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Un important gisement de césium découvert au Québec

Un important gisement de césium découvert au Québec

La Presse7 days ago
L'un des plus importants gisements d'un minéral critique rare, le césium, se trouverait dans le sous-sol du Nord québécois, d'après une découverte récemment effectuée par Métaux de Batteries Patriot. Cette trouvaille n'est pas passée inaperçue chez les investisseurs, qui ont fait décoller l'action de l'entreprise lundi.
C'est sur la propriété Shaakichiuwaanaan (anciennement Corvette), située à environ 220 kilomètres à l'est de Radisson et à 240 km au nord-est de Nemaska, que le spécialiste québécois de l'exploration a déniché le gisement, d'une teneur supérieure à la moyenne.
« Le fait de trouver un gîte de césium de cette envergure et de cette teneur est exceptionnellement rare puisque seulement trois gisements sont actuellement connus mondialement comme ayant produit ce minéral critique et stratégique à valeur extrêmement élevée », affirme le vice-président de l'exploitation de Patriot, Darren Smith.
À cet endroit, Patriot ambitionne déjà la construction d'une mine de lithium – le plus léger de tous les métaux qui est devenu l'épine dorsale de l'électrification des transports et des technologies pour stocker l'énergie – à ciel ouvert et souterraine.
Le césium pourrait s'ajouter au projet. Sur les marchés, un kilo se vend environ 120 $ US.
On est encore loin de la phase d'exploitation. Patriot doit déterminer s'il est possible d'ajouter ce volet à son plan d'affaires sur la propriété Shaakichiuwaanaan.
Le titre s'envole
Le césium est utilisé dans une panoplie d'applications, comme le forage pétrolier et gazier ainsi que l'imagerie médicale. Ce minéral critique rare pourrait aussi jouer un rôle de premier plan pour améliorer l'efficacité, la stabilité et la durée de vie de la prochaine génération de panneaux solaires.
Dans les deux zones identifiées par Patriot, il y aurait au bas mot 693 000 tonnes du minéral critique rare. Généralement, les gisements riches en césium sont typiquement de plus petite envergure, de 10 000 à 350 000 tonnes, selon Patriot.
À la Bourse de Toronto, lundi, l'annonce de la découverte a fait bondir le titre de l'entreprise. Sur le parquet de Bay Street, il s'est emparé de 24 %, ou 80 cents, pour clôturer à 4,18 $.
En soulignant que les trois gisements de césium sont actuellement exploités au Canada, au Zimbabwe ainsi qu'en Australie, Frederic Tremblay, chez Valeurs mobilières Desjardins, estime que Patriot vient d'effectuer une découverte d'envergure.
« Venez pour le lithium, restez pour le césium, écrit l'analyste, dans une note envoyée à ses clients. Compte tenu de la faible disponibilité à l'échelle mondiale, nous considérons que la trouvaille est importante. »
Considérée comme le bas de laine des Québécois, La Caisse est le quatrième actionnaire en importance de Patriot en vertu de son bloc de 800 000 actions, selon la firme de données financières Refinitiv.
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Et au milieu de ce nouvel ordre mondial, le Canada, avec ses 40 millions d'habitants, doit impérativement redéfinir sa place dans un monde où la force rivalise désormais avec la coopération. Le secteur énergétique illustre parfaitement cette dynamique de polarisation. Depuis l'arrivée au pouvoir de Donald Trump, les États-Unis ont adopté une posture résolument favorable à leur industrie pétrolière et gazière. Le One Big Beautiful Bill, adopté début juillet par le Congrès, vise à démanteler plusieurs des principales mesures en faveur des énergies renouvelables instaurées sous la présidence de Joe Biden. Ces industries ont pourtant connu une croissance remarquable ces dernières années. À titre d'exemple, environ 30 000 mégawatts d'énergie solaire ont été ajoutés au réseau américain en 2024, un record. Le seul Texas prévoit d'installer près de 12 000 mégawatts cette année 1. À titre comparatif, la capacité totale d'Hydro-Québec atteint quasiment 40 000 mégawatts. 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Pas d'argent supplémentaire « sans justification », dit Dubé
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La Presse

time21-07-2025

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Pas d'argent supplémentaire « sans justification », dit Dubé

À nouveau confronté à d'importants dépassements de coûts dans un projet informatique, cette fois à Santé Québec, le gouvernement Legault affirme qu'il n'autorisera « aucun rehaussement [des budgets] sans justification ». Le ministre de la Santé, Christian Dubé, a réagi ainsi lundi à des informations de Radio-Canada selon lesquelles le ministère de la Cybersécurité et du Numérique aurait exigé à Santé Québec qu'elle mette fin à l'un de ses projets informatiques phares. Il s'agit de la mise en place d'un Système d'information des finances, de l'approvisionnement et des ressources humaines (SIFARH) qui doit ultimement permettre de centraliser les activités de la nouvelle agence gouvernementale. D'abord évalué à 202 millions, le coût des volets finances et approvisionnement du projet s'élèverait maintenant à 280,7 millions, toujours selon Radio-Canada. Dans son ensemble, le SIFARH doit coûter 430 millions, selon le Tableau de bord des projets en ressources informationnelles du gouvernement du Québec, soit le double de son prix de départ. Deux ans de retard Qui plus est, il cumule d'importants retards alors qu'on estime qu'il sera maintenant livré en mai 2028, soit deux ans plus tard qu'initialement prévu. « Avant de demander plus d'argent, les équipes doivent démontrer que toutes les options ont été évaluées et que chaque dollar est bien dépensé », maintient pour sa part Christian Dubé. « Ce projet demeure essentiel pour moderniser les systèmes informatiques du réseau de la santé, comme le recommande fortement le Protecteur du citoyen. À terme, le projet SIFARH va permettre d'économiser beaucoup d'argent et de rendre notre système de santé plus performant au bénéfice des patients », poursuit le ministre. Certains éléments de ce dossier ne sont pas sans rappeler la saga SAAQclic, le chantier de transformation numérique de la Société de l'assurance automobile du Québec qui coûtera au minimum 500 millions de plus que prévu selon la vérificatrice générale du Québec.

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