« Je veux me battre à nouveau pour le gagner » : pas rassasiée, Pauline Ferrand-Prévôt pense déjà au Tour de France 2026
Le tapis d'honneur était tiré proprement sur le trottoir baigné de soleil, jaune éclatant, comme les ballons. Les fumigènes, couleur or, ont empli l'air. Arrivée le matin même de Monaco, Pauline Ferrand-Prévôt a fêté lundi son succès sur le Tour de France au siège de son équipe. Salariés du complexe Visma-Lease a bike posé en bordure de Bois-Le-Duc, sponsors, partenaires et quelques coéquipières venues en presque voisines étaient réunis. Huit jours après son triomphe sur la Grande Boucle, pour sa première participation et lors de son année de reprise du cyclisme sur route, la Française de 33 ans, baskets de running, jean et inévitable tunique jaune endossée, ne cessait de remercier chacun et chacune.
Au soir de son succès à Châtel, elle confiait elle-même n'avoir pas encore réfléchi à son futur immédiat : « Je me suis demandé ce que j'allais faire par la suite si je gagnais. Je ne suis pas rentrée chez moi depuis pas mal de temps maintenant. J'ai juste envie de retrouver la maison et d'avoir une vie un peu plus normale. »
Et maintenant, quelles nouvelles conquêtes pour Ferrand-Prévôt ?
Une vie normale qui l'a légèrement étourdie lors d'une « première semaine bizarre », comme elle le racontait ce lundi : « Vous passez tellement de temps avec l'équipe et puis un matin, vous vous réveillez toute seule, après avoir atteint votre objectif. Je me suis retrouvée un peu perdue pendant deux jours. Ensuite, j'ai repris mon rythme, j'ai repris le vélo. Depuis je n'ai rien fait, seulement pris du temps pour moi. » Elle a délaissé quelque temps les conditions cornaquées d'une préparation (« Je ne me suis pas pesée. Pas que j'en ai peur, mais je n'y ai même pas pensé. »), et fait quelques rencontres sur les routes de l'arrière-pays varois : « Tadej (Pogacar) et Urska (Zigart, sa compagne cycliste professionnelle) m'ont dépassé lors de mon premier entraînement ! C'était super drôle. Je leur ai demandé une photo et on a discuté de l'expérience post-Tour qu'il a. Il m'a dit de profiter de la vie après ce succès, et de ne pas trop regarder les réseaux sociaux. C'était aussi agréable de voir que quelqu'un comme lui peut vivre les mêmes choses que moi. »
« J'ai vu une interview de moi, où je devais avoir douze ans et je disais : « Moi, ce que je veux, c'est la gagne »
Pauline Ferrand-Prévôt
Les messages se sont accumulés, elle ne les a pas tous ouverts. Il y a eu le président de la République, en direct à la télévision au téléphone, sitôt la ligne franchie à Châtel, et puis « Michel Drucker qui m'a invité à son émission », s'amuse-t-elle. Trois semaines avant le début du Tour, lorsque nous l'avions interrogé sur son changement de statut post-JO, elle disait le peu d'importance qu'elle attachait à tous les honneurs.
Aucune fausse modestie mal placée, simplement le sentiment profond de n'être rien d'autre qu'une cycliste et de ne faire « que du vélo ». Son état d'esprit demeure le même. Elle veut passer du temps avec les siens, sa famille qu'elle n'a que trop peu vu à son goût depuis Noël, et « dans un second temps, ouvrir les messages et prendre le temps de répondre à tout le monde ».
La PFPmania dépasse le vélo et s'empare de la France
Une semaine est passée, Ferrand-Prévôt digère l'enthousiasme débordant qui l'a escorté jusqu'à l'arrivée, dans un large contraste avec son succès olympique un an plus tôt. Elle en connaît les ressorts, les explique : les Jeux sont un tourniquet quotidien d'émotions et de médailles, le Tour est une exposition de neuf jours ; le VTT n'est que peu de chose face à l'identification plus aisée de la route. « J'ai vraiment aimé cette relation avec le public sur le Tour de France, ça a été incroyable, relate la Rémoise. J'ai vraiment pris du plaisir à voir les petits enfants sur le bord des routes avec des pancartes. »
Avant de rejoindre une dernière fois les salariés de son équipe, qui butinent dans un buffet de fin d'après-midi au soleil, elle rappelle avoir « vu une interview de moi, où je devais avoir douze ans et je disais : "Moi, ce que je veux, c'est la gagne." En fait, ce n'est plus du tout ce dont j'ai envie maintenant. Bien sûr, je m'entraîne pour gagner, mais vraiment je fais ce que je fais actuellement parce que j'aime ça. Je me réveille le matin, j'ai envie de partir à l'entraînement. Je prends vraiment du plaisir à rouler, à m'entraîner et avoir cette vie que j'ai. »
Il y a huit jours, la somme des sacrifices consentis pour arriver à ce triomphe en jaune la faisait hésiter à se plonger à nouveau dans cette « vie de moine ». Lundi, la Française avait retrouvé l'appétit : « Oui, je veux le faire à nouveau. Je veux me battre à nouveau pour le gagner. J'adore vraiment ce que je fais, je ne vois pas pour quelle raison j'arrêterai. » On lui rappelle : « Vous vous étiez donné trois ans pour gagner... » Elle coupe, blagueuse : « Oui, mais je n'ai pas dit combien de fois. »
Les figures du cyclisme masculin célèbrent PFP
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