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Impôts, retraites, année blanche, jours fériés : ce qu'il faut retenir des annonces de François Bayrou sur le budget 2026

Impôts, retraites, année blanche, jours fériés : ce qu'il faut retenir des annonces de François Bayrou sur le budget 2026

Le Figaro15-07-2025
Le premier ministre a détaillé ce mardi ses propositions pour réaliser 43 milliards d'euros d'économies en 2026, après plusieurs années de dérapage des finances publiques.
«Le moment de vérité» pour les finances publiques... Mais aussi pour François Bayrou. Ce mardi 15 juillet, le premier ministre a annoncé son plan pour réaliser 40 milliards d'euros d'économies l'an prochain et ramener le déficit à 4,6% du PIB. Il a énuméré une série de propositions en ce sens pour le budget 2026, avant les débats attendus au Parlement à l'automne. Le Figaro résume ce qu'il faut retenir de cette conférence de presse.
Le surendettement, une «malédiction» pour la France
«C'est une malédiction qui n'a pas d'issue.» Avant de présenter l'orientation budgétaire de son gouvernement pour 2026, François Bayrou a rappelé la situation critique des finances publiques de la France. Le premier ministre a fait le parallèle avec un foyer qui s'endetterait non pas pour financer des investissements mais pour financer ses dépenses du quotidien : «Ça s'appelle le surendettement», a-t-il martelé, dénonçant une «malédiction» pour le pays. «Chaque seconde, la dette de la France augmente de 5000 euros», a-t-il insisté.
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François Bayrou veut stabiliser la dette d'ici 2029
Présentant la première partie de son plan, intitulée «Stop à la dette», François Bayrou a notamment présenté un plan pour enrayer l'emballement de la dette publique d'ici à 2029. Estimée à 116,2% du PIB en 2025, celle-ci atteindrait un pic à 118,1% en 2027 avant d'entamer une décrue pour se stabiliser aux alentours de 117,2% en 2029. «Ce plan passe par la stabilisation et la baisse de la dépense publique», a prévenu le premier ministre, mais «tout le monde devra participer à l'effort».
Un effort global de 43,8 milliards d'euros, l'État va geler la plupart de ses dépenses
Ce sera plus que prévu. Alors que le gouvernement était officiellement en quête de 40 milliards d'euros d'économie pour le budget 2026, François Bayrou a annoncé que le montant des efforts a été revu à la hausse : il sera au final de 43,8 milliards d'euros. «Tous les ministères seront solidaires (...) L'État va montrer l'exemple, stabiliser ses dépenses, et même réduire son train de vie», a assuré le premier ministre. Il se fixe comme objectif de «ne pas dépenser davantage à l'euro près en 2026 qu'en 2025», à l'exception des crédits supplémentaires accordés aux Armées et de la charge de la dette.
Prestations, impôts : vers une «année blanche» en 2026
Afin d'économiser quelque sept milliards d'euros, le premier ministre a annoncé une «année blanche» en 2026. «C'est une année dans laquelle on augmente plus ni les prestations, ni les barèmes (...) C'est une année où on aura exactement le même montant des retraites pour chaque pensionné que celui qu'on avait en 2025», a rappelé François Bayrou. Un «effort collectif, très important et temporaire», qui «concerne toutes les catégories de Français».
La règle «sera de ne pas dépenser plus en 2026 qu'en 2025. Pas moins, mais pas plus pour chacun d'entre nous». L'occasion d'indiquer qu'«il n'y aura pas de revalorisation générale ou catégorielle dans les ministères».
8 mai, lundi de Pâques : deux jours fériés supprimés
La piste circulait depuis quelques heures, elle est désormais confirmée. «Pour que la situation de la France s'améliore», François Bayrou propose que deux jours fériés «soient supprimés pour tout le pays». Ces derniers ont d'ailleurs déjà été cochés sur le calendrier : le «lundi de Pâques, qui n'a aucune signification religieuse et le 8 mai, dans un mois de mai devenu un véritable gruyère», a affirmé le premier ministre.
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Celui-ci souhaite ainsi que «toute la nation travaille plus pour produire et pour que l'activité du pays dans son ensemble soit plus importante dans l'année».
Un effort important de 5 milliards d'euros sur les dépenses sociales
Le gouvernement souhaite réduire de moitié la hausse des dépenses de santé de 10 milliards d'euros prévue pour 2026. Un effort qui sera notamment réalisé par une «responsabilisation des patients», avec le doublement à 100 euros de la franchise sur les médicaments par an. Dans le cadre des affections longue durée, les médicaments qui «sont sans lien avec l'affection déclarée» ne seraient plus remboursés à 100% dès 2026, et le gouvernement souhaite que l'on puisse sortir de ce statut «quand l'état de santé ne le justifie plus».
François Bayrou souhaite également mieux sensibiliser à la vaccination, notamment pour la grippe, mettre fin à la «dérive» des arrêts maladie ou encore «pouvoir réutiliser» les fauteuils ou béquilles remboursés aux patients.
Une «contribution de solidarité» instaurée pour les plus riches
François Bayrou veut «demander un effort particulier à ceux qui ont la capacité de contribuer davantage», que ce soient les ménages les plus aisés ou les grandes entreprises. Une «contribution de solidarité», dont les contours doivent être définis avec le Parlement, sera demandée aux plus fortunés.
L'abattement fiscal des retraités modifié
