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Qui est François Provost, ce proche conseiller de Luca de Meo nommé à la tête de Renault ?

Qui est François Provost, ce proche conseiller de Luca de Meo nommé à la tête de Renault ?

Le Parisien30-07-2025
On le dit proche de
Luca de Meo
, dont il fût le discret conseiller. François Provost a été choisi ce mercredi par le conseil d'administration de Renault pour
succéder à l'Italien
comme directeur général du groupe automobile. gé de 57 ans, cet ingénieur français était directeur des achats, des partenariats et des affaires publiques du groupe.
Sorti diplômé de l'École polytechnique et des Mines, il a commencé sa carrière à la direction du Trésor comme secrétaire général adjoint du comité interministériel de restructuration industrielle. Il est ensuite devenu conseiller du ministre de la Défense, Alain Richard, de 1999 à 2002, avant de rejoindre Renault.
François Provost a été préféré à deux figures du groupe : le patron de Dacia, Denis Le Vot, et celui de la marque Renault, Fabrice Cambolive. Et le conseil d'administration a fait le choix de la continuité en écartant un candidat venu du concurrent Stellantis, Maxime Picat.
Discret derrière ses lunettes, François Provost a piloté pour l'ex-directeur général Luca de Meo le plan de transformation baptisé
Renaulution
. Ce plan a sorti Renault de l'ornière, en orientant le groupe vers des véhicules plus haut de gamme et plus rentables, en passant de la Mégane vendue partout au SUV Austral et à la R5 électrique à plus de 35 000 euros.
François Provost a également joué un rôle essentiel dans le détricotage de « l'Alliance » nouée avec le constructeur automobile japonais Nissan, ex-partenaire commercial et technologique de Renault.
Le groupe avait nommé mi-juillet son directeur financier, Duncan Minto, pour remplacer temporairement Luca de Meo,
parti à la surprise générale pour diriger le géant français du luxe Kering
, après une longue carrière dans l'automobile.
À l'issue d'un processus de nomination très rapide, François Provost prend le volant d'un groupe assaini, amaigri, qui a retrouvé des marges (6 % du chiffre d'affaires au premier semestre), mais qui doit encore accélérer et qui souffre de plusieurs faiblesses.
Renault est notamment devenu un constructeur automobile de taille moyenne et très européen, alors que le marché de ce secteur est déprimé sur ce continent. Le groupe a d'ailleurs revu en baisse mi-juillet ses prévisions financières pour l'année 2025, l'entreprise pointant du doigt la « détérioration de la dynamique du marché automobile », notamment du côté des camionnettes.
Le groupe a déjà un plan pour enchaîner les lancements en Amérique latine et au Moyen-Orient, ainsi qu'en Inde, mais il est confronté à une concurrence acharnée sur ces marchés en forte croissance.
François Provost devra également composer avec une politique massive de partenariats qu'il a participé à forger, avec Google, le constructeur automobile chinois Geely (aussi propriétaire de Volvo Cars) ou le géant pétrolier saoudien Aramco.
Maintenant que la Renaulution a redressé le groupe, François Provost devrait préciser ces orientations dans un nouveau plan stratégique. Le plan Futurama, que Luca de Meo devait présenter fin 2025, prévoyait un réinvestissement de l'argent gagné ces dernières années, notamment dans l'innovation technologique.
Le groupe automobile a d'ores et déjà annoncé un renforcement de son plan de réduction des coûts, qui fait déjà frémir les syndicats. Ce plan doit être précisé jeudi matin avec la publication des résultats du premier semestre.
En ce sens, la nomination de François Provost suscite « l'inquiétude » de la CGT. « Artisan des partenariats stratégiques, (…) il a joué un rôle clé dans l'externalisation et le partage des motorisations thermiques via la création de la filiale Horse. Or, ces motorisations constituent aujourd'hui la principale source de rentabilité du groupe, alors même que la transition vers l'électrique peine à convaincre et à se stabiliser », a commenté le syndicat dans un communiqué.
« Renault n'a pas besoin d'un énième plan à courte vue ou d'une logique financière guidée uniquement par le profit immédiat. L'entreprise a besoin d'une vision industrielle durable, qui mise sur les compétences de ses salariés et sur l'ancrage de sa production en France », souligne encore la CGT.
L'État français détenant 15 % de Renault, François Provost a déjà rencontré les ministres des Finances et de l'Industrie avant sa nomination, selon
Le Monde
. Les deux hommes lui ont adressé un message de félicitations par voie de communiqué.
Éric Lombard, le ministre de l'Économie, indique qu'il « compte sur lui pour poursuivre la transformation du constructeur, en continuant de développer son empreinte industrielle en France. Demeurer leader en France et en Europe, proposer des modèles innovants et de prochaine génération et faire progresser la mobilité durable ».
« Nous comptons sur lui pour consolider et amplifier la dynamique de filière, renforcer la recherche et développement française et européenne en s'inspirant des meilleurs standards internationaux et porter une politique ambitieuse de préférence européenne au bénéfice de la souveraineté et de nos emplois industriels », écrit pour sa part Marc Ferracci, le ministre chargé de l'Industrie. François Provost doit rencontrer prochainement le Premier ministre, François Bayrou.
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