
Le nombre de disparus nettement revu à la baisse
(Washington) Les autorités du Texas ont nettement revu à la baisse le nombre de personnes portées disparues après les inondations catastrophiques survenues début juillet, précisant que les recherches se poursuivaient pour retrouver trois personnes dans la zone la plus durement touchée.
Agence France-Presse
Le comté de Kerr, épicentre des inondations, « peut confirmer que trois individus restent disparus à ce stade après la catastrophe du 4 juillet », a-t-il déclaré dans un communiqué samedi soir, précisant que le « nombre de personnes disparues a chuté de plus de 160 à trois ».
« Un travail de suivi approfondi » a permis de déterminer que bon nombre des personnes initialement portées disparues étaient en fait en sécurité, ajoute le communiqué.
Les équipes de secours ont ratissé les rives du fleuve Guadalupe, dans le comté de Kerr, espérant retrouver les corps des personnes portées disparues.
« Nous sommes profondément reconnaissants envers les plus de 1000 agents locaux et fédéraux qui ont travaillé sans relâche à la suite des inondations dévastatrices qui ont frappé notre communauté », a remercié un responsable de Kerrville.
Des dizaines de décès ont été signalés dans d'autres comtés voisins, avec le corps d'au moins une personne dans le comté de Burnet qui n'a pas encore été retrouvé, selon les autorités locales.
Au moins 135 personnes sont mortes dans le centre du Texas, dont plus de 36 enfants, après de fortes pluies ayant provoqué des inondations soudaines au début du week-end du 4 juillet, jour de fête nationale aux États-Unis.
Les inondations du fleuve Guadalupe ont été particulièrement dévastatrices pour la colonie de vacances Camp Mystic qui se tenait sur ses berges, où 27 enfants et moniteurs ont péri.
Le président américain Donald Trump a visité les lieux dévastés le 11 juillet, alors que les questions se faisaient de plus en plus pressantes sur la gestion de la crise par les autorités locales et sur l'impact des coupes budgétaires de l'administration Trump sur les services météorologiques nationaux.
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an hour ago
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L'émissaire américain s'est rendu à Gaza en pleine catastrophe humanitaire
Des Palestiniens transportent des fournitures d'aide qu'ils ont reçues de la Fondation humanitaire de Gaza, dans le centre de la bande de Gaza, le 1 er août 2025. (Gaza) L'envoyé spécial du président américain Donald Trump a visité vendredi matin un centre de distribution d'aide dans la bande de Gaza dévastée par la guerre, au moment où la pression s'accentue sur Israël face aux pertes humaines dans le territoire palestinien affamé. l'équipe de l'AFP à Gaza avec Hervé BAR à Jérusalem Agence France-Presse Ce qu'il faut savoir L'envoyé spécial du président américain Donald Trump, Steve Witkoff, s'est rendu vendredi dans la bande de Gaza ; L'ONG Human Rights Watch fustige dans un rapport le système de distribution d'aide mis en place par Israël et les États-Unis via la Fondation humanitaire à Gaza qu'elle qualifie de « piège mortel » pour les Gazaouis ; La Défense civile à Gaza a indiqué que 11 personnes avaient été tuées vendredi par des frappes aériennes et des tirs israéliens, dont deux près d'un site de distribution d'aide. En amont de cette visite de Steve Witkoff, l'ONG Human Rights Watch (HRW) a fustigé le système de distribution d'aide mis en place par Israël et les États-Unis via la Fondation humanitaire à Gaza (GHF), devenu selon elle un « piège mortel » pour les Gazaouis. Après près de 22 mois d'une guerre dévastatrice déclenchée par une attaque sanglante du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, la bande de Gaza est menacée d'une « famine généralisée » selon l'ONU et est totalement dépendante de l'aide humanitaire. La Défense civile à Gaza a recensé de son côté 11 personnes tuées depuis le début de la journée par des frappes aériennes et des tirs israéliens, dont deux se trouvaient près d'un site de la GHF en attente d'aide. Steve Witkoff et l'ambassadeur des États-Unis en Israël, Mike Huckabee, ont visité dans la matinée un centre de cette organisation. PHOTO AMIR COHEN, REUTERS Des colis d'aide humanitaire sont largués au-dessus de la bande de Gaza, le 1er août 2025. « Ce matin, j'ai rejoint […] Steve Witkoff pour une visite à Gaza afin de connaître la vérité sur les sites d'aide [de la GHF] », a indiqué sur X M. Huckabee, publiant une photo le montant au côté de l'émissaire américain. La GHF a lancé ses opérations