logo
Des huards téméraires embêtent des pêcheurs

Des huards téméraires embêtent des pêcheurs

La Presse21 hours ago
Des huards un peu trop familiers enquiquinent les pêcheurs du parc national des Grands-Jardins, allant jusqu'à chaparder les prises que les pêcheurs laissent sans surveillance. Le personnel du parc cherche à comprendre le comportement inhabituel de ces huards effrontés et à le modifier.
« Ça fait longtemps qu'il y a de la pêche sur nos lacs, note Yoann Combe-Duthion, responsable du service de la Conservation et de l'Éducation aux parcs nationaux des Grands-Jardins et des Hautes-Gorges-de-la-Rivière-Malbaie. Je pense qu'il y a certains oiseaux un peu plus créatifs que les autres qui ont compris qu'ils avaient tout intérêt à se tenir proches d'un pêcheur. »
Normalement, les plongeons huards éprouvent une certaine crainte par rapport aux chaloupes et aux pêcheurs et ne s'approchent pas.
« Ce sont des oiseaux territoriaux qui doivent défendre, sécuriser l'espace où ils nidifient, note M. Combe-Duthion. Nous demandons aux gens de ne pas s'approcher des huards, de respecter leur zone de vie. Mais là, le problème, c'est que ce sont les huards qui s'approchent. »
PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, ARCHIVES LA PRESSE
Il ne faut pas s'approcher des huards pour ne pas les déranger, surtout pendant la nidification.
Il raconte que lors d'une récente sortie de pêche à titre personnel, un huard a émergé à une quinzaine de mètres de sa chaloupe.
« Je me suis dit : c'est juste un adon. Je me suis déplacé, j'ai traversé le lac au complet. Je me suis rendu compte que peu importe le secteur du lac, le huard me suivait en permanence. »
Ce comportement a des conséquences pour le pêcheur parce que la présence d'un huard dans un secteur fait fuir les poissons. En outre, il est arrivé que des huards mangent les prises que les pêcheurs avaient attachées à une chaîne qui traînait dans l'eau.
C'est d'ailleurs une très mauvaise pratique : l'eau de surface dépasse les 20 degrés de plus en plus fréquemment au cours de l'été, ce qui peut rendre la prise impropre à la consommation si elle y reste trop longtemps.
Après avoir pêché votre poisson, vous devriez le mettre tout de suite dans une glacière avec de la glace : vous ne vous faites pas manger vos poissons et vous conservez vos prises dans de bonnes conditions.
Yoann Combe-Duthion, responsable du service de la Conservation et de l'Éducation aux parcs nationaux des Grands-Jardins et des Hautes-Gorges-de-la-Rivière-Malbaie
Il reste que le comportement de ces huards trop familiers est déplaisant et peut constituer un danger pour eux-mêmes.
« On ne voudrait pas qu'un oiseau cherche à capturer un leurre artificiel qui imite un poisson et qu'il se retrouve avec un hameçon dans le bec. »
Il ne faudrait pas non plus que les pêcheurs excédés se fassent justice à coups de rame.
« Ça reste un parc national, les animaux, on ne leur tape pas dessus avec une rame. »
PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, ARCHIVES LA PRESSE
De petits huards profitent du transport en commun.
Le personnel du parc a essayé divers moyens pour effaroucher les huards trop familiers, comme faire de grands gestes ou utiliser un sifflet, sans grand succès.
Yoann Combe-Duthion aimerait bien que des chercheurs se penchent sur la question pour découvrir l'origine de ce comportement et trouvent des façons de l'infléchir.
Ça nous prendrait une étude scientifique en bonne et due forme pour avoir des conclusions plus étayées.
Yoann Combe-Duthion, responsable du service de la Conservation et de l'Éducation aux parcs nationaux des Grands-Jardins et des Hautes-Gorges-de-la-Rivière-Malbaie
Le personnel a certaines hypothèses liées notamment à la remise à l'eau.
« On peut imaginer qu'un poisson qui a été attrapé puis remis à l'eau est moins énergique, indique M. Combe-Duthion. Il doit peut-être nager moins vite, ce qui en fait une proie beaucoup plus facile pour le huard. Celui-ci a alors tout intérêt à rester près du bateau et attendre qu'on rejette le poisson. »
La limite de prises de truites est passée de 15 à 10, observe-t-il. Certains pêcheurs ont peut-être pris l'habitude de rejeter les plus petites prises pour garder la possibilité de capturer de plus gros poissons, ce qui n'aurait pas échappé à l'œil exercé de certains huards.
Et est-ce que les parents huards refileraient ce truc à leur progéniture ? Pour l'instant, on ne le sait pas.
« C'est pour ça qu'on serait très contents que cela suscite l'intérêt d'une équipe de chercheurs en comportement animal ou de biologistes. »
PHOTO BERNARD BRAULT, ARCHIVES LA PRESSE
Le porc-épic donne aussi des maux de tête au personnel des parcs des Grands-Jardins et des Hautes-Gorges.
Les parcs des Grands-Jardins et des Hautes-Gorges ont un autre problème : des porcs-épics qui grugent à peu près n'importe quoi – du bois, bien sûr, mais aussi de l'aluminium.
« Apparemment, ils aiment le goût de la colle qu'on utilise pour coller le vinyle sur les plaques en aluminium, dit en soupirant M. Combe-Duthion. J'en ai vu un en descendant le sentier de l'acropole, il était en train de bouffer le panneau d'aluminium. Je l'ai engueulé et il m'a regardé comme s'il se disait : qu'est-ce qu'il me veut, lui, là ? »
Plus préoccupant, certains porcs-épics grugent les câbles de frein en dessous des voitures.
« Apparemment, c'est le liquide de frein qu'ils aiment beaucoup. Ça crée des enjeux de sécurité pour les visiteurs, mais je me questionne aussi sur la santé animale parce que tous ces produits chimiques toxiques ne vont pas leur faire du bien. »
Malheureusement, il n'a pas été possible d'interviewer un huard ou un porc-épic pour cet article.
Orange background

