
«J'ai perdu 30 kilos grâce à Ozempic»
Efficace pour contrôler le poids: une seringue contenant l'antidiabétique sémaglutide est injectée dans la graisse du ventre. Mais les réactions à ce sujet sont très individuelles – de l'enthousiasme à la critique.
Getty Images
Elles s'appellent Ozempic , Wegovy ou Saxenda et, grâce à ces injections amaigrissantes développées à l'origine pour les diabétiques, de plus en plus de Suisses parviennent à perdre du poids . Même les personnes en surpoids important qui ont suivi un régime pendant des années perdent pour la première fois du poids rapidement et durablement grâce à ces préparations – une percée médicale.
Malgré l'euphorie, les personnes qui perdent du poids font aussi état de symptômes indésirables – nausées, diarrhées ou peau très ridée. Ce prix est-il trop élevé? Nous avons demandé à cinq femmes et un homme comment les médicaments antigraisse ont changé leur poids et leur vie. «J'ai eu des effets secondaires massifs»
«Le médecin m'a prescrit Ozempic. Ma souffrance due à mon surpoids (126 kg pour 172 cm) était grande. La nuit, j'avais du mal à respirer. Le jour, je pouvais à peine bouger. Ma peur de la piqûre s'est avérée infondée, ce sont des aiguilles très fines. Mais j'ai eu des effets secondaires massifs: nausées et vomissements constants, après presque chaque repas. Avec des comprimés contre l'inflammation de la muqueuse gastrique, c'était à peu près supportable.»
«Je l'ai fait pendant neuf mois. En novembre 2023, j'ai arrêté les injections. Dans tous les régimes que j'avais suivis auparavant, l'effet yo-yo avait été si fort que j'étais plus lourde qu'avant. Mais voilà, cette fois-ci, j'ai pu maintenir mon poids. J'ai perdu 16 kilos. Maintenant, je peux à nouveau bouger plus facilement. Je suis une mangeuse de frustration, mais je mange maintenant moins qu'avant, souvent seulement deux repas par jour.»
«La faible disponibilité d'Ozempic a également joué un rôle dans ma décision d'arrêter. Je ne voulais pas priver un diabétique de ce médicament . Ma pharmacie habituelle était à court de médicaments, j'ai donc fait appel à une connaissance pour me procurer quelques boîtes de réserve dans une autre pharmacie. La difficulté de se procurer les seringues rend nerveux. On a peur de ne plus pouvoir les obtenir.»
«C'était une bonne expérience pour moi, malgré tout. Je caresse même l'idée de reprendre les injections pendant six mois pour perdre encore plus de poids.»
«Les personnes qui ont la chance d'avoir un métabolisme différent ne peuvent pas s'imaginer ce que c'est que d'être gros. Cela n'a rien à voir avec la paresse ou le manque de volonté. Jamais de ma vie je ne me suis sentie bien dans mon corps. Même une injection comme Ozempic n'y change pas grand-chose. C'est difficile de s'aimer et d'aimer son corps tout d'un coup.»
Emma Kurz* (62 ans), directrice générale «Un remède miracle»
«Je suis agacé de voir comment des personnes qui n'ont aucune idée de ce qu'il faut faire se moquent en public de ce produit et des personnes qui l'utilisent. Ce n'est pas un médicament de style de vie. L'obésité est une maladie grave, qui est également liée au métabolisme.»
«Si, comme moi, vous perdez 30 kilos, cela signifie un gain énorme pour la santé. Une toute nouvelle qualité de vie. À mes yeux, Ozempic est un remède miracle.»
«Mon médecin m'a prescrit ce médicament alors qu'il n'était pas encore officiellement utilisé pour perdre du poids. C'était au printemps 2021. J'étais en surpoids, j'avais de l'hypertension et mon taux de sucre était limite.»
«Je suis passé d'un poids maximum de 110 à 80 kg. Cela correspond à mon poids d'autrefois, je n'ai jamais été mince comme un fil.»
