
L'élimination face à l'Allemagne, nouvel épisode de la malédiction des tirs au but des Bleues
Une nouvelle fois, l'équipe de France féminine est tombée en quarts de finale d'une grande compétition, aux tirs au but, face à l'Allemagne samedi soir, éliminée aux portes du dernier carré de l'Euro (1-1, 5-6 t.a.b.). Une situation loin d'être anodine puisque, depuis le Championnat d'Europe 2009, les Bleues ont perdu cinq de leurs six séances de tirs au but dans une compétition internationale (Euro, JO, Mondial), à chaque fois en quarts de finale.
Euro 2009 : première désillusion contre les Pays-Bas
Défaite en quarts de finale contre les Pays-Bas (0-0, 4-5 t.a.b.)Après une première participation infructueuse au Championnat d'Europe 2005 et une élimination au premier tour, les Bleues parviennent à passer la phase de groupes et disputent leur premier quart de finale contre les Pays-Bas, lors de l'Euro 2009 en Finlande. Les Néerlandaises, 17e nation mondiale, tiennent en échec les Françaises pendant 90 minutes, ainsi qu'en prolongation.
Dominante mais incapable de marquer, l'équipe de France finit par céder lors de sa première séance de tirs au but avec un final irrespirable. Les quatre premières tireuses de chaque équipe réussissent leur tentative, puis France et Pays-Bas manquent les quatre tirs suivants, pour finalement un 3e échec consécutif côté français (Candie Herbert) et en face la transformation des Oranje pour un succès 5-4.
Mondial 2011 : un succès historique pour une première demie
Victoire en quarts de finale contre l'Angleterre (1-1, 4-3 t.a.b.)La première et la dernière fois que l'équipe de France a remporté une séance de tirs au but. À la Coupe du monde 2011, les Bleues sortent sans trembler de leur groupe, terminant 2es derrière l'Allemagne. En quarts, elles tombent contre l'Angleterre, qui vient de battre au premier tour le Japon, futur vainqueur du Mondial. Les Anglaises ouvrent le score par Jill Scott (59e) avant une égalisation à la fin du temps réglementaire d'Élise Bussaglia (88e).
Aucune des deux formations ne parvient à inscrire un second but en prolongation et arrive très vite les tirs au but. Les Bleues débutent avec un échec de Camille Abily, tandis que les Lionesses réussissent leurs trois premières tentatives. La France marque sur chacun de ses tirs, jusqu'au cinquième, transformé par Eugénie Le Sommer. L'Angleterre craque et se loupe sur ses 4e et 5e tentatives, pour envoyer la France en demi-finales pour la première fois de son histoire dans une compétition majeure.
Euro 2013 : tombées face à la surprise danoise
Défaite en quarts de finale contre le Danemark (1-1, 2-4 t.a.b.)Pour la deuxième fois de suite à l'Euro, les Bleues rallient les quarts. En face, le Danemark est un adversaire inattendu, car repêché au tirage au sort des meilleurs 3es de groupe - à égalité de points avec la Russie (2). Les Danoises poursuivent leur rêve en sortant des Françaises qui restaient pourtant sur deux demi-finales de suite en compétition internationale (Mondial 2011 et JO 2012).
Au moment crucial, Louisa Nécib et Sabrina Delannoy ratent chacune leur tir pour la France. Seule Theresa Nielsen se manque côté danois, et les Françaises passent une nouvelle fois à la trappe en quarts de finale (1-1, 2-4 t.a.b.). Le Danemark dispute une seconde séance en demi-finales, contre la Norvège, mais verra son parcours s'arrêter là sur le même score que face à la France (1-1, 2-4 t.a.b.).
Mondial 2015 : fin de parcours cruelle
Défaite en quarts de finale contre l'Allemagne (1-1, 4-5 t.a.b.)La Coupe du monde 2015 inaugure le passage de 16 à 24 équipes en lice, et donc pour la première fois l'étape des huitièmes de finale. En tête du groupe F devant l'Angleterre, à la différence de buts, la France se défait facilement de la Corée du Sud (3-0) pour filer en quarts de finale.