Essayez nos fonctionnalités IA

Découvrez ce que Daily8 IA peut faire pour vous :

Commentaires

Aucun commentaire pour le moment...

Articles connexes

Les premiers ministres continuent d'exiger plus d'argent d'Ottawa
Les premiers ministres continuent d'exiger plus d'argent d'Ottawa

La Presse

time7 minutes ago

  • La Presse

Les premiers ministres continuent d'exiger plus d'argent d'Ottawa

(Huntsville) Bien que François Legault reconnaisse que l'augmentation importante des dépenses militaires va mettre de la pression sur les finances du gouvernement fédéral et augmenter son déficit, il continue d'exiger, avec ses homologues des provinces et des territoires, une hausse des transferts en santé. Thomas Laberge La Presse Canadienne « Ça n'a pas de bon sens qu'Ottawa finance seulement 22 % des dépenses en santé. […] C'est la seule dépense qui augmente plus que les revenus à cause des impacts du vieillissement de la population, les impacts des nouvelles technologies et des médicaments », a-t-il affirmé, mercredi, lors du point de presse de clôture du Conseil de la fédération qui se tenait en Ontario. « Je ne dis pas qu'on obtient toujours ce qu'on veut rapidement, mais on veut au moins que l'indexation qui était promise à 5 % se poursuive », a ajouté le premier ministre. En mars 2024, Québec a signé une entente avec Ottawa pour augmenter ses transferts en santé de 900 millions par année pendant 10 ans. Ce montant représentait un sixième de ce qui était réclamé par le gouvernement québécois. François Legault a aussi réitéré sa demande de longue date d'obtenir plus de pouvoir en immigration. Guerre tarifaire Malgré tout, le ton de la rencontre des premiers ministres cette semaine était moins revendicateur face à Ottawa par rapport à ce qu'on a pu voir par le passé. Guerre commerciale oblige, les premiers ministres ont serré les rangs derrière Mark Carney. Ce dernier est d'ailleurs venu rencontrer ses homologues mardi afin de faire le point sur les négociations avec les États-Unis alors que la date butoir du 1er août arrive à grands pas. Rappelons que le président américain Donald Trump a menacé d'imposer des droits de douane de 35 % sur les produits canadiens à cette date. « Je pense qu'on a eu la chance d'avoir un deux pour un, c'est-à-dire qu'on a eu une réunion du Conseil de la fédération, mais en plus une demi-journée avec le premier ministre du Canada. Je pense que dans la situation actuelle, c'était nécessaire », a affirmé François Legault. Au sortir de cette rencontre avec ses homologues, le premier ministre canadien a assuré qu'il n'était pas prêt à signer n'importe quoi avec les Américains. « Le gouvernement du Canada n'acceptera pas un mauvais accord », a-t-il affirmé mardi. La semaine dernière, Mark Carney a laissé entendre qu'un accord commercial avec les États-Unis inclurait probablement certains droits de douane. Défense Le premier ministre du Québec se réjouit du fait que le gouvernement fédéral veut considérablement augmenter ses dépenses dans la défense car il croit que le Québec peut tirer son épingle du jeu dans ce secteur. Selon M. Legault, le premier ministre Carney est d'accord avec l'idée qu'il faut une « base industrielle au Canada ». « C'est-à-dire que, quand le gouvernement fédéral va donner des contrats, que ce soit directement avec des compagnies canadiennes, que ce soit des partenariats entre des compagnies américaines et canadiennes, que ce soit des partenariats entre des compagnies européennes et canadiennes, un élément très important dans le choix des fournisseurs, c'est : qu'est-ce qu'on va pouvoir construire dans le secteur manufacturier au Canada ? », a-t-il expliqué. Je pense que dans le contexte de ce qui a été dit par Donald Trump dans les derniers mois, c'est important que le Canada ait plus d'autonomie pour se défendre. François Legault M. Carney a déjà annoncé 9 milliards supplémentaires en dépenses militaires dès cette année. Et il ne compte pas en rester là, puisque le Canada s'est engagé à consacrer 5 % de son PIB – la nouvelle cible de l'OTAN – d'ici 2035 en défense. Pour atteindre cet objectif, le fédéral devra dépenser près de 150 milliards par année dans 10 ans. François Legault veut s'assurer que le Québec obtiendra sa juste part des contrats liés aux dépenses militaires, notamment dans des secteurs comme l'aéronautique, les bateaux, les minéraux critiques ou encore l'intelligence artificielle.

