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Accord de Bougival sur la Nouvelle-Calédonie : le FLNKS officialisera sa position mardi

Accord de Bougival sur la Nouvelle-Calédonie : le FLNKS officialisera sa position mardi

Le Figaro10-08-2025
À l'ouverture d'un congrès extraordinaire samedi à La Conception, en banlieue de Nouméa, le président du FLNKS Christian Tein a appelé, dans une déclaration lue par une militante, à un rejet «clair et sans ambiguïté» de l'accord.
Le Front de libération nationale kanak socialiste (FLNKS) fera connaître mardi sa position sur l'accord signé mi-juillet avec l'État et les non-indépendantistes, ont indiqué dimanche à l'AFP des responsables du mouvement.
L'issue ne fait guère de doute: l'ensemble des structures (partis et syndicats) qui composent le FLNKS se sont d'ores et déjà prononcées contre l'accord de Bougival, signé le 12 juillet au terme de dix jours d'intenses négociations entre indépendantistes et non-indépendantistes sous l'égide du ministre des Outre-mer, Manuel Valls.
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Le texte, négocié en région parisienne, prévoit notamment la création d'un «État de Nouvelle-Calédonie» inscrit dans la Constitution de la République française et d'une nationalité calédonienne, ainsi que la possibilité de transférer des compétences régaliennes (monnaie, justice, police).
Mais bien que qualifié d'«historique» par les loyalistes, il a aussitôt suscité une levée de boucliers du côté des militants indépendantistes, car il ne prévoit pas de nouveau référendum sur l'indépendance.
«Accéder à la pleine souveraineté» d'ici 2027
Les dispositions de l'accord «ne sont que l'illustration du mépris de la puissance administrante à l'égard de notre combat pour la reconnaissance en tant que peuple colonisé», selon le président du FLNKS Christian Tein.
Sous contrôle judiciaire, Christian Tein est interdit de séjour dans l'archipel français du Pacifique et a assisté aux débats par visio-conférence.
Libéré le 13 juin après un an de détention provisoire à la prison de Mulhouse-Lutterbach (Haut-Rhin), il reste mis en examen pour son rôle présumé dans les violences qui ont fait 14 morts et des milliards d'euros de dégâts en 2024 en Nouvelle-Calédonie. Le leader politique a toujours nié avoir appelé à la violence.
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Invitant les militants à «clarifier (leur) stratégie», Christian Tein a estimé que les membres du FLNKS devaient rester «ouverts au dialogue», qui doit se faire «uniquement sur les modalités d'accession à la pleine souveraineté», «en format bilatéral» avec l'État, et ce «jusqu'au 24 septembre 2025», comme en avait décidé le précédent congrès du mouvement en janvier dernier.
«Nous devons capitaliser sur nos atouts et les valoriser au mieux afin d'accéder à la pleine souveraineté au plus tard avant l'élection présidentielle de 2027», a conclu Christian Tein.
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Une semaine après le rejet du texte par le Front de libération nationale kanak socialiste (FLNKS), le ministre des Outre-mer se rend mardi sur l'archipel pour «convaincre autant que nécessaire». Le ministre des Outre-mer Manuel Valls est attendu mardi en Nouvelle-Calédonie, où il doit rencontrer les acteurs politiques locaux pour tenter de sauver l'accord sur l'avenir du territoire, signé en juillet mais depuis rejeté par le principal mouvement indépendantiste, a annoncé son ministère dimanche. Une semaine après le rejet du texte par le Front de libération nationale kanak socialiste (FLNKS), M. Valls doit se rendre de mardi à samedi sur l'archipel avec pour «objectif de poursuivre le dialogue autour de l'accord de Bougival» et d'installer à cette fin un comité de rédaction, selon le ministère. Publicité «Je vais (...) en Nouvelle-Calédonie pour expliquer, préciser, compléter, convaincre autant que nécessaire», a défendu le ministre dans un entretien publié dimanche par Le Parisien. «Je ne veux pas passer en force. Mais il n'y a pas d'alternative crédible à Bougival». «L'accord de Bougival doit se mettre en œuvre» C'est ce dont il va essayer de convaincre dès mercredi les sénateurs coutumiers, les maires et les présidents de province, avant des réunions «bilatérales», selon l'agenda prévisionnel décliné par son ministère. Le lendemain, jeudi, il doit installer officiellement un comité de rédaction avant d'aller à la rencontre des élus de la province nord de l'archipel. «L'accord de Bougival doit se mettre en œuvre et il va se mettre en œuvre», veut croire Manuel Valls. «Sans cela c'est tout l'édifice politique, économique et social de la Nouvelle-Calédonie qui s'effondrerait.» «C'est pour cela que je veux convaincre le FLNKS de s'inscrire dans l'accord lors de notre réunion bilatérale. (...) Nous pouvons enrichir l'accord de Bougival et apporter des précisions, mais nous ne pouvons pas remettre en cause son équilibre général», prévient-il dans l'interview au Parisien. Manuel Valls défend un accord permettant la création d'un État de Nouvelle-Calédonie doté d'une loi fondamentale, d'une nationalité calédonienne et de la compétence en relations internationales, tout en assurant que le texte de Bougival reconnaît l'identité kanak. Le «projet d'accord de Bougival» est incompatible «avec les fondements et acquis de notre lutte», avait affirmé mercredi Dominique Fochi, secrétaire général de l'Union calédonienne et membre du bureau politique du FLNKS, lors d'une conférence de presse quelques jours après un congrès extraordinaire du mouvement. Publicité En mai 2024, des violences déclenchées par un projet de réforme du corps électoral avaient fait 14 morts et causé plusieurs milliards d'euros de dégâts sur le territoire.

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