Là encore, les Bleues n'arrivent pas à prendre le meilleur sur leur adversaire, l'Allemagne, au cours du temps réglementaire (1-1). Aucun but n'est ajouté au score en prolongation et les deux équipes jouent leur qualification aux tirs au but. Françaises et Allemandes réussissent toutes leurs tentatives, jusqu'à la 5e et dernière tireuse tricolore, Claire Lavogez. La gardienne allemande plonge sur sa gauche et repousse le tir, synonyme d'élimination pour les Bleues.
Mondial 2023 : une séance irrespirable face au pays hôte
Défaite en quarts de finale contre l'Australie (0-0, 6-7 t.a.b.)L'avant-dernier épisode en date, et pas le moins haletant. Opposée à l'un des deux pays hôtes, l'Australie, la France croit une nouvelle fois en son rêve, tout juste caressé jusqu'alors. Malgré une bonne entame de match, les Bleues reculent de plus en plus face aux assauts australiens et ne se créent que de rares occasions en attaque.
Pourtant, ni la France ni l'Australie ne marquent le moindre but en deux heures de jeu (prolongation comprise), sans compter les longues minutes de temps additionnel ajoutées pour cette Coupe du monde. Arrivée la séance des tirs au but, Selma Bacha, Ève Périsset, Kenza Dali (deux fois) et finalement Vicki Becho échouent côté français. Les Australiennes manquent leurs trois premières balles de match mais Courtnee Vine, 20e tireuse de la séance, marque et qualifie son équipe pour les demi-finales, aux dépens des Bleues, abattues.
Euro 2025 : à s'arracher les cheveux
Défaite en quarts de finale contre l'Allemagne (1-1, 5-6 t.a.b.)C'est une histoire de penalties. Celui inscrit par Grace Geyoro pour ouvrir le score au quart d'heure de jeu face à des Allemandes réduites à dix sur le coup, après un étonnant tirage de cheveux de Kathrin-Julia Hendrich. Celui de Sjoeke Nüsken repoussé par Pauline Peyraud-Magnin à vingt minutes du terme, alors que l'Allemagne, revenue à hauteur via cette même Nüsken dès la 25e, peut prendre l'avantage. Et ceux d'une séance de tirs au but que la France, sortie première de sa poule en battant les deux derniers vainqueurs (Angleterre et Pays-Bas), va moins bien négocier que des Allemandes qui restaient pourtant sur une lourde défaite contre la Suède (1-4). Et donc à dix pendant près de deux heures.
Première à s'élancer côté tricolore, Amel Majri échoue après une improbable course d'élan parabolique. L'affaire est alors mal engagée mais Sara Däbritz, quatrième tireuse, ne cadre pas sa tentative côté allemand. Les compteurs sont remis à zéro et il faut tout le sang-froid d'Oriane Jean-François puis Melween N'Dongala pour maintenir les Bleues en vie. Mais, si Nüsken retourne faire face à « PPM » et venge sa tentative manquée un peu plus tôt, Alice Sombath envoie une tentative trop molle facilement repoussée. La France est éliminée.
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Comment s'enthousiasmer sur le Tour si le Maillot Jaune lui-même donne l'impression de s'ennuyer ?
