logo
La République démocratique du Congo et le M23 signent une trêve élargie

La République démocratique du Congo et le M23 signent une trêve élargie

La Presse19-07-2025
La République démocratique du Congo et le M23 signent une trêve élargie
(Doha) Le groupe armé M23, soutenu par le Rwanda, et Kinshasa ont signé samedi au Qatar une déclaration de principes comprenant un engagement pour un cessez-le-feu permanent, saluée comme une « avancée significative » pour la paix dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC).
Agence France-Presse
Cette région riche en minerais est en proie aux conflits depuis plus de 30 ans et de précédents accords de paix et cessez-le-feu ont été conclus puis violés ces dernières années.
Le M23, qui s'est emparé de villes stratégiques lors d'une offensive éclair en janvier et février, avait insisté pour négocier son propre accord de cessez-le-feu avec Kinshasa, après que son allié rwandais a signé un accord de paix à Washington le mois dernier.
« Les parties s'engagent à respecter leur engagement en faveur d'un cessez-le-feu permanent », et « s'abstenir de toute action susceptible d'entraver le déroulement normal du processus de cessez-le-feu », indique une déclaration de principes signée par des hauts responsables du M23 et de la RDC à Doha après trois mois de discussions dans l'émirat du Golfe.
PHOTO KARIM JAAFAR, AGENCE FRANCE-PRESSE
Le médiateur de paix Sumbu Sita Mambu, haut représentant du chef de l'État en République démocratique du Congo, et le secrétaire exécutif du groupe armé M23 soutenu par le Rwanda, Benjamin Mbonimpa.
La déclaration énonce l'engagement d'entamer prochainement des négociations formelles en vue d'un accord de paix global.
Elle prévoit également une feuille de route pour le rétablissement de l'autorité de l'État dans l'est de la RDC une fois un accord de paix signé.
« Avancée significative »
« Cette déclaration tient compte des lignes rouges que nous avons toujours défendues notamment le retrait non négociable de l'AFC/M23 des parties occupées suivi du déploiement de nos institutions », s'est félicité sur X le porte-parole du gouvernement congolais Patrick Muyaya.
« L'une des clauses les plus importantes de la déclaration d'intention est l'accent mis sur l'extension du contrôle et de l'autorité de l'État sur l'ensemble de son territoire », a souligné l'envoyé spécial des États-Unis pour l'Afrique, Massad Boulos, présent lors de la signature.
PHOTO IBRAHEEM ABU MUSTAFA, REUTERS
Massad Boulos
Les violences se sont intensifiées au cours des derniers mois dans cette région frontalière du Rwanda, avec une offensive éclair du M23 et des troupes rwandaises (FDR) sur Goma et Bukavu, face à une armée congolaise dépassée. Elles ont fait des milliers de morts, selon le gouvernement congolais et l'ONU, et aggravé une crise humanitaire pour des centaines de milliers de déplacés.
Depuis février, le front dans l'est de la RDC s'est stabilisé. Mais des violences se poursuivent entre le M23 et une myriade de milices pro-Kinshasa qui mènent des actions de guérilla. Par le passé, ni le M23, ni les milices locales n'ont reconnu les accords de cessation des combats.
« Cette avancée significative marque une étape majeure dans les efforts déployés pour instaurer une paix, une sécurité et une stabilité durables dans l'est de la RDC et dans la région des Grands Lacs », a salué dans un communiqué le président de la Commission de l'Union africaine, Mahamoud Ali Youssouf.
« Rôle déterminant » du Rwanda
Les parties se sont engagées à mettre en œuvre les dispositions de la déclaration « au plus tard le 29 juillet 2025 », et se sont engagées à « entamer des négociations directes […] au plus tard le 8 août 2025 », et de parvenir à un consensus et de « signer l'accord au plus tard le 18 août 2025 », précise le texte signé samedi.
La déclaration précise que les négociations pour un accord de paix s'aligneront sur l'accord de paix entre la RDC et le Rwanda signé fin juin à Washington.
Ce texte vise à mettre fin aux conflits qui ont fait des milliers de morts dans l'est du Congo ces dernières décennies, mais ses dispositions doivent encore être mises en œuvre.
Le Rwanda nie soutenir militairement le groupe armé qui a repris ses opérations dans la région en 2021, mais début juillet, des experts de l'ONU ont pointé le « rôle déterminant » joué par son armée dans l'offensive de janvier et février.
Une rencontre entre le président congolais Félix Tshisekedi et son homologue rwandais Paul Kagame doit avoir lieu dans les prochains mois.
Orange background

Essayez nos fonctionnalités IA

Découvrez ce que Daily8 IA peut faire pour vous :

Commentaires

Aucun commentaire pour le moment...