«Les effets secondaires? Au début, j'avais des problèmes d'hypotension. J'ai dû adapter mes médicaments pour la tension. Un jour, j'ai eu des vertiges en me levant. Je suis tombée et j'ai subi une légère commotion cérébrale.»
«On commence par une faible dose, qui est ensuite augmentée. Les effets se sont fait sentir au bout d'un mois environ. Mon appétit a nettement diminué. Malheureusement, l'Ozempic est actuellement difficile à obtenir. En ce moment, je prends un produit de substitution d'AstraZeneca. Au début, c'était une fois par semaine. Maintenant, c'est une fois toutes les deux semaines.»
«J'apprécie d'être plus actif à la salle de sport. C'est beaucoup plus facile de faire de l'exercice. Je me fatigue moins vite. Les inconvénients? Au début, j'avais souvent la nausée, ce qui m'a coupé l'appétit. Les sucreries, en particulier, ne me plaisent plus autant. Maintenant, je mange simplement moins, mais j'apprécie toujours autant la nourriture, peut-être même davantage.»
«Je suis convaincu que le marché de ces médicaments va continuer à se développer. Aux États-Unis en particulier, on voit combien de personnes sont aujourd'hui confrontées à des défis en matière de poids. C'est pourquoi j'ai acheté des actions du fabricant d'Ozempic, Novo Nordisk, lorsque l'entreprise a obtenu l'autorisation de commercialiser le sémaglutide comme médicament contre l'obésité.»
Rolf Schneebeli (66 ans), ancien banquier «Je peux manger ce dont j'ai envie»
«Depuis mon traitement contre le cancer, il y a un peu plus de vingt ans, j'ai pris 30 kg. Avant, je portais des vêtements de taille 36. À la fin de l'année dernière, je faisais du 48-50. Je ne mange pas de malbouffe, je cuisine toujours moi-même, j'ai changé mon alimentation, je fais du sport. Dernièrement, je consommais encore environ 1000 kcal par jour, mais je prenais toujours du poids. Cela est probablement dû à des séquelles de la radiothérapie. Mes intestins sont souvent enflammés.»
«Jusqu'à présent, mes valeurs sanguines étaient toujours dans la norme malgré mon surpoids. Mais ces deux dernières années, elles se sont détériorées. J'ai donc décidé de prendre un nouvel élan avec Wegovy, pour réduire mon poids. Car je veux pouvoir continuer à me passer d'antihypertenseurs et d'autres médicaments à l'avenir.»
«Je prends cette injection depuis février, et elle m'a permis d'améliorer considérablement ma qualité de vie. En cinq mois, j'ai perdu près de 9 kilos, passant d'un IMC de 37 à un IMC de 33,4.»
«Mais ce qui est presque plus important pour moi que la perte de poids, c'est l'effet sur la digestion. Wegovy ralentit le traitement dans le tractus gastro-intestinal (c'est la raison pour laquelle on se sent rassasié plus longtemps). Avant, je devais faire strictement attention à ce que je mangeais à midi. Souvent, je devais rester à proximité des toilettes tout l'après-midi. Maintenant, je peux manger ce dont j'ai envie. Certaines envies ont disparu, par exemple celle de chocolat. Cela ne me manque pas.»
«D'ailleurs, je dois même manger plus qu'avant. C'est ce qu'on m'a expliqué à la clinique de l'obésité où je suis traitée: avec Wegovy, trois facteurs doivent être équilibrés: l'apport calorique, l'activité physique et la dose de médicament. Si l'une de ces trois valeurs est déséquilibrée, les effets secondaires s'intensifient.»
«Les effets secondaires sont la diarrhée et les nausées. Je me fais toujours piquer le samedi matin. Après, je dois aller aux toilettes et vomir une fois. Ensuite, je suis tranquille pour le reste de la semaine. Les vomissements sont différents de ceux que l'on connaît. Ça monte en une seule fois, puis c'est fini. Pas d'étouffement, pas d'éructation après, où l'on sent l'acidité de l'estomac. Les effets secondaires ne m'affectent pas, je les accepte volontiers.»
