Festival: Sens Unik fait son grand retour et est «toujours là»
–
À Estavayer, Sens Unik est «toujours là»
Le mythique groupe de rap lausannois s'est reformé à l'occasion d'une tournée inédite, après quinze ans d'absence. Retour sur leur tout premier concert romand, à l'Estivale Openair.
Arsène Passamani
Sous le soleil d'Estavayer, Sens Unik a retrouvé un public romand après 15 ans d'absence.
Odile Meylan/Tamedia
Abonnez-vous dès maintenant et profitez de la fonction de lecture audio. S'abonnerSe connecter BotTalk
En bref : Le groupe de rap romand Sens Unik fait son retour sur scène après quinze années d'absence.
Carlos et ses acolytes ont livré une performance énergique à l'Estivale Openair d'Estavayer.
Les textes du groupe lausannois restent pertinents malgré leurs vingt ans d'existence.
La tournée se poursuivra notamment au Venoge Festival le 15 août prochain.
15 ans d'absence, dans la musique, c'est long. Mais un public conquis est aussi un public fidèle. À l'Estivale Openair, les fans de Sens Unik ont répondu présent pour le retour sur scène de leur groupe de rap préféré.
Dès les premiers coups de caisse claire, les fans de la première heure lèvent leurs mains vers le ciel, le sourire jusqu'aux oreilles. Les classiques du groupe lausannois s'enchaînent et le public danse, saute et chante sur les rythmes oldschool des années 90.
Arrivé sur scène avec sa mèche rebelle, Carlos Leal n'a vraisemblablement pas perdu son flow à Hollywood. Sa voix bien reconnaissable se balade sur ses textes écrits il y a vingt ans, mais qui restent encore bien pertinents aujourd'hui, comme le relève son acolyte Jones entre deux chansons.
De l'énergie malgré quelques cheveux gris
Sur scène, le groupe a encore de l'énergie à donner. Bio et Just One sont de véritables métronomes, Jones tient la foule en haleine à chaque interlude et Carlos et Deborah font chanter le public sur les refrains. Le rappeur de 56 ans tente même quelques pas de break, comme pour prouver qu'il en a encore les jambes.
Malgré un message encore cohérent, la forme a pris un petit coup de vieux. Par forme, on ne parle pas de musique. Rien à redire sur la prestation chirurgicale de Bio à la batterie et de Just One aux platines. La scénographie est peut-être un peu trop millimétrée, et on sent que chacun prend bien soin de rester à sa place. Carlos et Deborah se partagent le devant de la scène, dans un tournus un peu trop orchestré, à chaque début de refrain.
C'est lors des passages plus «freestyle» que la puissance de Sens Unik se dégage réellement. Lorsque Carlos et Jones descendent au milieu du public pour s'offrir un bain de foule ou lors de l'arrivée surprise des deux anciens membres du groupe Osez et Rade. On aurait aimé voir les pionniers du rap lausannois se montrer un petit peu plus rock'n'roll.
À noter le texte inédit de Jones sur «La Fin d'un millénaire» ou la performance de Carlos sur «Dream» qui prennent aux tripes. Le titre, présent sur le dernier album du groupe sorti en 2010, sonne comme la conclusion d'une carrière, et c'est poignant. «One love, à tous ceux qui ont levé les mains. Ce rêve, c'est le mien, le nôtre, le tien» finit Carlos en montrant sur son bras la chair de poule qui l'atteint.
Sens Unik a fait transpirer les festivaliers de l'Openair d'Estavayer.
Odile Meylan/Tamedia
Un public conquis
Le public, autour de la quarantaine, a transpiré sous le soleil de la Grande scène, dans une bonne humeur générale. Tout le monde éclate de rire au moment où Carlos confie: «On a les boules d'être là, ça fait 15 ans qu'on n'est pas remonté sur scène.» Ce qui n'empêche pas le groupe de proposer un show d'une heure, entre rap et interlude beatbox signée Rade.