Les retraités les plus aisés seront également mis à contribution avec une réforme de l'abattement de 10% sur le calcul de l'impôt sur le revenu. Celui-ci sera remplacé par un «forfait annuel», qui devrait surtout pénaliser les grosses pensions sans bouleverser les petites.
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Les niches fiscales et sociales dans le viseur de l'exécutif
Dans le cadre de l'effort collectif que François Bayrou demande au pays, il souhaite cibler «ceux qui ont la capacité de contribuer davantage, soit parce qu'ils bénéficient d'un certain nombre d'avantages fiscaux, soit parce que leurs capacités leur permettraient de prendre une plus grande part de la solidarité».
Comment ? En se concentrant d'abord et avant tout sur les niches fiscales et sociales dont bénéficient les ménages aisés et les grandes entreprises. «Nous ferons la chasse aux niches fiscales inutiles, inefficaces, en commençant par les dispositifs qui arrivent à extinction», a-t-il ensuite ajouté.
Agences supprimées, fonctionnaires non remplacés... Plusieurs efforts demandés pour l'État
Afin de «prendre sa part» aux efforts, l'État ne remplacera plus un fonctionnaire sur trois partant à la retraite «pour les années qui viennent». Autre annonce : les «opérateurs de l'État» seront visés, selon le premier ministre, qui entend «supprimer des agences improductives pour recentrer les dépenses ». «Plusieurs centaines, peut-être entre 1000 et 1500 emplois, seront supprimés», a-t-il précisé.
L'État va également mieux gérer son patrimoine «improductif», grâce à la création d'une «une société foncière pour (le) réduire, (le) gérer et (le) rendre utile». De même, les participations de l'État seront repensées : «Dans certaines entreprises, la participation de l'État pourrait être diminuée sans réduire son influence et le patrimoine ainsi dégagé doit être mis en œuvre, par exemple pour aider à de grands programmes de recherche», a-t-il déclaré.
Le gouvernement veut simplifier la vie des entreprises à l'automne «par ordonnances»
Trop de normes, trop de procédures… François Bayrou reprend le marronnier de la simplification, promettant à nouveau des mesures à mettre en place rapidement dans ce sens. Objectif : améliorer le quotidien des entreprises.
Le gouvernement dressera une «liste de simplifications et allègements» dès cet été, qui passeront par des ordonnances dès l'automne, car «il s'agit d'urgence nationale», a-t-il déclaré.
Les retards de paiement plus durement sanctionnés
Le gouvernement souhaite s'attaquer aux retards de paiement, pratiqués parfois sciemment pour gagner du temps, qui fragilisent les PME. «L'État est déterminé à renforcer les sanctions à l'égard des débiteurs», a assuré François Bayrou, indiquant que celles-ci pourront atteindre jusqu'à 1% du chiffre d'affaires.
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LCL, la filiale de la banque verte, est en négociations exclusives pour racheter l'ex-filiale de Barclays au fonds d'investissement britannique AnaCap. La banque privée Milleis Banque s'apprête à rejoindre le groupe Crédit agricole. «LCL et Crédit agricole assurances sont entrés en négociation exclusive avec le fonds d'investissement AnaCap, en vue de l'acquisition conjointe du Groupe Milleis, acteur historique indépendant de la banque privée et patrimoniale en France», indique le groupe Crédit agricole dans un communiqué. Milleis Banque, l'ex-filiale française de Barclays, avait été rachetée en 2017 par le fonds d'investissement britannique AnaCap. Depuis un certain temps, des rumeurs de cession circulaient. Dans le détail, LCL, la filiale de la banque verte, rachètera l'intégralité du Groupe Milleis : Milleis Banque et ses filiales Milleis Vie et Cholet Dupont Oudart, rachetées en 2021. Dans la foulée, LCL cédera à Crédit agricole assurances, la compagnie d'assurances Milleis Vie. Publicité «Cette acquisition permettrait à LCL de consolider sa position sur le marché de la clientèle patrimoniale en France et de développer des synergies», justifie le Crédit agricole. Et «elle donnerait aussi l'opportunité à Crédit agricole assurances de renforcer le positionnement de sa filiale Spirica sur le segment haut de gamme et d'élargir ses canaux de distribution.» S'il va à son terme, ce projet, dont le montant n'est pas précisé, verra le jour au premier semestre 2026. «Il resterait par ailleurs soumis aux conditions suspensives usuelles y compris l'obtention des autorisations réglementaires», précise la banque verte. Après des débuts difficiles, Milleis Banque, qui emploie plus 700 salariés, est devenue bénéficiaire pour la première fois en 2023, au terme d'un long travail de restructuration. Le petit établissement compte aujourd'hui près de 64.000 clients et gère 12,6 milliards d'actifs. Il a généré 150 millions de revenus en 2024 (comme en 2023). Crédit agricole s'est déjà renforcé l'année dernière dans la banque privée, un segment porteur, en rachetant l'établissement belge Degroof Petercam. Avec Milleis Banque, le groupe va toucher une clientèle dite patrimoniale, aux avoirs financiers compris entre 100.000 euros et 1,5 million. Une clientèle nombreuse en France et très recherchée en ce moment par tous les établissements financiers. Avec l'acquisition de Milleis Banque, Olivier Gavalda signe sa première opération en tant que directeur général de Crédit agricole SA, l'entité cotée de la banque verte, depuis son intronisation en mai dernier.

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