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La pandémie associée à une hausse des diagnostics de TDAH

La pandémie associée à une hausse des diagnostics de TDAH

La Presse5 days ago
« La pandémie et les mesures sanitaires mises en place ont probablement accentué » la hausse de diagnostics de trouble du déficit de l'attention avec ou sans hyperactivité (TDAH), explique une étude de l'Institut national de santé publique du Québec.
La pandémie de COVID-19 a été dure pour tout le monde, mais plus particulièrement pour les jeunes Québécois de moins de 24 ans souffrant d'un trouble du déficit de l'attention avec ou sans hyperactivité (TDAH). Selon une étude de l'Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) publiée mardi, le nombre de diagnostics de TDAH a augmenté de 27 385 cas par année entre 2019 et 2022, soit une hausse de 39 %.
Pour l'année 2021-2022, 97 705 jeunes Québécois ont reçu ce diagnostic, alors qu'ils étaient 70 320 en 2018-2019. Cette hausse est observée dans toutes les régions du Québec, note l'INSPQ. Pour la dernière année retenue pour l'étude, soit 2022-2023, le nombre de diagnostics a légèrement baissé par rapport à l'année précédente pour s'établir à 94 830, un niveau bien plus élevé qu'avant la pandémie.
« La pandémie et les mesures sanitaires mises en place ont probablement accentué les facteurs de stress, les comportements d'hyperactivité, d'impulsivité et d'inattention, et la reconnaissance de ces comportements comme étant associés au TDAH contribuant ainsi à cette hausse des diagnostics », explique l'étude de l'INSPQ d'entrée de jeu.
Pour l'un des auteurs de l'étude, le Dr Alain Lesage, professeur titulaire au Département de psychiatrie et d'addictologie de l'Université de Montréal, il peut s'agir paradoxalement d'une bonne nouvelle. « Ç'a été rassurant que, pendant la période de pandémie, on n'ait pas arrêté de diagnostiquer le trouble du déficit de l'attention avec hyperactivité, parce que ça demeure sous-traité », explique-t-il en entrevue.
Il voit la pandémie comme un « révélateur » du TDAH plutôt qu'un « déclencheur ». « Plus la charge mentale augmente, plus vous allez révéler la propension au déficit de l'attention avec ou sans hyperactivité. On a créé des conditions qui font en sorte qu'on a mieux identifié les symptômes. »
Pic après le confinement
Cette étude est la première à établir un portrait aussi précis de la population québécoise sur ce sujet abordé par des centaines de chercheurs dans le monde. Une méta-analyse de 18 études signée par les chercheurs Maria Rogers et Jaidon MacLean avait notamment établi en mars 2023 que la pandémie avait engendré « une intensification des comportements généralement associés au TDAH ». L'étude de l'INSPQ a été effectuée en suivant une cohorte de jeunes Québécois fichés par la Régie de l'assurance maladie du Québec (RAMQ) et le ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec (MSSS), d'avril 2017 à mars 2023. Les données proviennent d'une base de données gigantesque en santé, le Système intégré de surveillance des maladies chroniques du Québec, qui couvre l'ensemble de la population québécoise depuis 1996.
Cette abondance de données permet notamment de scruter avec beaucoup de précision ce qui s'est passé au Québec depuis le 13 mars 2020, alors qu'on a décrété l'urgence sanitaire et fermé les garderies et établissements d'enseignement.
Dans un premier temps, au deuxième trimestre de l'année 2020, la « prévalence » du TDAH, soit le pourcentage de diagnostics ce trimestre-là sur l'ensemble de la population, a baissé de 1,4 % à 1,1 %, « probablement en raison d'un accès réduit aux services de santé ».
Cette proportion a par la suite constamment augmenté pour atteindre un sommet de 1,8 % à la fin de 2021, « possiblement en raison de l'accumulation de retards ou d'une augmentation réelle des cas ». Elle a ensuite redescendu « sans toutefois revenir au niveau observé avant la pandémie ». Ce pic de prévalence de 1,8 % dans la population en général, atteint fin 2021, a touché bien plus fort les plus jeunes. Il s'est notamment établi à 3,3 % à ce moment chez les 6 à 11 ans et 3 % chez les 12 à 17 ans.
Cette « prévalence », rappelle le Dr Lesage, n'indique pas le pourcentage de personnes dans la population qui ont eu, à un moment de leur vie, un diagnostic de TDAH, seulement celles qui ont eu un diagnostic lors d'un trimestre précis. « Évidemment, ça exclut tous ceux qui ont eu ce diagnostic auparavant et qui ont sont encore TDAH », précise-t-il. On estime qu'en 2024, environ 11 % des Québécois de 24 ans et moins présentent un TDAH.
Premières lignes
On a découvert à cette occasion que ce sont les omnipraticiens qui ont connu la plus forte hausse de diagnostics. Eux qui étaient à l'origine de 60,6 % des diagnostics médicaux en 2018-2019 sont passés à 69,7 % en 2022-2023. Tous les autres spécialistes, notamment les pédiatres et les psychiatres, ont vu leur proportion de diagnostics de TDAH baisser.