«Est-ce que j'ai peur du «visage Ozempic», c'est-à-dire d'une peau ridée à cause de la perte de poids rapide? Pas du tout. Avec Wegovy, je perds du poids aussi lentement et constamment que d'autres avec un changement d'alimentation. Cela me dérange quand une telle question est posée. On mélange des choses qui ne vont pas ensemble. L'une est celle des célébrités qui prennent Ozempic comme médicament de style de vie. L'autre est l'obésité, une maladie grave. Pour nous, les personnes concernées, il ne s'agit pas d'un style de vie!»
Susanna Wehrli* (65 ans), retraitée «On ne sent pas la fringale»
L'injection seule ne suffit pas – pour une perte de poids durable, il faut une alimentation saine et suffisamment d'exercice.
Getty Images
«J'ai souffert de surpoids toute ma vie. Depuis l'âge de 10 ans déjà. Parfois plus, parfois moins. J'ai toujours essayé de perdre du poids. J'ai consulté des nutritionnistes des milliers de fois. Il y a environ trois ans, j'ai eu pour la première fois des problèmes d'arthrose. On m'a posé une prothèse de hanche et, pendant des mois, je n'ai pratiquement pas pu bouger: à l'époque, j'ai pris énormément de poids. Mon taux de glycémie s'est également dégradé, je suis devenue prédiabétique. On m'a proposé une opération de l'estomac. Mais l'opération n'était pas envisageable pour moi.»
«En février 2022, alors que j'avais un IMC de 40, j'ai commencé un traitement avec Saxenda, suivi par un médecin. Il y a environ un mois, j'ai dû passer à Wegovy, car Saxenda n'est plus fabriqué.»
«Pour moi, le médicament a été très utile au début: j'ai perdu 18 kilos au cours de la première année. Il aide surtout à modérer l'appétit et les envies, de sorte que l'on consomme de plus petites portions et que l'on est rapidement rassasié. La sensation de satiété dure plus longtemps et on ne ressent pas de fringale. Mais, et c'est là que le bât blesse, avec le temps, le corps s'habitue au médicament, et il y a un risque de revenir aux anciennes habitudes. Je l'ai malheureusement vécu moi-même et j'ai repris 4 kilos. Actuellement, j'ai repris le dessus et je perds à nouveau du poids, mais avec difficulté. La ménopause rend les choses un peu plus difficiles.»
«Des effets secondaires? Presque aucun. Un peu de constipation et de malaise si je fais des excès alimentaires. Mon objectif? Perdre encore 15 kilos. Mais je ne serai plus jamais aussi légère qu'à 20 ans.»
«Ce qui me dérange, c'est la couverture médiatique. Ces médicaments sont présentés comme des remèdes miracles. On pourrait croire qu'il suffit de s'injecter le produit, de rester assis, de manger des pizzas, de boire du vin, et que les kilos disparaissent. Ce n'est pas vrai. On a certes moins faim et moins d'envies. Mais sans changement actif, on ne perd pas de poids. Il faut accompagner le traitement de nouvelles habitudes alimentaires saines et de plus d'exercice. Wegovy n'est pas un remède miracle.»
Christina Z. (56 ans), traductrice
Efficace pour la perte de poids: les injections de Wegovy.
Getty Images
En Suisse, l'Ozempic et les médicaments comparables sont principalement prescrits aux adultes souffrant de diabète de type 2. Pour obtenir ces préparations destinées à la perte de poids, il faut en général un indice de masse corporelle (IMC) supérieur à 30, ou supérieur à 27 avec des problèmes de santé liés au poids. Wegovy est autorisé exclusivement en cas d'obésité.