Articles connexes

Drogue, alcool et sexe : un proxénète sadique fait la fête pendant sa cavale
Drogue, alcool et sexe : un proxénète sadique fait la fête pendant sa cavale

La Presse

time7 hours ago

  • La Presse

Drogue, alcool et sexe : un proxénète sadique fait la fête pendant sa cavale

Un proxénète sadique qui a décampé pour faire la fête avec ses amis criminels dès sa sortie du pénitencier pourra malgré tout retourner en maison de transition. Steve Bédard a pourtant été condamné plus de 30 fois pour ne pas avoir respecté des ordres du Tribunal. Même s'il est toujours aussi dangereux, le criminel endurci de 31 ans a été libéré d'office par les autorités carcérales, le 25 avril dernier, après avoir purgé les deux tiers de sa peine. Il avait été condamné à huit ans et demi d'emprisonnement après avoir été reconnu coupable de traite de personne mineure, d'agression sexuelle avec une arme à feu et de séquestration. Il devait toutefois rester pendant six mois dans un centre correctionnel communautaire sous de strictes conditions. Or, Steve Bédard avait déjà prévu son coup. Dès le lendemain, il a pris la fuite pour « passer du bon temps » avec ses amis. Pendant sa cavale de six jours, il a contrevenu à plusieurs conditions de sa libération en buvant de l'alcool, en fumant du cannabis et en ayant des relations sexuelles. Il s'est fait pincer dans un sauna, le 3 mai dernier. Il a été condamné à 45 jours de prison pour ne pas avoir respecté ses conditions. Steve Bédard est décrit comme un homme violent et sadique par les experts. Son risque de récidive est élevé. Depuis 2013, il s'est systématiquement moqué de ses conditions de remise en liberté, accumulant une trentaine de condamnations à cet effet. Il a d'ailleurs commis ses pires crimes deux mois après être sorti de prison. Néanmoins, la Commission des libérations conditionnelles du Canada a de nouveau remis Steve Bédard en liberté la semaine dernière. Il a été assigné à résidence dans une maison de transition, sans privilèges de sortie, jusqu'à la fin de sa peine, l'an prochain. Il devra respecter les mêmes strictes conditions. « L'assignation à résidence est imposée pour la durée de votre libération d'office considérant le caractère sérieux de votre problématique de violence et votre difficulté à respecter le cadre de surveillance en communauté », a conclu le commissaire Howard Bruce dans une décision rendue le 31 juillet dernier. Au Canada, un délinquant doit automatiquement sortir du pénitencier après avoir purgé les deux tiers de sa peine. C'est la « libération d'office ». Pour garder un délinquant au pénitencier pour l'entièreté de sa peine, la Commission doit déterminer qu'il commettra vraisemblablement une infraction grave d'ici la fin de sa détention. Selon de récentes statistiques, entre 2 et 3 % des délinquants admissibles à la libération d'office demeurent derrière les barreaux. Une victime considérée comme un « investissement à long terme » Steve Bédard a été condamné à huit ans et demi de détention en avril 2023 au palais de justice de Montréal pour traite de personne mineure, agression sexuelle avec une arme à feu et séquestration. Mais en soustrayant sa détention préventive, il ne lui restait qu'environ trois ans à purger. Ses crimes sont extrêmement graves. Avec l'aide d'un complice, il a agressé sexuellement une adolescente de 17 ans à l'aide d'une arme à feu et a diffusé en direct son geste crapuleux sur les réseaux sociaux. Heureusement, ces images ont permis aux policiers de sauver in extremis la victime séquestrée dans un hôtel. Steve Bédard, alias « Stevo », voulait même acheter l'adolescente pour en faire son esclave sexuelle. Un « investissement à long terme », selon lui. « Steve a offert beaucoup d'argent. Il voulait m'acheter cher, 5000 $, 10 000 $. J'aurais travaillé quand il voulait, comme il voudrait », avait confié la victime aux policiers. Son complice, Benjamin Dion, a été condamné à sept ans de détention. Il a obtenu sa semi-liberté en septembre 2024.

