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Celle qui veut que l'on retienne son prénom

Celle qui veut que l'on retienne son prénom

La Presse2 days ago
À 18 ans, la Canadienne Victoria Mboko s'est déjà fait un nom sur le circuit de la WTA.
Lorsqu'on évoque le talent et le potentiel féminin du tennis canadien, on pense à des joueuses que l'on reconnaît à la simple évocation de leur prénom. Il y a eu Aleksandra et Eugenie. Il y a Leylah et Bianca. Et depuis peu, il y a Victoria.
Sur le compte Instagram de Victoria Mboko, on peut lire une seule chose : « joueuse de tennis ». C'est ce qu'elle est et c'est ainsi qu'elle se définit.
À 18 ans, la Canadienne née aux États-Unis de parents congolais s'est déjà fait un nom sur le circuit de la WTA. Un début de saison éclair et un service du tonnerre l'ont propulsée rapidement dans le top 100 mondial. Elle a commencé l'année au 333e rang du classement, et à quelques jours de l'Omnium Banque Nationale, elle se retrouve en 88e place grâce à une fiche de 45 victoires et 8 défaites en 2025.
« J'ai obtenu des résultats inespérés et inattendus. Je n'aurais jamais pensé pouvoir accomplir tout ça cette année », raconte Victoria Mboko au téléphone, en entrevue avec La Presse à partir d'un café au centre-ville de Londres. Lorsqu'elle parle de ses exploits, elle baisse la voix un tantinet, comme si elle était gênée que les autres clients du commerce soient mis au courant de ses faits d'armes.
Elle a entamé la saison sur les chapeaux de roues. À sa première participation à un tournoi WTA 1000, à Miami, elle a atteint le deuxième tour, où elle s'est inclinée au bris d'égalité de la troisième manche devant la 10e tête de série Paula Badosa.
À Parme, un tournoi de catégorie 125, elle s'est rendue en finale. À Rome, elle a aussi survécu jusqu'au deuxième tour, avant de perdre en trois manches contre Coco Gauff, quatrième joueuse au monde. Elle s'est ensuite qualifiée pour les tournois de Roland-Garros et de Wimbledon, où elle a affiché un cumulatif de trois victoires et deux défaites.
Même si Mboko évolue sur le circuit depuis peu, elle a déjà joué et bien paru contre certaines des meilleures joueuses au monde dans les tournois les plus prestigieux de la planète.
« Je suis très à l'aise sur le terrain. Je m'entraîne souvent et je suis entourée de gens que je connais depuis longtemps. Ça a tout à voir avec les personnes qui me côtoient chaque jour. Je sens que je suis très à l'aise dans mon environnement. Quand je suis heureuse, j'ai tendance à mieux jouer », affirme-t-elle.
Apprendre des meilleures
Comme si elle arrivait dans une nouvelle demeure, Mboko doit se familiariser avec son nouvel espace. « Tout est relativement nouveau pour moi. J'évolue dans un environnement auquel je ne suis pas encore tout à fait habituée. »
L'Ontarienne n'a pas encore tout à fait trouvé ses repères. Même si toute sa vie, elle a été obligée de s'adapter, la voilà enfin prête à s'installer pour de bon, dans la cour des grands. Cependant, les défis restent nombreux. « Le plus gros ajustement est de jouer contre des joueuses qui sont top 10 ou top 20. Même les 100 meilleures au monde ont un style de jeu complètement différent. »
PHOTO ALFREDO FALCONE, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS
Victoria Mboko
Mboko a affronté trois fois des joueuses faisant partie du groupe des 10. Badosa et Gauff, comme on l'a mentionné précédemment, puis Qinwen Zheng à Roland-Garros, contre qui elle a perdu en deux manches. Trois défaites en autant de matchs, certes, mais énormément de leçons apprises, jure la Canadienne.
« J'essaie de ne pas trop penser au classement ou même au passé de la joueuse que j'affronte. Je me concentre sur moi, sur mon match, ce que je dois faire et ce que je fais de bien. »
Jouer contre des joueuses du top 10 est un bon moyen pour moi de voir où j'en suis rendue dans ma progression et ce que je dois faire pour m'améliorer.
Victoria Mboko
Néanmoins, contre des joueuses du top 50, en excluant Badosa, Gauff et Zheng, Mboko a été parfaite. Quatre victoires en quatre sorties. « Je sais que tout le monde est bon, alors je dois élever mon jeu chaque fois. Je ne dois montrer aucune faiblesse et toujours être au sommet de ma forme. J'essaie de m'adapter rapidement, mais je pense que je le fais quand même bien jusqu'à maintenant. »
L'identité
À ce stade-ci de la saison, l'an passé, Mboko traînait son baluchon entre les tournois du circuit de la Fédération internationale de tennis (ITF).
Le 15 juillet 2024, elle a remporté le tournoi de Darmstadt, une ville d'environ 200 000 âmes située à six heures de voiture au sud-ouest de Berlin.
C'est pourquoi lorsqu'elle participe à des tournois majeurs, elle se pince un peu chaque fois. Pas parce qu'elle refusait de croire que ça allait arriver un jour, mais parce qu'elle ne se doutait pas que ça allait se produire aussi rapidement dans son cheminement.
Victoria Mboko a gagné huit titres sur le circuit ITF entre 2022 et 2025. Elle a bien fait chez les juniors. Plusieurs responsables chez Tennis Canada la perçoivent comme la digne héritière de Leylah Annie Fernandez et de Bianca Andreescu, a appris La Presse.
Il y a 12 mois, cependant, à peu près personne n'aurait pu envisager une progression aussi fulgurante, avoue la joueuse avec un peu de recul. L'été dernier, elle participait à des tournois où les quelques spectateurs devaient s'asseoir sur des chaises pliantes. Dorénavant, elle joue contre des joueuses du top 10 dans les tournois du Grand Chelem.
« À l'intérieur, honnêtement, je ne suis pas aussi sûre de moi que j'en ai l'air. Je veux paraître confiante, mais jamais je ne veux dévoiler mes peurs ou mes insécurités. Je ne veux pas que les gens voient ce qu'il se passe dans ma tête. »
J'aime arriver avec calme, prendre mon temps dans le match, entre les points. Et ça m'aide. Ça enlève du stress.
Victoria Mboko
Victoria Mboko a gravi les échelons grâce à sa puissance au service et au revers. Ce n'est pas un hasard si tant de matchs importants ont nécessité trois manches cette saison. « Je pense que j'ai toujours été comme ça. Je n'ai jamais accepté la défaite. Dans un match, on ne sait jamais ce qui peut arriver. J'ai toujours eu cette manière de penser. Je me bats pour chaque point. Ça peut changer tellement rapidement », explique-t-elle.
La grande droitière – 1,78 m de force, d'autorité et de détermination – a obtenu un laissez-passer pour le tableau principal de l'Omnium Banque Nationale. « Ce serait chouette de gagner le tournoi », suggère-t-elle en riant. Une telle conclusion aurait assurément de quoi surprendre et marquer les esprits. Finale ou non, toutefois, elle veut en faire suffisamment pour qu'on se rappelle son prénom.
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