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Les cours du pétrole poussés par le risque de sanctions sur le brut russe

Les cours du pétrole poussés par le risque de sanctions sur le brut russe

Le Figaro30-07-2025
Les cours du pétrole ont encore progressé mercredi, toujours soutenus par le risque de sanctions américaines contre Moscou, et tirés par les déclarations de Donald Trump sur l'Inde qui pourrait être pénalisée pour l'achat de pétrole russe. «La menace de sanctions secondaires (...) sur le pétrole russe a été le catalyseur de la hausse des prix du brut», a résumé auprès de l'AFP Daniel Ghali, analyste de TD Securities. Le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en septembre, a gagné 1,01% à 73,24 dollars, touchant un plus haut depuis mi-juin au moment de la guerre entre les États-Unis et l'Iran. Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate, pour livraison le même mois, a avancé de 1,14% à 70,00 dollars.
M. Trump a déclaré mercredi qu'une «pénalité» serait ajoutée aux droits de douane de 25% touchant l'Inde si ce pays décidait d'acheter du pétrole russe. Le président américain a durci le ton ces derniers jours, frustré par l'absence de progrès en vue d'un possible accord de paix entre la Russie et l'Ukraine. Il a accusé de plus en plus ouvertement son homologue russe, Vladimir Poutine, de ne pas chercher à mettre fin au conflit.
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M. Trump menace ainsi les pays achetant du pétrole russe, mais également iranien, de sanctions «secondaires», qui prendraient la forme de droits de douane supplémentaires sur les produits de ces pays entrant aux États-Unis. Or, la Russie est le deuxième exportateur mondial d'or noir et compte parmi ses clients des consommateurs importants de pétrole comme l'Inde, la Chine ou la Turquie.
«Des droits de douane secondaires effectifs à 100% entraîneraient un bouleversement radical du marché pétrolier», affirment les analystes d'ING, car «un certain nombre d'acheteurs de pétrole russe seraient probablement réticents à poursuivre leurs achats». «Il subsiste toutefois une grande incertitude quant à la capacité des États-Unis à appliquer ces sanctions (...) aux pays qui choisiraient de les contourner», a nuancé M. Ghali.
Par ailleurs, les cours n'ont pas été ébranlés par le dernier rapport de l'Agence américaine d'information sur l'énergie (EIA), qui a fait état mercredi d'une hausse surprise des stocks de pétrole aux États-Unis (+7,7 millions de barils). En théorie, une hausse importante des réserves de brut est de nature à plomber les prix de l'or noir.
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Droits de douane : pourquoi vous n'avez pas fini d'en entendre parler, même après cette étape du 7 août
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Le HuffPost France

time37 minutes ago

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Droits de douane : pourquoi vous n'avez pas fini d'en entendre parler, même après cette étape du 7 août

