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Def Leppard saupoudre de sucre des Plaines mouillées

Def Leppard saupoudre de sucre des Plaines mouillées

La Presse7 hours ago
Dimanche soir, le chanteur de Def Leppard Joe Elliott a imploré le Bon Dieu du beau temps afin que les plaines d'Abraham demeurent au sec. Mais comment se plaindre quand la pluie se met à tomber en plein pendant Love Bites ?
La journée au complet avait été mouilleuse et autour de 17 h, pendant que le ciel tombait sur la tête de Québec, même les plus optimistes devaient se demander s'il valait mieux tout de suite s'abandonner à leur chagrin et faire leur deuil de Def Leppard.
Au final, le seul chagrin avec lequel il faudrait composer est celui, aussi réconfortant qu'une vieille couverture, que contiennent des power ballades comme Love Bites et Bringin' On the Heartbreak.
Après une longue intro vidéo qui avait comme trame sonore une version symphonique de Gods of War, Joe Elliott, sa splendide chevelure argentée et sa scintillante veste noire sont apparus et nous ont proposé de rocker jusqu'à en tomber par terre durant Rock ! Rock ! (Till You Drop). Invitation immédiatement acceptée.
PHOTO CAROLINE GRÉGOIRE, LE SOLEIL
L'histoire d'amour entre Def Leppard et Québec s'est poursuivie dimanche soir.
« Bonsoir, Québec, comment ça va ? », nous a ensuite demandé le chanteur – en français ! – avant d'implorer le Bon Dieu du beau temps afin que les Plaines demeurent au sec. Doigts croisés.
« F-f-f-foolin' », entonnent en chœur les léopards anglais dans le refrain de Foolin', quatrième chanson de la soirée et, aussi, quatrième succès souvenir de la soirée. Dès lors, c'était clair qu'ils ne s'étaient pas pointés ici pour ni-ni-ni-niaiser.
Est-ce que Mutt Lange, irremplaçable réalisateur des meilleurs albums de Def Leppard, était aux commandes derrière la console ? C'est en tout cas son mur du son à lui – le reverb dans le prélart, les refrains de gang qui sonnent comme si un terrain de soccer en entier les scandait, chaque frappe de batterie aussi vrombissante que le tonnerre – qui explosait sur les Plaines.
Quelque part, Paul Sarrasin devait sourire. Tout était là, pareil comme dans le bon vieux temps, c'est-à-dire comme à l'époque dorée où Pour Some Sugar on Me a dominé pendant près d'un an Le combat de clips de MusiquePlus.
Pleurs dans la pluie
Puis le Bon Dieu du mauvais temps s'en est mêlé, mais avec un sens de la poésie qu'il n'embrasse que lors des grandes circonstances. Et la pluie s'est mise à tomber en plein pendant Love Bites, l'ultime toune de peine d'amour au son de laquelle tant d'ados ont versé des torrents de larmes à la fin des années 1980. Nos cheveux chargés de spraynet en prenaient pour leur rhume, mais c'est heureux que nous pleurions tous dans la pluie, sans nous soucier que quiconque n'y voie ou pas que du feu.
Avions-nous besoin d'une autre preuve qu'entre Def Leppard et Québec, même si l'amour ne date pas d'hier, la passion brûle encore comme au premier jour ?
Le programme ressemblait en fait drôlement à une des premières visites de la formation au pays. Le 9 juin 1988, l'hystérie Hysteria s'arrêtait au Colisée de Québec et 9 des chansons jouées ce soir-là (sauf erreur) figuraient, plus de 35 ans plus tard, parmi les 18 retenues dimanche.
Un spectacle de Def Leppard en 2025 est en réalité l'idéal platonicien du spectacle d'un groupe dont les années de gloire se trouvent loin dans le rétroviseur. « Coudonc, ils n'auront plus rien à jouer dans 20 minutes », s'est exclamé un ami, alors que nous n'étions qu'au tiers de la soirée. Les légendaires rockeurs de Sheffield en avaient pourtant encore sous le coude. Et pas qu'un peu. Avec Pyromania (1982) et Hysteria (1987), ils se sont offert les clés de tous les arénas et de tous les festivals de la planète, tant et aussi longtemps que leurs médecins leur permettront.
PHOTO CAROLINE GRÉGOIRE, LE SOLEIL
Le bassiste Rick Savage, éternellement cool
Ce qui ne semble pas être pour demain. Le guitariste Phil Collen a beau à 67 ans être l'aîné du groupe, il a conservé sa sculpturale plastique de lutteur professionnel. Le bassiste Rick Savage est quant à lui un des rares humains qui n'a pas l'air d'un pur idiot avec un micro-casque vissé à la tête ; ce qui en dit long sur son immuable coolitude.
Et même si l'auteur de ces lignes est d'avis que les solos de batterie devraient être passibles de graves peines d'emprisonnement, c'est les yeux mouillés (pas par la pluie) qu'il a reçu la brève démonstration du batteur Rick Allen. C'est qu'il se trouve que la personne qui signe le texte que vous lisez présentement fait partie de ceux et celles qui doivent composer au quotidien avec un membre en moins.
Quatre décennies après l'accident de voiture qui a failli le tuer, le jeune sexagénaire est encore là, avec le même sourire béat du gars qui n'en revient pas. Un batteur à un bras ? Avant lui, il ne s'agissait que de la prémisse d'une blague de mauvais goût. C'était sur la scène du Festival d'été de Québec, comme partout depuis 1984, la preuve que les miracles existent.
Les deux dernières chansons de Def Leppard ? Rock of Ages, Photograph, puis au rappel, Hysteria et Pour Some Sugar on Me. Si avec la nostalgie, comme avec l'alcool, la modération a généralement meilleur goût, dimanche soir, il était doux d'avoir un peu abusé.
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Hitchcock en tour de force
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time2 hours ago