Sans se prononcer sur la pertinence des restrictions pendant la pandémie, les auteurs de l'étude suggèrent de mieux surveiller les répercussions des crises sanitaires sur les personnes ayant le TDAH et « d'adapter les stratégies de prise en charge afin de répondre aux besoins à temps ».
On propose également de mieux identifier leurs besoins en matière de santé mentale.
La principale leçon, estime-t-il le Dr Lesage, c'est qu'il est important en cas de crise sanitaire de préserver l'accès aux soins. « Je vous dirais que c'est vrai pour toutes les maladies chroniques […] La pandémie nous a appris que si les services spécialisés n'ont pas beaucoup passé en mode téléphonique, qu'ils sont devenus pendant la pandémie moins accessibles, heureusement, on avait des médecins de famille qui l'avaient fait. »
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Coup de projecteur sur un mot de vocabulaire, intrigant ou étonnant, naviguant dans l'air du temps. Carte d'identité Définition : Personne qui se nourrit principalement ou exclusivement d'aliments issus de la production locale. (OQLF) : Personne qui se nourrit principalement ou exclusivement d'aliments issus de la production locale. (OQLF) Formation : mot-valise, du latin localis (« du lieu ») et voro (« dévorer »). : mot-valise, du latin localis (« du lieu ») et voro (« dévorer »). Attestation : en 2005 en anglais, en 2007 en français Attestation récente Locavore a percolé en français depuis l'anglais, après une intégration assez rapide de ce terme dans l'usage. « Il y a un processus de télescopage entre deux mots qui s'emboîtent l'un dans l'autre et aboutit à un 'mot-valise' », fait remarquer le linguiste Wim Remysen, de l'Université de Sherbrooke. Ce dernier situe les premières attestations de locavore en anglais en 2005, selon le dictionnaire Merriam-Webster. « En français, cela remonte à 2007 dans le magazine L'Expansion. Mais il faut garder un œil critique sur ces dates, car il peut arriver que l'on trouve ultérieurement d'autres sources remontant plus loin », souligne-t-il. Le Québec n'a pas tardé à l'adopter, puisque l'Estrie abrite le « marché Locavore » depuis 2008 à Racine. Signification élastique De plus en plus de locavores devraient émerger dans notre entourage, surtout avec l'épisode des droits de douane américains ! On comprend aisément qu'il s'agit d'un consommateur de produits locaux. « La formation du mot me semble assez transparente, on identifie clairement les deux éléments géographiques et de consommation », observe le linguiste Wim Remysen. Cependant, sa définition varie en nuances selon les sources. Celles du Grand dictionnaire terminologique et du Robert restent générales (« qui consomme des produits locaux »), alors que le Larousse et le dictionnaire Usito (qui vient d'intégrer « locavore » dans son corpus) lui octroient une dimension d'engagement social, précisant que l'acte est fait « afin de contribuer au développement durable » ou « afin de réduire les impacts négatifs sur l'environnement et d'encourager l'économie locale ». Local, à quel point ? Dans un pays aussi vaste que le Canada, la question de l'étendue du « local » se pose rapidement. Un raisin produit en Ontario et consommé au Québec est-il local ? Suis-je locavore si j'achète des pommes de terre de Colombie-Britannique ? Dans le Grand dictionnaire terminologique, une note accompagnant la définition de locavore souligne ce flottement. « Pour certains, les aliments doivent être produits dans un rayon d'environ 160 km, alors que pour d'autres, il s'agit plutôt de 250 km. Au Canada, selon une politique provisoire, il est question d'aliments produits dans la province où ils sont vendus ou à une distance maximale de 50 km de celle-ci », y lit-on. Vous dites ? En français, on retrouve des variantes comme localvore ou localivore. « Mais elles ne font pas le poids. Dans l'usage, notamment dans la presse au Québec et en France, locavore s'est implanté de façon assez évidente », constate M. Remysen. Localivore est cependant accepté par le Grand dictionnaire terminologique, tandis qu'Usito signale qu'il est même préférable à locavore, qui est parfois critiqué. « Mais cela m'étonnerait que l'on revienne en arrière, l'usage a déjà tranché le débat », estime le linguiste. On pourra noter, en marge, locavorisme (ou mouvement locavore, selon le Larousse), apparu dans la même période. À vous de jouer ! D'après vous, parmi les mots en « -vore » suivants, lequel n'existe pas (encore) dans la langue française ? fumivore : appareil capable de réduire ou de supprimer la fumée télévore : personne qui suit de façon assidue les programmes télévisés dinovore : Animal préhistorique se nourrissant exclusivement de chair de dinosaure Bonne réponse : dinovore