fin mai, après près de trois mois de total blocus humanitaire imposé par Israël, écartant le système humanitaire mis en place de longue date par l'ONU. Depuis, 1373 Palestiniens qui attendaient de l'aide ont été tués dans la bande de Gaza, dont 859 à proximité des sites de cette organisation au financement opaque, « la plupart » par l'armée israélienne, a chiffré vendredi l'ONU. La Défense civile à Gaza a indiqué que 11 personnes avaient été tuées vendredi par des frappes aériennes et des tirs israéliens dans le territoire palestinien, dont deux qui attendaient près d'un site de distribution d'aide. Selon le porte-parole de la Défense civile, Mahmud Bassal, cinq personnes ont été tuées dans une frappe aérienne près de la ville de Khan Younès, dans le sud de Gaza, et quatre autres dans une frappe distincte visant un véhicule à Deir el-Balah, dans le centre de Gaza. Sollicitée par l'AFP, l'armée israélienne a indiqué qu'elle ne pouvait pas confirmer les frappes sans les coordonnées spécifiques de l'endroit. Deux autres personnes ont été tuées et plus de 70 blessées par des tirs israéliens alors qu'elles attendaient de l'aide près d'un centre de distribution alimentaire géré par la Fondation Humanitaire de Gaza, a encore déclaré à l'AFP M. Bassal. L'armée israélienne n'a pas commenté immédiatement. « Bains de sang » Dans un rapport, la HRW a de son côté accusé le système humanitaire « militarisé » mis en place à Gaza d'avoir provoqué de « véritables bains de sang ». « Les meurtres de Palestiniens en quête de nourriture, par les forces israéliennes, sont des crimes de guerre », a-t-elle aussi dénoncé. L'armée israélienne sollicitée par l'AFP n'a pas réagi dans l'immédiat aux annonces de la Défense civile, de l'ONU et de HRW, mais répète régulièrement faire tout son possible pour limiter les pertes civiles à Gaza. Selon la Maison-Blanche, la visite de MM. Witkoff et Huckabee vise à mettre en place un « plan pour livrer davantage de nourriture ». Les deux hommes devaient aussi rencontrer des habitants « pour entendre de leur bouche évoquer cette terrible situation », et faire « un bilan auprès du président […] afin d'approuver un plan final pour la distribution d'aide ». « La faim a poussé les gens à se tourner les uns contre les autres. Les gens se battent entre eux avec des couteaux », pour tenter d'obtenir quelques colis d'aide, affirmait jeudi à l'AFP Amir Zaqot, à Al-Zawayda (Centre), après un largage aérien d'aide. PHOTO DAWOUD ABU ALKAS, REUTERS Les tentes abritant des Palestiniens déplacés dans la ville de Gaza, le 1er août 2025. M. Witkoff s'était déjà rendu à Gaza en janvier dernier alors qu'un cessez-le-feu était en vigueur entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas, avant une reprise de l'offensive israélienne le 18 mars. Jeudi, il s'est entretenu avec le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, sous pression à la fois en Israël pour tenir ses engagements à détruire le Hamas et libérer les Israéliens kidnappés le 7-Octobre, et à l'étranger pour faire taire les armes à Gaza. « Position minoritaire » Également en visite à Jérusalem, le chef de la diplomatie allemande, Johann Wadephul, a déploré une « catastrophe humanitaire à Gaza [qui] dépasse l'imagination ». Le ministre, dont le pays est un allié indéfectible d'Israël, avait auparavant estimé que ce pays était « de plus en plus en position minoritaire », alors qu'un « nombre croissant de pays, y compris européens, sont prêts à reconnaître un État palestinien ». Le Portugal a indiqué jeudi envisager de reconnaître l'État de Palestine, suivant l'exemple du Canada, de la France et du Royaume-Uni. Une telle reconnaissance reste néanmoins largement symbolique en raison du refus d'Israël de la création d'un tel État auquel aspirent les Palestiniens. Israël a dénoncé une « campagne de pression internationale déformée » venant « récompenser le Hamas ». Jeudi, le Djihad islamique, un allié du Hamas, a publié une vidéo d'un otage israélien qu'il retient. L'AFP n'a pas pu déterminer l'authenticité de la vidéo, ni la date de son enregistrement. Mais elle a, comme plusieurs médias israéliens, identifié l'otage comme Rom Braslavski, un Israélo-Allemand. L'attaque du 7-Octobre a entraîné côté israélien la mort de 1219 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de données officielles. L'offensive de représailles lancée par Israël à Gaza, où le Hamas a pris le pouvoir en 2007, a fait au moins 60 249 morts, en majorité des civils, d'après les données du ministère de la Santé à Gaza, jugées fiables par l'ONU.


