
Les violences contre les alaouites peuvent constituer des « crimes de guerre », selon l'ONU
(Genève) Une commission de l'ONU chargée d'enquêter sur les violences commises en mars par les forces gouvernementales contre la minorité alaouite en Syrie a conclu jeudi qu'elles étaient « généralisées et systématiques » et pouvaient, dans certains cas, constituer des « crimes de guerre ».
Agence France-Presse
Ces violences ont éclaté sur la côte syrienne, où les forces de sécurité du nouveau pouvoir islamiste et leurs alliés ont été accusés d'avoir mené des exécutions sommaires, pour la plupart visant des civils de la minorité alaouite, à laquelle appartient l'ex-président Bachar al-Assad, qui ont fait environ 1700 morts selon une ONG.
Le ministère syrien des Affaires étrangères s'est engagé jeudi à « intégrer les recommandations de la commission dans le processus en cours » de consolidation des institutions et de l'état de droit.
Dans un rapport, la commission affirme avoir documenté des cas de « meurtres, de torture et de traitements inhumains infligés aux morts, ainsi que des pillages à grande échelle et des incendies d'habitations, qui ont entraîné le déplacement de dizaines de milliers de civils ».
« Certains de ces actes atroces ont été filmés et diffusés sur les réseaux sociaux, accompagnés d'images montrant des civils maltraités et humiliés », ajoute la commission, qui met en cause « des membres des forces du gouvernement intérimaire, des civils agissant à leurs côtés ou à proximité et des combattants fidèles à l'ancien gouvernement ».
Le rapport précise que « les exactions recensées comprennent des actes pouvant constituer des crimes de guerre », et que, dans plusieurs localités, des hommes identifiés comme alaouites étaient séparés des femmes et des enfants avant d'être exécutés.
Les autorités syriennes ont accusé des hommes armés loyaux à Bachar al-Assad d'avoir été à l'origine des violences en lançant des attaques qui ont fait des dizaines de morts parmi les forces de sécurité. La commission de l'ONU a aussi établi que des forces pro-Assad étaient impliquées dans les violences.
Des défenseurs des droits de la personne et des organisations internationales ont affirmé que des familles entières, y compris des enfants et des personnes âgées, avaient été tuées et que des hommes armés demandaient aux civils s'ils étaient alaouites ou sunnites, avant de les tuer ou de les épargner.
« Profondément préoccupantes »
La commission note que certaines unités du gouvernement ont tenté de protéger des civils, mais que d'autres ont commis des exécutions sommaires et des actes de torture dans plusieurs villages et quartiers à majorité alaouite, « de manière à la fois généralisée et systématique ».
Ces conclusions s'appuient sur « plus de 200 entretiens » avec des victimes et témoins, ainsi que sur l'accès sans restriction accordé en juin aux zones touchées de Lattaquié et Tartous, y compris à trois sites de fosses communes.
« L'ampleur et la brutalité des violences décrites dans notre rapport sont profondément préoccupantes », a déclaré Paulo Sergio Pinheiro, le président de la commission, appelant « les autorités intérimaires à poursuivre leurs efforts pour traduire tous les responsables en justice, quel que soit leur affiliation ou leur grade ».
La commission a en outre déclaré qu'elle « continuait à recevoir des informations sur des violations en cours dans de nombreuses zones affectées, y compris des enlèvements de femmes, des arrestations arbitraires et des disparitions forcées ».
Fin juillet, une commission nationale d'enquête mandatée par Damas avait annoncé avoir identifié 298 suspects impliqués dans ces exactions, précisant qu'il s'agissait d'« un nombre provisoire ».
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