En Suisse, le coût du traitement par Ozempic s'élève à environ 115 francs pour vingt-huit jours, celui du traitement par Wegovy à environ 180 francs. La caisse maladie prend en charge les coûts s'il existe une indication médicale. La forte demande entraîne des problèmes d'approvisionnement. «Il y a toujours des problèmes de livraison», explique Thomas Lutz , professeur de physiologie vétérinaire à l'Université de Zurich et spécialiste de l'action des analogues du GLP-1 comme Ozempic, Wegovy ou Mounjaro. «C'est la raison pour laquelle les médecins doivent actuellement prescrire des doses parfois réduites.»
Face à cette situation, de nombreuses personnes souhaitant perdre du poids tentent de se procurer Ozempic ou des médicaments similaires sur le marché noir. Cette démarche comporte toutefois des risques importants, car les médicaments contrefaits peuvent avoir des effets néfastes sur la santé. (MMA) «C'est incroyablement libérateur»
«Demain, je recevrai ma prochaine injection d'Ozempic, je m'en réjouis. Ces dernières semaines, j'ai dû m'arrêter parce que j'avais des problèmes cardiaques. La faim est revenue tout de suite, c'était un combat.»
«Depuis Ozempic, pour la première fois de ma vie, je suis rassasiée après avoir mangé une portion normale. Enfin, je ne suis plus mortifiée. Mon problème est le suivant: j'ai un mauvais sentiment de satiété. Je peux manger d'énormes portions. Du pain avec du fromage, rien ne m'arrêtait jusqu'à présent. Je pouvais sans problème manger six tartines de fromage à la suite. Maintenant, avec Ozempic, je mange un morceau de pain et je suis rassasiée. C'est très libérateur.»
«Je suis en surpoids depuis le début de l'âge adulte. Je n'ai jamais eu une bonne relation avec mon corps. Depuis vingt-quatre ans, je vis avec une tétraplégie incomplète et je suis désormais en fauteuil roulant. Ces dernières années, je n'ai fait que prendre du poids, notamment en raison de problèmes cardiaques et d'un manque d'exercice. Les régimes, le jeûne par intervalles et les conseils nutritionnels n'ont pas aidé. Après de très nombreuses années, Ozempic est la première chose qui m'aide vraiment. Il résout exactement mes problèmes. Pendant les cinq semaines où j'ai eu l'injection, j'ai perdu 7 kilos. Les effets secondaires, quelques nausées, se sont rapidement dissipés. Je tolère très bien le médicament.»
«Il est bien possible que je prenne Ozempic toute ma vie. Même si je contribue ainsi à l'enrichissement incroyable d'une entreprise. Cela me dérange. Mais je ne peux pas m'imaginer vivre à nouveau avec cette sensation de faim. Un jour, l'effet de la piqûre s'estompera, le poids se stabilisera. Peut-être essaierai-je alors de ne plus prendre le médicament que toutes les deux ou trois semaines.»
«Seule la question des coûts me préoccupe. Je vis avec une rente AI. Environ 150 francs par mois pour Ozempic, c'est une somme substantielle pour moi. Actuellement, je suis en clinique de rééducation pour ma paraplégie. Ici, le médicament est payé. Je ne sais pas ce qui va se passer ensuite.»
Eva-Maria Moog (52 ans), rentière AI «La perte de poids a changé ma vie»
Pour beaucoup, une nouvelle routine qui change la vie: l'injection hebdomadaire de sémaglutide.
Getty Images
«J'ai commencé à prendre Ozempic en janvier, mais j'ai ensuite dû passer à Wegovy parce qu'Ozempic n'était plus disponible. L'effet a été surprenant. La faim a disparu presque immédiatement, en deux jours. Toutes les sensations de plaisir, disparues! J'ai toujours pensé que le surpoids avait beaucoup à voir avec le psychisme. Mais maintenant, je vois à quel point l'influence hormonale est forte.»
«Au début de mon traitement avec Ozempic, prescrit en Suisse dans le cadre d'un suivi pour la perte de poids, j'ai ressenti plusieurs effets secondaires: constipation, vertiges et légers maux de tête. Heureusement, ces symptômes ont disparu relativement vite, à l'exception de la constipation, qui est restée un sujet de préoccupation. J'ai cependant réussi à la maîtriser avec le temps.»