Tadej Pogacar a laissé la dernière étape de montagne du Tour de France à Thymen Arensman. À deux jours de son sacre à Paris, le Maillot Jaune Tadej Pogacar a paru davantage lassé que plein de bonheur. D'accord, la météo était bien maussade, la pluie tapait fort sur les toits métalliques de La Plagne, le froid saisissait ces corps maigres déjà asséchés par trois semaines d'efforts, mais quand même, on n'avait jamais vu un Maillot Jaune tirer une tronche pareille au soir de la dernière étape de montagne du Tour de France, à deux jours d'un sacre à Paris. Engoncé par plusieurs couches de vêtements, Tadej Pogacar n'a pas traîné sur le podium où on lui remettait sa 52e tunique dorée, une de plus que Jacques Anquetil désormais, et son maillot blanc à pois rouges qu'il a quasi sécurisé jusqu'aux Champs-Élysées, à peine un sourire et il avait disparu. On comprend que la fatigue se soit installée, qu'il soit usé mentalement, le cerveau limé par tout ce protocole auquel il doit se plier, mais il sait bien que cela fait partie de son boulot et d'autres sont passés par là avant lui. Ses bouderies, ses grognements, sa mauvaise humeur de manière générale depuis plusieurs jours brouillent, parasitent l'ambiance de cette fin de Tour de France, car comment s'enthousiasmer si le Maillot Jaune lui-même donne l'impression de s'ennuyer, de vivre une expérience pénible, de bouder son plaisir alors qu'il a réalisé une course exceptionnelle, quatre victoires d'étape, une maîtrise totale ? Et que doit alors penser cette armée de figurants qui l'a escorté dans son triomphe, justes bons à faire le nombre et à subir son rythme frénétique et sa toute-puissance ? Eux doivent compter encore plus que lui les kilomètres jusqu'à Paris. Au-delà de la fatigue, le champion du monde exprime sa frustration et sa lassitude de devoir se soumettre à un format qu'il apprécie moins, qui l'oblige à courir contre-nature, avec le frein à main, en gestion, comme souvent depuis le départ de Lille. Le Tour de France le contraint, et c'est inhabituel pour lui, car dans son monde c'est l'inverse qui se produit. Il diffuse le même mal-être que Mathieu Van der Poel avait exprimé à l'égard de la Grande Boucle, et cette similitude nous convainc encore davantage que le Néerlandais est son double, celui qui se rapproche le plus du glouton slovène, son alter ego, son frère d'armes, deux coureurs de classiques, avec la même philosophie, un dossard, une victoire, quand Jonas Vingegaard est le cousin un peu éloigné qu'on retrouve en vacances au mois de juillet et qu'on aime bien rosser. C'est le niveau démentiel de Pogacar qui est au fondement de son ennui et de son coup de blues Pogacar aime Van der Poel pour la magnitude du défi qu'il lui impose, sur les Monuments, mais aussi dans les étapes de puncheurs de début de Tour, parce qu'il sait qu'il peut lui faire mal, le pousser loin dans ses retranchements. Jonas Vingegaard a évolué dans de très hautes sphères sur ce Tour, notamment en troisième semaine, mais cela n'a pas suffi pour titiller ou même stimuler son rival, qui l'a juste écrasé et s'est ensuite embêté au fil de journées qui se ressemblaient trop pour lui. Mais davantage que le Danois ou l'opposition dans son ensemble, c'est le niveau démentiel de Pogacar qui est au fondement de son ennui et de son coup de blues, le gars trop doué qui trouve le temps long en classe. S'il a fallu courir à l'économie certains jours, on ne comprend en revanche pas pourquoi le Maillot Jaune ne s'est pas offert un petit plaisir vendredi sur les pentes de La Plagne, mettre une cacahuète le dernier jour de montagne et on ne va pas nous raconter qu'il avait peur de se faire contrer. Tout était en place pour qu'il se soigne avec une nouvelle victoire, le groupe des favoris, bien aminci, avait repris Primoz Roglic au pied de la dernière ascension, Thymen Arensman avait eu le cran d'attaquer les gros bras à 14 km du sommet mais il restait à la pogne de Pogacar, à quelques dizaines de secondes devant. Le leader des UAE avait été chercher le Néerlandais d'Ineos une première fois, avec Vingegaard dans sa roue, il avait ensuite accéléré une première fois pour voir, à 7 km du but, mais Vingegaard, Oscar Onley et Florian Lipowitz s'agrippaient à sa roue. « Mais qu'est-ce que je viens de