Pourquoi les toiles d'Ed Sheeran créent la polémique
Ed Sheeran devant des toiles de sa série «Cosmic Carpark Paintings» exposées à la galerie Heni à Londres.
IMAGO/Avalon.red
En bref:
Sur les photos, sa combi maculée d'éclats de couleurs fait le job, même si à bien la regarder, on pourrait hésiter entre celui du carrossier ou celui du peintre! Mais c'est bien Ed Sheeran, le rouquin le plus célèbre des charts anglo-saxons, qu'elle emballe dans son travail d'artiste peintre. Exposé jusqu'au 1er août dans une galerie londonienne – et sur sa plateforme de vente en ligne – l'artiste aux 160 millions d'albums vendus présente ses «Cosmic Carpark Paintings».
Quand on parlait du carrossier…. Ed Sheeran répondrait que la référence est géographique, un parking désaffecté du quartier de Soho lui ayant servi d'atelier pour cette série. «Chaque matin, je courais jusque-là, je peignais, puis je rentrais chez moi en courant, et je répétais cela quotidiennement jusqu'à mon retour en tournée», a-t-il expliqué à «The Guardian».
Ed Sheeran dans ses œuvres.
IMAGO/Avalon.red
Cet enfant de l'art – ses parents travaillaient dans le milieu – arrivé à la musique avec le XXIe siècle, passé par la glorieuse case du musicien le plus écouté au monde, s'est mis à la peinture en 2019. Tout juste pas trentenaire. Marié. Et avant d'être deux fois papa. «C'est mon exutoire créatif», a-t-il encore dit au quotidien britannique. C'est aussi un appel de fonds pour sa Fondation Ed Sheeran, qui défend la cause de l'éducation musicale du plus grand nombre de petits Anglais. Ainsi 50% du produit des ventes des tirages proposés sur la plateforme digitale Heni au prix de 1200 dollars, parallèlement à l'exposition des œuvres jusqu'au 1er août dans leur galerie de Londres, iront directement sur ce compte. Un certain air de Jackson Pollock
Jusque-là, l'histoire est belle! Sans discussion. Si les grandes envolées de couleurs et folles éclaboussures d'Ed Sheeran ne ressemblaient pas un peu trop à celles de Jackson Pollock, l'expressionniste américain (1912-1956) qui se rêvait sculpteur avant de sublimer sa liberté d'artiste en inventant le dripping et en peignant sans toucher la toile… Le chanteur s'est même fait filmer en pleine action pour sa page Instagram , des toiles au sol, passant de l'une à l'autre, avec une couleur qu'il projette avec son pinceau. Non sans prévenir: «Je ne suis en aucun cas «un artiste», mais j'aime faire de l'art, cela me fait du bien et j'aime le résultat final.»
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Forcée à la comparaison, et pas qu'avec la gestuelle majestueuse de Pollock, la critique a vite pris le ton de l'ironie. «Une chose est sûre chez le peintre Ed Sheeran, il ne veut pas abîmer ses vêtements», commente Jonathan Jones, l'expert du «Guardian» . Avant de frapper plus fort: «S'il a réussi à faire échec aux accusations de plagiat concernant ses chansons, il n'aurait aucune défense face à la succession de Jackson Pollock. Son art est, soyons polis, un grand hommage au peintre expressionniste abstrait.»
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Florence Millioud a rejoint la rubrique culturelle en 2011 par passion pour les gens de culture, après avoir couvert dès 1994 la politique et l'économie locales. Historienne de l'art, elle collabore à la rédaction de catalogues d'exposition et d'ouvrages monographiques sur des artistes. Plus d'infos
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