«J'ai augmenté la dose après quatre semaines, conformément à la prescription. Malheureusement, cette augmentation s'est accompagnée d'un reflux acide désagréable, avec une sensation de brûlure dans l'œsophage. J'ai également constaté une sensibilité accrue à l'alcool et aux aliments riches en graisses, ce qui semble être un effet fréquent des agonistes du GLP-1 comme Ozempic.»
«J'ai perdu 13 kilos en quelques mois. De 92 à 79 pour 1,73 mètre. Je vais continuer jusqu'à ce que j'atteigne mon poids idéal de 75 kilos. Peut-être que je réduirai alors les doses ou que je consulterai un nutritionniste pour maintenir mon poids sans médicaments.»
«La perte de poids a changé ma vie. Je me sens mieux, je peux bouger plus facilement. Cependant, ma peau est plus flasque, ce qui est probablement dû à l'âge.»
«Jusqu'à présent, je trouve la couverture médiatique d'Ozempic relativement juste. Les effets secondaires sont parfois minimisés dans les médias, mais il faut savoir qu'ils sont réels. Je ne discute pas avec les personnes qui disent qu'on peut bien perdre du poids sans médicaments. Ils sont généralement minces.»
Christine S. (66 ans), infirmière
D'autres lectures sur la perte de poids Tina Huber écrit depuis 2014 pour la rédaction de Tamedia, depuis 2017 au sein de la rubrique Société. Elle est historienne et a également suivi des études de traduction. Plus d'infos @tina__huber Michael Marti est journaliste à la SonntagsZeitung et au Tages-Anzeiger et écrit principalement sur des sujets sociopolitiques. De 2013 à 2022, il a été membre de la rédaction en chef de Tamedia, et de 2013 à 2018, directeur du secteur numérique chez Tamedia. Germaniste et historien de formation, il est lauréat du prix zurichois du journalisme. Plus d'infos @michaelmarti
Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.

Essayez nos fonctionnalités IA
Découvrez ce que Daily8 IA peut faire pour vous :
Commentaires
Aucun commentaire pour le moment...
Articles connexes


24 Heures
44 minutes ago
- 24 Heures
Santé: Les Genevois ont bu trop d'alcool durant la canicule
Les secours ont dû intervenir chaque jour pour éviter des noyades dues à l'alcoolisation. Une personne est décédée. Du jamais-vu selon le 144. Publié aujourd'hui à 14h08 Durant la vague de chaleur qui vient de se terminer, les secours ont été sollicités chaque jour pour éviter au moins une noyade due à une suralcoolisation. TDG La vague de forte chaleur passée, un premier constat s'impose: la surconsommation d'alcool a fortement perturbé les services de santé à Genève. «Si les personnes vulnérables ont plutôt bien traversé la canicule, le 144 et les Urgences ont dû faire face à un nombre élevé de malaises graves provoqués par l'alcool, surtout chez les 30-35 ans. C'est même ce qui les a occupés le plus, avec une ou deux interventions par jour pour éviter une noyade due à l'alcoolisation», alerte Alessandro Cassini, médecin cantonal genevois. Médecin responsable du 144, Robert Larribau confirme «une recrudescence inquiétante des interventions pour alcoolisation aiguë depuis une semaine. Cela a commencé très sérieusement le 24 juin. En une semaine, du mercredi 25 juin au mercredi 2 juillet, nous avons eu 68 évaluations de patients dont le motif principal était «intoxication éthylique» et 45 interventions ambulancières uniquement pour ce motif.» C'est la première fois, relève le médecin, que l'alcool apparaît «dans le top 5 des motifs les plus fréquents