faire ? » : Thymen Arensman, un grand face aux géants après sa deuxième victoire sur le Tour de France Ses compagnons le laissèrent assurer seul la poursuite derrière Arensman, c'est de bonne guerre, mais c'est là que le Maillot Jaune décida de tout bazarder, à l'exception de tout faire pour priver son ennemi intime d'une victoire et le meilleur moyen pour cela était de laisser l'homme à l'avant voler vers sa deuxième victoire d'étape dans ce Tour après Superbagnères. Vingegaard n'a pas fait grand-chose pour être en position de l'emporter Jonas Vingegaard avait bien en tête de jouer la gagne en haut de La Plagne, histoire de ne pas rentrer bredouille, de se consoler un peu, mais, même si on ne sous-estime pas la difficulté à déposer Pogacar, il n'a pas fait grand-chose pour au moins être en position de l'emporter, d'avoir une petite chance de lever les bras. Pas un relais pour ramener Arensman et tout jouer sur un sprint, pas une attaque d'un peu plus loin pour essayer de déposer ses adversaires, le Danois a dû se contenter des miettes, une deuxième place à l'arrivée ainsi que la première fois de la Grande Boucle qu'il devançait Pogacar sur la ligne d'une étape de montagne et qu'il lui reprenait du temps de toute l'épreuve, à savoir deux secondes de bonifications. Podcast : Pogacar en a-t-il marre ? Bien dérisoire. Florian Lipowitz, lui, n'a pas hésité à s'employer pour remplir son objectif et alors qu'Oscar Onley s'était rapproché de lui jeudi au col de la Loze, l'Allemand a sans doute mis un coup de chausson définitif aux ambitions de l'Écossais de monter sur le podium à Paris. Onley a battu de l'aile à un peu plus de 2 km de l'arrivée et Lipowitz avait encore les ressources pour accélérer, l'éliminer et le reléguer à 1'03'' au général. Le troisième homme n'aura pas besoin de payer un coup ce week-end à Primoz Roglic, tant il ne lui a servi à rien vendredi. Le Slovène a attaqué dès le col du Pré, il s'est entêté à l'avant alors que son aventure n'avait aucune chance d'aboutir, puis il a totalement explosé (27e à 12'39''), sans jamais aider son équipier qui se battait pour un podium final dans le Tour de France, dans une nouvelle démonstration de son grand sens collectif. Kévin Vauquelin a lui connu une sale journée, en difficulté dans le terrible col du Pré, puis lâché dans la descente tellement il était carbonisé. Le Français a laissé 6'18'' à l'arrivée, les Alpes et la troisième semaine ont été très rudes pour lui, mais s'il a été doublé par Tobias Johannessen au général, il a mis Roglic dans ses rétroviseurs et donc cadenassé une 7e place à Paris, ce qui est assez remarquable puisqu'il jouait placé pour la première fois dans le Tour. Ce samedi, les favoris vont rester à la niche, mais tous les autres tenter de s'inviter à la fête vers Pontarlier, 3 000 m de dénivelé positif sur un parcours cabossé où la bagarre s'annonce féroce. Et où le Maillot Jaune, débarrassé de la pression, retrouvera peut-être le sourire.

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3 minutes ago
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Nos favorites du Tour de France femmes 2025
Demi Vollering est la favorite de cette édition, mais la densité pour la bataille du général en rend l'issue très indécise, avec notamment Pauline Ferrand-Prévôt dans l'inconnu. ★★★★☆ Demi Vollering (FDJ-Suez) Depuis son arrivée dans l'équipe française, la Néerlandaise semble à nouveau épanouie. Pendant que d'autres bataillaient au Giro, elle était au même moment dans les hauteurs de Tignes. Elle arrive entourée d'une équipe complète, avec notamment Juliette Labous et Évita Muzic comme garde rapprochée. L'équipe française apparaît comme l'une des plus robustes du plateau pour accompagner sa leader jusqu'à une possible victoire. Reprendre sa couronne, qu'elle avait laissé échapper pour 4'' l'année dernière au sommet de l'Alpe d'Huez, est son objectif clair et assumé. D'autant qu'elle l'affirme : « Cette année, il n'y a pas de perturbations. J'ai un objectif clair, un rôle de leader limpide également. J'en profite. » Demi Vollering, favorite : « Cela signifie que j'ai bien fait les choses » ★★★☆☆ Marlen Reusser (Movistar) La Suissesse, qui a manifestement très bien vécu son départ de SD Worx, a enchaîné deux mois et demi de compétition