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BCE « déçue » par la décision d'Ottawa sur les services de gros

BCE « déçue » par la décision d'Ottawa sur les services de gros

La Presse9 hours ago
La société mère de Bell Canada a déclaré que son bénéfice net attribuable aux actionnaires ordinaires s'est élevé à 579 millions, soit 0,63 $ par action, au deuxième trimestre.
(Montréal) Le président et chef de la direction de BCE s'attend à ce que la couverture de fibre optique canadienne de l'entreprise plafonne, après que le gouvernement fédéral a annoncé qu'il n'interviendrait pas dans une décision réglementaire controversée concernant l'accès de gros aux services internet.
Sammy Hudes
La Presse Canadienne
Mirko Bibic a indiqué jeudi que Bell avait déjà déployé son réseau internet par fibre optique à environ 8 millions de foyers, mais que l'entreprise ne prévoit pas d'accroître ce nombre pour l'instant. Il s'agit d'une réduction significative par rapport à son objectif précédent d'atteindre 9 millions de foyers, un chiffre qui a ensuite été révisé à 8,3 millions avant d'être encore abaissé.
Ces décisions font suite au cadre mis en place par le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) permettant à d'autres fournisseurs internet de vendre des services de fibre optique à leurs clients, en utilisant les réseaux construits par des entreprises titulaires comme Bell, moyennant des frais.
Bell a été particulièrement irritée par une disposition qui permet aux plus grands fournisseurs internet du Canada – Bell, Telus et Rogers Communications – de revendre des services internet sur des réseaux de fibre optique existants construits par d'autres, à condition qu'ils le fassent à l'extérieur de leurs principales régions de desserte.
Arguant que cela décourage les grands fournisseurs d'investir dans leurs propres infrastructures, Bell a réduit de 500 millions ses plans d'investissement cette année.
La ministre de l'Industrie, Mélanie Joly, a fait savoir mercredi qu'Ottawa ne renverserait pas la politique du CRTC à la suite d'un examen fédéral.
« Nous sommes déçus de la décision du gouvernement de maintenir la décision du CRTC, a mentionné M. Bibic lors d'une entrevue. À ce stade, nous exhortons simplement le gouvernement et le CRTC à veiller à ce que les constructeurs de réseaux soient pleinement indemnisés pour les coûts de construction importants et le risque d'investissement considérable que nous prenons lors de la construction. »
En vertu des règles du CRTC, toute nouvelle infrastructure de fibre optique construite par les grandes entreprises de télécommunications ne peut être mise à la disposition des concurrents avant cinq ans. L'organisme de réglementation a affirmé que son cadre établissait un équilibre efficace entre les besoins de concurrence et d'investissement.
Dans sa décision, Mme Joly a précisé que la politique du CRTC « a permis immédiatement d'accroître la concurrence sur les réseaux existants ».
Telus a commencé à offrir un service internet par fibre optique en Ontario et au Québec en novembre dernier dans le cadre du régime de gros et a annoncé son intention d'étendre son offre aux provinces de l'Atlantique.
Bell a soutenu qu'un tel accès à son réseau ne devrait pas être offert à ses plus grands concurrents.
« Imaginez dépenser des milliards de dollars pour générer un rendement, puis qu'un organisme de réglementation vous dise que vous devez céder cet actif à quelqu'un d'autre pour qu'il puisse en tirer un rendement, a expliqué M. Bibic. Quand vous présentez les choses ainsi, les gens commencent à vous regarder et à dire : 'Vraiment ? Ça n'a aucun sens.' »
Si Telus a salué la décision de Mme Joly, d'autres entreprises ont tiré la sonnette d'alarme. La porte-parole de Rogers, Sarah Schmidt, a qualifié cette décision de « volte-face consternante par rapport à sa position de principe adoptée il y a moins d'un an », faisant référence à une ordonnance d'Ottawa demandant au CRTC de réexaminer si les trois grands fournisseurs devaient être autorisés à agir comme grossistes.
À l'époque, Ottawa avait fait part de ses inquiétudes quant à la viabilité des petits fournisseurs d'accès internet comme solutions de rechange dans le cadre réglementaire.
Un potentiel de croissance aux États-Unis
Alors que le déploiement du réseau de fibre optique de Bell au Canada est au point mort, l'entreprise entrevoit un potentiel de croissance au sud de la frontière après avoir conclu la semaine dernière une entente de 5 milliards pour l'acquisition du fournisseur d'accès internet par fibre optique américain Ziply Fiber.
Cette acquisition étend la couverture du réseau de fibre optique de Bell aux États-Unis de 1,4 million de points de service.
« Le marché américain de la fibre optique est très attractif, et c'est pourquoi nous sommes ravis d'avoir conclu l'accord vendredi dernier », a souligné M. Bibic aux analystes lors d'une conférence téléphonique jeudi, alors que BCE, société mère de Bell, publiait ses résultats du deuxième trimestre.
« Le déploiement de la fibre optique aux États-Unis est en retard sur celui du Canada, nous le savons. Seuls environ 50 % des foyers américains sont équipés de la fibre optique, ce qui signifie que l'opportunité est considérable alors que nous commençons à déployer la fibre », a-t-il ajouté.
BCE a également revu à la hausse ses prévisions pour refléter l'accord. Elle prévoit désormais une croissance de son chiffre d'affaires de 0 à 2 % en 2025, par rapport à d'anciennes prévisions qui tablaient sur une perte de 3 % à une hausse de 1 %.
Un bénéfice en hausse
La société mère de Bell Canada a déclaré que son bénéfice net attribuable aux actionnaires ordinaires s'est élevé à 579 millions, soit 0,63 $ par action, au deuxième trimestre.
Ce résultat se compare à un bénéfice de 537 millions, soit 0,59 $ par action, un an plus tôt.
Les revenus d'exploitation pour le trimestre clos le 30 juin ont totalisé 6,08 milliards, contre environ 6 milliards un an plus tôt.
Sur une base ajustée, BCE indique avoir réalisé un bénéfice de 0,63 $ par action, en baisse par rapport à un bénéfice ajusté de 0,78 $ par action au même trimestre l'an dernier.
Les analystes s'attendaient en moyenne à un bénéfice ajusté de 0,71 $ par action, selon les estimations compilées par LSEG Data & Analytics.
BCE a enregistré un gain net de 44 547 abonnés à la téléphonie mobile postpayée au deuxième trimestre, par rapport à 78 500 activations nettes au cours de la même période un an plus tôt. L'entreprise a une fois de plus invoqué un « marché moins actif », un ralentissement de la croissance démographique dû aux politiques fédérales d'immigration et sa propre concentration sur les « chargements d'abonnés à plus forte valeur ajoutée » pour expliquer cette baisse.
L'entreprise a indiqué que le taux de désabonnement était de 1,06 %, en baisse de 0,12 % par rapport à l'année précédente. Il s'agit du premier trimestre d'amélioration sur douze mois depuis 2022.
Le revenu moyen par utilisateur de BCE pour la téléphonie mobile s'est établi à 57,61 $, en baisse de 0,7 % par rapport à 58,04 $ il y a un an. L'entreprise a expliqué que cette baisse était attribuable aux pressions exercées par la concurrence et les rabais, à la baisse des revenus liés à l'utilisation excédentaire de données, les clients souscrivant de plus en plus à des forfaits de données illimités ou de grande capacité, et à la diminution des revenus d'itinérance en raison de la diminution des voyages aux États-Unis.
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