des interventions, parmi la centaine de motifs que peuvent choisir les ambulanciers sur le terrain. C'est clairement du jamais-vu.» Et de préciser que sur ces 45 interventions, 13 urgences ont été qualifiées de graves par les ambulanciers. Ce nombre ne serait en outre que la pointe de l'iceberg; le secouriste estime qu'il a dû y avoir environ 200 situations dues à l'alcoolisation. Risque de déshydratation Le contexte l'explique, reprend le médecin cantonal. «Il fait beau et chaud, on se réunit et on ouvre une bouteille. Cela se veut festif, mais les gens ne comprennent pas que les effets de l'alcool sont doublés, voire triplés, lorsqu'il fait très chaud.» Lorsque le mercure grimpe, le corps lutte déjà pour maintenir sa température stable. L'alcool vient tout compliquer: il accentue la déshydratation, fait chuter la tension, augmente les risques d'évanouissement ou de coup de chaleur, tout en dissimulant les signes de malaise. Ce cocktail détonant a donc provoqué des drames. Avis pour la prochaine vague de chaleur: celles et ceux qui continueront malgré tout de boire durant les prochaines soirées d'été sont invités à mesurer leur consommation d'alcool. Ne pas oublier de manger. Et bien sûr, boire de l'eau (au moins un verre d'eau entre chaque verre d'alcool). Ne pas surcharger les Urgences L'autre message que le médecin cantonal souhaite transmettre s'adresse à la population dans son ensemble. «Beaucoup de médecins partent en vacances quand de nombreux Genevois restent ici. Chaque été, la fréquentation des Urgences augmente, alors qu'un tiers des cas pourraient être pris en charge dans un cabinet médical ou dans un autre centre de soins.» Comment ne pas surcharger l'Hôpital? Avant même de consulter, il peut être utile de demander conseil à un pharmacien ou de recourir à l'application Infomed, qui aide à évaluer ses symptômes et à savoir si une consultation aux Urgences est nécessaire. Si l'on pense avoir besoin d'un médecin et que le sien est parti, que faire? L 'Association des médecins (AMGe) invite ses membres à indiquer leurs horaires d'ouverture et la marche à suivre en leur absence. «Par ailleurs, l'application de l'AMGe s'améliore, souligne Alessandro Cassini. En renseignant votre zone d'habitation et la date souhaitée pour un rendez-vous, vous trouvez les cabinets médicaux disponibles alentour. Il existe aussi le site OneDoc qui permet de prendre rendez-vous en ligne en indiquant les places disponibles chez les médecins en temps réel.» Si c'est son enfant qui a besoin de soins? Prendre rendez-vous en ligne pour son enfant est possible via la Société genevoise de pédiatrie, qui assure un service de garde dans trois centres du canton (La Tour, garde pédiatrique du Petit-Lancy, centre médical des Eaux-Vives) de 18 h à 22 h en semaine et de 8 h à 22 h les week-ends et les jours fériés. On peut la joindre également par téléphone: 0844 022 022. Les personnes âgées, elles, peuvent recourir à l'IMAD , joignable en tout temps au 022 420 20 20. Un flyer résume toutes ces informations. Ne pas minimiser les effets de l'alcool Newsletter «La semaine genevoise» Découvrez l'essentiel de l'actualité du canton de Genève, chaque semaine dans votre boîte mail. Autres newsletters Sophie Davaris est rédactrice en chef de la Tribune de Genève. Plus d'infos Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.


24 Heures
6 hours ago
- 24 Heures
Éditorial: On crie au chien, nom d'un loup!