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« C'est seulement pour perdre du poids que j'ai accepté de jouer dans ce show-là ! » Benoît Brière rigole, mais pas tant que ça. Avec ses complices de longue date Luc Guérin et Martin Drainville, il se lance cet été dans un projet théâtral aux allures d'éreintante course à obstacles. Le trio – épaulé par l'actrice Évelyne Rompré – va en effet présenter la comédie satirique Les 39 marches dans une tournée qui s'amorce à Laval et qui va le mener aux quatre coins de la province. Ce spectacle sorti de l'imaginaire du Britannique Patrick Barlow est une parodie du film The 39 Steps d'Alfred Hitchcock. Sorti en 1935, ce film (lui-même inspiré d'un roman) raconte le destin extraordinaire d'un Canadien du nom de Richard Hannay qui se retrouve malgré lui mêlé à une histoire d'espionnage. Soupçonné à tort d'un meurtre, il doit tenter de s'innocenter tout en sauvant la Grande-Bretagne d'une menace étrangère. La grande différence entre le film et la pièce selon Martin Drainville : « Il y a à peu près 147 acteurs qui jouent 147 personnages. Nous, on est 4 ! » En effet, cette pièce maintes fois primée dans le monde entier force les interprètes à multiplier les changements de costumes – et de décors – à la vitesse grand V. En un peu moins de deux heures sur scène, Benoît Brière et Martin Drainville campent chacun une quinzaine de personnages. « C'est du sport, surtout pour des acteurs dans la soixantaine comme nous, lance le premier. D'ailleurs, c'est écrit noir sur blanc dans les didascalies [les notes de l'auteur aux interprètes] : les acteurs qui jouent cette pièce feraient bien de se mettre en forme ! » À leurs côtés, Évelyne Rompré incarne trois personnages distincts. « C'est une actrice avec un immense talent comique », estime Luc Guérin. Ce dernier endosse un seul rôle, mais il est central : celui du pauvre Richard Hannay sur qui le sort s'acharne. Pour l'acteur, le défi est autre. PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE Luc Guérin interprète Richard Hannay, un homme soupçonné à tort d'un meurtre. « J'ai une histoire à raconter et je dois trouver une forme de vérité. Au début, le gars est dans une période de grande solitude. Il est à la croisée des chemins. L'évènement dont il est témoin va changer sa vie. Il a une quête, une mission à accomplir. Malgré l'aspect clownesque du spectacle, il faut conserver la trame narrative, la tenir du début à la fin. » En direct de 1935 En ce qui concerne la scénographie (signée ici par Normand Blais), la pièce relève aussi du casse-tête. Car la pièce colle aux classiques des films d'espionnage d'avant la Seconde Guerre : poursuite dans un train ou en avion, plongeon en bas d'un pont, dans une traversée folle de la Grande-Bretagne ! Tout ça reproduit sur une scène de théâtre, dans un décor qui ne se limite pas à de simples projections vidéo. Et qui