Plus de poids, plus de résultats
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Plus de poids, plus de résultats

La marche, c'est la plus simple des activités physiques. Sachez qu'il existe une façon tout aussi simple de maximiser ses bienfaits : marcher avec une veste ou un sac à dos lestés. On en discute avec le physiothérapeute Denis Fortier, lui-même adepte du rucking. Accessoire chouchou Denis Fortier pratique la marche et la course pour se garder en forme. Son accessoire chouchou ? Son sac à dos lesté. C'est un sac petit et plat, dans lequel on glisse un poids semblable à une planche à découper épaisse. PHOTO ALAIN ROBERGE, ARCHIVES LA PRESSE Le sac à dos lesté du physiothérapeute Denis Fortier Denis Fortier possède aussi une veste lestée, qui ressemble à une veste de flottaison individuelle, version lourde. Pour Denis Fortier, auteur des livres Lève-toi et marche ! et Plus jamais malade ! (Trécarré), c'est une manière efficace de rendre son entraînement plus payant pour la santé. Différents programmes Le rucking, ou marche avec sac lesté, est associé aux entraînements militaires. Normal : porter du poids fait partie du travail des soldats. Cela étant dit, nul besoin d'être un jeune adulte musclé et en pleine forme pour pratiquer cette forme de marche. « C'est applicable dans plein de contextes, du CrossFit à la réadaptation », résume Denis Fortier. Il donne l'exemple d'un programme destiné aux personnes ayant subi un accident cérébral vasculaire qui utilise justement des vestes lestées. Chez les sportifs À l'autre bout du spectre, les athlètes peuvent aussi s'entraîner avec des vestes ou des sacs lestés pour augmenter leur performance. De petites études menées sur des joueurs de badminton et de soccer ont montré qu'un tel entraînement pourrait rendre les changements de direction plus rapides sur le terrain. PHOTO ALAIN ROBERGE, ARCHIVES LA PRESSE Le port de la veste lestée permet de maximiser ses séances d'entraînement, souligne l'auteur Denis Fortier « Quand je fais des intervalles avec mon sac lesté, je peux vous dire que, lorsque je l'enlève, ça y va par là ! », résume Denis Fortier. « Toute une gamme de personnes peut y trouver son compte, dit-il, tant le trentenaire qui se rend au travail à pied que l'octogénaire qui trouve la marche régulière un peu pépère. » Multiples bienfaits Marcher avec du poids a plusieurs avantages pour la santé. Cela augmente le niveau de difficulté, et donc la dépense énergétique. Les gens accèdent donc plus facilement à des niveaux d'intensité modérée (chaleur et difficulté à chanter) et soutenue (chaleur et difficulté à parler). C'est à partir de l'intensité modérée que les bienfaits d'une activité physique deviennent substantiels. « Ça a des bienfaits sur le cœur, sur nos artères, sur la circulation sanguine, sur les poumons, sur la respiration, sur le cerveau… », énumère Denis Fortier. C'est aussi bon pour la santé… des muscles. L'Organisation mondiale de la santé recommande aux adultes de faire au moins deux séances d'exercices de musculation par semaine. Le sac et la veste lestés permettent facilement de renforcer les cuisses. Il suffit de monter et descendre les escaliers, ou encore de faire une dizaine de squats ou de demi-squats pendant sa marche toutes les cinq ou dix minutes. Sac ou veste ? Certaines personnes trouveront la veste plus confortable, et d'autres, le sac ; tout dépend de l'anatomie et des préférences de chacun. Les deux options ont leurs avantages. Le sac lesté est proche du corps. La veste, elle, se porte facilement sous un manteau en hiver, et son poids est réparti autour du corps. Elle a aussi tendance à compresser un peu plus la respiration, observe Denis Fortier. « Dans un contexte d'entraînement, c'est intéressant d'avoir une contrainte au niveau de la cage thoracique – ça stimule ces muscles-là, mais une personne plus anxieuse pourrait trouver cela moins le fun », dit-il. Il existe aussi des poids à mettre aux chevilles et aux poignets. « Ça augmente la charge, mais c'est compliqué de mettre autant de poids que dans un sac ou une veste », prévient M. Fortier. Les gens qui ont des problèmes articulaires devraient éviter de mettre des poids supérieurs à deux kilos par cheville, indique-t-il. Et un sac à dos ordinaire ? On peut aussi choisir une troisième option : un sac à dos ordinaire dans lequel on met du poids, tout simplement. « J'aurais tendance à prendre un petit sac à dos, pour que le poids soit plus haut – si le sac ballotte, ce sera moins confortable », indique Denis Fortier. PHOTO OLIVIER PONTBRIAND, ARCHIVES LA PRESSE Un sac à dos est une bonne solution de rechange à la veste lestée. « Et j'utiliserais la courroie à la taille ou la courroie thoracique pour le rapprocher du corps. » Les bretelles devraient aussi être coussinées. Ce genre de sac à dos offre la meilleure combinaison en matière d'équilibre, de stabilité et d'activation des muscles. « Plus le sac est près du centre de masse du corps, moins il change notre patron de marche », ajoute Denis Fortier. Y aller progressivement Avant de dépenser sur un sac à dos ou une veste lestés (des produits onéreux !), Denis Fortier conseille d'essayer d'abord avec un sac à dos ordinaire. « Et allez-y progressivement », insiste-t-il. On peut commencer avec un poids équivalent à 5 % ou 10 % de son poids. Et quel genre de poids mettre ? Denis Fortier pense à des bouteilles d'eau, ou encore à des pommes de terre. Pour que le poids soit stable et proche du corps, on peut compresser les bouteilles ou les patates avec des serviettes de bain. Danger pour le dos ? Le rucking est-il douloureux pour le dos, ou pour les trapèzes ? Le corps est fait pour transporter des choses, rappelle Denis Fortier. « Si ça fait mal, c'est peut-être parce que c'est trop pesant, dit-il. Il y a aussi deux mouvements qu'on ne veut pas faire avec les épaules, autant en marchant que devant un ordinateur : l'arrondissement des épaules et l'élévation des épaules. » Denis Fortier conseille de prendre conscience, en marchant, de sa posture et de sa respiration. Où les acheter ? Denis Fortier ne suggère jamais de marques, mais on compte assez peu de modèles de vestes et sacs lestés sur le marché. Des vestes lestées sont en vente chez Sports Experts et Décathlon. Des marchands en ligne vendent à la fois des sacs à dos et vestes lestées, dont Northern Fitness, Rogue et Amazon.