Accueil | Opinion | Éditorial | Opinion Une étude choc menée en Australie montre que les chiens provoquent des dégâts considérables dans la nature. Mais le sujet reste tabou, contrairement à celui des impacts des loups. Éditorial Publié aujourd'hui à 08h25 En bref: Notre monde se divise en deux. Il y a les chouchous et les souffre-douleurs. Autrement dit, les chiens et les loups. Au chien, tout est pardonné. Il peut mordre des enfants et envoyer 13'000 personnes chez le médecin chaque année en Suisse. Ce n'est pas grave. Les chiens sont gentils, ils ne grondent que de méchants humains. C'est ce qu'on vous répond au tea-room, quand un yorkshire vous aboie dessus, et que vous avez l'audace de dire à sa maîtresse que son petit compagnon est mal socialisé. Même quand on se trouve face à un cas clairement problématique, certains propriétaires défendront leur cabot envers et contre tout. Cette année, par exemple, il a fallu un jugement du Tribunal cantonal vaudois pour pouvoir anesthésier un molosse qui avait attaqué un voisin dans la cage d'escalier, croqué le bras d'un père de famille qui se promenait avec sa fille de 7 mois, et mordu la main d'un adolescent de 14 ans en plein jogging. Quand tout ou presque est permis aux toutous, rien n'est pardonné aux loups. Les mesures pour cadrer le prédateur vont crescendo. On parle désormais d'armer les paysans et les bergers qui surveillent des troupeaux, et certains élus demandent à pouvoir tirer les loups problématiques toute l'année. Entre chien et loup, cette nouvelle déclinaison du célèbre «deux poids, deux mesures» interpelle forcément quelque part. Comment justifier un tel silence sur les chiens qui dérapent, quand on n'arrête pas de crier au loup? Une vie de chien? Le premier élément de réponse, c'est que le chien a changé de statut. De vieilles expressions populaires comme «une vie de chien», «un air de chien battu» ou encore «traiter quelqu'un comme un chien» n'ont plus aucun sens aujourd'hui. Il n'y a plus de niche devant les maisons, parce que Milou est devenu un membre de la famille. Celui qui reste un prédateur mange avec nous et dort parfois sur nos lits et nos divans. Il s'est souvent imposé comme le mâle alpha de la maisonnée, et c'est lui qui promène son maître quand il va faire pipi. Totem d'immunité En prenant du galon, le chien a acquis un totem d'immunité. Ses comportements dysfonctionnels sont minimisés. Très peu de chercheurs vérifient qui, des chiens ou des loups, dérange le plus la faune sauvage comme domestique. Et les études sur les chiens mordeurs sont exceptionnelles. En Suisse, par exemple, la référence est une thèse qui date de 2001! L'autre élément à prendre en compte, c'est que nous ne comprenons plus rien aux chiens. «Nous perdons le contact avec eux», assure le biologiste et spécialiste des grands canidés Jean-Marc Landry. Problème urbain C'est une piste à étudier sérieusement. Notamment en ville, où notre rapport aux chiens s'inscrit dans une problématique plus large: les urbains comprennent de moins en moins bien la nature. Il faut acter cette déconnexion et travailler dessus. Il y a quelques années, la Suisse avait fait un pas dans la bonne direction en introduisant des cours obligatoires pour tout nouveau propriétaire de chien. Cette mesure a, hélas, été largement détricotée depuis. Rappelons-le pour tuer toute polémique, les chiens ont de très nombreux atouts. Mais ça n'excuse pas tous leurs dérapages. Surtout ceux provoqués par les comportements laxistes ou mal informés de leurs maîtres. Un sujet que l'on doit pouvoir aborder sans tabou, nom d'un chien. À lire aussi Jocelyn Rochat a travaillé pour le Nouveau Quotidien, le Journal de Genève, L'Hebdo et Télétop Matin. Il écrit désormais dans Le Matin Dimanche, la Tribune de Genève et 24 Heures. Plus d'infos Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.