Les avocats en immigration dénotent un nombre élevé de contrôles de sécurité
Les avocats en immigration dénotent un nombre élevé de contrôles de sécurité

La Presse

time10 hours ago

  • La Presse

Les avocats en immigration dénotent un nombre élevé de contrôles de sécurité

Dans son dernier rapport annuel, le Service canadien du renseignement de sécurité indique avoir reçu plus de 538 000 demandes de contrôle de sécurité de la part des agents de l'immigration et des services frontaliers en 2024. Les avocats en immigration dénotent un nombre élevé de contrôles de sécurité (Ottawa) Le Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS) affirme traiter un nombre croissant de demandes de contrôle de sécurité en matière d'immigration, ce qui entraîne de longs délais pour les avocats spécialisés en immigration. David Baxter La Presse Canadienne Dans son dernier rapport annuel, l'agence de renseignement indique avoir reçu plus de 538 000 demandes de contrôle de sécurité de la part des agents de l'immigration et des services frontaliers en 2024. Une augmentation significative du nombre de demandes a commencé à être constatée en 2023, avec plus de 493 200 demandes reçues. Auparavant, le SCRS avait reçu environ 300 000 demandes de contrôle de sécurité par an au cours des cinq années précédentes. Le dernier rapport du SCRS indique que, même si le volume de demandes en attente de contrôle de sécurité demeure élevé, l'agence de renseignement prendra le temps nécessaire pour les traiter. Ali Abuhannoud, un réfugié jordanien qui demande la citoyenneté canadienne, a raconté qu'il attendait le résultat de son contrôle de sécurité depuis mai 2024, après avoir déposé sa demande en juillet 2023. « Je ne sais pas ce qu'ils contrôlent, mais vous pouvez imaginer le stress et l'anxiété que cela me cause », a-t-il affirmé à La Presse Canadienne depuis Halifax. M. Abuhannoud a indiqué que c'était la troisième fois qu'il se soumettait au processus de contrôle de sécurité. Il a expliqué avoir été contrôlé une première fois à son arrivée au Canada en tant que réfugié en 2018, puis une seconde fois lorsqu'il a demandé la résidence permanente. Il a expliqué avoir fui au Canada à cause de sa « famille homophobe » et de craintes pour sa vie. L'augmentation des demandes de contrôle est en partie due à la hausse du nombre de demandeurs d'asile arrivant au Canada, qui doivent tous être contrôlés. Les agents de l'immigration et des frontières peuvent demander au SCRS d'effectuer un contrôle de sécurité dans le cadre d'une demande de visa ou de citoyenneté. Le ministère fédéral de l'Immigration prend une décision finale d'admissibilité en fonction de ce contrôle. Des avocats spécialisés en immigration en Colombie-Britannique et en Ontario ont déclaré à La Presse Canadienne que de plus en plus de leurs clients subissent des retards prolongés en raison des contrôles de sécurité, sans que personne n'en explique la raison. « Le gouvernement nous répète sans cesse que des vérifications d'antécédents par des tiers sont nécessaires et qu'elles prennent du temps, ce que nous comprenons », a souligné Adrienne Smith, avocate spécialisée en immigration à Toronto. « Mais notre problème est que nous ne voyons pas quelles mesures le gouvernement prend pour justifier ce retard. » Will Tao, avocat spécialisé en immigration à Burnaby, en Colombie-Britannique, a rapporté que son cabinet avait commencé à recevoir un afflux d'appels concernant des demandes d'immigration retardées par les contrôles de sécurité en janvier 2024. « Les demandes soumises à des contrôles de sécurité plus rigoureux provenaient de pays que je qualifierais de proches géopolitiques d'une préoccupation pour le Canada », a expliqué M. Tao. Il a précisé que ces pays comprennent des pays du Moyen-Orient, comme la Jordanie, ainsi que l'Ukraine, la Russie, la Chine, l'Iran et, « dans certains cas », l'Inde. « Les règles du jeu ont changé. Nous le savons, car des demandeurs, par exemple, qui étaient résidents permanents au Canada il y a des années, ou qui avaient des visas depuis de très nombreuses années, allant et venant pendant 15, 20 ou 30 ans, se retrouvent soudainement pris dans cette situation », a dénoté M. Tao. Le SCRS a décliné une demande d'entrevue. La porte-parole du SCRS, Magali Hébert, a déclaré dans un courriel que le programme de filtrage est une « fonction essentielle de la sécurité nationale du Canada ». Mme Hébert a indiqué que le SCRS travaille « avec diligence » pour évaluer le volume élevé de demandes de filtrage. « Le SCRS et ses partenaires en matière de filtrage de sécurité continuent de prendre le temps nécessaire, compte tenu des informations disponibles à ce moment-là, pour traiter chaque dossier avec sérieux et assurer la sécurité du Canada et de ses citoyens, conformément au mandat de filtrage de sécurité prévu par la Loi sur le SCRS », a ajouté Mme Hébert. Un « manque de motivation » dénoncé Le rapport 2024 du SCRS indique que la nécessité de filtrer toutes les demandes provenant de Gaza en raison de la présence du Hamas dans cette région a « entraîné une augmentation significative » de la demande de services et de ressources en personnel de filtrage. Le SCRS affirme avoir également « priorisé de manière proactive » les demandes en provenance du Liban, en prévision d'une éventuelle escalade du conflit entre le Hezbollah et Israël. Le SCRS, Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada et l'Agence des services frontaliers du Canada (ASFC) examinent actuellement le processus de contrôle de l'immigration après que le SCRS a soumis un père et son fils, Ahmed et Mostafa Eldidi, à un contrôle de sécurité avant qu'ils ne soient accusés d'infractions liées au terrorisme de l'État islamique en juillet 2024. Le rapport indique que le SCRS a effectué le contrôle de sécurité sur la base des informations reçues à l'époque. M. Tao a mentionné qu'avec la volonté du gouvernement fédéral de réduire le nombre d'immigrants permanents et temporaires arrivant au Canada, il ne pense pas qu'il soit enclin à résorber l'arriéré des demandes de sécurité. « Je constate un […] manque de motivation pour traiter ce dossier », a indiqué M. Tao. M. Abuhannoud a dit avoir vu des amis qui avaient déposé leur demande après qu'il ait obtenu la citoyenneté avant lui. « J'ai l'impression d'être puni par quelque chose que je n'ai même pas pu choisir. Je n'ai pas choisi d'où je viens, a-t-il déclaré. J'ai choisi de venir ici pour la liberté, la liberté d'expression, pour toutes ces grandes valeurs, mais j'ai l'impression d'être puni pour quelque chose auquel mes parents croient. »

