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Iran : que sont les armes électromagnétiques que le pays chercherait à développer ?

Iran : que sont les armes électromagnétiques que le pays chercherait à développer ?

Le Figaro01-08-2025
FOCUS - Le principe des bombes à impulsions électromagnétiques est connu depuis longtemps et de nombreux pays tentent aujourd'hui de développer ce type d'arme pouvant théoriquement paralyser un pays.
Au cours des douze jours de guerre aérienne entre l'Iran et Israël, l'État hébreu aurait détruit, en plus des principaux sites du programme nucléaire iranien, un programme de rechercher visant à développer une arme électromagnétique cruciale pour paralyser son adversaire.
C'est le journaliste David Ignatius, du Washington Post, qui l'affirme, sources israéliennes à l'appui, dans un article publié récemment dans le quotidien américain. La presse israélienne a relayé l'information dans la foulée, sans apporter plus de détails cependant sur la nature de cette arme, ni sur sa puissance ou sa capacité de nuisance.
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Le principe des armes à impulsions électromagnétiques est connu depuis longtemps, quand, à partir des années 1950, les découvertes autour de l'atome permettent de mettre au point la bombe nucléaire qui génère de telles impulsions. Lors des premiers essais nucléaires en effet, les scientifiques ont constaté la puissance de ces IEM provoquée par l'interaction entre l'explosion nucléaire et le champ magnétique terrestre. Un essai américain en particulier, en 1962 à 400 km d'altitude dans le Pacifique, provoque de fortes impulsions qui auraient perturbé l'éclairage public de plusieurs localités de l'archipel d'Hawaï.
Une arme utilisant des impulsions électromagnétiques nucléaires nécessiterait donc en revanche une explosion atomique, ce qui supposerait que le pays qui l'utilise franchisse la logique du nucléaire. En 2012, alors que les inquiétudes grandissaient autour du programme nucléaire iranien découvert quelques années auparavant, le journal britannique Sunday Times avait assuré qu'Israël réfléchissait à frapper préventivement son adversaire avec une telle bombe explosant à très haute altitude et perturbant tous les appareils électroniques du pays.
IEM non nucléaires
Et si l'explosion ne provoquerait en théorie aucun souffle ni aucune radiation au sol, l'ingénieur israélien Uzi Rubin, qui a dirigé le développement du système de défense anti-aérien de l'État hébreu, expliquait dans le même article qu'il était «hors de question d'utiliser un engin nucléaire, même pour un usage non létal comme une IEM». «Il y a des méthodes pour créer une IEM depuis le sol», ajoutait-il.
Il existe aussi en effet les impulsions électromagnétiques non nucléaires. «Utilisant la même technique qu'un canon à micro-ondes mais à une plus grande échelle et avec des effets non directifs assumés, les bombes à IEM sont à l'étude dans plusieurs pays», explique le colonel Stanislas Michel dans la Revue de défense nationale.
En théorie, de telles armes pourraient neutraliser toutes les systèmes électroniques d'une zone de quelques dizaines à quelques centaines de mètres, par exemple où se situe un centre de commandement, sans impacter les combattants. «À l'heure de notre hyperdépendance à la technologie, une bombe à impulsion serait redoutable sur nos sociétés ultra-connectées», explique Stanislas Michel, car une telle arme affecterait non seulement les infrastructures militaires de défense dans le cadre d'un conflit mais aussi toutes les infrastructures civiles, des transports aux hôpitaux en passant par les systèmes bancaires.
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Course au développement
Aujourd'hui en tout cas, ce type d'armes dont il est a priori «assez complexe de se protéger des effets sur les réseaux de communication et les systèmes informatiques», est d'ores et déjà, déclaré opérationnel par les États-Unis et la Chine, ajoute le spécialiste.
En 2021, la Chine aurait en effet effectué un test concluant en tirant sur un avion sans pilote qui volait à 1500 mètres d'altitude. Mais de manière générale, les pays restent pour le moment très discret sur cette technologie dont la course au développement est engagée.
«Décrire les armes électromagnétiques, c'est comme parler de quelque chose que personne n'a jamais vu, mais dont chacun comprend l'existence et la réalité», expliquait l'été dernier au Jérusalem Post Rotem Mey-Tal, le PDG d'une société de défense israélienne qui alertait, au moment où Israël s'apprêtait à lancer une offensive de grande envergure contre l'Hezbollah libanais, sur les possibles transferts d'armes à impulsion électromagnétique de l'Iran au mouvement chiite. L'expert expliquait qu'une telle arme pourrait être installée à l'avant d'un drone, à la place d'une charge explosive, et déclenchée au-dessus de la cible visée. «Mais là encore, il ne s'agit que de spéculations, car il n'existe à ce jour aucune documentation sur l'utilisation d'une telle arme ou technologie», ajoutait-il.
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D'abord parce que qui dit énergie dit croissance. Mais surtout, en deux mots : réindustrialisation et IA. Réindustrialisation car, après le coût du travail, celui de l'énergie est le poste de dépense le plus important pour les industriels. Ainsi, la stratégie de réindustrialisation de Trump s'appuie sur une baisse des coûts de l'énergie, au même titre que celle des tarifs. IA parce que les États-Unis veulent maintenir à tout prix leur leadership dans cette nouvelle technologie, notamment face à la Chine, et que les data centers qui permettent de créer cette IA sont très énergivores. Les ambitions sont démesurées, les moyens aussi. Mais c'est aussi de la politique. 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Là où l'Europe s'enlise dans un écologisme de décroissance qui confond vertu morale et efficacité, Trump mobilise l'énergie au service d'ambitions géopolitiques et technologiques majeures Cet effort est placé sous la houlette de Russell Vought, directeur du Budget, rôle très puissant dans toute administration, mais particulièrement dans celle-ci, car Vought est très chevronné et Trump lui a donné carte blanche. Un premier décret a été publié, et toutes les agences sont d'ores et déjà chargées de transformer leurs procédures. Judiciaire, enfin : une première décision de la Cour suprême en mai a affaibli la loi NEPA, et les signaux de la majorité conservatrice de la Cour sont au vert pour ce qui concerne les décisions à venir. Publicité Le nucléaire n'est pas en reste non plus, avec l'objectif très ambitieux de quadrupler la production nucléaire américaine d'ici 2050. 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À l'origine de la menace de Trump d'une «prise de contrôle» de Washington, l'agression d'un ex-membre du DOGE
À l'origine de la menace de Trump d'une «prise de contrôle» de Washington, l'agression d'un ex-membre du DOGE