de très haut niveau : 6e à Liège, 2e de la Vuelta, vainqueure des Tours de Burgos et de Suisse, et enfin 2e du Giro, terminé deux semaines avant le départ du Tour. « J'ai mis un peu de temps à récupérer physiquement et mentalement », témoignait la coureuse de Movistar ce vendredi, après cet enchaînement. Elle arrive même un peu malade (« Je ne peux à nouveau plus rien manger sans vomir »), ce qui la place dans une zone d'incertitude sur ce qu'elle pourra réaliser. Sans cela, elle serait l'une des plus grandes adversaires de Vollering, qu'elle connaît très bien. Elisa Longo Borghini (UAE Team ADQ) À 33 ans, l'Italienne est une valeur sûre des courses par étapes, lorsque la route s'élève ou que les tactiques se mettent en place. Son expérience compense beaucoup. Elle sort d'un Giro remporté, après deux mois relativement restreints en compétitions. Le Tour ne lui a pas toujours réussi jusque-là, mais sa préparation printanière un peu tronquée à cause d'une chute au Tour des Flandres (lui octroyant quinze jours de coupure forcée), lui a sans doute permis de garder un peu plus de fraîcheur. Avec son équipe, elle peut jouer contre le sacre annoncé de Vollering, avec une formation au registre différent. Katarzyna Niewiadoma (Canyon-Sram zondacrypto) La vainqueure sortante est-elle simplement dans une préparation à bas bruit ou est-elle moins fringante que l'année passée ? Voilà le petit questionnement autour de la Polonaise. On serait tenté de penser, nourri des avis croisés d'observateurs du peloton et de coureuses, qu'elle sait très bien se préparer pour ces échéances. Et même si elle possède une équipe autour d'elle un poil en dessous des autres, c'est d'abord pour son propre compte qu'elle court quand l'enjeu se précise. Elle a remisé derrière elle le final tout en suspense de l'année dernière, et se présente avec l'envie - et la possibilité - de doubler la mise. ★★☆☆☆ Pauline Ferrand-Prévôt (Visma-Lease a bike) Que fera Pauline Ferrand-Prévôt ? Au-delà de l'identité de la future vainqueure, le niveau de la Française sur une course de neuf jours est tout autant un sujet de curiosité. Après son abandon au Tour d'Espagne, début mai, elle a renoncé à disputer le Tour de Catalogne et le Tour de Suisse, pour privilégier sa préparation pour le Tour. Pour une première, elle y arrive sans pression particulière : toute bonne performance sera vue comme quelque chose à mettre au crédit de son retour sur route. Des rares proches qui ont droit aux confidences, le message est direct : « Elle est prête. » Jusqu'à atteindre les sommets ? « Je déteste quand les choses sont faciles » : les confidences de Pauline Ferrand-Prévôt Anna Van der Breggen (SD Worx) Revenue de manière improbable à la compétition à 35 ans après trois ans de retraite passés comme directrice sportive de SD Worx, la Néerlandaise s'est à nouveau glissée dans un rôle de capitaine « car [elle] aime trop la compétition ». Elle flèche l'objectif du général vers sa coéquipière Lotte Kopecky. Mais pourront-elles compter sur une équipe aussi forte que par le passé ? SD Worx a baissé d'un ton dans sa domination tous azimuts. Et la Néerlandaise demeure la plus à même de se démarquer dans les derniers jours montagneux, d'autant qu'elle affirmait à la veille du départ que la fin de la préparation de Kopecky n'avait pas été aussi réussie qu'espérée, obligeant « à changer les plans ». « Nos objectifs ont changé. On verra si j'ai de bonnes jambes, mais je ne me fais pas d'illusion sur le fait de repartir avec le maillot jaune », concédait-elle ce vendredi. ★☆☆☆☆ Sarah Gigante (AG Insurance - Soudal) C'est une des grosses cotes de ce Tour - comme Cédrine Kerbaol (4e de la Vuelta en mai derrière le trio Vollering-Reusser-Van der Breggen). Sarah Gigante a peu couru cette saison, la faute à une endofibrose de l'artère iliaque (la même qu'avait connue Pauline Ferrand-Prévôt il y a quelques années) opérée cet hiver. Mais à 24 ans, elle a marqué le récent Tour d'Italie : deux victoires d'étape et une 3e place au général, qui aurait pu être encore mieux à la faveur d'une stratégie plus adaptée. Le Tour est d'un autre calibre, mais la densité cette année n'interdit en rien à l'Australienne de jouer un bon coup quand la pente deviendra sacrément plus raide, en fin de semaine.

