
Des données « pas loin de la réalité, mais souvent un peu surestimées » : peut-on vraiment calculer les watts par kilo des coureurs sur le Tour de France ?
Pour certains, comme Kévin Vauquelin, pas besoin d'équations savantes, tout est sur Strava. « Mon opinion personnelle est que ce serait bien que beaucoup de coureurs fassent pareil, ça éviterait les discussions de comptoir », affirme son entraîneur Kevin Rinaldi. Mais Tadej Pogacar et les cadors du peloton ne rendent pas leurs données de watts publiques. D'autres se chargent donc d'essayer de les calculer. Sur les réseaux sociaux, plusieurs comptes publient des estimations des performances réalisées en prenant comme unité les watts étalons (calcul pour un coureur de 70 kg) ou les watts par kilos (puissance en rapport avec le poids estimé du coureur). Selon le résultat, ils en concluent à la « normalité » d'une perf, ou à son « anormalité ».
Peut-on vraiment calculer la puissance d'un coureur sans les données de son capteur ? La question agite le milieu, d'autant plus que les chiffres avancés pour certains coureurs sont énormes, parfois sans précédent hors époque EPO, ou indiquent des progressions fulgurantes. Depuis le peloton, Alex Baudin, qui publie ses watts, a noté que les données pour des coureurs qu'il connaît « étaient pas loin de la réalité, mais souvent un peu surestimées ». Jean-Baptiste Quiclet, directeur de la performance chez Decathlon-AG2R La Mondiale, trouve l'entreprise trop délicate, « parce qu'il faut prendre en compte le rendement extrinsèque (l'équipement, l'environnement, les conditions météo...) et intrinsèque du coureur », c'est-à-dire l'efficience réelle de son coup de pédale. « Il est très confusant de comparer les générations au vu de l'évolution du matériel », ajoute-t-il.
« Quand on a comparé nos calculs avec les chiffres d'un capteur, la marge d'erreur n'était que de 2 % max »
Alban Lorenzini, titulaire d'un compte qui estime les watts développés par des coureurs
Alban Lorenzini, ancien ingénieur, lui-même entraîneur et titulaire d'un compte qui se penche sur ces questions de watts, juge que « les estimations sont fiables. Il peut y avoir des petites dispersions, liées au poids du coureur. Mais quand on a comparé nos calculs avec les chiffres d'un capteur, la marge d'erreur n'était que de 2 % max. On utilise des cartes IGN pour les pentes, Infoclimat pour les stations météo, on prend en compte le poids du coureur, du vélo, son aérodynamisme, le rendement de la route, on a modélisé l'aspiration... Et quand les conditions ne sont pas réunies, on ne calcule pas ».
L'an dernier, après la montée du Plateau de Beille, Jonas Vingegaard a donné du crédit au travail des « chasseurs de watts » en qualifiant de « très précis » le chiffre extraordinaire de 6,85 W/kg calculé par le site Lanterne Rouge. Pendant la traversée des Pyrénées, les calculettes seront de nouveau de sortie. Et tant que les données officielles ne seront pas publiées, le débat se poursuivra.
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