre la présidente du conseil départemental des Bouches-du-Rhône Martine Vassal et la présidente du bailleur social départemental 13 Habitat s'est retrouvé sur le terrain judiciaire. Ce mercredi, le tribunal administratif de Marseille a examiné le recours de Nora Preziosi qui conteste son éviction de la présidence de 13 Habitat. L'audience s'est tenue toutefois en l'absence de cette dernière.
Au milieu du mois de juin, Nora Preziosi s'était retrouvée poussée vers la sortie par Martine Vassal après une série de révélations dans la presse sur la gestion de la structure. Dans un rapport qui devait être rendu public le 5 octobre prochain, mais qui a fuité dans les colonnes de La Provence et de Marsactu, l'agence nationale du contrôle du logement social (Ancols) étrille 13 Habitat, mettant en avant de possibles conflits d'intérêts et de profonds dysfonctionnements au sein de ce qui constitue le premier bailleur social des Bouches-du-Rhône.
Publicité
Selon nos confrères, le rapport revient notamment sur les conditions d'attribution de logements sociaux à des membres de la famille de Nora Preziosi, à la tête de l'office HLM depuis octobre 2022. Il y a quelques mois, Marsactu avait déjà révélé qu'un appartement refait à neuf, dans une résidence d'un quartier prisé de Marseille à quelques mètres de la plage, avait été attribué à la mère de Nora Preziosi.
Une lettre du préfet
Le 27 juin dernier, en commission permanente, Nora Preziosi a été écartée de la présidence de 13 Habitat, qui devrait être désormais dirigé par l'élu aixois Jean-Marc-Perrin. Devant le tribunal administratif, l'avocat de Nora Preziosi a notamment contesté la légalité d'une telle décision, faisant remarquer qu'elle avait été adoptée sans vote à bulletin secret. Ce mercredi matin, bien que perturbée par une fausse alerte à la bombe, une nouvelle commission permanente a soumis à ses membres une liste de noms actant de nouveau l'éviction de Nora Preziosi.
«Le conseil départemental a refusé d'admettre à cette commission la candidature de Nora Preziosi, affirme son avocat à la barre, me Benoît Caviglioli. On leur a dit de voter tous en masse, sans qu'on puisse délibérer ou débattre. Un organe ne peut se contenter d'approuver une liste. Il ne s'agit pas d'un vote ou d'une délibération. Et ce n'est pas l'exercice démocratique d'une compétence légale ! C'est soviétique !» Pour l'avocat, les élus ont possiblement voté sans avoir la base de cette décision, à savoir le rapport de l'Ancols, officiellement confidentiel. «La délibération est donc illégale pour insuffisance d'informations des élus», estime Me Caviglioli.
L'avocat s'est montré particulièrement agacé par les méthodes du préfet de région Georges-François Leclerc. «Il a fait un courrier scandaleux dans lequel il donne des ordres à la présidente du conseil départemental au mépris du droit français, tel un oukase», accuse Me Caviglioli. À la veille de cette audience, l'entourage de Nora Preziosi a fait fuiter à la presse un courrier du préfet à Martine Vassal. Dans cette missive datée du 12 juin, Georges-François Leclerc demande à la présidente du conseil départemental d'évincer Nora Preziosi, sous menace de sanctions du ministère du Logement. «La famille de la présidente de l'office, indique l'Ancols, serait bénéficiaire d'attributions au détriment de familles des Bouches-du-Rhône éligibles», écrit le préfet.
Dans une mention manuscrite, le préfet affirme avoir saisi le procureur de la République «des situations de conflits d'intérêts décrits dans le rapport». Puis il insiste : «Il convient de changer la présidence». Devant la presse ce mardi Martine Vassal a confirmé avoir pris cette décision votée le 27 juin dernier «à la demande du préfet.» «Les conflits d'intérêts donnent lieu à des poursuites pénales, rappelle à la barre l'avocate du conseil départemental des Bouches-du-Rhône Me Alexandra Aderno. C'est très grave. Et les griefs formulés dans le rapport de l'Ancols sont très graves et nombreux. Il ne faut pas le minimiser. » La décision a été mise en délibéré et devrait être rendue dans les prochains jours.
Orange background

Essayez nos fonctionnalités IA

Découvrez ce que Daily8 IA peut faire pour vous :

Commentaires

Aucun commentaire pour le moment...

