
Hugo pop ! La faucheuse sonne toujours deux fois
C'est dur d'aimer, de défendre ou de se cacher les yeux comme la pirate de Manhattan Seema Patel (Sarita Choudhury) devant les derniers déboires de la série And Just Like That, qui fournit des munitions dorées sur un plateau d'argent – sûrement acheté chez Tiffany – à ses détracteurs les plus féroces.
La semaine dernière, le sixième épisode de la troisième saison de ce dérivé de Sex and the City a commis une bourde encore plus tragique que le chapeau de Fraisinette qu'a porté Carrie Bradshaw (Sarah Jessica Parker) pour une simple balade dans Central Park.
Donc, cette heure de télé drôle et émouvante rassemblait nos chics héroïnes new-yorkaises aux funérailles du père de la documentariste et bourreau de travail Lisa Todd Wexley (Nicole Ari Parker), qui avait raté l'appel de l'hôpital l'informant de l'état de santé critique de son papa. Culpabilité, remords, etc.
Sidérés devant leurs écrans, plusieurs fans de cosmos et de tutus urbains ont hurlé à l'unisson : cette histoire est impossible, car le père de Lisa Todd Wexley – il faut toujours prononcer son nom au complet – est mort dans la première saison d'And Just Like That, diffusée en décembre 2021. Cette intrigue ne tient pas debout sur ses Louboutin. Les scénaristes auraient-ils créé un multivers sans nous prévenir ?
Ces fans et fins observateurs avaient 100 % raison. Des extraits du deuxième épisode de la première saison d'And Just Like That ont ensuite circulé sur les réseaux sociaux où la charmante Lisa Todd Wexley confiait à Charlotte (Kristin Davis) que son père était mort l'année précédente et qu'elle comprenait exactement le deuil que vivait Carrie après la crise cardiaque fatale de Big (Chris Noth).
Comme le facteur, la faucheuse sonne toujours deux fois dans le cas du paternel de Lisa Todd Wexley, faut croire. Je l'avoue, je ne me souvenais plus du tout de cette réplique de Lisa Todd Wexley à propos de son père disparu dans la saison 1 d'And Just Like That. Par contre, c'est étonnant que personne dans l'énorme équipe d'And Just Like That n'ait noté cette erreur dans la continuité du récit.
Cette scène a été écrite, analysée, répétée, tournée, montée et diffusée sans qu'un seul employé en décèle l'incohérence. C'est vraiment difficile à justifier.
Sur des quotidiennes comme STAT ou Indéfendable, où le rythme de production atteint des vitesses vertigineuses, ce type de bourde s'expliquerait plus facilement. Il y a tellement de personnages principaux et de sous-intrigues dans ces feuilletons que l'on comprendrait que les auteurs laissent tomber une des 384 balles avec lesquelles ils jonglent.
Mais And Just Like That ? Il n'y a que Carrie, Miranda, Charlotte, Seema et Lisa Todd Wexley. La chaîne HBO a offert une réponse vaseuse au sujet de cette double mort : Lisa Todd Wexley parlait de son beau-père et non de son père dans la première saison d'And Just Like That. Bien oui, c'est ça. Qui gobe vraiment cette version de relations publiques ?
Comme une Carrie Bradshaw observant l'écran blanc de son MacBook gris, je n'ai pas pu m'empêcher de me demander : jusqu'où sommes-nous prêts à tolérer une relation compliquée et limite malsaine avec une télésérie qu'on a trop aimée ?
Aurait-on le pardon plus facile avec des amantes que l'on fréquente depuis l'été 1998 et dont on connaît tout le potentiel ?
Des études scientifiques démontrent que regarder de vieux épisodes de nos séries préférées, comme Sex and the City, a des effets positifs sur notre santé mentale. En revisitant des scénarios connus, on se sent en sécurité, on atténue notre solitude et on replonge dans un état de bien-être.
C'est exactement ce qui se produit avec And Just Like That. Aux côtés de Carrie, Miranda et Charlotte, nous déposons une chaussure dans leur passé de Sex and the City, une époque bénie où chacun des épisodes était taillé comme un diamant de chez Birks.
Ce bagage émotif adoucit sûrement notre jugement envers And Just Like That. Parce que nous savons ce que ces personnages sont capables de donner quand on leur fournit des textes brillants. Et parce que nous avons développé un attachement sincère envers ces femmes, que nous avons vues traverser a) à Staten Island, au secours, et b) une rupture difficile sur un « post-it ».
Il n'y a rien de rationnel dans cet attachement envers And Just Like That. Je prie pour que Carrie largue enfin Aidan, qui ne sert à rien, et qu'elle tombe dans les bras de l'écrivain ténébreux Duncan, qui fume la pipe pour que les téléspectateurs n'oublient pas qu'il est un écrivain ténébreux et britannique.
Et vous savez quoi ? Je pardonne également la double mort du papa de Lisa Todd Wexley. Magnanime à ce point, le bonhomme.
En revanche, si Big ressuscite, c'est non, je fais comme Samantha Jones (Kim Cattrall) et je me pousse à Londres, bye. Et je n'aurai aucunement la délicatesse de donner des nouvelles par texto.
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