Chaleur et orages violents attendus
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Chaleur et orages violents attendus

« Les conditions sont propices à la formation d'orages dangereux pouvant produire des rafales très fortes, de la grêle de grosse taille et de la pluie torrentielle cet après-midi et ce soir », explique Environnement Canada, qui a émis un avertissement d'orages violents sur son site web. En vigueur ce dimanche : pas un, mais deux avertissements météorologiques. En plus de la chaleur accablante, des averses et des orages violents pourraient s'abattre sur le sud du Québec en après-midi, prévient Environnement Canada. Les températures maximales oscilleront entre 29 et 32 degrés Celsius dans certains secteurs du sud du Québec, dont la métropole, ce dimanche. Mais avec l'humidex, la température ressentie atteindra 40, jusqu'en soirée. « Les conditions sont propices à la formation d'orages dangereux pouvant produire des rafales très fortes, de la grêle de grosse taille et de la pluie torrentielle cet après-midi et ce soir », explique Environnement Canada, qui a émis un avertissement d'orages violents sur son site web. Il y a aussi un faible risque de tornade, précise-t-on. Il est donc fortement déconseillé de pratiquer des activités nautiques, car elles pourraient s'avérer dangereuses en raison des rafales violentes et soudaines sur les plans d'eau. Environnement Canada appelle à la prudence, car la température chaude et humide présente un risque élevé de malaises liés à la chaleur. L'organisme conseille de surveiller les premiers signes d'épuisement, comme les maux de tête, les nausées, les étourdissements, la soif, une urine foncée, ou encore fatigue intense. Selon l'organisme, les averses devraient cesser au cours de la nuit prochaine, mais la chaleur se fera ressentir pour encore plusieurs jours. Jusqu'à mercredi, les températures maximales s'élèveront au-dessus de 30 degrés Celsius, à Montréal.

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