Articles connexes

Lyon : enquête ouverte après la vidéo d'un individu, filmé en train de s'en prendre à un équipage de police le 14 Juillet
Lyon : enquête ouverte après la vidéo d'un individu, filmé en train de s'en prendre à un équipage de police le 14 Juillet

Le Parisien

time24 minutes ago

  • Le Parisien

Lyon : enquête ouverte après la vidéo d'un individu, filmé en train de s'en prendre à un équipage de police le 14 Juillet

La vidéo a fait le tour des réseaux sociaux. Une enquête a été ouverte à l'encontre d'un individu qui s'en est violemment pris à des policiers nationaux, le soir du 14 Juillet , sur la place Bellecour à Lyon ( Rhône ), a fait savoir la préfecture du Rhône sur son compte X, réagissant aux images partagées par le compte « Cpasdeslol ». Vue plus de 49 000 fois , la vidéo montre un homme provoquer de manière agressive un équipage de policiers, qui se réfugie dans leur véhicule, avant de frapper violemment les vitres de la voiture en hurlant. Mais face aux réactions suscitées par la vidéo, la préfecture du Rhône a tenu à donner sa version des faits. « Ce que montre la vidéo, c'est une patrouille de police secours qui intervenait avec beaucoup de sang-froid pour prêter assistance », a expliqué la préfète, Fabienne Buccio, dans un message publié sur X. « Nous avons demandé à l'équipage de rejoindre la compagnie départementale d'intervention de la police nationale du Rhône place Bellecour, parce qu'elle avait face à elle des centaines d'individus », a-t-elle précisé. En revanche, « ce que la vidéo ne montre pas, pourtant c'est aussi sur les réseaux sociaux, c'est la CRS 83 et la compagnie départementale d'intervention, des unités spécialisées, qui arrivent immédiatement en renfort pour disperser avec efficacité cette foule hostile », a ajouté la préfète. « Résultats, aucune dégradation notable dans le centre de Lyon après un feu d'artifice qui a rassemblé des dizaines de milliers de spectateurs dans le calme », a poursuivi la préfecture, indiquant que 22 personnes ont été interpellées à Lyon au cours du week-end du 14 juillet.

Peaux d'alligator, mâchoires d'otarie, dents de cachalot... des saisies spectaculaires d'espèces protégées
Peaux d'alligator, mâchoires d'otarie, dents de cachalot... des saisies spectaculaires d'espèces protégées

Le Parisien

time24 minutes ago

  • Le Parisien

Peaux d'alligator, mâchoires d'otarie, dents de cachalot... des saisies spectaculaires d'espèces protégées

Ce sont des saisies qui illustrent l'ampleur du trafic d'espèces protégées , se félicitent les douanes ce jeudi, annonçant la découverte ces derniers mois de plusieurs cargaisons de peaux d'alligators, plumes d'oiseaux exotiques ou crânes d'espèces marines à Roissy (Val-d'Oise), Fos-sur-Mer et Marignane (Bouches-du-Rhône). Le 24 mars dernier, c'est d'abord près de 600 morceaux de peau d'alligator, qui sont saisies à l'aéroport de Marignane près de Marseille lors d'une fouille aléatoire. Le chargement prenait la direction de la Tunisie. « Utilisée notamment en maroquinerie de luxe pour des sacs, ceintures ou bracelets de montre, la peau d'alligator peut atteindre plusieurs milliers d'euros sur le marché légal », explique la douane. Ce sont ensuite près de 500 plumes d'oiseaux qui sont découvertes le 2 juillet à l'aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle dans un colis en provenance du Costa Rica et à destination de l'Italie. La grande majorité d'entre elles appartenaient à une espèce protégée, l'ara macao, un grand perroquet aux couleurs vives, et les autres au quetzal resplendissant, un plus petit oiseau au plumage vert vif. « Ces plumes sont prisées pour leur éclat exceptionnel et leurs couleurs vives : rouge, bleu, vert émeraude. Elles sont utilisées dans les vêtements traditionnels, la plumasserie de luxe, mais aussi dans des objets décoratifs et pour enrichir des collections privées ou des cabinets de curiosités », détaillent les douanes. Puis, les douaniers du port de Fos-sur-Mer, près de Marseille, ont eux trouvé le 10 juillet des restes d'espèces marines protégées dans un conteneur en provenance des îles Kerguelen, en Antarctique. Parmi ces restes figuraient des crânes de gorfou et d'albatros à bec jaune, des crânes et mâchoires d'otarie, et des dents de cachalot, d'orque et d'éléphant de mer. Selon les premiers éléments de l'enquête, les trois individus à l'origine de leur importation les avaient conservés comme « souvenirs » à leur retour en métropole. « Crânes et dents sont pourtant fréquemment recherchés pour des cabinets de curiosités », précisent les douanes, qui appellent à la « vigilance » en cette période de vacances. « Un simple souvenir peut parfois enfreindre des règles strictes sur la protection de la faune et de la flore », rappellent-elles.

