
Noisy-le-Sec : le maire communiste annule une projection du film «Barbie» après des violences mues par le «fondamentalisme»
A Noisy-le-Sec, en Seine-Saint-Denis, Barbie n'est pas la bienvenue. La projection du film éponyme, prévue le vendredi 8 août, a été annulée à la suite de pression d'un petit groupe de personnes, a déploré le maire de la commune, Olivier Sarrabeyrouse (PCF), dans un communiqué, repris par nos confrères du Parisien.
Cette séance en plein air était organisée par la municipalité dans le cadre de la programmation estivale d'Est Ensemble, une initiative instaurée par la ville de Noisy-le-Sec depuis trois ans. Alors que le film avait été choisi par les habitants du quartier du Londeau, où la séance devait avoir lieu, la projection n'a même pas pu commencer, a déploré l'élu. Certains «agents du service public ont été menacés de violence», a-t-il dénoncé dans son communiqué.
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Un film à «débats»
Le film «Barbie», réalisé par Greta Gerwig et sorti en 2023, a été un véritable carton en salles, avec plus de 4 millions d'entrées en France et plus d'un milliard de dollars récoltés dans le monde entier. Cette comédie décalée, mettant en scène la célèbre poupée dans le monde réel, a même remporté un Oscar en 2024.
Olivier Sarrabeyrouse rappelle que ce film avait été proposé par la municipalité, car il permettait «de créer du lien, d'échanger et de promouvoir la cohésion sociale et le vivre-ensemble dans un cadre agréable». Il a ensuite été choisi par la ville à travers un vote, procédure mise en place à chaque fois par la municipalité pour déterminer quelle œuvre sera projetée. «Barbie» l'a notamment emporté sur «Kung-fu Panda 4». Film familial et tout public, les thématiques qui y sont abordées n'ont visiblement pas plu à tout le monde.
Le film met notamment en avant une aventure avec un personnage féministe dénonçant le patriarcat mondial. Olivier Sarrabeyrouse rappelle que cette œuvre a suscité «des débats partout dans le monde». Certaines personnes lui ont en effet reproché de «mettre en avant des histoires de personnages lesbiennes, gays, bisexuels et transsexuels», et d'autres ont condamné une «propagande néoféministe», selon les mots du maire de Noisy-le-Sec.
Une «situation agressive»
Pour Le Parisien, il explique que «des jeunes ont menacé» les spectateurs présents, en disant qu'«ils allaient empêcher le visionnage et démolir le matériel». La situation est devenue «agressive», malgré les tentatives de discussion menées par les agents présents sur place, qui se sont «sentis en danger», poursuit-il. «C'est moi qui ai pris la décision d'annuler la séance» reconnaît le maire.
L'élu affirme dans son communiqué que la diffusion du film a été empêchée par une «extrême minorité de voyous», motivés par des «arguments fallacieux, traduisant l'obscurantisme et le fondamentalisme instrumentalisés à des fins politiques». C'est ainsi qu'une simple séance familiale, ouverte à tous, s'est transformée en un «mouvement d'opposition violent», a dénoncé Olivier Sarrabeyrouse.
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Sa décision d'annuler la séance a été vivement critiquée par de nombreux opposants politiques. Le porte-parole du Rassemblement national (RN), Aleksandar Nikolic, a affirmé chez Europe 1 que «c'est pour les mêmes raisons que ce film a été interdit dans certains pays qui se sont adaptés aux lois islamiques», faisant référence au Liban, à l'Algérie et au Koweït, où le film n'a pas été diffusé car il prônerait l'homosexualité. La sénatrice des Républicains (LR), Valérie Boyer, a quant à elle reproché au maire sur X de se soumettre aux «intégristes religieux islamistes (qui) exercent un contrôle social fort et efficace».
Olivier Sarrabeyrouse a en revanche reçu «tout le soutien» de la députée de Seine-Saint-Denis, Aurélie Trouvé, qui a fait part sur X de sa «consternation» suite à l'annulation de cette projection. Dans son communiqué, le maire a fait part de sa volonté de porter plainte, affirmant «ne tolérer (aucune) zones de non-droit culturelles dans la ville».
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