peut être rapidement démonté puis remonté pour la tournée. « On a choisi de garder l'action en 1935, avec tout ce que ça peut exiger de tenues vestimentaires et d'environnement sonore ou visuel », explique Martin Drainville, qui connaît bien les défis de la pièce, puisqu'il l'a jouée sur scène en 2012. PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE Martin Drainville Je me suis déjà coltaillé à ce show-là. Je connais les pièges. Il faut évoquer tous ces lieux et ces personnages en deux secondes, sans perdre le public. Mais c'est ce qui est le fun avec Les 39 marches : on ne reste pas longtemps au même endroit. Ni dans la même atmosphère. Martin Drainville « Les personnages sont des archétypes. On n'a pas beaucoup de temps pour tomber dans la psychologie », ajoute Benoît Brière. Le danger, selon Martin Drainville, serait de répéter les mêmes procédés comiques tout au long du spectacle. « Il faut changer le rythme, d'effets, pour que le public se sente dépaysé. Qu'il se sente comme dans un tour de manège qui durerait deux heures. De notre côté, il va falloir garder le beat pour que ça ne tombe pas à plat. » Pour réussir ce tour de force comique, le trio peut compter sur un impressionnant bagage, tant individuel que collectif. « À trois, on a 100 ans d'expérience en comédie, même si j'aimerais mieux dire 60 », lance Martin Drainville. PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE Benoît Brière, qui campe une quinzaine de personnages Avec leur compagnie théâtrale Ménage à trois, les comédiens ont repris la mythique pièce Broue et ont collaboré sur plusieurs projets, dont La puce à l'oreille, Le combat des chefs, Drôle de couple, Les 3 ténors et Pierre, Jean, Jacques. « Je suis fier de l'endroit où on est rendus, indique Martin Drainville. C'est sûr qu'on va continuer de faire Broue ; c'est un show qu'on aime et qu'on ne va pas lâcher. Mais pour Les 39 marches, on arrive avec une autre proposition. » Une proposition qui sort le trio de sa zone de confort par sa grosse mécanique, ajoute Benoît Brière. Cette mécanique imposante fait partie du plaisir de porter sur scène Les 39 marches, estiment les interprètes qui feront aussi le boulot de machiniste tout au long du spectacle (en plus d'avoir signé l'adaptation et de s'être chargés en équipe de la mise en scène). « Les gens vont vivre quelque chose qui est impossible au cinéma ou à la télé, croit Martin Drainville. Il y a cet aspect live dans lequel le théâtre excelle. Même si on est à l'ère de l'intelligence artificielle, rien ne peut battre le théâtre sur ce terrain-là. » La pièce Les 39 marches sera présentée à compter du 9 juillet à la salle André-Mathieu de Laval, avant des passages à Sainte-Agathe, Terrebonne, Gatineau et Québec. Une tournée québécoise est aussi prévue en 2026. Les dates de représentations montréalaises ne sont pas encore dévoilées. Consultez le site de la pièce