Il suffit de voir l'aplomb avec lequel le public de l'Estivale applaudit le groupe, à la fin de son concert. Malheureusement, la tentative de rappel sera vaine. «C'était un concert de malade mental», nous glisse un festivalier qui repart en essuyant les gouttes de sueurs perlant sur son front.
Avis aux amateurs de rap moderne: Sens Unik ne vous procurera sans doute pas les mêmes émotions que les artistes actuels. Mais à une époque où le rap ne s'est jamais montré aussi diversifié, il est parfois bon de revenir aux bases.
Le contenu qui place des cookies supplémentaires est affiché ici.
À ce stade, vous trouverez des contenus externes supplémentaires. Si vous acceptez que des cookies soient placés par des fournisseurs externes et que des données personnelles soient ainsi transmises à ces derniers, vous devez autoriser tous les cookies et afficher directement le contenu externe. Autoriser les cookies Plus d'infos
Après deux premiers concerts à Berne et à Estavayer-le-Lac, la tournée de Sens Unik continue. Ils seront entre autres au Venoge Festival à Penthaz le 15 août prochain.
Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.
Hashtags
Essayez nos fonctionnalités IA
Découvrez ce que Daily8 IA peut faire pour vous :
Commentaires
Aucun commentaire pour le moment...
Articles connexes
24 Heures
13 minutes ago
- 24 Heures
Ce virtuose de la baston fait briller le cinéma suisse de Hollywood à Locarno
Accueil | Culture | Cinéma & séries | Cascadeur et artiste martial bernois installé à Hollywood depuis trente ans, Daniel Bernhardt présente au Tessin un film plein de fureur, «Deathstalker», et s'apprête à filer des mandales à tout va dans «Nobody 2». Interview. Christophe Pinol Publié aujourd'hui à 10h30 Dans «Deathstalker», qui sera présenté au Festival de Locarno, le Bernois Daniel Bernhardt tient le rôle principal, celui d'un guerrier barbare qui va devoir affronter un sorcier maléfique. HANGAR 18 MEDIA En bref: Les articles ABO sont réservés aux abonnés. S'abonner Déjà enregistré.e ou abonné.e? Se connecter
24 Heures
13 minutes ago
- 24 Heures
À Locarno, plusieurs festivals en un seul
Accueil | Culture | Cinéma & séries | Du 6 au 16 août, le meilleur du cinéma d'auteur, quelques stars et des raretés du patrimoine seront montrés au Tessin. Publié aujourd'hui à 10h30 Le soir, sur la Piazza Grande, une ambiance festive et chaleureuse. August 11, 2024. (KEYSTONE/Jean-Christophe Bott) KEYSTONE En bref: Locarno? Un paradis pour cinéphiles, mais aussi pour tous les amoureux du cinéma. Et ça commence mercredi 6 août (jusqu'au 16) pour la 78e fois. Avec plus de 200 films, ses sections pléthoriques, son ambiance chaleureuse, mais aussi ses enjeux esthétiques (bon nombre de grands cinéastes y ont été révélés, de Jim Jarmusch à Jafar Panahi), ce sera une nouvelle fois, à n'en pas douter, l'un des événements de l'été. Compétition alléchante Cette année, la compétition officielle sera au cœur des débats. Pas seulement à cause de la sélection du dernier Kechiche , ce «Mektoub my love: canto due» dont l'existence même prêtait à conjecture, mais surtout parce qu'elle s'annonce très haut de gamme. On l'a appris mardi matin, elle accueillera finalement un 18e film, et non des moindres, puisqu'il s'agit du dernier opus de la cinéaste japonaise Naomi Kawase . «L'illusion de Yakushima», dans lequel elle dirige Vicky Krieps, signe que la cinéaste désire s'internationaliser, sera projeté en fin de festival, le 15. Auteurs au rendez-vous Dans cet intervalle, on aura découvert un nouveau film de Radu Jude , «Dracula». Le premier long-métrage