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Zelensky ne veut surtout pas braquer Trump avant d'aller à Washington, mais ce n'est (vraiment) pas gagné

Zelensky ne veut surtout pas braquer Trump avant d'aller à Washington, mais ce n'est (vraiment) pas gagné

INTERNATIONAL - Il marche sur des œufs. Volodymyr Zelensky a redit son attachement à un cessez-le-feu en Ukraine dans un message sur X ce dimanche 17 août, où il martèle qu' « arrêter le massacre est un élément clef pour mettre fin à la guerre ». Problème : cette défense d'un arrêt sous peu des combats comme étape pour une paix durable contredit Donald Trump, avec qui le président ukrainien ne veut surtout pas se froisser, à la veille de leur rencontre lundi à Washington.
Le locataire de la Maison Blanche a surpris tout le monde samedi en changeant d'avis sur le cessez-le-feu. Au départ présentée comme l'objectif de sa réunion avec Vladimir Poutine vendredi en Alaska, la cessation rapide des combats a été écartée par le président américain dans un message sur les réseaux sociaux. Il a écrit que « la meilleure façon » d'arrêter la guerre était d' « aller directement à un accord de paix » plutôt qu'un « simple cessez-le-feu qui souvent ne tient pas ».
Comme l'a expliqué l'agence Reuters samedi, ce « revirement majeur » de Donald Trump « sera bien accueilli par Moscou », qui a tout intérêt à ce que les combats se poursuivent. L'armée russe gagne du terrain en Ukraine, permettant au Kremlin d'arriver d'autant plus en position de force à d'éventuelles négociations pour un accord de paix. En renonçant à ses engagements pour un cessez-le-feu, « Trump a adopté la position de Poutine » a carrément estimé Oleksandr Merezhko, le président de la commission des Affaires étrangères du parlement ukrainien interrogé par l'agence de presse.
« Ne pas contrarier Trump »… mais comment ?
Volodymyr Zelensky et ses alliés européens – dont plusieurs (Emmanuel Macron en tête) font aussi le déplacement à Washington – se retrouvent dans une situation délicate : ils sont en désaccord avec la Maison Blanche mais peuvent difficilement se permettre de se brouiller avec son irascible locataire. Comme l'a relevé le New York Times samedi, les dirigeants européens ont tenté de « ne pas contrarier » Donald Trump en n'évoquant pas la question du cessez-le-feu dans leur communiqué commun.
Le président ukrainien, lui, continue de plaider pour un arrêt des combats … tout en ménageant son homologue américain. Dans son message matinal sur X, il dit se « préparer pour sa rencontre de lundi avec le président Trump » et répète qu'il est « reconnaissant pour l'invitation ». Pour autant, son communiqué contient plusieurs points dont on voit mal comment ils pourraient ne pas irriter le président américain.
Accusant la Russie de « complique[r] la situation », Volodymyr Zelensky semble affirmer qu'il ne sera pas possible d'obtenir une paix durable sur Moscou n'est pas capable d'accepter un cessez-le-feu. « Si la Russie pas la volonté d'exécuter un simple ordre de cesser les frappes [comme lors du week-end de Pâques, ndlr], il faudra peut-être beaucoup d'efforts pour l'amener à avoir la volonté de mettre en œuvre […] une coexistence pacifique avec ses voisins », a souligné le président ukrainien.
Si les choses n'étaient pas déjà claires, celui-ci termine son message par un soutien à un communiqué des dirigeants des pays de la Baltique affirmant que « parvenir à une paix juste et durable requiert un cessez-le-feu ». Reste à présent à voir comment Donald Trump va gérer ce désaccord indéniable avec Kiev. Volodymyr Zelensky pourra cette fois-ci compter sur la présence d'Ursula von der Leyen et de plusieurs dirigeants européens pour réussir, peut-être, à ne pas reproduire sa rencontre très agitée avec le président américain le 28 février dernier dans le Bureau Ovale.
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Donald Trump, sans entrer dans les détails, a assuré que les États-Unis «seraient impliqués» dans la sécurité future de l'Ukraine, un sujet crucial pour Kiev et les Européens. «Nous leur donnerons une très bonne protection», a-t-il promis. «Cette guerre va se terminer»: Donald Trump a exprimé lundi un certain optimisme lundi sur la possibilité d'arriver à la paix en Ukraine, en recevant aimablement Volodymyr Zelensky. Il est très vite apparu que cette réunion cruciale serait bien différente de celle qui avait vu le président américain humilier publiquement son homologue ukrainien fin février. Donald Trump, accueillant Volodymyr Zelensky à environ 13h15 locale, l'a complimenté sur sa veste et sa chemise sombres, remplaçant son habituelle tenue d'inspiration militaire. Le chef d'État ukrainien, étrillé la dernière fois par les partisans du milliardaire républicain pour son choix vestimentaire et parce qu'il n'avait pas selon eux exprimé assez de gratitude, a cette fois remercié son hôte dès le début de leur entretien. «Merci pour l'invitation et merci beaucoup pour vos efforts, vos efforts personnels pour mettre fin à la tuerie et arrêter cette guerre», a dit le président ukrainien dans le Bureau ovale. Publicité «Très bonne protection» Donald Trump, sans entrer dans les détails, a assuré que les États-Unis «seraient impliqués» dans la sécurité future de l'Ukraine, un sujet crucial pour Kiev et les Européens. «Nous leur donnerons une très bonne protection», a-t-il promis, après avoir déjà récemment précisé que toute garantie de sécurité devrait être inventée hors du cadre de l'Otan, pour être acceptée par Moscou. Il a en revanche à nouveau jugé qu'un cessez-le-feu n'était pas nécessaire pour engager un processus de paix, contrairement à ce que demandent les Ukrainiens et leurs alliés européens. Le président américain a aussi redit qu'il voulait organiser une réunion à trois avec le Vladimir Poutine, «si tout se passait bien», et annoncé qu'il appellerait le dirigeant russe, qu'il avait rencontré vendredi en Alaska, plus tard lundi. Les Européens venus faire bloc Après leur réunion bilatérale, Volodymyr Zelensky et Donald Trump seront rejoints par des dirigeants européens, venus faire bloc autour du chef de l'État ukrainien à Washington. Le chef de l'Otan Mark Rutte, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et le Premier ministre britannique Keir Starmer sont arrivés à la Maison-Blanche, reçus par la cheffe du protocole Monica Crawley, alors qu'une alerte aérienne retentissait à Kiev. Ont suivi, dans un ballet protocolaire sans précédent, le chancelier allemand Friedrich Merz, la Première ministre italienne Giorgia Meloni, le président finlandais Alexander Stubb et le président français Emmanuel Macron. Le président ukrainien avait redit lundi, avant de venir à la Maison-Blanche, qu'il ne fallait pas que la Russie soit «récompensée» pour avoir envahi son pays en février 2022. Le président américain, qui n'a jamais désigné la Russie comme responsable du conflit, avait lui écrit sur son réseau Truth Social que Volodymyr Zelensky «pouvait mettre fin à la guerre avec la Russie presque immédiatement s'il le voulait». «Je sais exactement ce que je fais» Piqué au vif par les critiques de ses opposants sur la rencontre vendredi avec Vladimir Poutine, lors de laquelle il n'a obtenu ni cessez-le-feu ni concessions publiques, Donald Trump a répliqué sur un ton rageur. «Je sais exactement ce que je fais», a-t-il écrit lundi sur Truth Social. Le milliardaire républicain, très vague sur ce qu'il attend de Moscou, a dit publiquement ce qu'il voulait de Kiev: renoncer à la Crimée occupée par la Russie depuis 2014 ainsi qu'à une adhésion à l'Otan. Publicité Un responsable au courant d'échanges téléphoniques samedi entre le président américain et des dirigeants européens a affirmé à l'AFP que Donald Trump soutenait par ailleurs une proposition russe selon laquelle Kiev céderait les régions de Donetsk et Lougansk (est), et le front serait gelé dans celles de Kherson et Zaporijjia (sud). Lundi, les combats ont continué en Ukraine, avec des tirs de drones et de missiles. Une frappe de drone russe a fait sept morts et des blessés à Kharkiv, dans l'est de l'Ukraine, selon les autorités locales. Deux personnes ont été tuées dans des frappes ukrainiennes dans les régions de Kherson et Donetsk, dont d'importantes parties sont sous contrôle des troupes russes, selon les autorités d'occupation.