Protéger 3200 emplois au Québec ou importer du cuivre chinois ?
Protéger 3200 emplois au Québec ou importer du cuivre chinois ?

La Presse

time2 hours ago

  • La Presse

Protéger 3200 emplois au Québec ou importer du cuivre chinois ?

Le débat actuel sur l'avenir de l'unique fonderie de cuivre du Canada, à Rouyn-Noranda, n'est pas seulement un débat technique sur la valeur d'une norme de particules ou d'une autre, d'une manière de mesurer ces normes ou d'une autre. Véronique Proulx, Jean-Denis Charest et Éric Beaupré Respectivement PDG, Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ); PDG, Chambre de commerce de l'Est de Montréal (CCEM); et premier vice-président, Chambre de commerce et d'industrie de Rouyn-Noranda (CCIRN) C'est aussi un débat économique sur cette question-ci : sommes-nous prêts à sacrifier 3200 travailleurs en Abitibi-Témiscamingue et dans l'Est de Montréal pour importer notre cuivre de compétiteurs comme la Chine ? Le cuivre est un métal essentiel à notre vie courante comme à nos grands projets de transition verte, de nos appareils électroniques jusqu'aux éoliennes qui nous fournissent de l'énergie propre. En pleine tourmente géopolitique, nous avons le privilège de disposer d'un approvisionnement local, fiable et répondant à des normes environnementales beaucoup plus strictes que celles de notre principal concurrent. La filière québécoise du cuivre, c'est aussi une contribution de 848,1 millions au PIB du Québec, majoritairement en Abitibi-Témiscamingue ainsi que dans l'Est de Montréal. La fonderie Horne de Rouyn-Noranda et l'affinerie CCR de Montréal-Est sont des moteurs économiques pour ces deux régions que l'on néglige trop souvent dans nos politiques publiques. Deux régions industrielles fières qui contribuent à notre richesse collective, l'Abitibi-Témiscamingue et l'Est de Montréal. Aujourd'hui, notre industrie du cuivre est fragilisée et, par le fait même, ces deux régions importantes le sont aussi. Une triple menace sur notre cuivre Déjà, depuis trop d'années, la surproduction chinoise déstabilise les marchés et compromet la rentabilité de notre production locale. Les marchés internationaux sont pris d'assaut par le cuivre chinois, produit dans des conditions sociales et environnementales déplorables. Il y a quelques semaines, l'administration Trump en a rajouté en menaçant d'imposer des tarifs douaniers sur les importations de cuivre. C'est plus de 50 % de notre production de cuivre raffiné qui est exportée aux États-Unis, de quoi mettre sérieusement en péril notre industrie. Un double choc potentiel. En parallèle, l'industrie fait face à des défis environnementaux réels à Rouyn-Noranda, liés aux opérations de la fonderie Horne, où il faut concilier la santé publique avec la viabilité technique et économique des activités. Ces risques combinés, s'ils ne sont pas maîtrisés, mèneront à des pertes d'emplois bien rémunérés, à la dépendance stratégique du Québec et du Canada envers des puissances étrangères comme la Chine et à l'effondrement d'une industrie essentielle. Si cette chaîne est rompue, elle ne reviendra pas. Faire les bons choix pour protéger notre industrie Nous lançons donc, en tant que représentants des milieux économiques du Québec, de l'Est de Montréal et de Rouyn-Noranda, un appel urgent aux gouvernements du Québec et du Canada afin de protéger notre industrie du cuivre. Il est plus que temps de se doter d'une stratégie nationale de protection et de valorisation de la filière du cuivre. Nous pouvons nous inspirer de ce que nous faisons pour d'autres métaux stratégiques comme l'aluminium et l'acier, qui font eux aussi face à plusieurs risques tant internationaux que nationaux. Il faut aussi que le gouvernement du Québec trouve le bon équilibre concernant les normes environnementales imposées à cette industrie. Oui, il faut que la collaboration se poursuive afin d'en améliorer le bilan environnemental. Cela doit toutefois se faire en tenant compte de la réalité des 3200 personnes dont l'emploi est lié à cette industrie. Il faut aussi se demander si la santé publique est mieux servie si, à défaut de faire preuve de réalisme quant à une norme ou une autre, nous nous retrouvions à devoir importer davantage de cuivre chinois. Toutes les parties impliquées s'entendent sur la nécessité d'actions concrètes pour améliorer la cohabitation de cette industrie stratégique avec les populations avoisinantes et avec notre environnement. Avançons dans cette direction, toujours avec vigilance, mais aussi avec pragmatisme. Notre chaîne du cuivre est sous pression. Mais ensemble, nous pouvons assurer son avenir, malgré les actions de la Chine et du président Trump. Face à cette pression, serrons les coudes et relevons ensemble le défi de redorer le blason d'une industrie qui fait la fierté de Rouyn-Noranda, de l'Est de Montréal et du Québec ! Qu'en pensez-vous ? Participez au dialogue