Def Leppard saupoudre de sucre des Plaines mouillées
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La Presse

time7 hours ago

  • La Presse

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Dimanche soir, le chanteur de Def Leppard Joe Elliott a imploré le Bon Dieu du beau temps afin que les plaines d'Abraham demeurent au sec. Mais comment se plaindre quand la pluie se met à tomber en plein pendant Love Bites ? La journée au complet avait été mouilleuse et autour de 17 h, pendant que le ciel tombait sur la tête de Québec, même les plus optimistes devaient se demander s'il valait mieux tout de suite s'abandonner à leur chagrin et faire leur deuil de Def Leppard. Au final, le seul chagrin avec lequel il faudrait composer est celui, aussi réconfortant qu'une vieille couverture, que contiennent des power ballades comme Love Bites et Bringin' On the Heartbreak. Après une longue intro vidéo qui avait comme trame sonore une version symphonique de Gods of War, Joe Elliott, sa splendide chevelure argentée et sa scintillante veste noire sont apparus et nous ont proposé de rocker jusqu'à en tomber par terre durant Rock ! Rock ! (Till You Drop). Invitation immédiatement acceptée. PHOTO CAROLINE GRÉGOIRE, LE SOLEIL L'histoire d'amour entre Def Leppard et Québec s'est poursuivie dimanche soir. « Bonsoir, Québec, comment ça va ? », nous a ensuite demandé le chanteur – en français ! – avant d'implorer le Bon Dieu du beau temps afin que les Plaines demeurent au sec. Doigts croisés. « F-f-f-foolin' », entonnent en chœur les léopards anglais dans le refrain de Foolin', quatrième chanson de la soirée et, aussi, quatrième succès souvenir de la soirée. Dès lors, c'était clair qu'ils ne s'étaient pas pointés ici pour ni-ni-ni-niaiser. Est-ce que Mutt Lange, irremplaçable réalisateur des meilleurs albums de Def Leppard, était aux commandes derrière la console ? C'est en tout cas son mur du son à lui – le reverb dans le prélart, les refrains de gang qui sonnent comme si un terrain de soccer en entier les scandait, chaque frappe de batterie aussi vrombissante que le tonnerre – qui explosait sur les Plaines. Quelque part, Paul Sarrasin devait sourire. Tout était là, pareil comme dans le bon vieux temps, c'est-à-dire comme à l'époque dorée où Pour Some Sugar on Me a dominé pendant près d'un an Le combat de clips de MusiquePlus. Pleurs dans la pluie Puis le Bon Dieu du mauvais temps s'en est mêlé, mais avec un sens de la poésie qu'il n'embrasse que lors des grandes circonstances. Et la pluie s'est mise à tomber en plein pendant Love Bites, l'ultime toune de peine d'amour au son de laquelle tant d'ados ont versé des torrents de larmes à la fin des années 1980. Nos cheveux chargés de spraynet en prenaient pour leur rhume, mais c'est heureux que nous pleurions tous dans la pluie, sans nous soucier que quiconque n'y voie ou pas que du feu. Avions-nous besoin d'une autre preuve qu'entre Def Leppard et Québec, même si l'amour ne date pas d'hier, la passion brûle encore comme au premier jour ? Le programme ressemblait en fait drôlement à une des premières visites de la formation au pays. Le 9 juin 1988, l'hystérie Hysteria s'arrêtait au Colisée de Québec et 9 des chansons jouées ce soir-là (sauf erreur) figuraient, plus de 35 ans plus tard, parmi les 18 retenues dimanche. Un spectacle de Def Leppard en 2025 est en réalité l'idéal platonicien du spectacle d'un groupe dont les années de gloire se trouvent loin dans le rétroviseur. « Coudonc, ils n'auront plus rien à jouer dans 20 minutes », s'est exclamé un ami, alors que nous n'étions qu'au tiers de la soirée. Les légendaires rockeurs de Sheffield en avaient pourtant encore sous le coude. Et pas qu'un peu. Avec Pyromania (1982) et Hysteria (1987), ils se sont offert les clés de tous les arénas et de tous les festivals de la planète, tant et aussi longtemps que leurs médecins leur permettront. PHOTO CAROLINE GRÉGOIRE, LE SOLEIL Le bassiste Rick Savage, éternellement cool Ce qui ne semble pas être pour demain. 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C'était sur la scène du Festival d'été de Québec, comme partout depuis 1984, la preuve que les miracles existent. Les deux dernières chansons de Def Leppard ? Rock of Ages, Photograph, puis au rappel, Hysteria et Pour Some Sugar on Me. Si avec la nostalgie, comme avec l'alcool, la modération a généralement meilleur goût, dimanche soir, il était doux d'avoir un peu abusé.

