
Guerre en Ukraine : pour Sergueï Lavrov, l'Allemagne et l'Europe suivent la voie d'un «Quatrième Reich»
L'Allemagne et l'Union européenne seraient en pleine dérive autoritaire et militariste, selon le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov. Dans une tribune publiée mardi dans le quotidien gouvernemental Rossiïskaïa Gazeta, le ministre russe des Affaires étrangères affirme que «l'Allemagne moderne et le reste de l'Europe se transforment en un Quatrième Reich», selon les propos rapportés par l'agence de presse TASS.
Le chef de la diplomatie russe évoque notamment les déclarations du chancelier Friedrich Merz sur le renforcement massif de la Bundeswehr. «Le chancelier a appelé à transformer l'armée allemande en la plus puissante force conventionnelle d'Europe, comme cela avait été le cas avant les deux guerres mondiales », écrit-il dans la tribune.
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Il évoque également les propos du ministre allemand de la Défense, Boris Pistorius, qui affirmait dans une interview mi-juin au Financial Times être prêt à «tuer des soldats russes» si la Russie attaquait un membre de l'OTAN. Le ministre allemand avait déclaré dans cet entretien que Berlin abandonnait la posture de retenue militaire observée depuis le lendemain de la Seconde Guerre mondiale. «Les troupes allemandes seront prêtes à tuer des soldats russes si Moscou attaque un État membre de l'OTAN. Si la dissuasion échoue et que la Russie attaque, cela se produira-t-il ? Oui», avait-il affirmé.
Plan défense européen
L'avertissement de Sergueï Lavrov, en référence à l'époque nazie où l'Allemagne était dirigée par Adolf Hitler, intervient à l'occasion du 50e anniversaire de la signature de l'Acte final d'Helsinki. Ce texte a lancé le 1er août 1975 une instance multilatérale de dialogue et de négociation entre les blocs de l'Est et de l'Ouest durant la Guerre froide, entre 1973 et 1994, devenue aujourd'hui l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE). Son siège est situé à Vienne, en Autriche.
Sergueï Lavrov affirme que l'OSCE, affaiblie et politisée selon lui, serait aujourd'hui incapable de remplir sa mission. Le ministre russe s'en prend aussi au projet de défense européen, notamment celui de la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, de lever 800 milliards d'euros au nom de la sécurité du continent. Annoncé en mars dernier, le plan prévoit de «réarmer l'Europe» par des fonds qui doivent servir en priorité à investir dans les domaines où les besoins sont les plus urgents, comme la défense anti-aérienne, les missiles, les drones et les systèmes anti-drones ou encore les systèmes d'artillerie.
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