Le Figaro

time3 days ago

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À l'origine de la menace de Trump d'une «prise de contrôle» de Washington, l'agression d'un ex-membre du DOGE

L'attaque d'un jeune ingénieur dimanche matin a poussé le président américain à renouveler sa menace de prise de contrôle fédéral de Washington, en proie, selon lui à une délinquance explosive. Après avoir envoyé la garde nationale à Los Angeles lors des émeutes, Donald Trump serait tenté de récidiver... mais cette fois à Washington, la capitale. Selon lui, la délinquance est telle que «la prise de contrôle» par l'État fédéral de cette ville, qu'il qualifie d'«horrible», deviendra bientôt incontournable. Ce qui a déclenché cette nouvelle déclaration n'est autre qu'une agression survenue ce dimanche matin, dont a été victime un membre éminent du Département de l'efficacité gouvernementale (DOGE), à moins de 3 kilomètres de la Maison-Blanche. Ce lundi 5 août, Donald Trump a publié sur Truth Social une photo d'un jeune homme blond, torse nu, allongé dans la rue en sang. Il dénonce en légende les attaques aléatoires commises par des bandes de jeunes sur d'«innocentes victimes». S'il ne précise pas les circonstances de l'incident, un rapport de police qui a été rendu public, raconte que cet homme nommé Edward Coristine était en compagnie de sa compagne près de sa voiture, lorsque dix jeunes se sont approchés d'eux. Le jeune homme aurait incité sa petite amie à entrer dans le véhicule, alors que le groupe commençait à l'encercler. Il aurait ensuite été violemment attaqué. Publicité Les autorités ont affirmé que des policiers, en patrouille dans ce quartier de Logan Circle, ont interrompu l'agression. Ils en ont profité pour arrêter deux suspects mineurs de 15 ans, un garçon et une fille, originaires du Maryland. Ces derniers ont été inculpés pour vol de voiture, non armé. Les autres personnes impliquées sont toujours recherchées par la police. Des liens étroits avec Elon Musk Selon plusieurs médias américains, la victime, Edward Coristine est un ingénieur logiciel de 19 ans, connu sous son surnom en ligne, «Big Balls», et, pendant un temps, membre du Département de l'efficacité gouvernementale (DOGE). Il aurait notamment œuvré au démantèlement de l'agence américaine de développement USAID en ce début d'année. Après avoir exercé diverses fonctions au sein du gouvernement fédéral, le journal affirme que le jeune homme travaille désormais à la Sécurité sociale. Elon Musk a relaté cette agression sur son compte X, affirmant que le jeune homme a été «sévèrement battu au point de subir une commotion cérébrale». En mai dernier, Coristine était apparu à ses côtés dans une émission de Fox News, faisant intervenir plusieurs employés de DOGE. Malgré ses liens étroits avec le propriétaire de Tesla, ayant occupé une place importante au sein du gouvernement Trump avant de claquer la porte avec un maigre bilan, Edward Coristine n'aurait pas été attaqué pour cette raison. Il n'existe à ce stade aucune preuve que le groupe connaissait ses fonctions. Toutefois, c'est certainement en raison de sa relative notoriété, que Donald Trump a réagi, utilisant cet événement pour dénoncer la délinquance galopante dans la capitale américaine. Selon lui, le taux de criminalité y est désormais «hors de contrôle», en grande partie causé par «de jeunes locaux et des membres de gangs, de 14, 15 ou 16 ans pour certains». «Il est temps de fédéraliser Washington DC» Le président américain n'a pas tardé à tirer des conclusions de cette affaire. «Si DC ne se ressaisit pas rapidement, nous n'aurons pas d'autre choix que de prendre le contrôle fédéral de la ville», a-t-il déclaré sur Truth Social. Elon Musk s'est exprimé dans le même sens sur X. «Il est temps de fédéraliser Washington DC», a-t-il écrit. Cette menace d'une «prise de contrôle» de la métropole est une antienne trumpiste. Il l'avait évoqué dès les premières semaines de son mandat et a même déjà pris quelques mesures pour restreindre l'autonomie de Washington. En mars dernier, le président a en effet signé un décret baptisé «DC Safe and Beautiful» (Pour rendre DC sûre et magnifique), visant à renforcer l'application de la loi fédérale à Washington. De son côté, la maire démocrate de la capitale, Muriel E. Bowser subit des pressions de la part du gouvernement. Pour conserver son financement fédéral, la mairie a ordonné la démolition d'une place Black Lives Matter, peinte en hommage au meurtre de George Floyd en 2020. La capitale américaine bénéficie d'une autonomie fragile, que lui confère une loi de 1973. En vertu de cette loi sur l'autonomie locale, la ville conserve son propre gouvernement local avec un maire et un conseil municipal. Toutefois, le Congrès conserve l'autorité suprême et peut annuler les lois locales. Il pourrait même théoriquement décider de l'abrogation de cette autonomie de la ville, datant de 52 ans.