INTERNATIONAL - L'interminable feuilleton des droits de douane mis en scène par Donald Trump depuis plusieurs mois va connaître une évolution majeure ce jeudi 7 août. Sans pour autant s'arrêter puisqu'une autre échéance est déjà programmée dans trois mois, et tout cela sans compter sur les sautes d'humeur du président américain et de potentielles nouvelles annonces inattendues. Si le Brésil a ouvert le bal dès mercredi, désormais visé par une surtaxe de 50 % sur ses produits importés aux États-Unis, un train de nouvelles surtaxes imposées par Washington entre en vigueur ce jeudi sur les produits de la plupart de ses partenaires commerciaux. Tous les pays du monde étaient déjà visés par une surtaxe plancher de 10 % depuis avril, qui s'additionne avec les droits de douane qui existaient au préalable. Mais pour une grande partie d'entre eux, dont les poids lourds du commerce mondial, la surtaxe sera relevée. Le minimum a été fixé à 15 %, pour le Japon, la Corée du Sud ou encore l'Union européenne, dont certains secteurs sont exemptés conformément à un accord avec Washington. Des pays qui n'étaient pas visés par une surtaxe punitive entrent par ailleurs dans la liste, à l'instar de la Turquie (désormais 15 %). Pression sur l'Inde Le Canada est lui visé par un décret à part, qui fait passer les droits de douane sur ses produits importés aux États-Unis de 25 % à 35 %. Cette hausse concerne uniquement les produits ne transitant pas dans le cadre de l'accord de libre-échange nord-américain (ACEUM). De son côté, l'Inde est l'un des grands perdants de l'histoire, puisque Donald Trump a accentué la pression sur le pays asiatique en signant mercredi un décret ajoutant 25 % de droits de douane supplémentaires. Cette nouvelle surtaxe vient donc se greffer à celle de 25 % qui doit entrer en vigueur ce jeudi et ne sera effective que dans 21 jours. Elle ne s'appliquera pas sur un certain nombre de produits, ce qui vient toutefois en réduire sensiblement la portée. Mais comme tout semble mouvant et réajustable en permanence avec l'administration Trump, la situation pourrait encore évoluer au gré de négociations, quand bien même ces nouveaux droits de douane sont « quasiment définitifs », selon le représentant américain au Commerce. Ces « accords » laissent en effet ouvertes des questions cruciales : des exemptions sont-elles possibles ? Qu'en sera-t-il de secteurs comme l'automobile, la pharmacie, les semi-conducteurs ? Quel sera le sort réservé à la Chine ? Tous les pays vont-ils accepter sans sourciller leur sort ? La Suisse, par exemple, a été particulièrement sonnée par les annonces de la Maison Blanche qui a relevé les droits de douane applicables aux produits helvétiques à 39 %, contre 31 % initialement prévus début avril. En urgence, la présidente du pays Karin Keller-Sutter a été reçue mercredi, à huis clos, par le secrétaire d'État américain Marco Rubio, dans l'espoir de pouvoir négocier un deal plus attrayant. Un sursis pour le Mexique La situation du Mexique est particulière aussi, puisque sa présidente Claudia Sheinbaum a obtenu un sursis de 90 jours sur une surtaxe à 30 %, maintenant pour le moment à 25 % les droits de douane sur les produits entrant aux États-Unis en dehors de l'accord de libre-échange nord-américain. D'ici là, de nouvelles négociations pourraient avoir lieu entre les deux pays. Enfin pour l'Union européenne, Bruxelles avait annoncé mardi suspendre ses représailles aux droits de douane de Donald Trump, en raison de l'accord commercial noué avec les États-Unis. Au cours des derniers mois, la Commission avait préparé une liste de produits américains qui seraient taxés si les États-Unis et l'UE ne parvenaient pas à un accord. Cette liste comprenait 93 milliards d'euros de marchandises : soja, avions, voitures, etc. Mais signe que tout n'est pas figé pour autant, Bruxelles n'a toutefois pas exclu de réactiver ces mesures de riposte si jamais le bras de fer commercial avec l'administration Trump venait à connaître de nouveaux rebondissements. « Nous remettons (ces mesures) au congélateur mais nous pouvons toujours les ressortir », a ainsi expliqué cette semaine un responsable européen sous couvert d'anonymat. Si l'équilibre commercial du monde entre donc dans une nouvelle phase ce jeudi, beaucoup de paramètres et enjeux montrent que les cartes peuvent être rebattues à tout moment. Et c'est bien Donald Trump qui continue d'en dicter le tempo, lui qui aime particulièrement mettre en avant ses talents de négociateur. La Maison Blanche ne s'y est pas trompée en publiant ce week-end sur ses réseaux sociaux une photo du président, de dos, en train de passer un appel, avec cette légende : .