À la naissance de leur premier enfant, les femmes ont 5 ans de plus qu'il y a 50 ans
À la naissance de leur premier enfant, les femmes ont 5 ans de plus qu'il y a 50 ans

Le Figaro

timean hour ago

  • Le Figaro

À la naissance de leur premier enfant, les femmes ont 5 ans de plus qu'il y a 50 ans

Selon une étude publiée mercredi 16 juillet par l'Insee, les Françaises font moins d'enfants qu'avant et attendent plus longtemps avant de les faire. Face à l'effondrement de la natalité, Emmanuel Macron défendait en 2024 «un réarmement démographique». Mais les données les plus récentes montrent à quel point la dynamique actuelle est toujours à contre-courant. Selon le dernier rapport de l'Insee dévoilé mercredi 16 juillet, les femmes ont aujourd'hui leur premier enfant à 29,1 ans. Un âge qui ne cesse d'augmenter depuis plusieurs années déjà. Celui-ci représente 5,1 ans de plus qu'en 1974, et près d'un an de plus qu'en 2013. À lire aussi Ces Françaises qui ne veulent pas avoir d'enfants : «On se sent plus libre sans» Moins d'enfants, moins de certitudes Pourquoi cet allongement ? Jusqu'à la fin des années 1990, la réponse tenait en trois mots : contraception, études, emploi. Mais depuis les années 2000, d'autres facteurs prennent le relais, rapporte l'Insee. Il y a les incertitudes économiques, l'instabilité politique et l'anxiété environnementale. Autant d'éléments qui peuvent «conduire à reporter des décisions de fécondité», résume l'institut. Publicité Sans surprise, plus le premier enfant arrive tard, plus les suivants se font attendre. En 2023, les mères ont eu leur deuxième enfant à 31,6 ans en moyenne, soit près de cinq ans plus tard qu'en 1967. En revanche, le délai entre deux naissances évolue très peu : 4,2 années en moyenne, contre 4,1 dix ans plus tôt. Autrement dit, les projets familiaux sont plus tardifs, mais restent relativement rapprochés une fois engagés. Un désir d'enfant qui s'érode Ce report de la maternité s'inscrit aussi dans un contexte plus large : la baisse du désir d'enfant. Selon une enquête de l'Ined publiée début juillet, les jeunes adultes souhaitent moins d'enfants qu'avant et les familles nombreuses deviennent marginales. Les femmes de moins de 30 ans visent désormais en moyenne moins de deux enfants, contre bien plus dans les générations précédentes. Seuls 29 % des Français considèrent qu'avoir trois enfants ou plus est souhaitable, alors qu'ils étaient 50 % en 1998. La parentalité n'est plus un acquis mais un choix parfois différé ou écarté. Et la France n'est pas une exception. Dans l'Union européenne, l'âge moyen des femmes au premier enfant est de 29,8 ans, mais les écarts sont notables. Dans l'Europe de l'Est et les États baltes, par exemple, les femmes deviennent mères plus tôt, entre 26,9 et 28,9 ans. À l'inverse, le Sud de l'Europe affiche les maternités les plus tardives, avec un record en Italie : 31,8 ans à la première naissance.

TÉLÉCHARGER L'APPLICATION

Commencez dès maintenant : Téléchargez l'application

Prêt à plonger dans un monde de contenu mondial aux saveurs locales? Téléchargez l'application Daily8 dès aujourd'hui sur votre app store préféré et commencez à explorer.
app-storeplay-store