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2 hours ago
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L'aide mise en place par Israël est un « piège mortel », dénonce HRW
Des Palestiniens transportent des fournitures d'aide qu'ils ont reçues de la Fondation humanitaire de Gaza, dans le centre de la bande de Gaza, le 1 er août 2025. (Jérusalem) « Défaillant et militarisé », le système de distribution d'aide humanitaire mis en place à Gaza par l'armée israélienne avec le soutien des États-Unis a provoqué de « véritables bains de sang » et s'est avéré être un « piège mortel » pour les civils, accuse un rapport de l'organisation Human Rights Watch (HRW). Agence France-Presse « Les meurtres de Palestiniens en quête de nourriture, par les forces israéliennes, sont des crimes de guerre », dénonce ce nouveau rapport publié vendredi. « La situation humanitaire désastreuse [à Gaza] est la conséquence directe de l'utilisation par Israël de la famine comme arme de guerre – un crime de guerre – ainsi que de son blocage intentionnel et continuel de l'aide humanitaire et des services de base », ajoute l'organisation de défense des droits de la personne. Après près de 22 mois d'une guerre dévastatrice déclenchée par une attaque sanglante du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, la bande de Gaza est menacée d'une « famine généralisée » selon l'ONU et est totalement dépendante de l'aide humanitaire distribuée par camions ou larguée depuis les airs. PHOTO AMIR COHEN, REUTERS Des colis d'aide humanitaire sont largués au-dessus de la bande de Gaza, le 1er août 2025. Israël a très partiellement assoupli fin mai un blocus total imposé début mars à l'enclave palestinienne, qui a entraîné de très graves pénuries de nourriture, médicaments et autres biens de première nécessité. L'aide humanitaire a recommencé depuis lors à entrer par la route dans le territoire assiégé, mais pour l'essentiel via la GHF (Fondation humanitaire pour Gaza), soutenue par Israël et les États-Unis, et en quantité jugée largement insuffisante par les organisations internationales et les ONG, qui refusent de travailler avec cet organisme. « Des incidents ayant fait de nombreuses victimes se sont produits quasi quotidiennement sur les quatre sites de distribution d'aide gérés » par la GHF, rappelle HRW. « Contrôle des foules » « Au moins 859 Palestiniens ont été tués alors qu'ils tentaient d'obtenir de la nourriture sur ces sites de la GHF entre le 27 mai et le 31 juillet, la plupart par l'armée israélienne, selon les Nations Unies », souligne HRW. « Non seulement les forces israéliennes affament délibérément des civils palestiniens à Gaza, mais elles tirent presque quotidiennement sur ceux qui cherchent désespérément de la nourriture pour leurs familles », accuse Belkis Wille, directrice adjointe de la division Crises et conflits à HRW, citée dans ce rapport. Les forces israéliennes, soutenues par les États-Unis et des entrepreneurs privés, ont mis en place un système de distribution d'aide humanitaire défaillant et militarisé, qui a transformé les opérations de distribution d'aide en véritables bains de sang. Belkis Wille, directrice adjointe de la division Crises et conflits à HRW « Plutôt que de livrer de la nourriture aux gens dans des centaines de sites accessibles à travers Gaza, le nouveau mécanisme » de distribution mis en place par GHF « impose aux Palestiniens de traverser des terrains dangereux et détruits », selon HRW. Citant des témoins, l'organisation explique ainsi que « les forces israéliennes contrôlent le mouvement des Palestiniens vers les sites par l'utilisation de balles réelles ». « À l'intérieur des sites, la distribution de l'aide elle-même est une 'foire d'empoigne' incontrôlée qui laisse