Les rebelles du M23 ont tué plus de 300 civils le mois dernier, selon l'ONU
Les rebelles du M23 ont tué plus de 300 civils le mois dernier, selon l'ONU

La Presse

time15 hours ago

  • La Presse

Les rebelles du M23 ont tué plus de 300 civils le mois dernier, selon l'ONU

Au début de l'année, le M23 s'est emparé de deux villes clés de l'est du pays avec l'aide des forces rwandaises voisines. La République démocratique du Congo est depuis longtemps en proie à un conflit meurtrier dans sa portion est, riche en minerais, qui implique plus de 100 groupes armés. (Dakar) Les rebelles ont tué au moins 319 personnes le mois dernier dans l'Est de la République démocratique du Congo (RDC), a déclaré mercredi le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, décrivant ce bilan comme l'un des plus importants jamais recensés dans ce type d'attaques depuis la réapparition des rebelles du M23 en 2022. Associated Press Citant des témoignages de première main, le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Volker Türk, a affirmé dans un communiqué que les rebelles, soutenus par des membres des Forces de défense rwandaises, ont ciblé quatre villages du territoire de Rutshuru, dans la province du Nord-Kivu, entre le 9 et le 21 juillet. La poursuite des violences pourrait menacer les efforts menés par le Qatar pour amener la RDC et les rebelles à signer un accord de paix permanent d'ici le 18 août. L'une des conditions de l'accord est la protection des civils et le retour en toute sécurité des millions de personnes déplacées par le conflit. Le M23 et le gouvernement rwandais n'ont pas réagi dans l'immédiat. Au début de l'année, le M23 s'est emparé de deux villes clés de l'est du pays avec l'aide des forces rwandaises voisines. La République démocratique du Congo est depuis longtemps en proie à un conflit meurtrier dans sa portion est, riche en minerais, qui implique plus de 100 groupes armés. Le 19 juillet, les deux parties ont signé une déclaration de principes au Qatar pour mettre fin aux combats et s'engager à un accord de paix global qui comprendrait le rétablissement des autorités de l'État dans les principales villes de l'Est contrôlées par les insurgés. Le nouveau communiqué de l'ONU indique que des attaques meurtrières ont eu lieu dans les jours qui ont suivi cette signature. Selon le Haut-Commissariat, la majorité des victimes étaient des agriculteurs locaux, dont au moins 48 femmes et 19 enfants. « Je suis consterné par les attaques contre les civils perpétrées par le M23 et d'autres groupes armés dans l'est de la RDC, alors que les combats se poursuivent, malgré le cessez-le-feu récemment signé à Doha », a déclaré Volker Türk, appelant à la cessation immédiate des attaques contre les civils.

TÉLÉCHARGER L'APPLICATION

Commencez dès maintenant : Téléchargez l'application

Prêt à plonger dans un monde de contenu mondial aux saveurs locales? Téléchargez l'application Daily8 dès aujourd'hui sur votre app store préféré et commencez à explorer.
app-storeplay-store