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Le réveil souverainiste d'une jeunesse engagée

Le réveil souverainiste d'une jeunesse engagée

La Presse08-07-2025
« Moi, je la vois, cette jeunesse. Je la vois émerger, vibrante et engagée », écrit l'auteur.
L'auteur témoigne de sa confiance envers la jeunesse québécoise qu'il voit prendre la parole et défendre ses valeurs.
Simon-Pierre Thibeault
24 ans, étudiant à la maîtrise en sociologie à l'Université Laval
Pendant des années, le projet de souveraineté semblait appartenir au passé. Une cause vieillissante, figée dans les archives du référendum de 1995, nostalgique de luttes que les plus jeunes n'avaient pas connues.
Il régnait une impression de vide, d'épuisement, presque de honte, autour de cette idée pourtant fondatrice de la modernité québécoise. On disait que les jeunes n'y croyaient plus. On disait qu'ils s'en fichaient. Individualistes, perdus dans le tourbillon des réseaux sociaux, étrangers à toute forme d'enracinement. On les croyait réfractaires à la nation, allergiques au mot « identité », convaincus qu'un monde sans frontières serait le seul horizon désirable.
Et pourtant, selon un récent sondage de la firme Léger, 48 % des Québécois âgés de 18 à 34 ans se disent favorables à la souveraineté, soit près de 20 points de plus qu'à la même date l'an dernier.
Un retournement surprenant a eu lieu, témoignant d'un véritable réveil chez la jeune génération. Selon Jean-Marc Léger, une telle inversion des tendances ne s'était pas vue depuis le référendum de 1995.
Une jeunesse fière et engagée
Moi, je la vois, cette jeunesse. Je la vois émerger, vibrante et engagée. Je la vois défendre le parler québécois, s'approprier les symboles de notre culture, faire résonner nos accents, nos expressions, nos valeurs sur TikTok, Instagram ou dans les refrains d'une nouvelle vague de rappeurs. Je vois des créateurs de contenu qui célèbrent notre langue, notre histoire, notre originalité. Je vois un peuple jeune qui recommence à se nommer, à se dire, à rêver à voix haute.
Contrairement à ce qu'on prétend, les jeunes n'ont plus peur d'affirmer qui ils sont. Ils saisissent, peut-être plus profondément que certains de leurs aînés, que le Québec est un cas unique dans les Amériques. Et que nous avons non seulement le droit, mais la responsabilité de nous tenir debout.
Je suis de ceux qui croient que le projet souverainiste n'a jamais été construit contre les autres, mais pour nous-mêmes. Il est né d'un effort de résistance, puis d'une volonté de survivre, puis enfin d'un rêve de s'épanouir librement. C'est cette histoire que plusieurs jeunes, aujourd'hui, semblent redécouvrir.
J'ai de l'espoir envers cette génération
Je crois à cette jeunesse. Non pas une jeunesse parfaite, mais une jeunesse lucide, prête à combattre pour que le Québec cesse d'être une simple petite province résignée et devienne une nation accomplie. Une jeunesse qui, loin de fuir les responsabilités collectives, les embrasse avec force et ferveur. Une jeunesse qui est prête à se battre avec virulence pour nos institutions, pour notre démocratie, pour nos valeurs, et ce, en ne cédant jamais.
Je crois en cette jeune génération qui ne sera pas facile à berner. Elle n'abdiquera pas face aux discours de peur. Elle ne se laissera pas intimider par les échecs du passé. Elle sait que le chemin est difficile. Mais elle l'empruntera avec cœur et conviction, parce qu'elle a compris que ce combat n'est pas un caprice d'hier, mais une nécessité d'aujourd'hui.
Je crois en cette relève qui va se battre pour que nous soyons enfin d'égal à égal avec les autres peuples du monde. Pour que, quand le Québec parlera, ce soit en son nom, les yeux levés, sans permission à demander.
En somme, le rêve d'un Québec maître de lui-même n'est pas mort. Il renaît, porté par une nouvelle garde. Le vent de la souveraineté tourne, et cette fois, ce sont les jeunes qui le soulèvent.
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