Lyons montre du doigt le secteur des affaires et les chefs religieux
Lyons montre du doigt le secteur des affaires et les chefs religieux

La Presse

time2 hours ago

  • La Presse

Lyons montre du doigt le secteur des affaires et les chefs religieux

Lyons montre du doigt le secteur des affaires et les chefs religieux (Ottawa) L'envoyée spéciale sortante d'Ottawa pour la lutte contre l'antisémitisme accuse le secteur des affaires et la société civile du Canada de ne pas dénoncer la montée de la haine envers les Juifs et les autres minorités. Dylan Robertson La Presse Canadienne Dans une longue entrevue accordée au Canadian Jewish News, Deborah Lyons affirme également qu'elle n'a pas pu rencontrer le chef conservateur Pierre Poilievre pendant son mandat de près de deux ans. Elle soutient que la société canadienne est confrontée à un fossé grandissant concernant la violence au Moyen-Orient et que les Canadiens « écoutent et entendent sur des fréquences différentes » au lieu de chercher un terrain d'entente contre la haine. Mme Lyons dit avoir parfois manqué d'énergie pour combler ce fossé et révèle qu'elle et l'envoyée du Canada pour la lutte contre l'islamophobie ont toutes deux fait face à la résistance de leurs propres communautés lorsqu'elles ont travaillé ensemble. Elle déclare que la société canadienne « s'affaiblit », car les chefs d'entreprise et les chefs religieux évitent de dénoncer la montée des crimes haineux et que les différents ordres de gouvernement ne parviennent pas à coordonner adéquatement leurs réponses. Mme Lyons affirme qu'elle quitte son emploi trois mois plus tôt que prévu, non pas pour des raisons de santé, mais plutôt pour retrouver « un peu de joie de vivre ». La Presse Canadienne a sollicité une entrevue avec Mme Lyons et des commentaires du cabinet de M. Poilievre.

TÉLÉCHARGER L'APPLICATION

Commencez dès maintenant : Téléchargez l'application

Prêt à plonger dans un monde de contenu mondial aux saveurs locales? Téléchargez l'application Daily8 dès aujourd'hui sur votre app store préféré et commencez à explorer.
app-storeplay-store