Sortir les gens de leur indifférence
Sortir les gens de leur indifférence

La Presse

timea day ago

  • La Presse

Sortir les gens de leur indifférence

Il pleut des cordes à Carleton-sur-Mer. Impossible de profiter de la terrasse du restaurant Cap-à-la-Mer, qui offre un panorama spectaculaire sur la baie des Chaleurs. Pas grave. Émile Roy et moi nous attablons à l'intérieur, au bord d'une fenêtre, où, malgré le temps gris, la vue est époustouflante. Le grand-père d'Émile Roy, Michel, a été journaliste, rédacteur en chef du Devoir et éditeur adjoint de La Presse. Son père, Patrice, anime Le téléjournal à Radio-Canada. La pomme n'est pas tombée bien loin de l'arbre ; Émile n'est pas journaliste, mais possède « une imagination et une sensibilité » qu'il confie vouloir « transmettre différemment ». C'est principalement dans les nouveaux médias que l'homme de 26 ans se démarque. Il préfère ne pas dépendre d'une seule plateforme. L'art, croit-il, « doit pouvoir exister à la fois sur TikTok et dans un musée ». Sa page YouTube, où il publie des courts et moyens métrages portant sur des sujets comme les changements climatiques, la politique, l'amour et l'anxiété, compte 166 000 abonnés. Sur Instagram, il est suivi par 34 000 personnes. Sur TikTok, par près de 30 000 abonnés. Il exécute aussi des contrats pour des séries documentaires et des publicités. Comment se décrit-il ? « J'accepte tous les mots ! Ce que je préfère, c'est réalisateur ou vidéaste. Ce sont ceux qui sont les plus clairs à propos de ce que je fais au quotidien : écrire, filmer, monter et souvent mener des équipes créatives autour de moi. » Sa mission : « parler des sujets les plus viscéraux pour les gens […] et le faire de manière, j'espère, positive ». PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, ARCHIVES LA PRESSE Émile Roy Si c'est un documentaire sur les changements climatiques, il faut que j'apporte soit de nouvelles informations, soit des solutions, soit de l'espoir. Ça doit apporter quelque chose. Il faut que ça parle des sujets qui touchent le plus les gens. C'est ce que j'aime le plus au monde. Émile Roy L'amour moderne, Comment renverser l'écoanxiété, L'épidémie de la solitude et La politique de la peur sont quelques-uns des titres que l'on retrouve sur sa page YouTube. Ils vont de courts métrages de 15 minutes à des moyens métrages d'une heure. Et dans chacun d'eux, on devine un travail de recherche en profondeur. Désolé, votre navigateur ne supporte pas les videos Video Player is loading. 2:21 Lecture Skip Backward Skip Forward Désactiver le son Current Time 0:00 / Duration 0:00 Loaded : 0% 0:00 Stream Type LIVE Seek to live, currently behind live LIVE Remaining Time - 0:00 Picture-in-Picture Plein écran This is a modal window. Beginning of dialog window. Escape will cancel and close the window. Text Color White Black Red Green Blue Yellow Magenta Cyan Opacity Opaque Semi-Transparent Text Background Color Black White Red Green Blue Yellow Magenta Cyan Opacity Opaque Semi-Transparent Transparent Caption Area Background Color Black White Red Green Blue Yellow Magenta Cyan Opacity Transparent Semi-Transparent Opaque Font Size 50% 75% 100% 125% 150% 175% 200% 300% 400% Text Edge Style None Raised Depressed Uniform Drop shadow Font Family Proportional Sans-Serif Monospace Sans-Serif Proportional Serif Monospace Serif Casual Script Small Caps Reset Done Close Modal Dialog End of dialog window. « Parfois, ça peut se faire en une nuit », explique-t-il en donnant l'exemple d'une vidéo au sujet des bombardements sur Gaza, qui a atteint 2 millions de personnes en quelques heures. « D'autres fois, ça peut se faire en un an, ou même plus. » Parfois, ce sera avec « zéro dollar » de financement, d'autres fois avec un « très bon » financement. Parfois, il s'entoure d'une « petite équipe », d'autres fois il réalise ses projets « tout seul ». Parfois, il est devant la caméra, d'autres fois non. Documenter la forêt amazonienne À la fin de l'année 2024, Émile Roy s'est envolé pour le Brésil. Il a passé trois semaines en Amazonie. Armé de sa caméra et accompagné d'une amie anthropologue, il a arpenté la forêt amazonienne afin d'y documenter la violence envers les peuples autochtones. « L'Amazonie représente pour moi le combat climatique mondial. Il n'y a pas plus symbolique que ce qui se passe là-bas. C'est comme le poumon du monde. « On a pu habiter avec les peuples autochtones pendant plusieurs semaines. Ils nous ont emmenés vraiment loin dans la forêt, dans des réserves protégées et traditionnelles dans l'Amazonie. » Là-bas, il a rencontré plus d'une centaine de personnes ; des habitants, des membres d'organismes et des spécialistes du climat qui travaillent à protéger la forêt. Au moment de notre rencontre, le réalisateur se préparait à présenter