
Un patrimoine public en voie de privatisation
Anaïs Hélie-Martel
Pour la Corporation de développement communautaire Plateau-Mont-Royal
Comme mentionné dans plusieurs articles1, le promoteur privé Residia a remporté l'appel de proposition lancé à l'automne dernier par la Société québécoise des infrastructures (SQI), l'actuelle propriétaire du site. La proposition du promoteur est de densifier le site, tout en préservant une grande partie de cet ensemble patrimonial unique, dont la chapelle. Au total, on prévoit plus de 800 logements sur le site.
Du public au privé
On y parle de densification par le biais de tours d'habitation de 17 ou 25 étages, de préservation du patrimoine et d'un échéancier très serré. Pourtant, un élément n'est jamais réellement abordé dans ce dossier : la perte d'un bâtiment du secteur public au profit du secteur privé. Le gouvernement québécois, qui est propriétaire du bâtiment depuis 1979, l'a complètement abandonné depuis 2015. C'est entre autres cette vacance qui a mené à sa dégradation avancée et à cet appel à propositions. La seule avenue possible est de densifier le site si nous souhaitons le préserver, nous dit-on.
Pourtant, son sort aurait pu être bien différent si nous lui avions accordé plus d'importance par le passé. On ne peut passer sous silence les conséquences de cette inaction, soit la perte d'un site complètement public aux mains du secteur privé.
Bien qu'on veuille aujourd'hui sauver un bâtiment patrimonial exceptionnel, nous devons nous rendre à l'évidence que nous perdons un patrimoine social et collectif immense pour servir des intérêts privés, ce qui semble être de plus en plus la norme. En effet, on semble assister de plus en plus à un désengagement de l'État lorsqu'il est question de patrimoine et d'immeubles à vocation publique. D'autant plus qu'il y a peu de mentions sur la façon dont l'histoire et les mémoires de la communauté sourde et malentendante seront mises en valeur une fois le site reconverti.
La crise du logement comme un moteur d'action
Cela a été mentionné à plusieurs reprises : ce qui motive un projet qui propose une importante densification, c'est la crise du logement et l'urgence d'agir pour la contrer. C'est un discours qu'on entend énormément dernièrement : construire plus des logements nous permettra de sortir de la crise. Effectivement, il est nécessaire de construire plus de logements, mais pas n'importe lesquels.
En réalité, c'est la construction de logements sociaux, de coopératives d'habitation et de projets soutenus par des OBNL d'habitation qui nous permettra de nous attaquer à cette crise. La différence, c'est que les loyers de ce type d'habitation sont réellement abordables sur le long terme pour les ménages à faible revenu ; soit les ménages qui vivent plus intensément la crise du logement actuelle. Ce n'est pas avec la construction de condos que nous sortirons de cette crise. Le principe de « ruissellement des logements » n'existe malheureusement pas, surtout lorsque les hausses de loyers les plus importantes se produisent lors d'un changement de locataires.
Peut-on faire mieux ?
Le projet de requalification de l'Institut des Sourdes-Muettes est ambitieux. Nous reconnaissons l'effort qui a été mis pour préserver le patrimoine architectural et bâti de l'ancienne institution. Il est vrai qu'il est impératif de redévelopper le site, car plus on attend et plus il se dégrade. Ce serait extrêmement dommage de perdre un bâtiment patrimonial si important. Nous accueillons favorablement l'idée de donner une nouvelle vocation à ce bâtiment. Cela dit, nous aimerions y voir une vocation publique, sociale et communautaire beaucoup plus forte et surtout mieux définie. À la base, il s'agit d'un site entièrement public et notre souhait aurait été qu'il le demeure.
Il aurait été intéressant que le gouvernement fournisse un effort supplémentaire pour préserver une plus grande proportion du site dans l'appareil public ou communautaire, considérant qu'il a une valeur historique importante, notamment pour la communauté sourde et malentendante.
Nous comprenons bien qu'à ce stade-ci, cela n'est plus envisageable. Toutefois, il est encore possible d'augmenter la portion qui est dédiée à la collectivité et au bien public. Nous pensons qu'il est possible et réaliste de viser un minimum de 50 % du projet à caractère social, considérant que 20 % doivent déjà être dédiés à du logement social si l'on se fie au Règlement pour une métropole mixte (RMM).
Lorsqu'on parle de vocation publique, sociale et communautaire pour ce site, cela peut prendre plusieurs formes concrètes : logements sociaux, OBNL, espaces collectifs ou encore services publics. Par exemple, nous pensons que les 20 % réservés pour les logement abordable doivent être dédiés à un projet hors marché, afin de pérenniser l'abordabilité au-delà des 20 ans requis par le RMM. De plus, il y aurait des ponts à faire avec des sociétés d'histoire ainsi que la communauté sourde et malentendante afin de préserver l'essence culturelle de ce site. On pourrait y imaginer un parc et des plaques commémoratives permettant d'honorer la riche histoire de cette communauté et de l'Institut des Sourdes-Muettes.
En somme, il est encore temps d'agir pour préserver une part significative de ce site au bénéfice de la collectivité. Cela exige une volonté politique forte et une vision à long terme du bien commun.
1. Lisez « Institut des Sourdes-Muettes – Québec opte pour de la hauteur »
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