souvent les personnes les plus vulnérables et les plus faibles sans aucune vivre ». Ce système de « piège mortel » soutenu par les États-Unis doit « être abandonné », insiste le rapport de HRW. En conclusion, l'organisation appelle « les autres États à faire pression sur les autorités israéliennes pour qu'elles cessent immédiatement de recourir contre les civils palestiniens à la force meurtrière afin de contrôler les foules, qu'elles lèvent les restrictions illégales et radicales de l'aide humanitaire, et qu'elles suspendent ce système de distribution défaillant ». Vendredi à la mi-journée, ni l'armée ni le gouvernement israélien n'avaient encore réagi à ces accusations. 11 morts dans des attaques israéliennes La Défense civile à Gaza a indiqué que 11 personnes avaient été tuées vendredi par des frappes aériennes et des tirs israéliens dans le territoire palestinien, dont deux qui attendaient près d'un site de distribution d'aide. Selon le porte-parole de la Défense civile, Mahmud Bassal, cinq personnes ont été tuées dans une frappe aérienne près de la ville de Khan Younès, dans le sud de Gaza, et quatre autres dans une frappe distincte visant un véhicule à Deir el-Balah, dans le centre de Gaza. Sollicitée par l'AFP, l'armée israélienne a indiqué qu'elle ne pouvait pas confirmer les frappes sans les coordonnées spécifiques de l'endroit. Deux autres personnes ont été tuées et plus de 70 blessées par des tirs israéliens alors qu'elles attendaient de l'aide près d'un centre de distribution alimentaire géré par la Fondation Humanitaire de Gaza, a encore déclaré à l'AFP M. Bassal. L'armée israélienne n'a pas commenté immédiatement.


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2 hours ago
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Noël, la pluie
Cette chronique a été publiée le jeudi 24 décembre 2009, en page A5. Nous la republions sans altérer les mots que l'auteur a utilisés à l'époque. 25 décembre 1940. Noël numéro un. Mon premier Noël. J'avais 25 jours. Il pleuvait quand t'es né, m'a déjà raconté ma mère. La sage-femme a laissé son parapluie ouvert ; ça porte malheur, un parapluie ouvert dans une maison. C'est pour ça que t'es comme ça. Comme ça, comment ? Tu sais bien. Non, je ne sais pas. M'as-tu fait un cadeau pour mon premier Noël ? Je venais de te donner la vie ; qu'est-ce que tu voulais de plus ? C'était la guerre. Quand la mort est partout, la vie, c'est un sacré gros cadeau. Y'avait rien, même pas de lait dans mes seins. Tu pleurais tout le temps. Ton père était en grève, les fascistes couraient après. On crevait de faim et de peur. Il neigeait à Noël, en ce temps-là ? Non, il ne neigeait pas. T'écoutes pas quand je te parle. J'arrête pas de te dire qu'il tombait de la merde, pas de la neige. La merde tombait du ciel, sortait de la terre. La merda, capisci ? NOËL NUMÉRO SEPT – Je dois avoir sept ans. Il pleut. C'est la veille de Noël ou peut-être l'avant-veille. On attend mon père à la gare. Il arrivait d'un de ces grands chantiers d'après-guerre, où il travaillait comme maçon. On ne l'avait pas vu depuis l'été. Mon père descend du train, nous aperçoit à la barrière, nous envoie la main. Il porte une petite valise. Il embrasse maman sur la joue. En chemin, maman lui donne des nouvelles de la rue, et énumère les travaux qu'il devra faire avant de repartir : récurer le puisard, creuser un autre silo pour les endives qui ont pourri. Ma sœur marche devant. Il ne pleut presque plus. C'est en traversant la place des Martyrs – je vous jure que c'est son vrai nom, des Martyrs – qu'il a lâché sa bombe : Je vous ai rapporté des cadeaux. Des cadeaux ! À Noël, on avait des oranges et c'était tout. Des cadeaux ? C'est drôle, la mémoire ; la mienne en tout cas. Cotonneuse comme le