de Fabrice Aragno , «Le lac», dans lequel l'ex-assistant de Godard dirige Clotilde Courau. Un nouvel opus, forcément réjouissant, du cinéaste expérimental Ben Rivers, «Mare's Nest». Ou encore le premier long de Maureen Fazendeiro, «The Seasons», proche collaboratrice de Miguel Gomes. La Piazza, poumon de l'événement Comme toujours, c'est sur la Piazza Grande que chaque soir vont converger des milliers de festivaliers. C'est aussi là qu'ils verront défiler stars et invités prestigieux. Parmi eux, Jackie Chan, Emma Thompson, Willem Dafoe, Lucy Liu, Denis Lavant. Plus ces rescapés cannois que sont Hafsia Herzi, Jafar Panahi (Palme d'or) et une partie de l'équipe du dernier Joachim Trier. Sans omettre Jean-Stéphane Bron et sa série événement, «The Deal». La Piazza Grande de jour, avec le Léopard qui veille. (KEYSTONE/Jean-Christophe Bott) KEYSTONE Rétrospective et autres temps forts Chaque section locarnaise fait un peu figure de festival dans le festival. Ainsi de sa rétrospective, «Great Expectations: British Postwar Cinema 1945-1960», qui rassemble un grand nombre de raretés du cinéma britannique. Il ne faut pas oublier que certains ne vont au Tessin et au festival que pour ça. Plus de cinéma Pascal Gavillet est journaliste à la rubrique culturelle depuis 1992. Il s'occupe principalement de cinéma, mais il lui arrive aussi d'écrire sur d'autres domaines. En particulier les sciences. A ce titre, il est également mathématicien. Plus d'infos @PascalGavillet Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.
24 Heures
15 hours ago
- 24 Heures
Matilda De Angelis: une actrice qui n'a pas froid aux yeux
Star montante du cinéma – Matilda De Angelis, une actrice qui n'a pas froid aux yeux Entre sensualité et folie douce, l'Italienne a su envoûter les écrans du monde entier. La voici aujourd'hui face à Dracula, pour Luc Besson. Christophe Pinol Matilda De Angelis était au Festival de Cannes en mai dernier pour présenter le film «Fuori», de Mario Martone, qui sortira en Suisse le 3 décembre. WireImage Abonnez-vous dès maintenant et profitez de la fonction de lecture audio. S'abonnerSe connecter BotTalk «Veloce come il vento»… Rapide comme le vent. Rarement un titre de film n'aura aussi bien exprimé le début de carrière fulgurant d'une actrice. En l'occurrence celle de Matilda De Angelis, actuellement à l'affiche du dernier film de Luc Besson, «Dracula». La jeune Italienne originaire de Bologne (elle fêtera ses 30 ans en septambre) a 21 ans lorsqu'elle décroche le rôle principal féminin de ce long métrage (intitulé «Italian Race» à l'international), son tout premier au cinéma. La comédienne en herbe, qui à l'époque n'a même pas son permis de conduire, y incarne une talentueuse pilote de rallye. Un départ sur les chapeaux de roues qui lui vaut d'entrée de jeu le Prix de la meilleure révélation au festival de Taormina. Depuis, elle a enchaîné les coups d'éclat: dans «Youtopia», elle incarne une cam-girl de 18 ans qui décide de vendre sa virginité aux enchères pour sauver ses parents de la faillite; elle embrasse langoureusement Nicole Kidman dans la minisérie «The Undoing», son premier rôle international; elle est ensuite la tête d'affiche du film tessinois «Atlas» et devient l'héroïne du spin-off italien de la série la plus chère de l'histoire de la télé, «Citadel», dans «Citadel: Diana». Jusqu'à ce «Dracula», relecture romantique du roman de Bram Stoker, qui lui permet de refermer une boucle entamée il y a trente ans par sa maman. «Travailler avec Luc Besson, c'était un rêve, explique-t-elle dans «L'Officiel» du mois de