Pétrole suspendu à l'évolution des exportations russes
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Le Figaro

time9 hours ago

  • Le Figaro

Pétrole suspendu à l'évolution des exportations russes

Les cours du pétrole ont reculé mercredi à l'issue d'une séance secouée par les annonces américaines concernant la Russie, les opérateurs cherchant à évaluer la probabilité d'une baisse des exportations russes. Après une première partie de séance dans le vert, le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en octobre, a finalement reculé de 1,11% à 66,89 dollars. Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate, pour livraison en septembre, a pris la même direction, lâchant 1,24% à 64,35 dollars. «Il y a eu beaucoup de gros titres, beaucoup de déclarations confuses» à propos de la Russie et le marché a réagi à chacune d'entre elles, commente auprès de l'AFP John Kilduff, d'Again Capital. «Les implications sont énormes», rappelle l'analyste alors que Moscou est le troisième producteur et le deuxième exportateur mondial de pétrole brut. Publicité L'émissaire de Donald Trump, Steve Witkoff, a eu mercredi à Moscou des échanges qualifiés de «productifs» avec Vladimir Poutine, à deux jours de l'expiration de l'ultimatum des États-Unis à la Russie, sommée de mettre fin au conflit en Ukraine. Le président américain a même assuré que de «grands progrès» avaient été faits. Un haut responsable américain a toutefois précisé que les États-Unis prévoyaient toujours de mettre en place vendredi des sanctions secondaires pour que Moscou mette fin à son offensive en Ukraine. Ces sanctions viseraient les pays qui se fournissent auprès de la Russie, en particulier en pétrole et en armes, comme l'Inde ou la Chine. Offre à court terme Dans ce contexte, Donald Trump a annoncé une surtaxe supplémentaire de 25% sur une large volée de produits indiens venant s'ajouter à celle déjà de 25% qui doit entrer en vigueur jeudi. New Delhi est le deuxième consommateur de brut russe, juste après la Chine, avec environ 1,6 million de barils par jour achetés depuis le début de l'année. «Si l'Inde cède, ce qu'elle a refusé de faire jusqu'à présent, cela réduira l'approvisionnement mondial en pétrole», et Moscou aurait du mal à vendre son pétrole ailleurs, «particulièrement à court terme», affirme Arne Lohmann Rasmussen, analyste chez Global Risk Management. Si les exportations russes ne sont pas affectées, le marché s'attend en revanche à une baisse des cours. In fine, cela n'a pas empêché les opérateurs mercredi d'estimer «que le brut russe restera disponible sur le marché», estime John Kilduff.

Guerre commerciale : en représailles des achats indiens de pétrole russe, Donald Trump impose 25% de pénalité supplémentaire à New Delhi
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Guerre commerciale : en représailles des achats indiens de pétrole russe, Donald Trump impose 25% de pénalité supplémentaire à New Delhi

Réservé aux abonnés DÉCRYPTAGE - En guerre contre le déficit commercial américain et les achats indiens de brut à la Russie, la Maison-Blanche passe à l'offensive : en plus des sanctions douanières de 25 %, une pénalité additionnelle tombe sur les exportations indiennes. Donald Trump a frappé très fort. Reprochant à New Delhi de ne pas être un « bon partenaire commercial » qui « fait beaucoup d'affaires avec nous, mais avec lequel nous en faisons peu », le président américain a mis ses menaces à exécution. Déjà frappées d'un droit de douane de 25 %, les exportations indiennes vers les États-Unis écopent d'une pénalité supplémentaire de 25 %, en représailles à l'achat de pétrole russe, indique un décret publié mercredi 6 août. C'est d'abord le déséquilibre commercial entre les deux puissances qui cristallise la colère de Washington. En 2024, les exportations indiennes vers l'Amérique ont atteint 87,4 milliards de dollars, creusant un déficit de près de 46 milliards pour les biens américains, en hausse de 5 % sur un an, selon le bureau du représentant américain au commerce (USTR). Ironiquement, le désormais roi des tariffs reproche à l'Inde ses politiques protectionnistes : le pays affiche, il est vrai, l'un des taux de droits de douane les plus…

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