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VIDÉO - Pour ce sommet, le président ukrainien a arboré un costume noir. Une nouvelle tenue qui a plu à son homologue américain et à un journaliste. Tout juste sorti de son véhicule, le président ukrainien a été félicité par Donald Trump pour son costume. «J'adore ça!», s'est exclamé le locataire de la Maison-Blanche, en contemplant le costume de son homologue. Pour ce sommet, Volodymyr Zelensky a troqué son T-shirt et pull vert kaki pour une chemise noire sous une veste de la même couleur. Si Donald Trump s'est présenté avec une cravate rouge vif, son homologue, lui, n'a pas souhaité en porter une. Quelques instants plus tard, dans le Bureau ovale, c'est au tour d'un journaliste de complimenter Volodymyr Zelensky. Celui-là même qui, en février, n'avait pas apprécié la tenue arborée par le président ukrainien,a semblé ravi. «Président Zelensky, vous êtes superbe dans ce costume», a salué le journaliste. Publicité «Mais vous, vous avez le même costume! J'ai changé de costume, mais vous non!», a répliqué Volodymyr Zelensky sous les rires des journalistes et de Donald Trump. Des responsables ukrainiens sondés Outre-Atlantique, la question de la tenue du chef d'État ukrainien a fait grincer des dents. Selon le média américain Axios, des responsables ukrainiens auraient été interrogés au préalable sur le choix vestimentaire de leur président. Le 28 février, lors d'un précédent sommet, Donald Trump et le journaliste s'étaient moqués de la tenue de Volodymyr Zelensky. «Vous vous êtes mis sur votre 31 aujourd'hui?», avait taclé Donald Trump. «Vous êtes au plus haut niveau de la fonction publique de ce pays. Et vous refusez de porter un costume. Je veux juste savoir si vous possédez un costume», avait ensuite renchéri le journaliste. «Je porterai un costume après la fin de cette guerre », lui a sèchement répondu Volodymyr Zelensky. Il n'aura donc pas attendu la fin du conflit.