son documentaire d'une heure à des diffuseurs télévisuels. « Ce qui est assez inhabituel, c'est que j'y suis allé sans avoir aucune entente, rien. Je me suis dit : au pire, ce sera sur ma chaîne YouTube. C'est encore une possibilité. » Toucher les « indifférents » Émile Roy se souvient nettement de la journée où est née sa passion de faire des vidéos. Il avait 10 ans. Sa grande cousine possédait une caméra et s'était mise à les filmer, sa sœur et lui. « J'ai dit : attends, n'importe qui peut filmer ? Je pensais que c'était Hollywood seulement ! » Cet après-midi-là, le trio a fait un court métrage. Sa sœur jouait un voleur, lui un policier. Ce jour-là, ma vie a changé. C'était comme de la magie : wow, je peux faire un film ! Ma vie prenait une dimension extraordinaire. Émile Roy PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, ARCHIVES LA PRESSE Émile Roy C'est à l'adolescence, vers l'âge de 15 ans, qu'Émile Roy a lancé sa page YouTube. Au début, il réalisait des courts métrages, des « fictions classiques » humoristiques. « J'étais assez gêné, donc je n'étais pas devant la caméra du tout. » Gêné ? « Très gêné. J'étais hyper timide. […] c'est ce qui est beau : au fil des projets, je me dégênais et les gens me donnais de la reconnaissance. Ça me donnait la confiance d'aller plus loin au prochain projet, d'aller devant la caméra, de prendre des risques. » Au fil des années, sa passion s'est développée jusqu'à avoir un impact sur les gens et le monde. En 2019, année de la grande marche pour le climat qui a réuni 500 000 personnes dans les rues de Montréal, deux de ses vidéos sur les changements climatiques ont rejoint plus de 2 millions de personnes chacune. C'est là que, dit-il, tout a « décollé ». Après sept ans à travailler à temps plein comme réalisateur vidéaste, Émile Roy n'est pas « là où [il] veut être ». J'ai des projets tellement plus ambitieux que j'ai envie de faire plus tard et je n'y suis pas du tout encore. Je sais tout le chemin qu'il y a encore à faire. Émile Roy Il caresse des projets ambitieux : des documentaires, de la fiction et, éventuellement, des longs métrages et des séries. Il souhaite surtout arriver à toucher le grand public, lui qui s'adresse actuellement principalement aux 18 à 45 ans. Son objectif est d'« aller chercher ceux qui sont indifférents », pas seulement ceux qui sont déjà convaincus, disons, par l'importance de la lutte contre les changements climatiques. « On veut aller chercher le grand public qui est chez lui, qui est déjà affecté par le chaos, par tellement de nouvelles au quotidien. On veut essayer de lui offrir un projet qui lui apporte quelque chose, qui le sort de son indifférence pendant un moment. » Questionnaire estival À quoi ressemble ton été idéal ? Un mélange parfait d'aventures, de roadtrips, de coups de soleil, de sport, de musique, de lecture, de travail lent, de longues discussions et de soirées festives avec les amis et la famille. Un mélange parfait d'aventures, de roadtrips, de coups de soleil, de sport, de musique, de lecture, de travail lent, de longues discussions et de soirées festives avec les amis et la famille. Quels livres veux-tu lire absolument cet été ? Je plonge dans l'œuvre de Dany Laferrière. Je viens de finir L'art presque perdu de ne rien faire et Comment faire l'amour avec un nègre sans se fatiguer. J'aimerais enchaîner avec tous les suivants. Je trouve son écriture profondément drôle et intelligente, d'une justesse foudroyante sur notre époque et qui transpire le soleil. Je plonge dans l'œuvre de Dany Laferrière. Je viens de finir L'art presque perdu de ne rien faire et Comment faire l'amour avec un nègre sans se fatiguer. J'aimerais enchaîner avec tous les suivants. Je trouve son écriture profondément drôle et intelligente, d'une justesse foudroyante sur notre époque et qui transpire le soleil. Si tu pouvais prendre un verre avec une personnalité, ce serait… Florence Longpré pour discuter avec elle de son chef-d'œuvre Empathie, qui est la meilleure série québécoise des dernières années. Sinon, Jay Du Temple parce que son parcours sportif et humoristique ainsi que sa personnalité m'inspirent beaucoup. Qui est Émile Roy ? Émile Roy est un réalisateur et vidéaste multiplateforme, qui s'est surtout fait connaître sur YouTube, où il est suivi par plus de 167 000 abonnés. Il est le fils de Patrice Roy, chef d'antenne du Téléjournal de Radio-Canada, et le petit-fils de Michel Roy, qui a été journaliste, rédacteur en chef au Devoir et éditeur adjoint à La Presse. L'amour moderne, Comment renverser l'écoanxiété, L'épidémie de la solitude, La politique de la peur sont quelques-uns des courts et moyens métrages que l'on retrouve sur sa page YouTube. Qu'en pensez-vous ? Participez au dialogue

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