
La République démocratique du Congo et le M23 signent une trêve élargie
(Doha) Le groupe armé M23, soutenu par le Rwanda, et Kinshasa ont signé samedi au Qatar une déclaration de principes comprenant un engagement pour un cessez-le-feu permanent, saluée comme une « avancée significative » pour la paix dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC).
Agence France-Presse
Cette région riche en minerais est en proie aux conflits depuis plus de 30 ans et de précédents accords de paix et cessez-le-feu ont été conclus puis violés ces dernières années.
Le M23, qui s'est emparé de villes stratégiques lors d'une offensive éclair en janvier et février, avait insisté pour négocier son propre accord de cessez-le-feu avec Kinshasa, après que son allié rwandais a signé un accord de paix à Washington le mois dernier.
« Les parties s'engagent à respecter leur engagement en faveur d'un cessez-le-feu permanent », et « s'abstenir de toute action susceptible d'entraver le déroulement normal du processus de cessez-le-feu », indique une déclaration de principes signée par des hauts responsables du M23 et de la RDC à Doha après trois mois de discussions dans l'émirat du Golfe.
PHOTO KARIM JAAFAR, AGENCE FRANCE-PRESSE
Le médiateur de paix Sumbu Sita Mambu, haut représentant du chef de l'État en République démocratique du Congo, et le secrétaire exécutif du groupe armé M23 soutenu par le Rwanda, Benjamin Mbonimpa.
La déclaration énonce l'engagement d'entamer prochainement des négociations formelles en vue d'un accord de paix global.
Elle prévoit également une feuille de route pour le rétablissement de l'autorité de l'État dans l'est de la RDC une fois un accord de paix signé.
« Avancée significative »
« Cette déclaration tient compte des lignes rouges que nous avons toujours défendues notamment le retrait non négociable de l'AFC/M23 des parties occupées suivi du déploiement de nos institutions », s'est félicité sur X le porte-parole du gouvernement congolais Patrick Muyaya.
« L'une des clauses les plus importantes de la déclaration d'intention est l'accent mis sur l'extension du contrôle et de l'autorité de l'État sur l'ensemble de son territoire », a souligné l'envoyé spécial des États-Unis pour l'Afrique, Massad Boulos, présent lors de la signature.
PHOTO IBRAHEEM ABU MUSTAFA, REUTERS
Massad Boulos
Les violences se sont intensifiées au cours des derniers mois dans cette région frontalière du Rwanda, avec une offensive éclair du M23 et des troupes rwandaises (FDR) sur Goma et Bukavu, face à une armée congolaise dépassée. Elles ont fait des milliers de morts, selon le gouvernement congolais et l'ONU, et aggravé une crise humanitaire pour des centaines de milliers de déplacés.
Depuis février, le front dans l'est de la RDC s'est stabilisé. Mais des violences se poursuivent entre le M23 et une myriade de milices pro-Kinshasa qui mènent des actions de guérilla. Par le passé, ni le M23, ni les milices locales n'ont reconnu les accords de cessation des combats.
« Cette avancée significative marque une étape majeure dans les efforts déployés pour instaurer une paix, une sécurité et une stabilité durables dans l'est de la RDC et dans la région des Grands Lacs », a salué dans un communiqué le président de la Commission de l'Union africaine, Mahamoud Ali Youssouf.
« Rôle déterminant » du Rwanda
Les parties se sont engagées à mettre en œuvre les dispositions de la déclaration « au plus tard le 29 juillet 2025 », et se sont engagées à « entamer des négociations directes […] au plus tard le 8 août 2025 », et de parvenir à un consensus et de « signer l'accord au plus tard le 18 août 2025 », précise le texte signé samedi.
La déclaration précise que les négociations pour un accord de paix s'aligneront sur l'accord de paix entre la RDC et le Rwanda signé fin juin à Washington.
Ce texte vise à mettre fin aux conflits qui ont fait des milliers de morts dans l'est du Congo ces dernières décennies, mais ses dispositions doivent encore être mises en œuvre.
Le Rwanda nie soutenir militairement le groupe armé qui a repris ses opérations dans la région en 2021, mais début juillet, des experts de l'ONU ont pointé le « rôle déterminant » joué par son armée dans l'offensive de janvier et février.
Une rencontre entre le président congolais Félix Tshisekedi et son homologue rwandais Paul Kagame doit avoir lieu dans les prochains mois.
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