Un dollar pour convaincre Donald Trump : OpenAI vend ChatGPT à prix cassé à la Maison-Blanche
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Un dollar pour convaincre Donald Trump : OpenAI vend ChatGPT à prix cassé à la Maison-Blanche

L'administration de Donald Trump pourra utiliser quasi-gratuitement ChatGPT Enterprise l'année prochaine. OpenAI, l'entreprise derrière l'outil d'intelligence artificielle, a annoncé mercredi que « l'ensemble des employés de la branche exécutive fédérale » bénéficierait de ce service « pratiquement sans coût ». La société précise que l'initiative s'inscrit dans le plan d'action sur l'IA de la Maison-Blanche. Elle vise à permettre aux agents publics de « passer moins de temps sur la paperasse » et davantage à « servir le peuple américain », selon le communiqué de l'entreprise. Une stratégie d'ancrage à Washington D'après le média américain CNBC, le gouvernement américain aura accès aux derniers modèles d'OpenAI via la version entreprise de ChatGPT, ainsi qu'à certaines fonctionnalités avancées comme le mode vocal, pendant une période d'essai de 60 jours. OpenAI multiplie les efforts pour renforcer ses liens avec le gouvernement des États-Unis. L'entreprise américaine a annoncé l'ouverture prochaine de son premier bureau à Washington DC. En juin, elle a signé un contrat avec le Pentagone d'une valeur de 200 millions de dollars dans le cadre de son programme « OpenAI for Government. » L'entreprise a ajusté ses principes pour autoriser les contrats de défense. Son patron Sam Altman, qui se présente désormais comme « orphelin politique » après un long engagement auprès du parti des démocrates, défend une vision affirmée de l'exceptionnalisme américain. « L'Amérique est un pays incroyable, tout simplement unique », avait-il déclaré au Sénat en juin. Des nouveaux modèles dites « ouverts » L'entreprise d'intelligence artificielle a annoncé mardi la sortie de deux nouveaux modèles « ouverts », gratuits et personnalisables. « Nous sommes enthousiastes à l'idée que le monde construise sur une base technologique d'IA ouverte, créée aux États-Unis, fondée sur des valeurs démocratiques », a déclaré Sam Altman.

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