24 Heures
17 hours ago
- 24 Heures
Canicule: La météo promet une courte anomalie de fraîcheur
Dès dimanche soir, une perturbation débarque. Elle nous promet quelques bonnes nuits de sommeil, avant un retour de l'été dans des airs moins humides. Publié aujourd'hui à 21h27 Le dôme de chaleur, qui maintenait une chaleur étouffante sur l'Europe, cède la place à une dépression venue d'Islande, qui va rafraîchir les températures (image d'illustration). KEYSTONE/AP PHOTO/MARTIN MEISSNER En bref: La canicule fait une pause. Nous allons souffler quelque peu dans les jours qui viennent, surtout la nuit. La météo de la semaine nous promet en effet de passer d'une longue et très inhabituelle période de surchauffe à «une courte anomalie de fraîcheur», selon les termes de Frédéric Glassey, à MeteoNews. Le dôme de chaleur, qui maintenait une chaleur étouffante sur l'Europe, cède la place à une dépression venue d'Islande, qui va rafraîchir les températures. Une perturbation débarque dimanche, en cours de journée. «Lundi et mardi, nous serons dans un régime de nord-ouest plus perturbé, avec l'arrivée d'une masse d'air nettement plus fraîche. Cette évolution garantit des températures plus agréables en Suisse. Lundi, par exemple, il faut s'attendre à un maximum de 21 ou 22 degrés», précise Frédéric Glassey. Sous les normales de saison Avec ce coup de frais, la Suisse devrait même passer deux ou trois jours sous les normales saisonnières. «La norme, pour le mois de juillet, ce sont des températures qui se situent à 26-27 degrés maximum, précise le météorologue. Pour lundi et mardi, nous serons plus proches des 21-22 degrés, donc 3-4 degrés en dessous des normes. Mais durant l'épisode de canicule, nous étions 7 ou 8 degrés au-dessus des normales.» Cette pause dans la canicule n'est pas seulement bienvenue pour celles et ceux qui dorment mal la nuit. Elle sera aussi appréciée par les plantes et les cultures, puisque cette anomalie de fraîcheur nous apportera aussi des pluies. Des pluies utiles pour la nature «Des averses sont attendues entre dimanche et mardi. Il y aura des averses orageuses avec quelques bons coups de tonnerre et des rafales de vent, détaille Frédéric Glassey, mais la Suisse devrait échapper aux orages très spectaculaires qui ont provoqué de gros dégâts récemment en Italie et en Savoie, sauf ce dimanche au Tessin.» Et puis ces pluies seront pour l'essentiel «utiles pour la nature et l'agriculture, note le météorologue. Elles ne vont pas tomber dans un épisode de chaleur épouvantable, qui provoque une forte évaporation et des eaux qui ruissellent. Durant ces journées plus fraîches, on peut s'attendre à des pluies qui pénètrent un peu mieux dans le sol.» Frédéric Glassey, de MeteoNews. DR L'été revient jeudi À partir de mercredi, les températures repartent à la hausse et l'été fait son retour dès jeudi. MeteoNews s'attend à ce que le thermomètre flirte à nouveau avec les 30 degrés le week-end prochain. L'anticyclone se réinstalle, et nous repartons pour un épisode estival. Il faut cependant attendre un type de chaleur un peu différent. «La semaine qui s'achève était caractérisée par de très hautes températures, mais aussi par une humidité modérée, une combinaison qui est plus difficile à supporter, note Frédéric Glassey. Le week-end prochain, nous aurons à nouveau des températures proches des 30 degrés, mais avec une chaleur plus sèche, des nuits plus fraîches et une humidité assez basse. Le ressenti sera moins problématique. Et puis les premières journées de chaleur sont toujours les plus difficiles à supporter. Après, on commence à s'habituer.» Ce retour annoncé de l'été signifiera-t-il aussi le retour de la canicule? Pas forcément, mais la question se pose. «Selon nos modèles, il n'est pas impossible que la Suisse vive un ou deux autres épisodes de canicule cet été. Des signaux montrent que cette possibilité existe.» Cette perspective fera d'autant plus apprécier l'anomalie de fraîcheur qui nous est promise pour les jours qui viennent. Newsletter «Dernières nouvelles» Vous voulez rester au top de l'info? «24 heures» vous propose deux rendez-vous par jour, pour ne rien rater de ce qui se passe dans votre Canton, en Suisse ou dans le monde. Autres newsletters Jocelyn Rochat a travaillé pour le Nouveau Quotidien, le Journal de Genève, L'Hebdo et Télétop Matin. Il écrit désormais dans Le Matin Dimanche, la Tribune de Genève et 24 Heures. Plus d'infos Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.