rêve, elle retient souvent les détails et oublie l'essentiel. Je revois la valise ouverte sur la table de la cuisine, dedans son linge sale et une musette avec les reste du repas qu'il avait pris dans le train, du pain en miche, du saucisson, un litron vide. Il me donne mon cadeau ; j'ai beau me creuser, je me rappelle plus c'est quoi. Peut-être que je me trompe sur l'essentiel. NOËL NUMÉRO 31 – C'était quelques jours avant de partir pour le Canada. J'habitais Paris, Picpus, ce coin-là. Je fumais des gitanes. La buraliste était causante, jolie aussi ; elle s'appelait Angèle. Des gitanes sans filtre, s'il vous plaît. Je peux vous demander quelque chose, devant mon mari, là ? Allez-y. Est-ce que vous trouvez mes seins trop petits ? C'est pas possible qu'elle me demande ça. Je bafouille je ne sais plus quoi et je m'enfuis. Dans les jours qui ont suivi, j'ai pas arrêté de penser à ce que j'aurais pu lui répondre si j'avais eu un peu d'esprit. J'aurais dû répondre ça et ça et ça. J'y pensais encore dans l'avion qui m'amenait au Canada. La première fois que je suis retourné à Paris, 10 ans plus tard, le même bureau de tabac. Un monsieur derrière le comptoir. Des gitanes sans filtre, s'il vous plaît. Angèle travaille toujours ici ? Elle est morte. Vous la connaissiez ? Avant de sortir, j'ai eu le temps d'entendre le client après moi dire : Quel temps pourri, on aura de la pluie pour Noël. NOËL NUMÉRO 35 – Je dois avoir 35 ans. Il pleut comme vache qui pisse, les essuie-glace ne fournissent pas. Je roule sur la 40. Il y a encore des péages. Je vais à Saint-Sulpice réveillonner chez mon ami Bob. Dans l'auto il y a mes deux enfants, sept et huit ans. Il y a aussi ma fiancée de l'époque, si c'est bien celle que je crois – la mémoire encore ! L'essentiel encore ! Si c'est bien elle, c'était une toute nouvelle fiancée… J'étais un peu inquiet. En fait je freakais comme un fou ; elle était littérature-littérature, Bob à l'époque était plutôt Dolphins-Celtics. J'ai engueulé les enfants par avance, comme mesure préventive : Je vous préviens, je ne veux pas vous entendre chez Bob, c'est Noël, faites-moi pas chier. Finalement, ça c'est super bien passé. Terrorisés, les enfants n'avaient pas dit un mot. Ma nouvelle fiancée non plus. Bob et moi, on a parlé des Celtics et des Dolphins toute la soirée. NOËL NUMÉRO 69 – Ma fiancée, qui est plutôt douée aux fourneaux, mais parfois trop aventureuse, a raté ses bûches de Noël en s'aventurant, justement, dans une recette improbable. Sont pas ratées un petit peu, ses bûches : sont carrément pas mangeables. Tantôt, pendant qu'elle était partie faire des courses, j'en ai coupé une belle grande tranche que suis allé porter dehors, pour les oiseaux, sous le bouquet de sapins. Manquait juste un petit ruban pour que ça ait l'air d'un cadeau de Noël. Un cardinal est arrivé. Puis un geai bleu. J'avais relevé le rideau pour mieux les surveiller. Ils ont picossé dans la tranche en même temps. Ont relevé la tête aussitôt. Ouache, a dit le cardinal en agitant sa houppette. C'est vraiment dégueulasse, a ajouté le geai bleu. Puis m'ont regardé tous les deux, pleins de reproches. Regardez-moi pas d'même : c'est pas moi, crisse. NOËL NUMÉRO 70 – J'écoutais la météo ces jours derniers ; elle annonçait quelques degrés au-dessus de zéro pour demain et un peu de pluie. Pourquoi pas du vélo comme cadeau de Noël ? Depuis la météo s'est dédite : la pluie sera de la neige. Ça ne marchera pas pour le vélo. Alors comme cadeau, pourquoi pas un peu de silence ? Le silence de la maison séquencé par le clac-clac de la porte de la chatière. Le silence de la poésie, celle de Jacques Brault tiens, qui sourd comme du fond d'une tombe : … et les choses ne disent rien elles frottent leurs paumes adoucies d'usure.