L'Équipe
3 minutes ago
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« Ça a été beaucoup de travail tous les jours » : en souffrance dans les Alpes, Kévin Vauquelin a su limiter la casse et s'accrocher à sa septième place
En difficulté sur le bloc alpestre, Kévin Vauquelin a flirté avec ses limites pour sauver des situations souvent mal embarquées et sa 7e place au général. Inespéré jusqu'au bout. C'est le visage bouilli et sa jovialité contenue que le néo-grimpeur de l'équipe Arkéa-B&B Hotels est arrivé au bout des deux journées en haute montagne les plus redoutables de ce Tour, vendredi soir. « Est-ce que mon corps et ma tête vont vouloir ? » s'interrogeait Kévin Vauquelin (24 ans), lundi. Il suffisait de constater la meute de journalistes à son chevet derrière la ligne d'arrivée pour connaître la réponse. Le Normand a mis le holà - « Il reste deux étapes, attendez ! » - mais le plus dur est passé : il n'a cédé qu'une place au général sur le bloc alpestre au dénivelé positif proche de l'Everest. Septième, Vauquelin devrait même terminer devant Primoz Roglic, quintuple vainqueur de Grands Tours. « Je suis pressé d'être la semaine prochaine pour contempler ce qu'il s'est passé, parce que ça a été beaucoup de travail tous les jours, a souligné le meilleur Français de cette édition. On s'est battus comme des lions. » Le stage en altitude « démerde » mais fondateur de Vauquelin La gestion « Uniquement aux sensations » Décroché chaque fois en première partie d'étape, dès la Madeleine jeudi puis dans la descente du col du Pré vendredi, Vauquelin aurait dû subir des éclats monumentaux. 4'34" sur le vainqueur à la Loze, ce n'est pas la craquante ultime, et 6'18" à la Plagne, presque logique car sur une étape aussi courte (95 km), « comme d'habitude, il me fallait ma mise en route », a-t-il expliqué. Vauquelin est un diesel, il l'a compris sur Tirreno-Adriatico (12e du général) au mois de mars. « Je donnais un peu trop et j'explosais », avait-il remarqué. Le Normand fonctionne donc « uniquement aux sensations », sans un oeil au compteur. C'est en spécialiste du chrono, vendredi, qu'il a lissé sa montée vers la Plagne : « J'ai été prudent. » Le mental « J'essaie vraiment de me battre » Dans ces situations critiques, Vauquelin n'a pas paniqué, bien aidé à l'oreillette par ses directeurs sportifs, Yvon Ledanois et Laurent Pichon, situés juste derrière lui après ses décrochages. « Je n'ai plus de voix, a confié ce dernier, jeudi soir. On a essayé de lui apporter de la sérénité dans la Madeleine, de lui dire : "Voilà, tu n'es pas seul, tu as Ewen (Costiou) avec toi." » Et pour se motiver, le 7e du général savait sur quels ressorts s'appuyer : « J'essaie vraiment de me battre, je me dis que c'est seulement quelques minutes d'effort alors qu'on travaille depuis des mois. » Et si Vauquelin restait chez Arkéa ? L'équipe « Ewen et Raul ont été extraordinaires » Harcelé par Tobias Johannessen dès la première ascension, vendredi, Vauquelin a pu demander à Costiou de rouler pour maîtriser le rival norvégien. « Ewen est toujours un peu derrière moi au cas où il faut mettre un coup à la jambe », expliquait le leader, qui a payé cet effort dans la foulée, pris dans une cassure lors de la descente vers le barrage de Roselend, dont ont profité les Uno-X pour accélérer le rythme du peloton. « Mais franchement, on aurait fait pareil à leur place, a souligné Vauquelin. C'était un beau combat. Ewen et Raul (Garcia Pierna) ont encore été extraordinaires. » Les deux équipiers n'étaient plus là pour l'épauler dans le dernier col, Johannessen a pu s'envoler et dépasser Vauquelin, mais leur besogne auparavant a bien limité la casse.