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Le milliardaire républicain a annoncé qu'il signerait un décret pour «aider à apporter de l'HONNÊTETÉ dans les élections de mi-mandat», en novembre 2026, sans pour autant donner de précisions sur le contenu du texte. Donald Trump a martelé lundi vouloir «se débarrasser du vote par correspondance» pour contrer une supposée fraude électorale, l'une de ses principales idées fixes, et alors que Vladimir Poutine lui aurait exprimé son soutien sur ce sujet lors de leur rencontre en Alaska. «Je vais mener un mouvement pour se débarrasser du VOTE PAR CORRESPONDANCE, et pendant qu'on y est, aussi des MACHINES ÉLECTORALES, 'imprécises', très onéreuses, et fortement controversées, qui coûtent dix fois plus que le papier à filigrane, précis et sophistiqué, qui est plus rapide et qui ne laisse AUCUN doute à la fin de la soirée sur qui a GAGNÉ et qui a PERDU l'élection», a déclaré le président américain dans une longue publication sur sa plateforme Truth Social. Publicité Le milliardaire républicain a annoncé qu'il signerait un décret pour «aider à apporter de l'HONNÊTETÉ dans les élections de mi-mandat», en novembre 2026, sans pour autant donner de précisions sur le contenu du texte. Donald Trump n'a jamais reconnu sa défaite à la présidentielle de 2020 face à Joe Biden et a dénoncé sans fondement des fraudes électorales massives, notamment dans le vote par correspondance - une méthode largement utilisée aux États-Unis. Il prédit dans son message sur Truth Social que sa volonté d'abolir le vote par correspondance serait contestée par les démocrates car, selon lui, ils «TRICHENT À DES NIVEAUX JAMAIS VUS AUPARAVANT». «Votre élection a été truquée» Dans une interview donnée vendredi après sa rencontre en Alaska avec Vladimir Poutine, le républicain de 79 ans avait en outre affirmé que le dirigeant russe lui avait dit être du même avis que lui sur le vote par correspondance. Vladimir Poutine «m'a dit: 'votre élection a été truquée à cause du vote par correspondance'», a affirmé le président américain sur Fox News. «Il m'a dit: 'aucun pays n'a le vote par correspondance. C'est impossible d'avoir du vote par correspondance et des élections honnêtes'», a-t-il ajouté. Lundi, avant de recevoir à la Maison-Blanche le président ukrainien Volodymyr Zelensky et des dirigeants européens, le républicain a repris ces allégations à son compte. «Nous sommes désormais le seul pays au monde qui utilise le vote par correspondance. Tous les autres l'ont abandonné à cause des FRAUDES ELECTORALES MASSIVES», a-t-il écrit. Une affirmation fausse, puisque de nombreux pays, notamment européens, utilisent le vote par correspondance pour tous types d'élections. Fiona Hill, ancienne conseillère de Donald Trump sur les affaires russes et européennes lors de son premier mandat, a affirmé dimanche que les propos rapportés du président russe n'étaient pas une surprise. «Poutine veut semer le chaos dans le système électoral américain avant les élections de mi-mandat. Alors évidemment, il y va à fond dans cette question de vote par correspondance», a-t-elle déclaré sur CBS News. «Fiable» Le chef de la minorité démocrate au Sénat, Chuck Schumer, a dénoncé les derniers propos du président républicain comme «encore un autre moyen pour Trump d'empêcher les Américains d'utiliser leurs voix dans le processus démocratique «Deux faits: Donald Trump a perdu l'élection de 2020 et le vote par correspondance est sûr, sécurisé, et fiable», a-t-il souligné dans un communiqué. Donald Trump avait déjà signé fin mars un décret visant à restreindre le vote par correspondance et à imposer aux États américains des contrôles renforcés sur les listes électorales. Publicité Aux États-Unis, l'organisation des élections est de la prérogative des États, tandis que le Congrès met en place un certain cadre. Mais Donald Trump remet en question cette idée et selon lui, l'autorité de l'État fédéral prime sur celle des États, qui «doivent faire ce que l'État fédéral, représenté par le président des États-Unis, leur dit de faire, POUR LE BIEN DE NOTRE PAYS». Des experts avaient estimé que le décret de mars représentait un abus des prérogatives présidentielles. Le professeur de droit électoral Rick Hasen, de l'Université de Californie à Los Angeles (UCLA), l'avait ainsi qualifié de «coup de force de l'exécutif» et des associations avaient annoncé le contester en justice.

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