juillet. Je m'appelle Matilda, parce que ma mère a vu son film, «Léon», alors qu'elle était enceinte et qu'elle est tombée sous le charme du personnage campé par la jeune Natalie Portman.» Matilda De Angelis vit depuis 2022 avec Alessandro de Santis, chanteur des Santi Francesi. «Il a la plus belle voix que j'ai jamais entendue», confiait-elle à «Grazia». IMAGO/Independent Photo Agency Son corps comme outil d'expression Pourtant, c'est d'abord vers la musique que l'enfant prodige se tourne, portée par des parents qui ont toujours soutenu ses ambitions artistiques. Elle les décrit d'ailleurs comme «des personnalités excentriques»: un père graphiste publicitaire, passé par les fumetti, ces BD populaires flirtant avec l'action et l'érotisme, et une mère agente d'assurances, tendance «sorcière hippie». Fan de Björk, Tori Amos et David Bowie, la jeune Matilda commence par étudier la guitare et le violon à 11 ans, compose ses premières mélodies deux ans plus tard ans et devient à 17 ans la chanteuse du groupe italien Rumba de Bodas, avant de partir avec eux en tournée à travers l'Europe. Parallèlement, elle pose comme modèle de nu artistique pour la photographe Camilla Cattabriga. Mais c'est finalement le cinéma qui s'impose à elle. Poussée par les conseils d'un ami, elle s'y engage en parfaite autodidacte à l'occasion d'un casting ouvert. Adolescente, elle a pourtant traversé une période difficile, marquée par des troubles alimentaires. Elle a mis du temps à être à l'aise avec son image, mais elle en a aujourd'hui fait une force. Voire un véritable outil d'expression. Sur Instagram, l'Italienne n'hésite pas à afficher son visage rongé par l'acné, prônant une image authentique et assumée, encourageant ainsi l'acceptation de soi. Et elle n'hésite pas non plus à jouer dans le plus simple appareil. «Je trouve ça très libérateur, confiait-elle à «W Magazine». Que ce soit mes yeux, ma bouche, mes seins ou mon vagin, mon corps n'est qu'un outil d'expression parmi d'autres. C'est toujours moi. La nudité peut être un puissant moyen d'expression et de persuasion quand il s'agit de communiquer des sentiments complexes.» Dans «Dracula», de Luc Besson, Matilda De Angelis (à g.) campe Maria, l'amie de celle qui va tomber sous le charme du comte sanguinaire. Shanna Besson/2025 LBP/Europacorp/TF1 Films Production Douce folie Dans «Variety», elle soulignait aussi la force et la passion avec lesquelles elle s'implique dans ses rôles, et à quel point le travail peut se révéler intense. «Je ne sais d'ailleurs pas si je pourrai tenir ce rythme longtemps: être devant la caméra, donner des interviews, partager une partie de moi avec des gens que je ne connais même pas… J'ai tellement d'aspirations que je ne resterai peut-être pas actrice toute ma vie.» Rien n'est figé pour elle: elle a ainsi mentionné un possible retour à la musique, voire un détour par la sculpture. Elle a même évoqué l'idée de se consacrer aux randonnées, car c'est surtout en pleine nature, aux côtés de son chien, qu'elle aime se ressourcer. Et de glisser, amusée, qu'«il faut être fou pour faire ce métier: tous ceux qui travaillent avec moi sur le plateau le sont; nous le sommes tous!» Une douce excentricité qui lui sied pour l'heure plutôt bien. Cet article vous a plu? Découvrez davantage de contenus dans l'édition actuelle de l'e-paper «Le Matin Dimanche» et dans nos archives. Chaque dimanche matin, retrouvez également votre journal en caissettes près de chez vous. Vous pouvez aussi vous inscrire à notre newsletter. Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.
